Je me mets à courir mais mes jambes pèsent des tonnes, mon corps est engoncé dans une substance gluante. J’avance centimètre par centimètre, l’air qui me semblait si liquide et doux tout à l’heure appuie sur ma tête et mes épaules jusqu’à me faire courber le dos. Ma jambe gauche est lourde, ma cicatrice palpite, comme si elle était sur le point de se rouvrir. Je vois enfin le pont.
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