******** LIBERTÉ SUR PAROLE **************
Là où cessent les frontières , les chemins s'effacent . J'avance lentement et je peuple la nuit d'étoiles , de paroles , de la respiration d'une eau lointaine qui m'attend où paraît l'aube .
J'invente la veille , la nuit , le jour qui se lève de son lit de pierre et parcourt , yeux limpides , un monde péniblement rêvé . Je soutiens l'arbre , le nuage , le rocher , la mer , pressentiment de joie , inventions qui s'évanouissent et vacillent face à la lumière qui se désagrège .
Et puis , les arides montagnes , le hameau d'argile séchée , la réalité minutieuse d'un ' piru ' stupide , de quelques enfants idiots qui me lapident , d'un village rancunier qui me dénonce . J'invente la terreur , l'espoir , le midi , père des délires solaires , des femmes qui châtrent leurs amants d'une heure , des sophismes de la lumière .