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3.8/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 18/07/1963
Biographie :

Fils de l'ambassadeur Bertrand Dufourcq et de l'ancienne secrétaire d'État Élisabeth Dufourcq. Dirigeant d’entreprises français, directeur général de la Banque publique d'investissement (BPI) à sa création en janvier 2013.
Scolarité au lycée Henri IV, diplômé HEC Paris et de l'ENA, il en sort inspecteur des finances.
Il a également fréquenté l’École du Louvre.
Après un passage en cabinet ministériel, il revient brièvement à l’Inspection des finances avant d’intégrer France Télécom, qu'il quitte pour rejoindre Capgemini, où il officie en tant que directeur délégué...
En parallèle, il est membre du directoire de BabelStore SA, de PriceMinister et aussi membre du conseil de surveillance d’Euler Hermes...


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Pays parmi les plus désindustrialisés d'Europe, la France serait, à en croire Emmanuel Macron, sur la voie de la réindustrialisation. À quelles difficultés cette évolution se heurte-elle et comment concilier réindustrialisation et transition écologique ? Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Nadine Levratto, économiste et directrice de recherches au CNRS. Nicolas Dufourcq, haut fonctionnaire et dirigeant d'entreprises, directeur général de Bpifrance. #economie #industries #ecologie ____________ Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Ce qui ressort est un tableau de responsabilité générale de la société française. Tout le monde a ses empreintes digitales sur la désindustrialisation du pays, car elle est le résultat d'une préférence collective. Le monde ouvrier, pourtant le premier touché, n'a pas lui-même vraiment défendu son objet. En hyperbolisant la composante d'aliénation et de pénibilité du modèle productif, il a d'une certaine manière participé activement à l'expulsion de l'industrie de la société française. Les enseignants dans les lycées professionnels se sont de leur côté opposés à l'apprentissage. Les lycées professionnels se sont mis massivement à orienter les jeunes vers les services. Les centres de formation se sont reconvertis faute de candidats. Personne n'a voulu aimer l'industrie et la défendre au moment où elle était à terre. (…) Personne n'a voulu attribuer à l'industrie des valeurs positives, dans ces années de mondialisation. On a laissé penser, y compris aux familles d'ouvriers, qu'une nation pouvait être puissante en étant postindustrielle. Or ça n'était pas possible. On a laissé prévaloir une forme de réaction anti-productive, née discrètement dans les profondeurs de la société depuis la fin des années 1960, et qui a enflé peu à peu sans qu'on en prenne conscience, gagnant de proche en proche l'Éducation nationale, les médias, jusqu'aux élites convaincues par le modèle Fabless.
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Ce qui démarre peut être une métamorphose. Pour la réussir, il faudra combattre chaque jour trois fléaux de notre identité : 1) le fatalisme amer qui est notre ennemi historique,2) l'intellectualisme et le déni de réalité, qui viennent de notre fond idéaliste, enfin 3) notre tendance tragique à nous disperser et, au premier succès, à nous reposer sur nos modestes lauriers. En bref, il faut tirer froidement et collectivement les leçons de notre histoire récente. Pratiquement, il faut continuer de réformer l'État, en maîtrisant la dépense publique et en poursuivant avec énergie le changement de culture dans les services déconcentrés, si puissants face à nos PME et ETI. Il faut accélérer la formation des entrepreneurs et de leurs collaborateurs, à la mesure de ce que font les Chinois, qui s'apprêtent à former quatre-vingts millions de salariés de l'industrie à la montée en gamme pour compenser l'augmentation de leurs coûts salariaux. Il faut concentrer les efforts sur les produits à forte composante en innovation technologique, résister à la tentation de privilégier ce qui brille, et faire descendre la tech française dans nos PME. Il faut enfin réconcilier durablement la France avec son industrie, en rendant constamment hommage aux entrepreneurs de notre pays dans nos médias.
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Et pour couronner ce que l'on pourrait appeler « le cycle de la fracture sociale » inauguré en 1995, on vote les 35 heures, avec les lois Aubry 1 en 1998 et Aubry 2 en 2000, qui actent une mise en œuvre obligatoire et universelle de la mesure au 1er janvier 2002. La loi légitime une action de force contre le chômage, sans voir que la vraie raison de son niveau élevé est à rechercher du côté du coût du travail, des taux d'intérêt allemands, du droit du travail kafkaïen en France, de la lenteur mise à réduire le coût de nos régimes de protection sociale, des défauts de notre système éducatif et de notre incapacité à anticiper les grandes restructurations industrielles. Lassés du chômage, les Français ont donné une sorte de mandat impératif, il faut donc faire la réforme et l'imposer brutalement au patronat. Pourtant, c'est l'inconnu. L'histoire raconte qu'au moment de quitter Matignon en 2002, Lionel Jospin demandera solennellement à ses ministres «d'assumer les 35 heures», preuve qu'il y avait dès l'origine un doute puissant sur les conséquences de la réforme.
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À trois heures de TGV des gares parisiennes de l'Est, du Nord, de Lyon, sans qu'il soit envisageable de copier des cultures (allemande, néerlandaise, danoise, suisse, lombarde), qui ne sont et ne seront jamais les nôtres, l'éventail des outils de compétitivité est observable à l'œil nu. Les composantes en sont la formation, le financement, la solidarité de corps, l'innovation, y compris dans ce qui n'est pas « noble », l'hyperspécialisation, la qualité du dialogue social', la protection du capital familial, enfin la connexion entreprises/universités. Et surtout, l'industrie est reconnue comme projet politique et comme récit national et local, avec un soutien médiatique sans faille aux entrepreneurs. Car chacun comprend dans ces pays que l'industrie occupe un espace politique, celui de la fierté nationale et de la souveraineté, celui de l'équilibre territorial, celui du travail pour partie manuel, celui des savoir-faire de fabrication dont l'éthique se transmet de génération en génération depuis le fond des temps.
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Deux ans après l'échec des réformes de la Sécurité sociale à l'hiver 1995 et convaincue que la voie vers l'euro est libre, la social-démocratie française, sans vouloir le reconnaître, est désormais dans la fuite en avant. Elle pense qu'il est possible de faire l'euro, pour le bien de l'économie, et de franchir en même temps une nouvelle étape d'approfondissement de l'État providence, pour le bien des gens. Un jour, en votant non au référendum sur la Constitution de l'Union, les Français diront clairement qu'ils veulent en fait plus de protection sociale et moins de discipline européennes.
On mesure ici à quel point les élites administratives et financières parisiennes se sont trompées sur l'euro. Unanimement, elles pensaient qu'il forcerait la classe politique à maîtriser les dépenses publiques et à restaurer les grands équilibres. L'euro avait une dimension anti-politique, celle d'un carcan bienvenu qui bloquerait les dérives démagogiques auxquelles les avaient habituées les élus et les partenaires sociaux, et qui étaient jusqu'ici traitées par les dévaluations. Or, c'est exactement l'inverse qui s'est passé. En bloquant le pays dans l'hiver 1995 avec l'aval des Français, les syndicats signifient qu'ils n'accepteront pas un agenda de compétitivité tel qu'il va bientôt se décider chez notre voisin.
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Mon propos a été, au fil des quarante-sept témoignages recueillis, de tenter de faire émerger une autre vérité, en écoutant le terrain, celui des entrepreneurs de l'époque, et parfois de leurs héritiers d'aujourd'hui. Au moins nous disent-ils comment ils ont vécu l'événement. J'ai voulu couvrir un champ aussi large que possible de filières industrielles et de générations. Sont donc présentées des PME du textile, de l'automobile, du bois, de l'aéronautique, du plastique, de la chaudronnerie, de l'électronique, de la machine-outil, de la mécanique, de l'agroalimentaire, réparties sur tout le territoire. Les entrepreneurs ont pour l'essentiel la soixantaine ou plus, ils étaient des quadras pendant les années noires. Trois d'entre eux sont toutefois issus de la nouvelle génération qui a hérité de ses pères. J'ai également interrogé des politiques, des syndicalistes, des économistes, des fonctionnaires, en position d'autorité dans les années qui font l'objet de ce livre, 1995-2015.
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La gauche, qui était productiviste par tradition, notamment sous l'influence du PC, a cessé de l'être à la fin des années 1990 (…) Dans les confédérations syndicales, les luttes de pouvoir entre les fédérations représentant les services et celles qui représentaient l'industrie ont alors tourné à l'avantage des premières. Les gouvernements eux-mêmes, pour traiter le chômage de masse, ont revalorisé les services. Et pour augmenter le pouvoir d'achat des ménages, ils ont fermé les yeux sur les délocalisations vers la Chine. La France a inconsciemment voulu la fin du monde ouvrier. Puisque la promesse avait été déçue, ne restait plus de lui qu'une image d'aliénation.
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