J’ai adoré cette histoire un brin déjantée pleine de clins d’œil pour les adultes et d’humour pour les enfants. Cette double lecture est géniale parce que ça permet à tout le monde de plonger dedans, et de donner des petites pépites, sortes de petites papillotes aux plus grands. On va donc suivre notre petit Elijah Betz dans sa transformation pour devenir un véritable punk en passant part une myriade de petites étapes : la crète, les Docs Martens, la guitare électrique et bien sûr la création de son groupe de musique. Pour cela on traverse tout un tas de quartier de Londres en commençant d’abord par une vue aérienne de Big Ben. Une planche très intéressante pour les enfants de l’école primaire qui ont pu y chercher les symboles de l’Angleterre : la célèbre horloge, Tower Bridge, la Tamise, London Eye… Ce petit jeu les a beaucoup amusés, et les petits détails qui s’y cachent aussi comme les bus rouges qu’on ne fait que deviner mais qui sont une véritable institution pour les Anglais.
Alors qu’Elijah tente de repérer les futurs musiciens qui feront partie de son groupe, on se balade dans les quartiers de Londres : High Park, Picadilly, Camden… Des ambiances différentes que l’illustrateur a très bien réussi à rendre. Un petit clin d’oeil aux Beatles m’a tout de suite fait sourire. J’ai aussi beaucoup aimé que l’autrice choisisse de faire passer Elijah par la rue, et qu’il arrive donc à chercher ses artistes directement auprès des SDF. Ce n’est pas clairement dit, des enfants peuvent passer à côté, les élèves ne l’avaient pas remarqué au début mais une fois que je leur ai demandé « qui étaient ces artistes », et qu’on est revenu sur les différentes planches il devient évident que ce sont des sans domicile fixe avec les casquettes posées par terre et leurs quelques pièces. On passe alors par plein d’instruments de musique différents comme l’harmonia, la contrebasse, mais aussi des moins connus pour des enfants mais emblématique du Royaume Uni comme la cornemuse. Je suis intriguée par ce que cela aurait pu réellement donner avec des instruments aussi différents pour du punk mais c’est intéressant au niveau du vocabulaire. L’autrice nous laisse aussi le soin d’expliquer de quel genre de musique joue le buffle d’ordinaire à sa façon de parler « Maan.. » et sa casquette aux couleurs vert, rouge, jaune. Encore une fois ce sont des détails mais c’est ce qui donne vraiment sa force à cet album.
Ses tribulations, riches en rebondissements et en humour, le mènera jusqu’aux portes de Buckingham Palace. Là encore les planches sont irréprochables, brillantes de petits détails à aller dénicher à droite à gauche et savoureuses de couleurs. Une histoire qui se termine sur une note en demie teinte puisque Elijah est contraint de rentrer en Laponie mais cela m’a permis d’aborder avec les élèves des choses un peu plus philosophiques. Après tout Elijah a réussi à accomplir son rêve, beaucoup de musiciens de rue sont devenus célèbres, et il a même pu accomplir celui de quelqu’un d’autre au passage. Alors n’est ce pas une fin heureuse malgré tout ? Une façon de leur apprendre à voir le verre à moitié plein et non à moitié vide 😉
En résumé
Cet album était la lecture parfaite pour les fêtes. J’ai adoré suivre Elijah dans ses aventures un brin déjantées, à travers Londres et ses quartiers. Avec des illustrations riches de détails et un texte souvent humoristique, ce titre peut plaire aux enfants comme aux grands et cela rend sa lecture d’autant plus intéressante ! Je la recommande pour toutes les petites bibliothèques, les CDI et les enseignant.e.s d’écoles primaires.
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