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EAN : 9782070721771
264 pages
Gallimard (08/11/1990)
3.93/5   14 notes
Résumé :
Octavio Paz figure parmi les intellectuels hispano-américains les plus influents du XXè siècle. Publié en 1968, "Liberté sur Parole" réunit une grande partie de ses poèmes; une compilation adaptée au fil des années par l'auteur. Un chant à la solitude, l'amour, la mort...
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Liberté sur parole porte l'empreinte du surréalisme, avec son goût pour l'insolite, ses images fortes, un imaginaire subversif qui tente à sa façon de renouer avec le sacré. Paz avait d'abord rencontré Benjamin Péret au Mexique avant de participer aux réunions du groupe à Paris. Mais c'est aussi vers les cultures précolombiennes que Paz s'était tourné : symboles cosmiques et agraires, dieu de la pluie, dieu du soleil, figures animales, figures de pierres, de jade ou d'obsidienne, divinités féminines, etc., abondent ici, dans un style résolument libre, souvent frénétique et tranchant, dans une sorte de danse, d'hymne grandiose, où peuvent percer cependant la solitude et le désenchantement autant que l'enthousiasme et la volupté.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation

******** LIBERTÉ SUR PAROLE **************

Là où cessent les frontières , les chemins s'effacent . J'avance lentement et je peuple la nuit d'étoiles , de paroles , de la respiration d'une eau lointaine qui m'attend où paraît l'aube .

J'invente la veille , la nuit , le jour qui se lève de son lit de pierre et parcourt , yeux limpides , un monde péniblement rêvé . Je soutiens l'arbre , le nuage , le rocher , la mer , pressentiment de joie , inventions qui s'évanouissent et vacillent face à la lumière qui se désagrège .


Et puis , les arides montagnes , le hameau d'argile séchée , la réalité minutieuse d'un ' piru ' stupide , de quelques enfants idiots qui me lapident , d'un village rancunier qui me dénonce . J'invente la terreur , l'espoir , le midi , père des délires solaires , des femmes qui châtrent leurs amants d'une heure , des sophismes de la lumière .
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Extrait de la préface de Claude Roy :

" La suite de l'histoire rend seule déchiffrable l'origine de l'histoire .Ce qu'un homme a fait de sa vie rend seul lisibles les commencements de sa vie . Un poète comme Octavio Paz ne nous apparaît pas simplement comme le produit de sa biographie , mais sa biographie est , dans une certaine mesure , le produit de sa poésie ......

De son héritage , de ses sources , de ses racines , qu'est-ce qu'Octavio Paz assume ? Le sang espagnol et indien . Une tradition ' coloniale ' qui oppose , mélange et dépasse deux cultures ( indienne et hispanique ) . Une double explosion révolutionnaire , la révolution mexicaine et en 1937 , en Espagne , la Révolution sociale due au déclenchement de la guerre civile .....
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Le plus facile est de casser un mot en deux. Parfois, les fragments restent vivants, d'une vie frénétique, féroce, monosyllabique. Il est délicieux de jeter cette poignée de nouveaux-nés dans l'arène : ils sautent, dansent, bondissent et rebondissent, ils crient infatigablement en brandissant leurs étendards coloriés. Mais quand sortent les lions, il se fait un grand silence, interrompu seulement par les mandibules infatigables.
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Je commence et recommence. Mais je n’avance pas. Chaque fois qu’elle atteint les lettres fatales, la plume recule : un interdit implacable me ferme le chemin. Hier, investi des pleins pouvoirs, j’écrivais sans peine, sur la première feuille disponible : un fragment de ciel, un mur (impavide devant le soleil et mes yeux), un pré, un autre corps. Tout me servait : l’écriture du vent, celle des oiseaux, l’eau, la pierre. Adolescence, terre labourée par une idée fixe, corps tatoué d’images, cicatrices resplendissantes ! L’automne menait paître de grands fleuves, accumulait des splendeurs sur les sommets de Mexico, phrases immortelles gravées par la lumière des les roches pures de l’étonnement.

Aujourd’hui, je lutte seul avec une parole. Celle qui m’appartient, celle à laquelle j’appartiens : pile ou face, aigle ou soleil ?
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Le jour déploie son corps transparent. De ses grands marteaux invisibles, la lumière me frappe. Attaché à la pierre solaire, je ne suis qu’une pause entre deux vibrations : le point vif, aiguisé, le point fixe, intersection de ces deux regards qui s’ignorent et qui se retrouvent en moi. Pactisent-ils ? Je suis l’espace pur, le champ de bataille. A travers mon corps, je vois mon autre corps. La pierre scintille. Le soleil m’arrache les yeux. Dans mes orbites vides, deux astres lissent leurs plumes rouges. Splendeur, spirale d’ailes et bec féroce. Et maintenant, mes yeux chantent. Penche-toi sur leur chant, jette-toi dans le bûcher.
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Videos de Octavio Paz (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Octavio Paz
« […] […] comme le dira Octavio Paz (1914-1998), “la poésie mexicaine ne trouvait pas sa forme propre. Chaque fois qu'elle se risquait à exprimer le meilleur et le plus secret de son être, elle ne pouvait que mettre en oeuvre une culture qui ne lui appartenait que par un acte de conquête spirituelle“. […] Enrique González Martínez annonçait qu'il fallait “tordre le cou au cygne“ moderniste pour pénétrer dans la réalité concrète de la vie quotidienne : “Cherche dans tout chose une âme et un sens / caché ; ne te drape pas dans la vaine apparence“ […] »
« Le poème tournoie sur la tête de l'homme en cercles proches ou lointains
L'homme en le découvrant voudrait s'en emparer mais le poème disparaît
Avec ce qu'il peut retenir l'homme fait le poème
Et ce qui lui échappe appartient aux hommes à venir » (Homero Aridjis, « Le Poème », in Brûler les vaisseaux, 1975.)
0:00 - EFRAÍN BARTOLOMÉ 1:49 - MANUEL ULACIA 3:40 - VERÓNICA VOLKOW 4:36 - MARISA TREJO SIRVENT 5:41 - AURELIO ASIAÍN
6:12 - Générique
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Référence bibliographique : Poésie mexicaine du XXe siècle, traduction de Claude Couffon et René Gouédic, Genève, Patiño, 2003.
Images d'illustration : EFRAÍN BARTOLOMÉ : https://es.wikipedia.org/wiki/Efraín_Bartolomé#/media/Archivo:Efraín_Bartolomé_en_Berna,_1999.jpg MANUEL ULACIA : https://www.lavenderink.org/site/books/manuel-ulacia/?v=76cb0a18730b VERÓNICA VOLKOW : https://www.rogeliocuellar.mx/archivo/fotografia/4559/mx-rcu-esc-vovo-a-00020 MARISA TREJO SIRVENT : http://www.elem.mx/autor/datos/109900 AURELIO ASIAÍN : https://www.amazon.es/Aurelio-Asiaín/e/B001JWYBQ2/ref=dp_byline_cont_pop_book_1
Bande sonore originale : Mike Durek - The Good News Or The Bad News The Good News Or The Bad News by Mike Durek is licensed under a CC-BY Attribution License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/Michael_Durek/Piano_Music_for_The_Broken_Hearted_1221/05_The_Good_News_Or_The_Bad_News/
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#PoésieMexicaineDuXXeSiècle #PoèmesMexicains #PoésieSudAméricaine
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