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Biographie :

Enseignante depuis quinze ans, Naïma Guerziz est également chroniqueuse à la radio et auteure. Elle a publié un premier roman, Slamboy Junior, en juin 2015 et récemment Les Voix. Elle a créé le personnage de la sorcière Microba pour permettre aux enfants d'apprendre en s'amusant.

Source : Livre Microba
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Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
Il y a lui et moi. Nous évoluons dans une bulle opaque, celle de nos étreintes, de nos regards gourmands. Nous sommes deux adolescents, collés l’un à l’autre, dans une attraction qui nous dépasse. Nous nous épluchons dans une ferveur minutieuse. Nous nous découvrons dans une nudité aimantée. Je ne suis plus que lui. Il n’est plus que moi.
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Les lionnes sont encore présentes avec moi. Elles deviennent une force. Je tente de reprendre leurs gestes à mon compte. Il y a de la survivance dans la maternité. Il y a de la transmission inconsciente. Je n’ai jamais souhaité devenir mère. Une décision que j’ai toujours assumée. Lui, le savait. La nature m’a prise au dépourvu. En acceptant cette naissance inopinée, j’ai accepté tout le reste. Si Lila n’avait pas été malade à son arrivée, peut-être que je n’aurais pas eu ce lien qui me lie à elle. Elle ne m’a pas laissé le temps de réfléchir. Elle ne m’a pas laissé le choix.
Cet enfantement impromptu a mis fin au jeu de rôle. Prince appartient à toutes ses admiratrices. J’ai été dupe de ses cheveux blancs, je les ai pris pour un gage de maturité. De sagesse. Je l’ai aimé pour la sincérité de son amour, pour ce qu’il faisait vivre en moi. J’ai finalement repoussé l’idée de le partager parce qu’aimer à tout prix, c’est se détruire.
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Il demeure évasif. Il a troqué une part de ce que nous étions. Il se reprend et contourne sa confession. Il narre nos ébats. Il souhaite encore m’aimer dans les silences de nos corps. Nous ne nous sommes jamais exprimés autrement. Je ne suis plus apte à prendre le temps de déchiffrer ses émois. Cet appel, je l’ai attendu. Cet appel, je m’y étais préparée. Pourtant, cet appel, je l’abrège.

- Je dois y aller. J’ai été contente de te parler. Je te souhaite une bonne continuation.

Je me suis libérée, non pas de lui, mais de moi. Quand on quitte véritablement quelqu’un qu’on aime sans s’être emparé de ce qui est impénétrable en lui, on se réapproprie soi-même.
Il a été plus intelligent que nous deux. Elle et lui ne s’aimaient plus, ils étaient seulement liés par commodité. Jamais ils ne s’embrassaient ou ne se comportaient l’un envers l’autre avec tendresse.
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Nos existences ne nous appartiennent plus. Je vomis mes tripes. Mon cœur résonne dans la profondeur qui serpente. Le spectacle est cruel, les dépouilles éparpillées dans cet inconnu dévastateur sont empoignées par les flots.
Je ressens l’effroi jusque dans ma vessie qui grelotte de peur et se vide. Je ne sais plus si c’est moi ou la mer qui s’évacue. Je n’en peux plus des hurlements, de la désolation. Je suis à la frontière de la mort. La terreur s’empare de moi, je prends part à la tragédie, emportée par une déferlante gigantesque. Je suis comme un linge qu’on trempe et qu’on ressort pour l’égoutter. À plusieurs reprises, je remonte à la surface avant de m’enfoncer très bas, là où la lumière ne passe presque plus, là où il fait tout noir, là où l’obscurité devient solide. Je me bats.
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Mes journées sont longues. Je me vautre dans le voyeurisme virtuel, je traque Espérance et Prince sur les réseaux sociaux. Elle ne poste rien. Daddy Cool est plus ostensible. Je le vois déjeuner près de chez moi, en tournée dans le Sud, sur un plateau de télévision... Il l’ignore, mais je n’ai pas complètement tourné cette page.
Je rumine. Les absences de Krim me tourmentent davantage depuis qu’il est le meilleur de sa promotion. Je suis sûre qu’on va essayer de lui mettre le grappin dessus. Je suis une femme qui attend dans la préoccupation permanente. Je suis une femme qui l’espère dans la frayeur et l’anxiété. Je l’exaspère.
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Il bombe, gonfle devant l’assistance médusée. Des crampes me défigurent. Lila, notre juriste que je connais depuis Bogolan Inc., me réconforte. Elle finit par m’emmener à la Pitié-Salpêtrière. J’essaie de joindre Prince. Sans succès. Lila a quitté l’Algérie pendant les années noires. Le Club Espoir, elle y a vu une occasion de défier ceux qu’elle déteste, les « sans foi ni loi de la cruauté ». C’est ainsi qu’elle les caractérise. Après pléthore de messages infructueux, je n’ai plus aucun doute sur les raisons qui font que l’homme de ma vie ne me répond pas, je lui en veux. Je contacte ses musiciens. En vain.
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Tu habites encore mon corps, tu es en moi à chaque réveil et à chacune de mes pensées. Je n’en peux plus de me taire. Tu es mon indispensable. Le reste n’a plus d’importance. Je te veux. Ton parfum m’inonde. Je n’arrive plus à regarder aucune femme, je ne parviens plus à les distinguer. Elles ont toutes ton visage. Je t’appelle dans mes nuits. J’aimerais être avec toi pour goûter à ta bouche, caresser tes seins. Le café du matin est froid sans toi. Mon cœur palpite au son de ta voix, ton accent me ravit, tes intonations, je m’en délecte. Tout me rappelle à nos gémissements. Ton corps me manque, nos caresses aussi.
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Il a posé son oreille sur ma poitrine, deux minuscules protubérances où se cachait mon cœur. Il s’est retroussé les manches, s’est acharné sur mon buste. Ses mains sur mon sternum, il les a secouées avec régularité et acharnement. Ses mains, elles étaient comme celles de feu mon père, elles étaient douces et robustes. Ses mains, je serais capable de les crayonner. Des larmes se sont posées sur ma joue, des petites gouttes d’humanité. Quand enfin il a perçu dans mon corps un son, celui de la vie qui se remettait à battre discrètement en moi, il s’est exclamé : « Grazie a Dio ».
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Je l’aimais, Fatoumata, elle m’a offert le savoir. Elle portait des parfums vanillés. Moi, j’avais beau me laver, subsistaient sur ma peau des émanations infimes de puanteur. Tout en moi était imbibé, même l’épiderme. Je ne pouvais plus me sentir. Un parterre de petits boutons a éclos sur ma chair à cause des excréments domestiques. J’étais allergique aux détritus. Mariama s’est moquée : « Petite nature ». Elle s’est irritée : « Ce n’est rien ! » Le médecin a certifié : « Vous ne pouvez plus travailler dans ce domaine. Vous êtes inapte ».
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Des femmes sans beauté. Des femmes inertes. Ces images, elles habitent chaque cellule de mon être. Ces images sont inscrites comme une hérédité cruelle. Je suis légataire de la barbarie. Ma mère n’a plus de tête.
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