Fille d'un peintre impressionniste de même nom (inconnu de mes services), Odette de Puigaudeau est née en 1894 à Saint Nazaire. Elle possède un brevet de navigation, a suivi des études d'océanographie à la Sorbonne en 1920, a été styliste de mode chez Lanvin, puis journaliste. Exploratrice et ethnologue, elle a accompli de nombreuses missions pour des ministères et divers organismes. En 1961 elle s'installe à Rabat, s'occupe d'émissions culturelles à la radio, devient documentaliste, chef de bureau de la préhistoire, bref, elle écrit aussi, et décède en 1991 à Rabat.
Une vie bien remplie pour cette femme hors normes, rien qu'à lire ces quelques lignes, n'est-ce pas?
Avec trois de ses récits, Pieds nus à travers la Mauritanie, Tagant, au cœur du pays maure et Le sel du désert, on tient un témoignage de première main sur le Sahara occidental, où elle a résidé plusieurs années, parcourant de vastes espaces avec son amie Marion Sénones.
Partant de l'ouest de Tombouctou (où un guide peu fiable a failli les faire périr de soif), elles arrivent dans cette cité. Et se heurtent à de grosses difficultés pour trouver des chameaux. Là enfin l'auteur se lâche, se fait parfois ironique, et n'épargne pas ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues (heu, les pattes de chameau). Mais elle est tenace et finit par rejoindre la caravane de l'azalaï, forte de milliers de personnes et de chameaux, ayant comme mission de ramener du nord, à des centaines de kilomètres, des barres de sel extraites par les mineurs.
Et là, c'est fascinant! Rien que d'imaginer ce voyage, les yeux brillent... Voyage durant les mois de novembre et décembre, climat oblige. Nourriture et boisson, quand on en trouve, peu ragoûtantes. Dormir à la belle étoile, puis sous la tente. Avec Odette, Marion, le cuisinier fidèle, et Rachid le guépard, qui reviendra en France.
Ramenant de nombreuses photos du voyage, des objets préhistoriques, des fossiles, des dessins d'art rupestre.
Là on est bien dans l'aventure, le journalisme, l'exploration. Avec parfois des coups de griffe à l'égard de l'administration coloniale ne connaissant pas vraiment les populations et une certaine admiration même envers un brigand (retiré des affaires).
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