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4.02/5 (sur 162 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 22/03/1971
Biographie :

Peter Frankopan est historien et professeur au Worcester College d'Oxford.

Il dirige le Centre de recherches byzantines de l'Université d'Oxford. Il enseigne également aux universités de Yale, Harvard, Princeton et Cambridge.

C'est un spécialiste de l'histoire de l'Empire Byzantin au XIe siècle, de l'histoire de l'Asie Mineure, de la Russie et des Balkans.

Se travaux portent sur la littérature médiévale grecque et la rhétorique, sur les échanges culturels et diplomatiques entre Constantinople et le monde islamique, l'Europe de l'Ouest et les principautés du sud de la Russie.

Il est l'auteur d'une nouvelle traduction de l'"Alexiade" d'Anna Comnène (2009) et d'une "Histoire de la Première croisade" (2012), unanimement saluée.

Il a publié "Les routes de la soie : L'histoire du cœur du monde" (The Silk Roads: A New History of the World), un best-seller au succès international, en 2015.

son site : http://www.peterfrankopan.com/

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Source : http://www.history.ox.ac.uk/faculty/staff/profile/frankopan.html
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Extrait du livre audio "Les nouvelles routes de la Soie" de Peter Frankopan lu par Patrick Donnay. Parution numérique le 25 août 2021. https://www.audiolib.fr/livre/les-nouvelles-routes-de-la-soie-9791035406158/


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Durant des siècles avant l’ère moderne actuelle, les centres d’excellence intellectuelle de ce monde, les Oxford et les Cambridge, les Harvard et les Yale, ne se situèrent pas en Europe ou en Occident, mais à Bagdad et Balkh, Boukhara et Samarcande.
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Une bonne décennie avant la guerre, un journaliste avait rédigé une critique cinglante du comportement anglais, et soutenu que les Iraniens étaient traités aussi mal que « la Compagnie de l’Inde Orientale était réputée avoir traité les Indiens deux cent ans plus tôt « . L’animosité était exacerbée par la manière dont les officiers britanniques insistaient pour être salués par leurs homologues iraniens quand ceux-ci les croisaient - sans avoir à leur rendre la pareille.
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La tolérance est un trait caractéristique d'une société sûre d'elle et confiante en sa propre identité.
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Au moment où les deux balles quittaient le barillet du revolver Browning de Princip, l'Europe était un continent d'empire. L'Italie, la France, l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne, la Russie, la Turquie ottomane, l'Angleterre, le Portugal, les Pays-Bas, et même la minuscule Belgique, qui ne datait que de 1831, contrôlaient de vastes pans de la planète. Des le moment de l'impact commença le processus qui les vit redevenir des puissances locales. En quelques années c'en fut fini des empereurs s'invitant les uns les autres sur leurs yachts et se décernant de prestigieux ordres chevaleresques ; c'en fut fini de certaines colonies et domaines outre-mer — d'autres aussi entameront leur inexorable progrès vers l'indépendance.
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[U]n schéma se reproduisait régulièrement [dans les conquêtes de Gengis Khan] : l'argent se déversait dans des villes qui étaient reconstruites et redynamisées, en prêtant une attention particulière au développement des arts, de l'artisanat et de la production. La caricature du Mongol barbare et destructeur est loin de la réalité ; c'est le legs des histoires écrites plus tard qui ont avant tout insisté sur la ruine et la dévastation. Cette vision gauchie du passé nous invite à nous rappeler que les dirigeants désireux de rester dans la postérité ont tout intérêt à enrôler des historiographes qui parleront en bien de leur ère ou de leur empire – chose que les Mongols manquèrent visiblement de faire.
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Prologue
Enfant, l'un de mes biens les plus chers étaient une grande carte du monde. Elle était épinglée au mur près de mon lit et je la scrutai chaque soir avant de m'endormir. Avant longtemps, j'eus appris par cœur les noms et situations de tous les pays, noté leur capitale ainsi que les océans, les mers et les fleuves qui s'y jetaient ; les noms des principales chaînes de montagne et des déserts, tracés en impérieuses italiques, excitants d'aventure et de danger.
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Muhammad déclara que les biens confisqués aux non-croyants seraient conservés pour les fidèles. Les intérêts économiques et religieux étaient donc clairement réunis. Les premiers convertis furent récompensés par une partie plus importante des dépouilles, dans un système pyramidal de fait. La pratique fut officialisée au début des années 630 par la création d’un Diwan, bureau chargé de gérer la distribution de butin. La part revenant aux chefs de fidèles, au calife, était de 20 %, mais la majorité était partagée par ses partisans et ceux qui participaient aux attaques réussies. Les premiers fidèles étaient le plus grand bénéficiaire de nouvelles conquêtes, mais les nouveaux convertis aspiraient à jouir des fruits du succès. Il en résulta une force d’expansion irrésistible.
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On dispersait méthodiquement les individus vassalisée ou conquis sur tout le territoire mongol pour affaiblir les liens linguistique, familiaux et identitaires, de manière à hâter le processus d'assimilation.
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En 1757, une expédition conduite par Robert Clive fut dépêchée à Calcutta à la suite d'une attaque menée sur la ville par le Nawab du Bengale. Clive se vit proposer des sommes énormes pour favoriser tel ou tel candidat local désireux de remplacer le Nawab. Très vite, il se rendit compte qu'on lui proposait le contrôle du diwani - la recette fiscale de toute la région - et qu'il était en mesure de puiser dans les revenus d'une des parties les plus peuplées, dynamique et riche de l'Asie. En l'espace d'une journée ou presque, il devint l'un des hommes les plus riches du monde.

Une commission d'enquête, réunie en 1773 pour examiner les suites de la conquête du Bengale, devait révéler les sommes vertigineuses prélevées sur le budget dudit pays. Plus de 2 millions de livres - soit des centaines de milliards d'euros d'aujourd'hui - avaient été distribués en "cadeaux" qui, presque tous, finirent dans la poche d'employés de l'East India Compagnie. Le scandale fut redoublé par des scènes horribles et révoltantes. En 1770, le prix du grain n'avait cessé de monter, avec des résultats catastrophiques et l'irruption de la famine. La mortalité fut évaluée en millions, le gouverneur général lui-même déclara qu'un tiers de la population avait péri. Les Européens n'avaient pensé qu'à s'enrichir tandis que la population locale mourrait de faim.

Tout cela aurait parfaitement pu être évité. Au bien être du grand nombre on avait préféré le gain personnel. Non sans provoquer des hurlements sarcastiques, Clive se contenta de répondre - tel le PDG d'une banque en faillite - qu'il n'avait eu d'autres priorités que de défendre les intérêts des actionnaires, non pas ceux de la population locale.
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L'immense paradoxe, en conséquence, c'est de voir sur quoi reposait le glorieux Âge d'or européen, cette efflorescence artistique et littéraire, ces bonds prodigieux de l'expérience scientifique : il fut forgé par la violence. Bien plus, la découverte des nouveaux mondes accrut l'instabilité de la société européenne. Puisqu'il y avait davantage à conquérir, que les ressources s'accroissaient sans cesse, les enjeux étaient décuplés, redoublant les tensions tandis que la lutte pour la suprématie s'intensifiait.
Les siècles suivant l'émergence de l'Europe comme puissance mondiale s'accompagnèrent d'incessantes fusions et d'une cupidité constante. En 1500, l'Europe contenait quelque 500 entités politiques ; en 1900, il n'y en avait plus que 25. Le fort dévorait le faible. La compétition et le conflit militaire étaient consubstantiels au continent. En ce sens, les horreurs ultérieures du XXème siècle plongent leurs racines dans son passé profond. [...] Avec le temps, la persécution put se perpétrer à une échelle massive. Ce n'est pas par hasard que le principe de guerre mondiale et du pire génocide de l'histoire ont pris naissance et connu leur exécution en Europe ; il ne s'agissait que des chapitres les plus récents d'une interminable histoire de brutalité et de violence.
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