Mais, bien que la loi permette désormais aux femmes de disposer de leur corps, celui-ci demeure dans les faits trop souvent perçu comme un objet que les hommes pourraient s'approprier à leur gré, depuis le harcèlement scolaire, le harcèlement de rue, jusqu'aux viols et aux féminicides.
Rappelons en effet que les recherches menées sur les enfants et les nourrissons montrent très peu de différences entre les sexes : c'est l'éducation qui conditionne les goûts, les comportements et les aptitudes des enfants, et donc des adultes qu'ils deviendront.
Le sexe biologique correspond au sexe génétique, hormonal et phénotypique.
L'identité sexuée (ou identité de genre) désigne la manière dont on se perçoit intimement plus ou moins homme ou femme.
L'expression du genre (ou "rôle de genre") reflète l'apparence d'une personne et ses attitudes au regard de ce qui est culturellement perçu comme féminin ou masculin : vêtements, coiffure, ton de la voix, manières, activités pratiquées...
L'orientation sexuelle équivaut à l'attirance physique/amoureuse que l'on éprouve plus ou moins pour un homme ou une femme.
Déconstruire les stéréotypes n'a évidemment pas pour but de nier les différences entres les femmes et les hommes. L'objectif est d'éviter les généralisations outrancières, réductrices voire dégradantes qui brident les personnalités, réduisent les choix et légitiment les inégalités de traitement ainsi que les violences exercées par un sexe sur l'autre.
On ne se rend pas toujours compte du poids des paroles entendues ou employées. Pour peu qu'elles fassent partie des codes de politesse ou d'un discours communément relayé par la famille, les proches, ou par des individus faisant autorité (journalistes, enseignants, politiques...) elles deviennent vite la norme et on ne pense plus à les interroger.
Certes, plus les enfants grandissent, plus ils sont à même de déconstruire les clichés en en reconnaissant la relativité culturelle. Cependant, ces normes de genre sont tellement intégrées et encore en oeuvre dans nos sociétés qu'elles biaisent les perceptions et limitent ce qu'ils s'autorisent à faire.
La façon dont les parents parlent de leur enfant et s'adressent à lui est en effet un terrain miné de stéréotypes. Avant même qu'il ne s'exprime lui-même, il est plongé dans un bain de langage par son entourage qui met en mots son identité, ses ressentis, ses découvertes...
Comprendre la diversité permet d'élever ses enfants dans le respect des différences, de ne pas les contraindre à opérer des choix binaires qui mutileraient leur identité, et d'éviter qu'ils soient victimes de violences physiques et psychologiques.
Enfin, dénoncez sans relâche l'homophobie, dans les insultes, les blagues, les commentaires... car en plus de véhiculer le mépris du féminin, l'homophobie est la cause de nombreuses violences dirigées contre autrui, et aussi contre soi.
L'idée n'est pas de dire qu'il n'existe pas des hommes et des femmes, mais d'éviter les situations d'invisibilisation voire d'exclusion de certaines personnes, tout en rappelant que la question est plus complexe qu'il n'y paraît.