OLIVIER EROL: en lutte contre la #fraude 🕵️♂️ en journée ... et #écrivain la nuit 📖.
Pourtant, le brouillard noir autour d’elle allait s’estomper. C’est quand tout espoir est perdu que la bonne fortune brille comme un miracle.
Jayko n'avait pas semblé touché par les paroles de son père, mais il regrettait amèrement cette dispute qu'il aurait pu éviter avec moins d'arrogance. Il reconnaissait qu'il avait beaucoup d'orgueil, mais cela le dépassait. Or, à défaut de pouvoir gommer ce défaut, Jayko en usait à souhait comme d'un bouclier. D'ailleurs, le Roi avait les mêmes défauts que son fils, ce qui expliquait pourquoi leurs relations étaient si enflammées. La rancune était un défaut qui leur était commun. Jayko allait devoir choisir les bons mots pour convaincre son père de lui prêter main forte. Il savait qu'il devrait faire des concessions pour cela.
- Quand va-t-il grandir celui-là ? se plaignit le Roi auprès de Jengo.
- C'est vous qui l'infantilisez, père. Vous faites de même avec chacun d'entre nous d'ailleurs.
- Soyez des hommes et j'arrêterai de me mêler de vos affaires. Quoique tu es celui qui m'agace le moins.
Le Roi sanguin se calma quelque peu.
- Vous êtes dur, mon père. Pencry est un précepteur précoce et Jayko gouverne la Zery en votre nom avec brio.
- Jayko, c'est une autre paire de manches. Têtu comme un bourricot et rancunier comme un innocent condamné.
La cheffe des Amazones passa la torche derrière son dos puis derrière sa tête. Elle la fit pivoter autour de son corps. Sous ses aisselles, par-dessus ses épaules et sous ses jambes. Tout cela avec une dextérité désorientante. Ses mouvements rapides provoquaient un son qui donnait l'impression qu'elle fauchait l'air. L'assassin cessa de rire. Il était incontestablement plus fort que les deux femmes réunies et auraient pu rivaliser avec elles, même si une troisième leur avait porté secours, épée à la main. Il n'était cependant pas formé pour combattre une experte en tahtib, si bien qu'il ne peut rien faire face aux trois coups portés par Clara dans ses côtes, son ventre et sa cheville droite. En un instant, il se retrouva au sol, mais il tourbillonna sur le dos et en un saut périlleux, il se remit debout sur ses jambes. Piqué, il se préparait à attaquer Clara lorsqu'il reçut un coup sec derrière la tête.
C'était Lily qui était enfin debout et avait, elle aussi, arraché une torche sur le mur opposé. Les deux Amazones enchaînèrent les coups ce qui mit l'assassin en furie. Malgré les coups qui pleuvaient, il releva son épée dans un moment de lucidité et coupa en deux la torche de Lily. Il tenta tout de suite un coup de revers pour lui trancher la gorge, mais elle s'était parfaitement penchée en arrière pour déjouer son coup.
Un mot est comme une flèche : une fois lâché, courir derrière est inutile si ce n’est pour constater les dégâts.
« Vous êtes tout ce que j'ai de plus précieux, vous êtes mes fils et je m'inquiète pour vous. Tous les sourires sont de façade dans ce palais. Il vous faut vous protéger et assurer vos arrières. Cela commence par une solidarité entre frères et se conclut par une descendance mâle sans équivoque. »
Jayko se tourna vers la tribune des Ouestiens et leva le poing, ce qui fit rugir le public. C'était une ambiance presque divine. Ce fut avec une concentration intense que Jayko pénétra dans la zone de combat, entre les cordes. Il y était pour gagner et il ne pensait à rien d'autre.
Pencry préférait muscler son cerveau en épluchant les livres de la bibliothèque de Lutecia.
Ce semblant de tribunal avait été atroce pour lui, à tel point qu'il eut l'impression de s'échapper des abîmes de l'enfer. Peu d'hommes sont capables de supporter ce type de charge. Jayko en faisait partie, pourtant il n'en sortit pas indemne.
« Ils ne parlèrent ni de ce qui s'était dit durant leur entrevue avec le Maître, ni de politique. Ils parlèrent des Jeux, de leurs conquêtes amoureuses et de leurs rêves. Une nuit insouciante comme ils n'en connaîtraient plus. »