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Critiques de Naomi Krupitsky (53)
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La Famille

La famille, c’est avant tout un roman sur les femmes, ces mères nourricières pour leurs enfants et pour les membres de cette famille élargie qui œuvre dans l’ombre dans les quartiers de Brooklyn. Les femmes de ces hommes de l’ombre vivent dans les limites de leur quartier et sous l’autorité de leurs maris car la mafia est affaire d’hommes.

Naomi Krupitsky raconte la vie de ces deux familles italo-américaines, les Colicchio et les Russo, étroitement liées par leur appartenance à la Famille, elle s’attache plus particulièrement à leurs deux fillettes, amies pour la vie : Sofia, indocile et curieuse de la vie, et Antonia, plus réservée et moins assurée que son amie.

« Sofia possède la franche luminosité du soleil, certaine de se lever, convaincue de pouvoir réveiller tout le monde. »

« Antonia se sent libre au côté de Sofia, qui est illuminée par une flamme intérieure à laquelle Antonia peut se réchauffer les mains et le visage. »

Les deux amies se comprennent à merveille et leur amitié grandit dans la distance que leur oppose les autres enfants.

Lorsque le père d’Antonia disparait brutalement, l’amitié survivra malgré le drame, malgré la dépression de Lina la mère d’Antonia. Cette amitié les protégera contre les vicissitudes de la vie.

Devenues jeunes filles, elles trouveront l’amour, amour sage et selon les règles tacites de son milieu pour Antonia qui jettera son dévolu sur Paolo, membre de la Famille. Amour interdit pour Sofia la rebelle qui choisira Saul, un exilé juif.

Enceintes en même temps, elles se demandent si elles sauront être mères à leur tour, pensant à leurs propres mères empêchées de vivre librement leur destin. Leur affection réciproque les aidera à surmonter cette épreuve et leurs enfants, Julia et Robbie, vivront dans la même proximité affective que leurs mères. Y a-t-il un destin commun et obligé pour toutes ces femmes de maffieux ?

Tandis que l’autrice se complait (un peu trop à mon goût) à nous raconter la vie intime de ces deux amies, qui est un échantillon de l’existence de toutes ces femmes issues de l’immigration et d’origine modeste, l’activité des hommes reste assez mystérieuse, comme un lieu de tous les dangers pour ces femmes qui attendent. Leur vie est tournée vers leur foyer et elles s’inquiètent pour leur mari et leurs enfants.

Les hommes, eux, vivent à l’extérieur, à toute heure du jour ou de la nuit. Chez eux, ce sont de bons pères de famille tandis que leur travail occulte les happe dans une violence passée sous silence. Il y a des règlements de compte, des enveloppes de billets qui passent d’une main à l’autre mais on ne connait pas les détails autour du racket sur les marchandises ou bien sur la vente d’alcool prohibé.

La seconde guerre mondiale change la donne et, après la prohibition, c’est le trafic des faux papiers pour les migrants qui fuient l’Europe à feu et à sang qui est plus rémunérateur pour la Famille.

Y a-t-il un destin commun et obligé pour toutes ces filles et femmes de maffieux ? On a l’impression que Sofia et Antonia, comme leurs mères avant elles, vivent dans une cage sous l’autorité des hommes. L’autrice a su recréer le destin de ces femmes en décrivant leur vie de l’intérieur au risque de perdre le lecteur avec tous les atermoiements de ses héroïnes.



Si l’autrice détaille l’intime avec précision, j’ai trouvé que l’écriture souffrait de longueurs qui m’ont assez vite lassée. Beaucoup de redondances aussi dans les pensées, les sentiments des personnages.

Si j’ai suivi avec intérêt le destin des personnages, si l’intrigue m’a tenue en haleine, je n’ai pas vraiment apprécié le dénouement trop convenu et dont le pathétique m’a laissée de marbre.

Je remercie les éditions Gallimard et Babelio pour cette lecture



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La Famille

« Ne parle pas à ceux qui ont les cheveux gominés en arrière. »

Ils sont tous de la Famille. De la mafia.

« J’aurais dû t’écouter, maman. »



C’est ce que pense Antonia et ce qu’aurait dû faire Sofia, les deux amies, pratiquement en état de sœur.

Naomi Krupitsky a écrit un roman captivant sur l’amitié, presque un manifeste de la sororité. Dans une introspection profonde elle perfore, ausculte et scrute les caractères et les comportements de la vie de ces deux femmes entières, des premiers baisers de leur mère à leurs premiers baisers de mère.

L’auteure interroge avec brio sur la difficulté de grandir, d’aimer, d’enfanter, de croire et de s’émanciper dans le Brooklyn des années 30 et 40 pendant la prohibition et la guerre en Europe quand on est Sofia, la fille de Joey et Antonia, la fille de Carlo, les seconds de Tommy Fanzio le capo mafieux spécialiste en trafic de marchandises, de gens et de juifs.

« Elles se sentent emportées par la rivière de leur vie. »

Que veulent-elles et surtout que peuvent-elles vraiment ?

C’est d’ailleurs toute l’ossature de l’intrigue aux divers retentissements. De la routine à la tragédie, de la dévotion à la rébellion.



Naomi Krupitsky décortique son sujet comme Joyce Carol Oates le ferait, c’est peut-être un peu moins sulfureux mais tout aussi jouissif.



Ces deux femmes ne vont finalement rien sacrifier, ni leur amitié, ni leur famille, ni La Famille mais elles seront à jamais tiraillées entre fierté et horreur.



Un réel plaisir de lecture aux phrases denses et puissantes qui invitent à la réflexion.



Par ailleurs, je suis touché des remerciements de l’auteure en fin d’ouvrage :

« Lecteurs, je ne peux pas croire que vous soyez là. Je suis reconnaissante et émue.

Merci est prodigieusement insuffisant. »



Merci à Babelio pour avoir été un élu de cette MC et à Gallimard de son envoi.

J’ai été enchanté d’être là.





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La Famille

La Famille, c’est une histoire d’amitié entre 2 petites filles : Sofia la fougueuse et Antonia la réfléchie. Comme dans La Malnata, le livre fleure bon l’Italie (les pasta sont de toutes les pages 😉).

L’histoire se déroule à New York, des années 30 à l’après guerre, au sein de la mafia italo-américaine. Il y est beaucoup question de sororité, d’honneur, de loyauté. Mais aussi de la difficulté de s’émanciper de la Famille.

Les états d’âmes des 2 héroïnes, leur vie quotidienne sont détaillés avec beaucoup d’intelligence. Et donnent une image négative de ce milieu où les perspectives féminines se limitent à la cuisine et à l’éducation des enfants. Même quand elles ont des envies d’évasion. La famille, en effet, est un cercle très protecteur (et très clos) !

Le contexte particulier donne à cette histoire d’amitié une tonalité très intéressante et addictive.

Une réussite. Une autrice à suivre.
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La Famille

Un premier roman plutôt réussi, je trouve. Je ne pensais pas m'intéresser à des membres de la mafia italienne établie à New-York. Ce fut pourtant le cas.



Il faut dire que le roman explore une branche de cette mafia de l'intérieur, à travers le destin de deux petites filles, dont les pères travaillent pour " La Famille". le récit s'échelonne sur vingt ans, de 1928 à 1948, de leur naissance à leur jeune âge adulte.



Sofia la tempétueuse et désordonnée, et Antonia la sage et pragmatique ( on verra bien sûr que ces traits de caractère peuvent être une apparence) sont plus que deux amies, presque des soeurs. Elles ont décidé , encore enfants, d'etre liées à vie. " Si je te vois, tu me vois", leur mantra , chacune derrière la cloison de leur chambre. Elles savent qu'elles mènent une vie à part, à l'école, on les évite. Leurs pères sont vus comme des bandits dangereux. Cela les unit d'autant plus.



J'ai beaucoup aimé suivre leur évolution, leur éloignement à l'adolescence, Sofia cherchant a plaire, Antonia se réfugiant dans les livres, brisée par la mort de son père. Puis leur rapprochement lors de leurs grossesses. L'auteure arrive subtilement à nous faire pénétrer dans leurs pensées, leurs désirs souvent contradictoires, leur envie d'autre chose, d'un ailleurs hors du carcan familial.



En parallèle, on fait la connaissance de leurs maris, tous deux englués dans la " Famille", rêvant de s'en détacher. Saul, le Juif déraciné ayant fui la guerre en Allemagne, m'a touchée.



Mais, évidemment, ces hommes , tout comme leurs prédécesseurs, ne peuvent s'empêcher de céder à la violence qui est en eux. Et des drames surviendront.



L'écriture est fluide, rythmée,les descriptions de l'intériorité des personnages fort justes et précises. Il m'a manqué un je ne sais quoi pour être vraiment conquise. Peut-être des passages un peu longs. Je pense en tout cas que Naomi Krupitsky a tout pour devenir une auteure de talent. Je remercie Babelio et les éditions Gallimard de m'avoir proposé ce livre .
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La Famille

Avant de commencer, je voudrais remercier les éditions Gallimard et Nicolas Hecht de Babelio d'avoir pensé à moi pour cette masse critique privilégiée.

*

On assiste ces dernières années à un mouvement littéraire visant à inscrire le point de vue des femmes dans l’Histoire. Ainsi toutes les époques, tous les lieux, du règne élisabéthain à la conquête de l’ouest, sont le cadre de nouveaux romans arpentant autrement des chemins que l’on ne connaissait qu’une paire de jeans sur les fesses, un colt dans la poche et de la testostérone à revendre. Désormais, on découvre que la même histoire peut être racontée autrement et que sous leurs fanfreluches, les femmes aussi étaient là. Signes des temps et aubaine éditoriale.

La Famille appartient à cette veine version New-York mafieux des années 40 et fait de ses personnages principaux Antonina et Sofia. Ainsi les querelles de gangs, les habitudes de travail musclées, la dévotion dominicale du Patron et les grandes tablées familiales du clan des Siciliens sont vues par celles qui, dans une culturelle cinématographique et livresque antérieure, ne jouaient que les utilités. La Parrain deviendrait-il La Marraine ?

Ne nous emballons pas.

On assistera aux premiers pas d’Antonina et de Sofia à l’école, à l’ébauche de leurs rêves de jeunes filles, leur mariage, leurs premiers enfants. On les verra tour à tour comme des individus singuliers et des membres presque indistincts de la Famille. Elles auront été affublées d’un caractère propre, de rêves légèrement différents (Sofia volcanique et séductrice, Antonina réservée et intellectuelle) qui laisseront imaginer au lecteur qu’elles se réaliseront individuellement.

Mais c’est compter sans les générations précédentes, sans la Famille, refuge et prison, qui continuera de les enserrer fermement dans sa nasse. Traditions, alliances, loyauté et nécessités économiques s’enchâssent pour refuser à chacun des personnages un autre destin que celui pour lequel il a été programmé : Récurer des éviers sales et faire la pasta pour ces dames. Terroriser les commerçants impécunieux pour ces messieurs.

Pas facile de détourner le lecteur de l’attrait des bagarres de rue. De lui faire entendre que, du fond de leur cuisine, les femmes modèlent aussi le monde. Pas facile non plus d’aller à l’encontre de l’Histoire et de transformer ces personnages secondaires en véritables actrices de leur destin.

Car c’est une gageure qui frise la science-fiction que de leur imaginer une place de héros public. Et c’est aussi alimenter une brûlante controverse que de camper des femmes puissantes uniquement lorsqu’elles agissent à l’instar des hommes, tirent au pistolet et défendent chèrement leur peau.

L’autre solution c’est de raconter une Machiavel qui régente son monde depuis le fond de ses gamelles. D’imaginer que derrière les règlements de compte, la violence des coups se cache une volonté toute féminine. Sofia a le bon profil pour cela.

Ou encore, plus défaitiste, de croire qu’ici tout particulièrement, les femmes sont tellement conditionnées par leur assignation à une certaine posture qu’il est invraisemblable qu’elles aient la moindre chance d’influer sur le destin du monde.

Femme virile ? âme damnée ? esclaves condamnées ? la Famille explore ces trois voies, cherche la faille. Mais c’est fait sans que ces personnages m’aient vraiment touchée et je ne suis pas sûre, malgré un récit plutôt agréable à lire, qu’elle l’ait vraiment trouvée.



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La Famille

Un regarde différent sur la Mafia, celui des femmes.



Premier roman d’une jeune autrice californienne, vivant à San Francisco et qui sait déjà jeter un regard, certes un peu féministe, mais surtout approfondi sur un monde peu raconté, celui des compagnes des mafieux. De plus elle s’est jetée dans une période amplement documentée, critiquée, utilisée en fond de commerce filmographie comme écrit, tout en l’observant sous un angle différent.

Elle a fait fait ses études littéraires à la Gallatin School of Individualized Study de New York, ce qui pourrait expliquer qu’elle ait campé son roman là-bas.



Nous sommes donc à New York, en 1930, à une période où la prohibition a remplie les caisses de quelques familles aux States. Elle choisit avantageusement une famille italienne de Boston, celle d’un certain Tommy Fianzo, mafieux contrôlant les trafics par la terreur.

Mais au lieu de prendre les hommes comme principaux personnages, elle va regarder tout ce manège et ses répercussions familiales, amicales au travers du regard des femmes. Et ce qui est intéressant c’est qu’elle nous plonge dans les vécus de deux générations, les mères et les filles des compagnes des trafiquants, bras droit ou hommes de main du big boss Tommy Fianzo.



Les caractères des deux petites héroïnes, Sofia la curieuse et Antonia la réservée, permettent des changements d’observation des faits, des perceptions différentes de ce monde de trafics. Un peu comme nous lorsque nous en débattons ou y réfléchissons tout simplement.

Le destin de ces femmes comme de la plupart des compagnes de trafiquants est tracé et apparait comme sur des rails dont personnes ne veut, n’essaie de dérailler.

L’écriture est simple. Je pense qu’elle va encore évoluer chez cette autrice qui a sagement débuté par une écriture facile et assurée de plaire à bon nombre de lecteurs, et qui a essentiellement misé sur le contenu.

Je ne suis que rarement attirée par les premiers romans des auteurs, mais là il y a de la matière, de l’esprit et un sujet maitrisé.



Dommage que le dénouement soit si convenu. Naomi Krupitsky aurait pu être plus imprévisible, peut-être même plus courageuse en proposant un rebondissement.

Une belle évasion.
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La Famille

Fin des années 1920, à Brooklyn. Sofia et Antonia, quasi du même âge, sont des enfants de la même Famille, celle de la mafia italienne qui s'y est patiemment constituée avec l'arrivée des premières familles à Ellis Island. Aussi proches que des soeurs, un drame Familial va cependant, pendant quelque temps, les éloigner, avant que l'âge, et leurs choix de vie, ne permettent leurs retrouvailles, d'abord dans la joie, puis dans la douleur, enfin dans le sang.



Double fresque familiale qui s'intéresse autant à l'histoire de deux familles des années 1930 à la fin des années 1940, par l'intermédiaire de leurs filles, sous fond de roman d'apprentissage, qu'à l'histoire De La Famille, de son fonctionnement, de ses codes, de ses secrets, de ses évolutions, le roman que nous propose Naomi Krupitsky est particulièrement riche, particulièrement bien documenté et narré, en plus de choisir un angle de vue intéressant parce que plus original, celui des femmes De La Famille. Bien évidemment, les parrains des divers quartiers ont leur place dans le récit, pour un minimum de crédibilité, mais ce sont finalement Sofia et Antonia, ainsi que leurs mères dans leur sillage, qui ont la part belle dans l'histoire, l'autrice prenant le parti, avec beaucoup de réussite, de nous les dépeindre dans leurs rôles dévolus dans le milieu - s'occuper de la famille pour la Famille -, mais aussi dans leur émancipation, réussie ou fantasmée, pour s'épanouir en tant que Femmes, et plus seulement en tant que Mères.



Ainsi, il est tant question, dans le roman, de la violence induite par le milieu décrit, violence parfois intraFamiliale en cas de trahison, ou de désir de liberté pour les hommes, que de la condition féminine, de ses évolutions laborieuses en trente années, qui plus est dans un environnement particulièrement cadré, quasi protocolaire, bien que criminel, qui poussera les amies vers les choix qu'elles ne souhaitaient pas de prime abord, l'une plus que l'autre.



Je remercie les éditions Gallimard et Babelio pour la découverte de ce roman, que j'ai beaucoup apprécié.
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La Famille

Ce roman retrace les coulisses de la mafia au travers de 20 ans de la vie de 2 couples d'émigrés italiens qui ont pu élever personnellement leurs enfants à l'abri des changements, des vicissitudes de la société U.S et, de la Famille !

C'est dans le quartier de Red Hook à Brooklyn que vivent Sofia Colicchio et Antonia Russo, elles sont voisines, amies et fusionnelles : elles ont même fait le pacte de sang qui les lie pour l'éternité ! Dans ce quartier qui leur a été imposé par Tommy Fianzo : patron de leurs pères, il y a principalement des italiens et des irlandais qui travaillent sur les quais..Mais, il faut recontextualiser les activités de la Famille ( la mafia ) qui vit de rackets, de trafics divers ( y compris d'armes ) des ventes de faux papiers aux migrants qui viennent en masse se réfugier aux U.S, du pourcentage pris sur les cargaisons qui alimentent la ville et sur le contrôle des docks..sans oublier les bénéfices pendant la fameuse période de la prohibition...

Antonia est une bonne élève qui aime les livres, va à la messe et tente de soutenir le moral de sa mère Lina depuis que son père adoré : Carlo a été éliminé !

Quant à Sofia : elle aime les frivolités, l'action, la vie intense et, elles se retrouvent tous les dimanches avec leurs parents dans des repas familiaux à l'italienne pour partager les spécialités, les coutumes du pays de leurs ancêtres d'Italie !

Elles sont inquiètes comme leurs mères au sujet des activités paternelles, mais elles se sont juré de ne pas épouser un homme travaillant pour la Famille !

Hélas, Antonia va succomber au charme du beau Paolo qui travaille avec son père et, Sofia rencontre dans un "délicatessen" ou il travaille : Saul, un migrant juif qui a laissé sa mère à Berlin. Joey, son papa qui est devenu le bras droit des Fianzo, va lui donner une nouvelle identité, le convertir au catholicisme, lui fournir de nouvelles références en urgence car Sofia est enceinte !

Les deux amies vont se rapprocher car elles deviennent mères à 3 mois d'écart et, elles vont continuer à se fréquenter, à se rendre visite, s'épauler entourées de leurs maris qui travaillent maintenant ensemble pour la Famille.

Joey et Rosa ont fait bâtir une belle maison pour accueillir tous leurs enfants et profiter tranquillement des joies familiales !

Hélas, 3 fois hélas : Eli Leibovich, émigrant lituanien qui devient de plus en plus puissant avec ses maisons de jeux, convoite le contrôle des docks qui appartient aux Fianzo, il contacte Saul et lui propose d'être son informateur !

Quand sa traitrise est découverte : c'est la catastrophe car Joey, Paolo et les hommes de la Famille vont le " coïncer " et il risque sa vie ! Sofia tente de négocier en livrant les infos de Leibovich...Antonia a peur pour son amie, ses enfants et, elle va, au nom de son père adoré qui avait été liquidé sur ces quais, au nom des angoisses qui l'ont fragilisée depuis sa jeunesse : tirer sur Fianzo junior.....

Naomi Krupitsky nous plonge en 386 pages dans la vie des émigrés italiens, dans le " backstage" de l'impitoyable mafia mais, surtout par contraste dans la douceur, la tendresse partagées par ces deux jeunes filles, dans leurs doutes, dans leurs joies, dans leurs amours et dans leurs contradictions !

Avec tous mes remerciements à Nicolas et Babelio pour cette Masse Critique Privilégiée de 2023 et, aux éditions Gallimard...

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La Famille

Sofia et Antonia habitent Brooklyn, le quartier de Red Hook. Elles sont amies depuis toujours, inséparables, complémentaires, indissociables. Elles apprennent ensemble les rires, les jeux, les cours de récréation, le rejet… Mais ce qu’elles comprennent surtout, c’est que la Famille, c’est tout… Et cette famille, c’est celle de la mafia, où règnent la peur, la violence, mais aussi l’amour et la solidarité. Que vont-elles devenir ? Quel chemin vont-elles pouvoir prendre ? Pourront-elles vivre libres au cœur des trahisons, des alliances et des rêves de pouvoir…



Le premier roman de l’américaine Naomi Krupitsky est une plongée en apnée au cœur de la mafia des années 30, dans les quartiers de Brooklyn. L’originalité de ce roman réside dans le regard très féminin porté sur l’histoire. Au-delà de ses deux héroïnes, ce sont les femmes, les mères, les épouses, qui vivent les secrets, les non-dits et les confidences des clans qui se combattent.



On découvre Sofia et Antonia petites filles. Les jeux, les rêves, les histoires qu’elles inventent rythment leur enfance. Leurs pères sont des membres de la mafia, ils sont respectés, on les craint… et ce trouble entoure l’univers des deux fillettes : elles n’ont pas d’amis, elles sont à l’écart, accentuant d’autant plus leur amitié.



Quand le père d’Antonia disparaît, cette famille n’est plus que protectrice… Elle fait peur. Et chacune, à sa façon, va rêver de s’en détacher.



Quelques années plus tard, Sofia et Antonia, apprennent ensemble la maternité, la vie de couple, les tâches quotidiennes. Elles ont toutes les deux tourné le dos à leurs rêves. Mais elles ne veulent pas se contenter de tout ça. Ce n’est pas ce qu’elles imaginaient, ce qu’elles désiraient. Commence alors pour elles un long chemin, semé d’embûches, de doutes, de choix, afin de ne jamais renoncer à leur liberté et à leur amitié…



Sofia et Antonia, deux petites flammes, fragiles mais scintillantes, font face à l’obscurité de la violence et de l’intimidation. Et on les aime juste pour ça…
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La Famille

Deux filles italiennes, très différentes de caractère, sont inséparables et malgré tous les aléas de la vie, vont rester présentes l’une pour l’autre. Là forcément vous pensez à Elena Ferrante et à sa saga L’amie prodigieuse. Sauf que La famille, premier roman de Naomi Krupitsky, ne se situe pas à Naples mais à Brooklyn dans le quartier de Red Hook. Sauf que ces gamines qu’on suit des années 1930 à 1948 ont des famille bien particulières, elles vivent de rackets et d’affaires non légales.



Encore une fiction sur la mafia diront les plus grincheux ? (en ce qui me concerne, j’ai lu peu de choses sur le sujet et je ne suis pas sûre que cela me passionnerait) Sauf qu’avec La famille, l’écrivaine nous montre le point de vue des femmes : celles de ces fillettes qui ne comprennent la réalité du travail de leur père qu’en grandissant. Sauf que si la violence est tapie mais présente, Naomi Kruptisky a choisi non pas d’aborder le « sujet » comme un roman noir mais comme une histoire d’amitié entre Sofia et Antonia.



Si je peux te voir, c’est que je suis là »



cette phrase revient à plusieurs reprises dans le roman

Ce n’est peut-être absolument pas le propos de Naomi Kruptsiky mais j’ai vu aussi dans cette « Famille » qui n’est jamais appelée mafia, gangsters ou autre mais toujours « la famille », une image beaucoup plus large de la famille. Antonia et Sofia mais aussi Carlo et Saul rêvent, à un moment donné de leur vie, de quitter cette famille, de s’en affranchir, de s’en passer. Cette famille, elle entrave leur liberté, elle finit par les rattraper. N’est ce pas le cas de la famille au sens plus commun du terme ? Dans certaines situations, seule la mort d’un de ses membres, permet de nous en libérer et une des scènes du roman fait écho à cette idée.



« [La famille] elle vous prend tout mais veille à ce que vous ne manquiez de rien »



Antonia

Pendant la crise sanitaire du Covid, j’ai lu un article qui racontait que la mafia asseyait son pouvoir, sa place en distribuant dans certains endroits des paniers remplis de nourriture à des familles en difficulté financière ou ne pouvant se déplacer. Si la mafia n’avait pas un rôle de protection, personne ne marcherait dans le système.



Merci à Jessica Shapiro qui a traduit La famille et m’a permis de me glisser dans la peau d’une « Soprano » féminine.
Lien : https://www.chocoladdict.fr/..
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La Famille

Je remercie vivement Babelio et les Editions Gallimard de m’avoir permis de découvrir ce roman, lors d’une masse critique privilégiée.



La mafia vue de l’intérieur par les femmes. Une belle idée en soit. Cependant, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. Non pas parce que c’était compliqué, mais à cause de la tournure des phrases incorrectes. Pour moi, mal traduites. Et également les fautes et les coquilles. Qui suis-je pour critiquer alors qu’il m’arrive d’en faire. Oui, mais moi, je n’écris pas (j’en serai bien incapable) et surtout je ne suis pas éditrice. Je n’ai personne pour me relire. De plus, je confondais souvent Sofia et Antonia. Comme si c’était la même personne.



Si j’ai continué ma lecture, c’est par égard à Babelio et à l’auteure. Aussi parce que je voulais savoir comment Sofia et Antonia allaient évoluer. J’ai beaucoup aimé la façon dont Naomi KRUPITSKY décrit l’état psychologique de Sofia et Antonia, leur mal être, leur façon de penser, de réfléchir, de réagir en tant qu’enfant, ado, adulte et enfin mère. Vous preniez d’autres filles qui ne font pas partie de la Famille et cela fonctionnait également, sauf que justement, en plus, elles avaient ce poids.



La Famille est stigmatisée. Lorsque Sofia et Antonia se sont rendues pour la première fois à l’école, elles se sont fait des amies, qui le lendemain, ne voulaient plus rien savoir d’elles. Et cela a duré tout au long de leur scolarité.



Comment grandir dans ces conditions, surtout après l’assassinat d’un des leurs ? Quels stigmates, angoisses, peurs, haine, colère, résilience ou pas cela a-t-il laissé aux femmes de cette Famille ? Comment ne pas trembler au quotidien de ce qui pourrait arriver ? Peut-on vraiment s’en sortir lorsque l’on est pris dans un tel engrenage qui est une véritable toile d’araignée ? Quelques-uns en ont rêvé, d’autres ont essayé, combien ont réussi ?



J’ai aimé aussi le fait qu’on ne parle pas franchement de ce que la mafia faisait, ou alors, de façon succincte. La force de ce livre, c’est le côté psychologique des différents membres. Les plus forts ne sont pas forcément ceux que l’on croit.



J’aurais mis 4 étoiles s’il n’y avait pas eu autant de fautes, de coquilles, de mauvaise traduction.

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La Famille

De nombreuses familles italiennes se sont installées dans les années vingt à Brooklyn, notamment dans le quartier de Red Hook. Mais toutes n’impressionnent pas autant que celles de Sofia et Antonia, deux fillettes du même âge, vivant dans le même immeuble, et dont les pères respectifs travaillent dans la même « branche », à savoir les trafics et extorsions en tous genres. L’histoire les suit de 1928 à 1948, dans leur quotidien d’enfants, école, vacances et réunions de famille, comme au travers d’événements bouleversants. A l’adolescence, leurs voies divergent car leurs rêves ne sont pas les mêmes, l’un souhaitant étudier, l’autre pas. Mais finalement, peut-on vraiment s’éloigner de la Famille ?



Outre le thème de l’amitié et de cette appartenance à un milieu bien particulier qu’est la mafia, le roman explore de nombreux thèmes touchant à la place des femmes, à l’amour, à la maternité, au deuil, aux conséquences de la guerre. Les deux jeunes filles ont seize ans en 1940 et la Seconde Guerre mondiale, même si elles ne l’ont vécue que de loin, a fait d’Antonia et de Sofia des personnes tout à fait différentes de ce qu’elles étaient avant. Antonia notamment ressent le poids d’une dette vis-à-vis du destin qui l’a épargnée, contrairement à des millions d’autres personnes. Les hommes que les deux jeunes femmes rencontrent, et qui deviendront leurs maris, portent aussi des passés très différents qui vont influer sur leurs interactions avec la Famille.

J’ai finalement été plus emballée par ce roman que je ne m’y attendais, l’étude des caractères y est très fine, et l’immersion tant dans les années 30 à 40 que dans le milieu du crime organisé, parfaitement rendue.

Un premier roman marquant, qui pourra séduire bien au-delà des amoureux de Brooklyn, et une autrice qui fait un joli début !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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La Famille

1928-1948 : Dans le quartier de Red Hook à Brooklyn les familles Colicchio et Russo sont amies.

Joey et Carlo travaillent ensemble pour le compte de Tommy Fianzo, Sicilien, qui prospère de la Prohibition.

Rosa et Lina se soutiennent et s'aident, se tiennent compagnie quand leurs maris travaillent tard le soir.

Enfin, Sofia et Antonia, leurs fillettes, sont amies pour la vie. le lien qui se noue entre les deux gamines deviendra d'autant plus fort que les autres enfants ont interdiction de jouer avec elles. Leurs pères sont trop dangereux. Il faut dire qu'elles sont si différentes qu'elles se complètent parfaitement : Sofia fougueuse et rebelle, Antonia douce et sage.

Nous allons donc sur deux décennies suivre ces deux enfants, adolescentes, jeunes femmes, jeunes épouses et mères, qui d'inséparables, vont s'éloigner un peu, pas trop, se rapprocher au gré des épreuves, des questionnements existentiels auxquels elles doivent répondre confrontant leurs rêves d'enfant à la réalité de la vie d'une jeune femme dans les années 30, 40.

L'arrière-plan mafieux est évoqué d'une manière discrète, en filigrane. Rien du détail des activités des hommes. Tout est abordée du point de vue des femmes : leur rôle dans la Famille, leurs tâches volontiers ingrates, leurs inquiétudes, la persistance de leur rêve .

Et si on en découvre un peu plus sur un homme De La Famille c'est qu'il va entrer dans la sphère familiale au sens strict cette fois.

Ce point de vue est original et permet de mieux saisir en quoi la Famille qui protège, qui aide est aussi une Famille qui emprisonne.

Et si la plume de cette jeune auteure est bien agréable pour décrire les états d'âme de ses personnages, il n'en reste pas moins que ce récit reste celui de deux amies qui cherchent à être heureuses au-delà du rôle qui leur est dévolu dans la société en général.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Gallimard pour cette Masse critique qui m'a permis de découvrir une jeune auteure prometteuse.
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La Famille

New-York, années 1930. Sofia et Antonia vivent au sein de la communauté italienne dans le quartier de Red Hook à Brooklyn. Elles ont une dizaine d'années, et sont amies depuis toujours. Leurs parents vivent dans le même immeuble. Leurs pères travaillent pour le même homme. Et les mères s'occupent du ménage, sans poser de question sur les affaires qu'occupent leurs époux au sein du clan. Ce clan, c'est la mafia, cette Famille dont on fait partie, celle qu'on ne peut plus quitter une fois qu'on s'est engagé.

Seulement, le père d'Antonia souhaite un autre avenir pour sa famille. Mais, la Famille guette, surveille, elle sait tout. Alors, on le fait disparaître. Puis, c'est le deuil, la rancune, les questions qui demeurent sans réponse. Et, la vie reprend son cours. Mais, l'amitié des deux filles est perturbée et les liens se fragilisent.



Antonia et Sofia grandissent et construisent ainsi leurs vies. Elles ont des projets, des envies. Elles veulent poursuivre des chemins différents de ceux de leurs parents. Mais y arriveront-elles ? Que deviendra leur amitié ?



Je remercie les éditions Gallimard et Babelio pour cette lecture.



Ce livre est le premier roman de Naomi Krupitsky, autrice américaine, et quelle découverte ! Un coup de cœur absolu. J'ai adoré l'ambiance new-yorkaise des années 1930 dans un contexte qui rappelle fortement "Le parrain" et les romans d'Elena Ferrante.



"La Famille" est une histoire d'amitié et de femmes, c'est aussi l'histoire des familles italiennes ayant émigré aux Etats-Unis au début du 20ème siècle.



Le roman s'étale sur vingt ans et démarre en 1928. On fait la connaissance de la famille Colicchio et de la famille Russo. Sofia Colicchio est la fille de Joey et Rosa. Joey prend la relève du clan et a la main sur la plupart des trafics installés sur les docks et dans les rues sombres de New-York.

Antonia Russo est la fille de Carlo et Lina. Carlo disparaît un matin dans des circonstances douteuses. Sa femme et sa fille doivent vivre avec ce mystère et la conviction que la Famille est responsable. Mais, dans le milieu, on se tait et on doit respect au chef.



Sofia et Antonia poursuivent leur scolarité. Sofia a une personnalité un peu fougueuse et ne pense qu'à s'amuser tout en tenant tête à son père. Antonia est une excellente élève et rêve de poursuivre des études, loin du clan. Si l'amitié des deux jeunes filles semblent s'affaiblir pendant un certain temps, elle se renforcera dans l'avenir.



On suit également les affaires des hommes, puis l'inquiétude quotidienne des femmes, la vie dans le quartier. L'autrice parcourt les années 1930 avec la crise économique, les années 1940 avec la Deuxième Guerre Mondiale et l'arrivée des juifs d'Europe à Ellis Island, le renforcement de la mafia sicilienne en Amérique et des autres organisations criminelles.



C'est un roman historique passionnant avec lequel j'ai passé de superbes heures de lecture. A côté de l'intrigue, on parle aussi de maternité, de liens familiaux, de traditions et de l'évolution de la place de la femme.

Un roman captivant !



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La Famille

Voilà un roman qui fait penser à « L’amie prodigieuse » d’E.Ferrante mâtiné avec les coulisses du « Parrain » de Coppola  pour en résumer vite fait le contenu. L’âge de l’auteure n’apparaît nulle part(mais ai-je bien cherché?), et il faudrait beaucoup plus de maturité pour que l’on se souvienne aussi longtemps de sa « Famille » .

Cette famille est à la fois celle de sang et celle de l’amitié ainsi que celle de de la mafia qui a conquis Brooklyn dès l’arrivée des émigrants italiens au début du siècle dernier.

Dès leur plus jeune âge deux fillettes, Antonia et Sofia deviennent amies pour la vie, avec des hauts et des bas ; c’est leur quotidien que raconte l’auteure, donc pendant de longues années, leur apprentissage du silence, des non-dits , de leur crainte pour la vie de leur père, leur mari,leurs enfants en se doutant que leurs »affaires » sont dangereuses et tout cela laisse les femmes intranquilles, refoulées qu’elles sont aux tâches ménagères le plus souvent.

Les hommes sont présents dans ce livre mais leurs « affaires » sont survolées 

Le dénouement prévisible de ce roman démontre le courage que les femmes ont au fond d’elles.

Une lecture très agréable , mais que j’oublierai assez vite .

Merci aux Edts Gallimard et à Babelio pour cet envoi.

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La Famille

Sofia et Antonia sont deux petites filles dont les pères appartiennent à la Mafia. Elles vivent dans cet univers très clos, n'ayant pas d'amies à l'école. Nous sommes à Brooklyn en 1928. Elles sont très proches et comprennent très vite qu'elles sont à part. Elles se jurent de ne pas faire comme leurs mères et rêvent de sortir de ce milieu. Cependant, le destin va en décider autrement puisque chacune d'elles va tomber amoureuse de mafieux et elles vont renoncer à leurs ambitions professionnelles pour s'occuper de leur mari et enfants.

Un beau roman qui montre la Mafia d'un point de vue féminin, ce qui est original. De beaux personnages de femmes, complexes. J'ai beaucoup aimé ce roman.
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La Famille

Rares sont les romans qui nous font sentir intimement les pensées de ses personnages, presque à d'identifier à eux, et qui, dans le même temps, donnent une vue d'ensemble et un recul pour mieux embrasser les situations. Au cinéma, ce serait une alternance avisée de gros plans et de plans d'ensemble, sans qu'il y ait besoin de zoom pour passer des uns aux autres. La Famille est le premier roman de Naomi Krupitsky et c'est un grand livre, dans l'antichambre de cette hydre new-yorkaise que jamais l'autrice ne nomme par son nom, car ce n'est pas nécessaire, la Mafia. Une gageure pour cette Californienne qui raconte avant tout une amitié féminine qui a commencé à l'enfance et s'est poursuivie sur près de deux décennies, le livre débutant en 1928. Sofia et Antonia, deux femmes en lutte avec elles-mêmes, avec de forts moments de dépression et de tempête, avec maris et enfants, mais proches l'une de l'autre, avec de brèves périodes d'éloignement. La Famille est un roman à mèche longue, où la violence, sourde, se tient à distance de ses deux héroïnes, mais ne peut qu'impacter leurs existences respectives. Fragiles et puissantes sont Antonia et Sofia, aux tempéraments si différents, mais avec le même désir de s'affirmer dans un monde d'hommes et de règlements de compte. Et avec pour principal but de garder chacune d'entre elles vivantes, parce qu'ensemble elles forment une entité qui peut faire bouger des montagnes. Le livre se termine de manière très cinématographique, comme une apnée qui devient acmé. Si Naomi Krupitsky en a envie, qu'elle ne se gêne surtout pas pour concocter une suite à ces sinueuses et passionnantes vies de famille.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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La Famille

Encore une histoire d'amitié entre 2 filles italiennes me direz-vous.

Comme si L'Amie prodigieuse avait créé une mode. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas pourquoi ce roman et les suivants, ont suscité un tel engouement. Alors me direz-vous pourquoi s'aventurer à lire La Famille ?

Eh bien parce que Masse Critique me l'a envoyé pardi ! Et franchement, même si ce n'est pas un coup de coeur total, j'ai trouvé ça nettement mieux que l'Amie pas prodigieuse...

Là, j'ai eu de l'empathie et surtout envie de savoir ce qui allait arriver à ces deux amies, qui vivent à l'ombre de la mafia, et découvrent en grandissant, les avantages et les contraintes que cela implique. L'une a un père qui monte en grade, alors que l'autre a un père qui disparait. L'amitié des deux filles va se construire, se détruire, se découvrir, grandir, évoluer au fil des ans et des choix qu'elles font. Sachant que pour une fille de mafioso dans les années 40 à New York, les choix sont assez limités. C'est mère au foyer ou mère au foyer, mais avec ou sans mafioso. Là, le coeur peut compliquer les choses. Mais je ne dévoilerai rien de plus ! Nous les accompagnons dans leurs angoisses face à la maternité, face à la violence qui permet le confort et la sécurité, mais qui est là comme une mauvaise odeur dont on ne parvient pas à se débarrasser.

Dans la façon d'aborder la maternité, j'ai regretté le manque de nuances. Les deux jeunes femmes sont des exemples de ce que peuvent ressentir les mères, mais trop manichéen. L'une est espiègle et tout à fait épanouie, alors que la seconde est en dépression totale. Puis l'une s'investit en bonne maman poule, alors que la seconde cherche d'autres activités pour se sentir exister. Dans la vraie vie, d'expérience, les mères auraient plutôt tendance à osciller entre les deux états, plusieurs fois par jour.

Il reste que l'histoire est agréable à lire, avec une écriture fluide et claire qui vous embarque dans le New York des années 30/40 quand les gratte-ciels côtoyaient les cabanons des immigrants. Les choses ont-elles tellement changé d'ailleurs...

Alors, faut-il le lire ? Oui ! Je lirai je pense le prochain roman de cette autrice.

Si vous aimez les histoires d'amitiés entre filles italiennes, je ne vous recommande pas l'Amie prodigieuse. En revanche, vous pouvez tenter D'Acier de Silvia Avallone.
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La Famille



La tentation est grande, tant le roman est baigné dans les effluves de la cuisine italienne, d'établir le parallèle entre le roman de Naomi Krupitsky et la trilogie d'Elena Ferrante. Il s'agit également de suivre l'amitié entre deux fillettes de l'enfance à l'âge adulte, avec des moments fusionnels et des périodes d'éloignement. Mais cette amitié fondée sur une proximité artificielle, puisque construite par la famille de mafiosi, résiste aux épreuves de la vie et aux différences de personnalité, tant le sentiment d'appartenance au groupe impacte les sentiments des deux femmes.

Antonia et Sofia ont un lien qui n'est pas biologique mais qui transcende la biologie. Elles sont liées par une histoire commune, celle des immigrés italiens aux États-Unis, et par un style de vie commun. Leurs pères, absents et mystérieux, appartiennent à la Mafia locale. Les conversations autour de la table dominicale évoquent à mots couverts des blessures par balles, des boss et des parrains, des guerres de territoires, des trafics en tous genres.

Dans la rue et à l'école, elles sont ostracisées par des enfants qui les méprisent ou qui les craignent.



A l'adolescence, la transmission de l'héritage familial ne s'impose plus aux deux jeunes filles. Toutes les deux traversent une crise qui leur permet de questionner leur destin social et de chercher à s'en affranchir.

La grande question qui va traverser le livre de part en part est celle de l'identité et des choix de vie.

Donner un sens à sa vie : tel est le défi fondamental, la tâche intimidante à laquelle de nombreux personnages sont confrontés . Ce choix radical qui engage la totalité de l’existence donne le vertige. D'autant plus, sans doute, lorsque l'on est une femme dans une famille claustrophobique des années 40.

L'éventail des choix est plutôt restreint. Difficile d'être indépendante, de poursuivre des études lorsque l'on est assignée à la procréation depuis l'enfance. De fait Antonia et Sofia vont reproduire le schéma familial en devenant de très jeunes mères à 18 ans.



" Elle ignore ce que c'est que d'avoir peur de la maternité, mais la peur elle-même est une chose familière aux yeux d'Antonia, qui reconnaît chez son amie tremblante le silence qui précède la revolution ou la résignation. Elle a entendu parler de femmes qui abandonnent leur bébé pour tenter leur chance à Broadway ou partir en bus à l'autre bout du pays, de femmes qui font des choses abominables pour éviter de couvrir de honte leur famille. Antonia s'imagine dans 15 ans, accablée par des corps d'enfants et par le linge de Paolo à repasser, lestée par son amour pour sa famille, et elle frissonne à l'idée que Sofia ne soit peut-être pas là. "



Les maris, Paolo et Saul, seront eux aussi confrontés à la question de la finalité de l'existence.

Paolo sait que son mariage avec Antonia a orienté sa vie dans la mesure où il ne sait pas comment sortir de cette vie de gangster qui parfois l'accable.

" Il comprend qu'au moindre coup du sort il aurait pu mener mille vies différentes _ certaines plus chanceuses, d'autres moins. "

Le cas de Saul, rescapé de la Shoah, est encore plus dramatique. Car ses rêves ne sont absolument pas en adéquation avec la réalité. Pour protéger sa famille et satisfaire l'ambition de Sofia, il est obligé de commettre des actions qu'il réprouve moralement. Empêtré dans une violence qu'il ne cautionne pas, ayant lui-même subi une implacable violence, il fait l'expérience d'une famille qui lui a autrefois ouvert des portes pour mieux les cadenasser ensuite.



La réussite du roman doit beaucoup à l’écriture de Naomi Krupitsky qui réussit à animer ses personnages, au plus près des dialogues et du quotidien de chacun. Certaines pages sont délibérément cinématographiques, par un clin d'œil aux films sur la Mafia et la tension dramatique de l’histoire s'inscrit dans l'histoire du cinéma de gangsters.

Ce qui n'empêche pas de miser également sur la richesse psychologique et sur les interrogations de chacun des personnages.

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La Famille

J'ai trouvé vraiment long ce roman mais il faut dire qu'il se déroule sur 20 ans.

Le milieu des mafiosis et de leur progéniture, de ceux qui s'ajoutent puis de ceux qui disparaissent puisque l'on ne parle pas de mort.

C'est aussi l'histoire de deux filles noyées par ce milieu, envahies, empêtrées qui subissent la loi du milieu mais qui ne pensent jamais en partir.

D'ailleurs est-ce possible ?

J'ai apprécié un joli passage sur la maternité, ses douleurs, ses joies ou inquiétudes et bien sûr sur l'amitié indestructible entre les deux filles.
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