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4.49/5 (sur 74 notes)

Nationalité : France
Biographie :

O. Nadaco (1978 - ...)
Auteur de la duologie de romans KNYSNA et A(i)MER (prix des auteurs inconnus 2018 en littérature noire).

Source : Nadaco
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La planète avait suffisamment suffoqué de ces trop nombreux humains. En deux siècles de monopole, Global Corp avait réussi à influer notablement sur la natalité, l’avait régulée en engloutissant les États et leurs aides sociales liées à l’enfantement. Quand chaque citoyen de la Société recevait le même nombre de crédits, les mêmes droits, la multiplication de la progéniture pour travailler et nourrir la famille devenait obsolète. La Terre était enfin plus vivable, tout juste reprenait-elle son souffle. Leur proposer l’opportunité d’une vie de semi-immortel pourrait chambouler un équilibre encore bien trop précaire, entre eux et pour leur environnement. Du haut de leur moyenne d’âge de soixante ans, ils n’avaient, pour la majorité, pas la capacité à voir plus loin que le bout de leurs quelques implants.
— En vous connectant sur le Site Unique, vous pourrez trouver les informations sur cette nouvelle approche anonymisée de la justice. Chacun pourra évidemment refuser de donner son avis.
Bien sûr qu’ils le donneraient. Il avait vu, sur les archives de l’époque où le monde était connecté au web et aux réseaux sociaux, à quel point les mortels aimaient exprimer leur opinion ignare.
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"Les larmes montaient aux yeux de l'embourgeoisée. Difficile de se faire rejeter dans un moment où tout son être est à vif. Et il ne connaissait que trop bien ce sentiment : elle avait toujours très bien su le lui faire ressentir. L'espace d'un instant, il faillit se sentir minable de lui faire ça. Pourquoi reproduire le mal quand on sait ce qu'est la douleur ? Mais pour elle… Il fallait couper court à cette conversation au plus vite, et pour toujours. Il allait lui en donner pour son déplacement."
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Cette fois, celui qui sonnait à la porte pouvait être sûr de l’avoir réveillé. Hilton se retourna sous la couette, la plaquant un peu plus contre sa tête, histoire d’étouffer le bruit des coups qui s’abattaient maintenant à l’entrée. Il n’attendait personne. Jamais. Personne ne venait le voir parce qu’il n’existait personne pour se soucier de lui. À part…
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La gueule enfarinée des nuits d’insomnie, des heures nocturnes passées à boire de la bière pour espérer s’endormir, à avaler du café quand il est finalement trop tard pour se coucher, le lieutenant Basson se dirigeait vers son bureau, offrant quelques hochements de tête, grommelant quelques bonjours aux collègues croisés sur son passage.
Putain de marches...
Les trois étages de cet escalier en colimaçon étaient un calvaire. Tous les jours, et ce matin plus encore. Magnifique escalier à la rampe de bois et de fer forgé, avec ses colonnes qui lui donnaient un foutu charme pour un bâtiment qui en jetait de l’extérieur mais dénué de tout confort par ailleurs. Le 36 n’était rien de plus qu’une vieillerie aux murs décatis et paré d’un lino sale où accrocs et véritables trous conspiraient dans une course au vétuste.
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Les mots frappent pires que des poings, parfois. C’est vrai, vous venez de vous essuyer le nez dans votre tee-shirt taché de gras de nuggets et de ketchup, auréolé de saleté et de poussière. Vrai aussi pour le short, vrai aussi pour les baskets. Alors il faut hocher la tête et empocher la liasse. La caler dans la seule poche qui n’est pas déchirée, remercier et les regarder partir. Soudain l’envie de les suivre, de courir après eux, de guetter derrière les guerriers de la rue ce qui va se passer, mais même avec un vélo, il aurait fallu être le meilleur de tous les riders pour pouvoir suivre la voiture décapotable qui démarre en trombe devant vous dans un nuage de gaz toxiques.
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Une larme dégringola le long de son nez. Il l’essuya du revers de la main et renifla, comme s’il pouvait ainsi ravaler toutes celles qui attendaient encore de se tracer un passage sur son visage. Il baissa le pare-soleil et vérifia son allure dans le miroir de complaisance. Ses yeux marron et son visage un peu rond faisaient comme si de rien n’était. Rien… Mais elle était pourtant tellement. Avant que chagrin et sanglots ne reprennent le dessus, il se mit en mouvement, sortit de la voiture et ferma la portière à clef. Il se retrouva sous l’averse, les gouttes de pluie venant remplacer les larmes sur ses joues, comme si le ciel avait voulu partager sa peine. C’était rafraîchissant, il se sentait vivant, présent au monde. Il regarda le ciel couvert, d’un gris uniforme et insondable. Chaque personne faisait partie d’un tout, de l’univers. Molécules parmi les molécules, chaque être devrait se sentir à sa place dans un magma de matière où la vie et la mort ne devraient avoir aucune signification.
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D’abord il faut sentir le soleil qui réchauffe la peau, pénètre chaque pore du visage, lumière puissante et brûlante. Puis, sous les cuisses, le bitume froid du trottoir que les rayons, coupés par les immeubles, n’ont pas atteint. Les jambes nues étendues devant soi, les baskets noires de crasse hydrocarburée au bout, posées l’une sur l’autre, se balancent lentement au rythme interne. Et puis il y a le livre, ce roman dans vos mains qui envahit vos pensées. Et cette bulle d’ailleurs, d’aventures frappées sur les pages blanches, sans risques ni conséquences. Elle éclate brusquement dans un claquement de mâchoires qui vous font vibrer la boîte crânienne. Un ballon de netball vous a frappé les jambes avant de rebondir contre votre menton. Clac ! Et le bruit de chaussures qui courent sur la terre sèche. Des jambes couleur chocolat, striées de petites cicatrices noires, se plantent devant vos pieds. Ses baskets à lui ont l’aspect rigide du neuf.
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Il attrapa deux boîtes à la fois, sans trop savoir ce qu’il pourrait en faire si elles n’appartenaient à personne et que ce même « personne » les avait flanquées en plein milieu de son travail en cours. Il entrevit la possibilité de les déposer simplement à terre, à côté de la porte ; il demanderait aux secrétaires de l’en débarrasser plus tard, quand elles auraient digéré sa petite crise de nerfs. Mais la boîte de mauvaise qualité de droite, achetée à grand renfort de précautions budgétaires, se délita entre ses doigts et le contenu se répandit dans le bureau, sur et surtout sous sa table, dans le couloir et partout où les feuilles pouvaient voler.
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Une véritable foule pour cette si petite fille. Sous le soleil écrasant. C’était comme si la tristesse dépendait du nombre. Aujourd’hui, les quelques personnes présentes ne semblaient pas émues outre mesure.
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Il sentait l’isolement qu’il créait autour de lui s’étendre peu à peu. Il éliminait une à une les rares personnes qui semblaient s’intéresser à lui. ‘C’est ton choix. Tu n’as pas à les impliquer dans tes histoires. Tu fais assez de mal comme ça.’ Voilà les mots qui tournaient dans son esprit, rationalisant les cris de désespoir qu’il aurait voulu hurler au monde. Mais rien ne sortait. Sa gorge était serrée, les autres ne comprenaient pas. Les autres étaient différents et alors à quoi bon les impliquer ? Qui aurait été capable de comprendre sa détresse ? Quelque chose en lui n’allait pas, qu’aucune thérapie, qu’aucun mot, qu’aucune personne ne pourrait changer. Du coin de l’œil, il regarda sa petite sœur : certainement pas Stacy, si heureuse et vivante. Alors dans un mouvement qu’aucun d’eux n’avait vu venir, il passa doucement sa main sur le dos de celle de Stacy, comme une caresse. Sa sœur tourna vers lui un regard perturbé, pendant un instant si bref qu’il ne fut pas sûr de ne l’avoir imaginé. Stacy lui sourit de nouveau mais n’ajouta rien, dans ce contact si inhabituel elle venait d’avoir sa réponse : quelque chose n’allait pas.
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