Citations de Nita Prose (69)
Voilà le genre de personne qu’elle est – une tricheuse – et pas du genre à la Robin des bois. Les Robin des bois volent pour le plus grand bien de tous, rendant justice à ceux à qui on a fait du tort. Ce genre de vol est justifié, alors que d’autres ne le sont pas. Mais ne vous y trompez pas : Cheryl n’a rien d’un Robin des bois. Elle vole les autres pour une seule raison – améliorer son sort à leurs dépens. Et ça fait d’elle un parasite, pas une héroïne.
« Traite les autres comme tu voudrais qu’ils te traitent », disait toujours Mamie, et c’est un principe que j’applique dans ma vie. On m’a traitée de toutes sortes de choses durant mon quart de siècle, et ce que j’ai appris, c’est que l’expression courante à propos de la bave du crapaud fonctionne dans l’autre sens : la bave du crapaud atteint souvent la blanche colombe.
Ne jamais demander ce qu’un gentleman a fait ou pas ! Si c’est un véritable gentleman, il l’a fait pour une noble cause. Et si c’est un véritable gentleman, il ne le dira jamais.
C’est un homme respectable et bon. Pas un tricheur. Ai-je mentionné combien je déteste les tricheurs ? Ces gens-là méritent d’être jetés dans des sables mouvants et de suffoquer dans la crasse ! M. Preston n’est pas ce genre d’homme. Il est le genre qu’on aimerait avoir pour père, bien que je sois difficilement experte en la matière, étant donné que je n’en ai jamais eu.
Pas la peine de se mettre les nerfs en pelote quand la fin est inéluctable ! Ce qui doit arriver arrivera.
C’est vrai pour les films, mais ça l’est moins dans la vraie vie. Dans la vraie vie, vos actions peuvent influer sur le dénouement, de triste le rendre heureux, satisfaisant plutôt que décevant, ou bon plutôt que mauvais.
Pour être honnête, tout ce qui s’est passé après me semble irréel, comme dans un rêve. Je me souviens de mon cœur qui cogne dans ma poitrine, de la pièce qui tangue comme dans un film d’Hitchcock, de mes mains moites et du combiné qui manque de m’échapper quand je le remets en place.
C’est uniquement grâce à ma grand-mère que je sais qu’un sourire ne veut pas nécessairement dire que la personne est contente. Parfois, les gens sourient quand ils se moquent de vous. Ou ils vous remercient alors qu’en réalité, ils n’ont qu’une envie, vous coller une baffe. Mamie disait toujours que ma compréhension des comportements humains s’améliorait – « tous les jours à tout point de vue, ma chérie » – mais à présent, sans elle, je lutte.
Mon uniforme représente ma liberté. C’est la cape d’invisibilité absolue. Au Regency Grand, il est nettoyé à sec tous les jours par la blanchisserie de l’hôtel, qui se trouve dans les entrailles froides et humides de l’établissement, au bout du couloir en partant de nos vestiaires. Je commence systématiquement ma journée en accrochant mon uniforme à la porte de mon casier. Il arrive protégé par une housse en plastique qui colle au tissu, avec un petit Post-it sur lequel on a griffonné mon nom au marqueur noir. Quelle joie de le découvrir là chaque matin, ma seconde peau – propre, désinfecté, repassé de frais, dégageant une odeur qui mêle le papier neuf, la piscine intérieure et le néant.
Chaque jour de travail est un bonheur pour moi. Je suis née pour être femme de chambre. J’adore nettoyer, j’adore mon chariot, et j’adore mon uniforme.
Il n’y a rien qui égale vraiment un chariot de femme de chambre parfaitement approvisionné dès le matin. Il s’agit, à mon humble avis, d’une corne d’abondance de bienfaisance et de beauté.