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3.57/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Orléans , 1963
Biographie :

Olivier Domerg est un écrivain, poète et éditeur français né en 1963 à Orléans.

Il vit et travaille à Martigues.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Une fois fauchée, la campagne
  
  
  
  
Une fois fauchée, la campagne
présente à nouveau ce visage
apaisé. Apaisant. Sensation
de propreté (que donne une phrase
bien tournée, bien troussée. Trop
peut-être ? La prose ainsi léchée
et surveillée, sans échardes
ni embardées, puant le cos
métique, la domestication)
contrastant avec le doux fouillis,
l’anarchie joyeuse, la forte
et fofolle recrudescence
(« recrue des sens ») que le printemps
nous sert sur un plateau d’arpents : la
terre, comme nous, en réitère
– vieille mélodie de saison –
l’agencement, la proposition.
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Dans le bain moussant
de la métaphore


Extrait 3/3

du flux et de la bande passante, et tremblotante, et
chuchoteuse, et murmurante ! Car tout cela n'est pas
seulement frais, cinétique et visuel, mais aussi, sonore
et sensoriel ! Car tout cela, le courant, l'eau qui court,
le cours d'eau, s'accompagne aussi, et dans le même
temps, de déplacements d'air, de fines gouttelettes
en suspension, qui se diffusent et retombent, alors
que tout recommence, alors que tout toujours re-
commence. Car cette agitation est aussi une cogitation,
une pensée qui se pense, et qui se pensant, passe à
la pensée suivante, et encore, à la suivante, qui jamais
ne s'épuise. Car un fleuve est un flux, comme son nom
l'édicte, le dévide, le distille, un flux ininterrompu d'eau,
et de « sensation de l'eau », et de trémulations de l'eau
dans l'eau, et de perpétuation de l'eau par l'eau : l'indéfini
du flux infini ! Car un fleuve est un flux qui se dissout dans le flux et dans le mot FLEUVE et dans le RHÔNE et dans son nom.
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Dans le bain moussant
de la métaphore


Extrait 2/3


Fixer la surface bleu-vert, piquée d'écume minuscule.
La surface, l'effet de surface. Son relief mouvant en
constante formation, déformation et reformation.
Forcer sans succès l'opacité relative, hormis à faible
distance et profondeur. Être fleuve, c'est-à-dire, à
cet instant et en cet endroit, irisations, stries éphé-
mères, irritations et bulles passagères, éclosions
contiguës et continues de métamorphoses, aussitôt
absorbées, disparues, évanescentes. Relief lié, délié,
dévié, en permanente recomposition. Être fleuve,
ondoiements, vaguelettes multiples à multiples fa-
cettes, qui s'effacent, s'entrechoquent, disparais-
sent, au fur et à mesure que d'autres apparaissent,
s'effacent et réapparaissent ; s'effacent et réappa-
raissent constamment, continûment ; dans l'agitation
sans fin du flux qui va, va de l'avant, va, plein d'allant ;…
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Dans le bain moussant
de la métaphore


Extrait 1/3

Passer les arbres, le rideau d'arbres. Trouver
une sente récente, disons récemment défrichée.
Un passage pratiqué dans les taillis par les pê-
cheurs ou les employés de la Compagnie. Des-
cendre de quelques mètres, entre les espèces
arbustives, et aussi, les ronces, les fleurs, les
orties, les invasives. Être tout près, être au bord,
suivre des yeux les mouvements du fleuve.
Être fleuve, écrire serré, en plans serrés et en
gros plans. Tailler dans la masse fuyante. Suivre
le mouvement. Être le mouvement, c'est-à-dire,
n'être rien que ce qui fuit, que ce qui vit, que la
fuite avant, que la suite toujours réamorcée de
l'instant, des instants passants. Être dans le bain,
le bain des sens et l'immersion complète du poème….
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Mot pour mont, ce qui de Ventoure devint Victoire, laissant au Ventoux la désinence gauloise, et s'attachant, dans l'érudition populaire, à la gloire d'un héros et à l'issue favorable d'une bataille. Les noms portent encore, et jusqu'à nous, leur charge guerrière, témoignant de ce qui fut accompli ; le haut fait d'arme scellant l'histoire locale. (p. 98)
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Elle émerge du paysage tel un navire d'une nappe de brouillard, proue calcaire en avant, étrave rocheuse fendant le visible et l'aimantant, comme le bâton d'ébonite la paille du faire. (p. 88)
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Olivier Domerg
On peut (...) vouloir (...), vouloir essayer autre chose ! La surprendre de la Mède ou de Martigues, par exemple, dans son délitement, son désistement, juste au moment où elle s'esbigne, bascule dans l'indistinct, verse dans l'invisible. Juste au moment où elle n'est plus. Plus qu'elliptique, absentée, énigmatique. Juste lorsqu’elle se réduit à son idée, qu'elle n'est plus suffisamment dense pour donner chaire à la terre. Donner chair à la pierre. Qu'elle est en passe de se désincarner. (. 101)
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Olivier Domerg
Sinon, dos d'on ne sait quel gigantesque animal, elle semble posée sur l'horizon, rebelle endormie, surmontant la bande latérale et trapue de la chaîne de Vitrolles. Bosse ramassée, griffue, plus sombre encore que la nuit. Présence tapie sur la frange lointaine
du ciel noir, à contre-nuit. (p. 89)
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Olivier Domerg
Drap blanc jeté sur sa forme comme un meuble qu'on voudrait protéger de la poussière ou légère voilette absentant un visage aimé (adulé ?). Mais les revenants ne le sont que lorsqu'ils reviennent sur les lieux mêmes où ils ont vécu ou vu le jour. (p. 93)
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