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Critiques de Olivier Supiot (112)
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La patrouille des invisibles

Issu d'une famille prospère et aimante, Hubert Lessac a tout pour être heureux. Mais, des mondanités alcoolisées aux jeunes filles volages, le jeune homme perd pied, brisant le rêve de son père, à savoir reprendre l'entreprise familiale. Heureusement, Louise l'a sauvé, le ramenant dans le droit chemin. Se passionnant pour l'aviation, il obtient son brevet de pilote. Mais, la France entre bientôt en guerre, séparant les deux amoureux. Hubert passe d'observateur à chasseur à bord d'un Spad, risquant sa vie tous les jours mais aussi accumulant les trophées et devenant un héros de la nation, allant jusqu'à apparaître dans les journaux. Voyant cela, Louise, tremblant de le savoir ainsi en danger de mort, rompt avec lui. Hubert n'a alors plus l'envie de vivre et veut mourir à bord de son Spad...



Avec La patrouilles des invisibles, Olivier Supiot rend hommage à tous ces hommes engagés, bien malgré eux, dans cette guerre. Cet album est divisé en quatre parties bien distinctes. Un premier chapitre consacré à Hubert Lessac, un aviateur qui, après une peine de cœur, veut mourir ; un second au cours duquel l'on fait connaissance avec les poilus, notamment un certain Titan, qui l'ont sauvé des flammes et qui vont l'introduire au sein de la patrouille des invisibles ; cette même patrouille que l'on suivra ensuite jusqu'à la fin de la guerre. L'auteur dresse une galerie de personnages attachants, que ce soit Lessac ou Pierrot, et met en avant les conditions de vie si pénibles, le désarroi de ces soldats et l'absurdité de la guerre. Mélangeant couleurs directes et gouaches, Olivier Supiot nous plonge véritablement au cœur des ténèbres. L'on ressent la peur, l'horreur, la mort. Les tons sépia ou ocre, le rouge sang, collent parfaitement à cette sombre période. Un bleu ciel et des tons plus clairs pour les flashbacks. Des planches soignées et travaillées.
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Marie Frisson, tome 1 : Il est revenu le te..

C'est tout au hasard, que je décide de lire Marie Frisson et j'avoue que la quatrième de couverture finit par avoir mon attention. Je ne sais pas du tout, dans quel monde, que je m'embarque.



On fait la connaissance de Marie, une petite fille en bleue, elle atterrit dans un univers, que c'est les monstres qui font la loi. Elle se promène avec un grand monstre noir, qui l'accompagne. Elle découvre différents endroits, avec toutes sortes de monstres. On voit Marie explorer son univers, sentir de drôles d'odeurs et elle prend ses aises également.



«Alors c'est quoi, cette fois-ci ? Un village peuplé de monstres et de démons !? Un lieu maudit depuis des siècles? La Banlieue - ouest de l'enfer?»



Je trouve que la BD se lit très bien, c'est des petites histoires écrites les unes après les autres. Je trouve que les monstres sont bien présentés. Je constate que les dessins sont très bien faits, les couleurs sont très bien choisies, selon le contexte. Je crois que mon histoire préférée c'est : «les quelques choses». Elle reste dans ma mémoire.



C'est vraiment une belle découverte cette BD avec une héroïne, qui est attachante. Elle contient un petit côté horrifique, avec un humour, un peu déjanté. Je passe un très bon moment de lecture. Si on décode bien, on fait circuler un message autant pour la jeunesse, que pour les adultes. Je suis certaine, qu'elle peut trouver un bon public.
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Les cowboys sont toujours à l'ouest

Club N°54 : BD non sélectionnée

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BD avec plusieurs petites histoires racontées par le dernier des cowboy.



Humour décalé de fluide glacial (mais en deçà de d'habitude), les chutes des histoires renvoient à plusieurs références culturelles et artistique.



Mel

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Dessins corrects mais je n'ai pas du tout ri.



Morgane N.

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Un amour de marmelade

La BD est un art du trait, de la ligne et j'ai d'autant plus de respect pour ceux qui sortent des sentiers battus. Olivier Supiot fait partie de ces auteurs de bande dessinée qui mettent la couleur au centre de leur création, dans la veine de Lorenzo Mattotti ou de Julie Rocheleau (La colère de Fantomas). Certaines vignettes sont tout en nuances de jaunes, de lumières avec des ciels bleus et jaunes, des ambiances intérieures de rouges et de jaunes éclatants, des rivières vertes. Un hommage à Monet et aux impressionnistes apparaît même au fil des pages.

L'histoire raconte les aventure de Marmelade, dans un univers Steampunk, un génie scientifique recherché par la police. Le rapprochement avec Fantomas et la littérature de cette époque est très marqué. C'est épique, romantique, rétro et ça nous laisse comme un feu d'artifice, qui pétille dans nos yeux.
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La patrouille des invisibles

Hubert Lessac est pilote d'avion durant la première guerre mondiale. On retrouve des personnages écorchés vifs, désabusés, comme dans une grande partie de la littérature concernant cette période de l'histoire, mais ici, Supiot utilise avec talent le support de la couleur pour nous raconter son histoire et lui donner une grandeur est une atmosphère tragique et violente comme avec ces ciels où le jaune rencontre le bleu, où le rouge vient enflammer tragiquement l'image ou l'ambiance jaunâtre embrumée nous englue dans la laideur du champ de bataille.
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Le cheval qui ne voulait plus être une oeuvre..

Une nuit au musée… Le musée du Louvre.

Les tableaux s'animent et l'un d'entre eux, une tête de cheval blanc peinte par Géricault, décide de partir à l'aventure.



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Une BD étonnante qui prend le pari de faire visiter certaines parties du Louvre et de mettre en scène plusieurs œuvres mythiques ou moins connues. Le dessin d'Olivier Supiot et très agréable et le découpage des planches permet de mettre en valeur l'Art et le génie des artistes.

Les plus jeunes se laisseront certainement embarquer dans le voyage fantastique de ce cheval fugitif, quant aux plus grands, ils s'amuseront à retrouver des œuvres connues ou a en découvrir de nouvelles. On regrette toutefois que les références n'aient pas été intégrées directement à la BD de manière naturelle (par le dialogue notamment) ou artificielle (par l'ajout d'un cartouche) et qu'il faille se référer à la fin de l'album pour en avoir connaissance, chose que ne feront peut-être pas tous les lecteurs.

Un dossier documentaire ayant pour thèmes Géricault, le Louvre et le cheval complète cette belle ballade onirico-artistique.

Très sympa.
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Le cheval qui ne voulait plus être une oeuvre..

“Tête de cheval blanc” est une peinture de Théodore Géricault exposée au Louvre. Le cheval de la toile ne veut plus être une œuvre d’Art, il décide de sortir de sa toile pour goûter à la liberté, s’ensuit une visite originale dans le musée, les œuvres d’art discutent sur le thème de l’œuvre d’Art, sur leur situation. C’est frais, sympathique, cette visite thématique du Louvre offre une vision différente, onirique et ludique sur ce musée, sur la peinture et la sculpture, une vision sans prétention, non professorale, propre à l’auteur. J’ai aimé ce ton libre, j’ai aimé cette visite.
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Pieter et le Lokken

C'est un conte, à la manière des contes de Grimm, Perrault... La couverture fait référence à Brueghel l'ancien. Le dessin peut paraître simplet parfois, mais les couleurs rendent cette histoire dynamique et attrayante, attirante comme les Lokkens. Les lokkens se nourrissent des rêves, mais malgré leur apparence, il faut s'en méfier. Pieter n'écoutera pas les conseils de son père. C'est une jolie histoire, parfois effrayante, avec une morale à la fin, racontée avec talent et douceur par Olivier Ka et Olivier Supiot.
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Les cowboys sont toujours à l'ouest

Dans le plus pur esprit Fluide Glacial, ces cowboys se déclinent en histoires courtes, drôles, parfois absurdes avec le seul but (mais quel but !) de nous faire sourire (ou même rire !)



Des dessins sympas (avec quelques planches de liaisons plutôt réussies), des couleurs chatoyantes et des scénarios parfois un peu moyens mais généralement drôles.



Une chouette bandessinée qui fait le boulot. Pas un collector, mais un bon moment joyeux et souvent absurde dans l’ouest cruel et sanguinaire… vraiment très à l’ouest
Lien : https://www.noid.ch/les-cowb..
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Pieter et le Lokken

Superbe album de bande dessinée, très coloré (avec des couleurs vives et chaudes comme je les aime) à la peinture. La couverture est déjà tout un voyage avec cette impression d'entrer dans un tableau de Brueghel !



L'histoire est simple comme l'intrigue mais c'est sans doute de cette simplicité que nait la poésie des choses. Elle ne manquera pas de faire réfléchir le lecteur.



Un bel objet livre à partager!!

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Le Narval, Tome 1 : L'homme de fond

Le graphisme est dans la lignée du travail de Brüno que j’adore, sans doute un peu moins marqué, moins personnalisé, plus classique, mais c’est de bonne tenue, un trait épais, plein de caractère, des contrastes forts, des couleurs lumineuses...

Cinq histoires courtes autour de la mer sont au menu. Le Narval est plongeur professionnel, son père, seul autre personnage récurrent, est du genre mafieux. Les caractères sont intéressants, les ambiances de chaque récit se mettent en place très rapidement avec efficacité. Maintenant, il s’agit de cinq récits courts, cinq ambiances très différentes, mais vu la brièveté de chaque histoire, on n’a pas le temps de profiter de ces aventures que la fin arrive déjà, et la chute est un peu convenue, c’est un peu frustrant. C’est le tome 1, cela donne vraiment envie de découvrir un second opus avec une histoire plus longue.
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La patrouille des invisibles

Hubert Lessac est aviateur. 25 ans, 19 victoires, il est chasseur dans l'armée de l'air française. Il cumule les succès et deviens figure de propagande. Mais son seul amour, Louise, par une lettre le quitte. Il veut mourir. Lors d'un combat aérien son avion s'écrase. Il est blessé. Il est récupéré par des poilus qui vont tout faire pour le ramener à l'"arrière".

L'enfer des tranchées et ses horreurs avec un titan, bagnard enrôlé en première ligne pour gagner sa liberté.

Les planches sont sombres et les visages imprégnés par cet enfer.

Un roman graphique puissant et captivant qui se termine par un carnet de recherche et de croquis pour faire durer le plaisir.
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La patrouille des invisibles

Une très belle découverte sur un thème de bande dessinée assez utilisé, la première guerre mondiale. Il y a un peu de Capitaine Conan, de combats aériens et de destins cassés dans cas pages colorées. Ce qui change, c'est le dessin, magnifique, pastel et couleurs, vapeurs et planches à couper le souffles.
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La BD qui fait du bien

🆄🅽🅴 🅻🅴🅲🆃🆄🆁🅴 🅲🅾🅲🅾🅾🅽🅸🅽🅶 - 𝕔𝕒𝕤𝕖 𝟙𝟡 𝕕𝕦 ℂ𝕒𝕝𝕖𝕟𝕕𝕣𝕚𝕖𝕣 𝔹𝕦𝕓𝕓𝕝𝕖 ℙ𝕒𝕣𝕥𝕪

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Quoi de mieux pour un instant cocooning que de plonger dans une BD intitulée 𝘓𝘢 𝘉𝘋 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘥𝘶 𝘣𝘪𝘦𝘯 ?



40 auteurices réuni.e.s au service d'une belle cause.

(L'ensemble des bénéfices de vente a été reversé à l'association 𝘐𝘮𝘢𝘨𝘪𝘯𝘦 𝘧𝘰𝘳 𝘔𝘢𝘳𝘨𝘰, qui lutte contre le cancer des enfants).



L'occasion de découvrir des univers et talents variés mais au but commun: transmettre humour et tendresse à travers une succession d'histoires courtes.



En toute logique, certaines d'entre elles ont eu ma préférence pour une simple question de sensibilité (au trait ou au propos) mais toutes ont atteint leur but, faire du bien (spoiler alert, le titre n'est pas usurpé 😁).



Cette BD, sortie en 2018, n'est (je crois) plus disponible à la vente mais vous pouvez certainement vous la procurer d'occasion.
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Le cheval qui ne voulait plus être une oeuvre..

Une bd peu commune, qui sort des sentiers battus.



L'auteur place toute l'histoire au musée du Louvres où il anime plusieurs des oeuvres qui s'y trouvent.



Et plus particulièrement il donne vie à une peinture de Théodore Géricault: Tête de cheval blanc

Le cheval se découvre l'envie de sortir de son cadre et de reprendre sa liberté.

C'est plutôt poétique. Les dessins m'ont un peu décontenancés au début mais j'ai fini par les apprécier.



La fin est très sympa et plutôt inattendue, ce qui me laisse sur une belle impression !



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La patrouille des invisibles

Avec la Patrouille des invisibles, Olivier Supiot signe un album consacré à des hommes engagés corps et âmes dans la grande guerre. Construit en quatre chapitres, cet album nous immerge dans cette tragédie totale, dans les airs d’abord puis sur terre, en suivant les péripéties d’une escouade maudite.



Le premier chapitre, intitulé « la chute de l’ange » nous entraîne sur les traces d’Hubert Lessac, un talentueux aviateur aux 19 victoires, devenu par ses loopings meurtriers un »héros pour toute la nation« . Revers de la médaille, il est victime de son succès en étant le « jouet de la propagande« . Mais le pire est à venir : à la suite d’une terrible nouvelle, Hubert ne souhaite rien d’autre que la mort, lui qui n’a cessé de jouer avec durant ses heures de vol. En croisant deux fokkers (avions allemands), il récite le Notre père et son avion s’écrase…



Chapitre deux, la silhouette de la couverture nous fait face cette fois-ci. La BD prend alors un tournant : elle s’éloigne de l’histoire d’amour pour se tourner résolument vers l’horreur monumentale des champs de bataille, pleine « de sang et de boue« . Hubert est secouru par deux poilus et introduit au sein de la patrouille des invisibles, constituée d’être étonnants au « dérisoire destin« . L’eux d’eux, Titouan Kerzadec, « une montagne de près de 120 kilos« , ressort clairement du lot :



Avec Kerzadec, surnommé « Titan », Supiot dessine un personnage sombre, un impressionnant « pourvoyeur de mort » presque invisible aux yeux de ses ennemis : c’est l’inquiétante silhouette qui illustre la couverture. Titan m’a fait penser au très bel album Paco les mains rouges de Vehlmann et Sagot.



Chapitre trois : la patrouille des invisibles part rejoindre le reste de sa troupe, quelque part « dans les ténèbres » et le dernier chapitre, intitulé « cauchemar« , va nous révéler le triste sort de cette poignée d’hommes.



Cette BD impressionne par la force des dessins dont certains nous explosent à la gueule comme les obus de cette guerre sur les champs de bataille. Par l’intermédiaire du jeune aviateur couvert de gloire, le lecteur va suivre des trajectoires plus anonymes, frappées de plein fouet par l’absurdité de cette guerre.



Au cours de ma lecture, j’ai été surprise par les partis pris de l’auteur : j’ai regretté, en petite midinette que je suis, d’être stoppée dans cet élan prometteur du premier chapitre. Et quelques péripéties m’ont semblé un poil arrangées, voire alambiquées, au profit de la guerre dévoreuse de chair humaine qui demeure le fil directeur de tout l’album. En fait, j’ai eu l’impression que l’album passe en revue toute une galerie de personnages sans vraiment approfondir leur trajectoire, ce qui donne plusieurs parcours qui, s’ils sont liés indubitablement, partent dans plusieurs directions. Je n’ai pas eu le temps de vraiment m’attacher à un seul de ces personnages et cela m’a gênée. Peut-être que cette patrouille des invisibles aurait mérité un second tome ? Ce qui aurait permis de davantage creuser l’histoire de chacun de ces personnages hauts en couleurs. Ceci dit la fin reste ouverte, une suite peut se profiler à l’horizon…



Les dessins d’Olivier Supiot sont très soignés, à l’image de ces croquis surprenants de gueules cassées. Le travail sur les couleurs est impressionnant : du rouge pour évoquer la mort qui rôde mais qui renvoit aussi à la passion amoureuse. Des ciels bleus magnifiques comme écrins aux batailles d’avions. Et des couleurs plus sombres pour les tranchées, quoique sa palette soit plutôt généreuse (et moins manichéenne que mon propos le suggère !). Bref, pas mal de planches spendides ! (vous pouvez lire le début de l’album sur le site de Glénat). A mentionner, un cahier graphique qui nous fait partager le travail très méticuleux de Supiot, mais qui est un peu court à mon goût (le cahier pas le travail !). Des dessins très expressifs qui évoquent la peinture, à de nombreuses reprises.



Un travail tout en finesse pour évoquer les atrocités de la grande guerre. Un album qui permet de se remémorer la cruauté de ces années, au plus près de simples soldats qui essaient de sauver leur peau.

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Lili Crochette et Monsieur Mouche, tome 1 :..

Lili crochette, accompagnée de son fidèle mousse, ne manque pas de courage et de mordant.



Une bande dessinée qui peut ravir les petites filles en proie à l'aventure et à la spontanéité. Elisabeth, fille du gouverneur de l'île, décide de s'opposer au grand et intimidant Barbelongue. Même pas peur !

Espiègle et créative, ce pirate des mers à trouver un adversaire de taille.



Un album pep's. Je le recommande à toutes les pirates en herbe (5 à 8 ans)
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Un amour de marmelade

« Lutétia… Cette ville est un monstre... Elle nous absorbe sournoisement… dans sa chair de béton, de verre et d’acier. Perdus dans cet enchevêtrement improbable… comme des étoiles mourantes dans un ciel de plomb… Cette ville est une dévoreuse d’âmes. » (p. 7) Dans un futur sombre, La Guerre des Trois Couleurs a ravagé la belle capitale française qui est devenue dangereuse. Deux visages s’affrontent : l’ancienne Paris, historique et ravagée, et la nouvelle Paris, industrielle et mécanisée. Un nouvel ordre s’est installé, fondé sur la violence et la peur. « Même les cris les plus désespérés sont masqués par le brouahaha de la ville… Lutétia les crache comme autant de poussières. Ils nous survolent, mais nous ne les entendons plus. Ils s’évanouissent. » (p. 75)

Dans les égouts de la ville, le Professeur Louys Cazaviel vit reclus. Sa belle gabardine noire dissimule un corps vert, très souple et résistant, fait d’une matière inconnue. Le Professeur Cazaviel est devenu cette étrange créature après des recherches en biologie physique qui ont mal tourné. Depuis des années, il est à la recherche de sa chère épouse Mathilde, enlevée sous ses yeux. Ironie du sort, il est accusé de cet enlèvement et de l’assassinat du Professeur Cazaviel, c’est-à-dire lui-même ! Et, régulièrement, des crimes odieux perpétrés dans Lutétia lui sont attribués. Le préfet de police Marcel Point est bien décidé à lui mettre la main dessus, lui que tout le monde surnomme Marmelade.

Mais Cazaviel est innocent. Aidé par son ami Apollon et par l’étrange Blanche Noyant, il tente de rétablir la vérité et de confondre le véritable coupable, une créature qui se dissimule sous le nom de La Cagoule. Les desseins du criminel sont effrayants et visent à rien moins qu’à prendre le contrôle sur la ville. Le retournement final, bien qu’assez classique dans l’univers des savants fous, est des plus surprenants puisqu’il est introduit avec une maestria haletante. N’est-ce pas qu’il est vilain ce grand méchant ?

Hormis la dernière planche qui conclut assez banalement l’histoire, ce roman graphique steampunk est une réussite. Qu’est-ce que le steampunk me direz-vous ? Grosso modo, c’est un univers de science-fiction uchronique installé, non pas dans le futur, mais dans le passé, à l’époque de la révolution industrielle (Steam pour la vapeur produite des machines de cette glorieuse époque). Lutétia, nouvelle représentation de Paris, prend place dans la France du XIX° siècle. Tout y est : les costumes des messieurs, les robes des dames, les journalistes et les policiers à l’ancienne. Même la première de couverture a des airs d’enseigne métropolitaine. Sur quatre planches, l’auteur nous offre aussi le luxe d’une balade hors les murs et où nous emmène-t-il ? Dans les tableaux de Monet et Manet, rien de moins ! Envie de nymphéas, de coquelicots, d’impressions au soleil couchant ou d’un déjeuner sur l’herbe ? À votre service ! Mais partout ailleurs, ce ne sont que dirigeables, hauts fourneaux, structures métalliques menaçantes, grondantes machines à tuyaux et soufflets, inventeurs géniaux et laboratoires encombrés. Steampunk jusqu’au bout des phylactères, ce roman graphique nous entraîne dans une Histoire pas tout à fait réelle et parfaitement inquiétante.

L’intrigue se découpe en quelques chapitres dont les pages de garde sont des bijoux d’illustration. On a l’impression de lire un roman feuilleton, livré à la semaine et compilé en fin de publication. Entre flashbacks et échappées picturales, l’intrigue s’agrémente des notes des carnets de recherche du scientifique et d’articles du Lutétien en pleine page, réclames en sus ! Ce roman graphique déjoue les codes de la narration classique. Comme dans les meilleurs romans policiers, celui qui parle, bien que convaincu de son identité, est le premier à se faire berner. La narration est donc faussée dès le départ et c’est en deuxième lecture qu’apparaît toute l’ironie et tout le sens caché du texte. Le Professeur Cazaviel est doublement victime et d’autant plus attachant. Sa quête prend un autre visage à la fin du récit et on rêverait bien d’une suite à ses aventures parisiennes…

Me voilà très enthousiaste à l’issue de cette découverte ! Pour avoir un peu visité Paris le week-end dernier, je suis très curieuse de découvrir des œuvres qui situent leur intrigue dans la capitale. Je ne connaissais pas l’auteur, mais cette œuvre est suffisamment alléchante pour que je commette rapidement une grave descente à la librairie BD d’à côté !


Lien : http://www.desgalipettesentr..
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Pieter et le Lokken

La première accroche de "Pieter et le Lokken" pour les grands lecteurs: la référence picturale évidente aux paysages d'hiver de Pieter Brueghel le Jeune.

Brueghel le Jeune est un  peintre belge du XVIème siècle. 

Pieter (et le Lokken), Pieter (Brueghel), inutile de tergiverser, la passerelle sera évidente, d'autant que la première de couverture sera remarquablement à l'identique du style graphique à la manière du peintre bruxellois.



Voici pour le petit clin d'oeil culturel qui plaira aux parents.

Les jeunes pourront s'y repencher la Bande dessinée une fois finie, ça sera une autre raison de l'aimer.

 Ceci transmis et tout de même mis à part, cette aventure de l'auteur Olivier Ka et de l'illustrateur Olivier Supiot captera t-elle sa jeune cible?





L'histoire.

Le contexte historique tiendra inévitablement compte de l'époque des oeuvres de Brueghel le Jeune.

Nous serons à une période du moyen-âge que l'on appellera la Renaissance.

Les paysages seront rustiques et campagnards.

Pourtant, dans ce passé très ordinaire, nous nous engagerons dans le Fantastique.

Savez-vous ce qu'est un Lokken?

Nous ne savions pas non plus, avant de le lire consigné ici.



C'est une créature très informe, assez voisin du célèbre ancêtre dinosaure ami des enfants, le nommé Casimir. Bien qu'interdit d'en approcher, Pieter va ramener chez lui en cachette un Lokken (comme il ramènerait un chien perdu).



Un Lokken a quelques propriétés magiques que nous découvrirons.

Les adultes du village lui prêteront de mauvais talents et tiendront pour habitude de chasser le mal à la racine, de détruire les larves non loin du village qui pendent comme des pommes dans la forêt.



Que devra faire Pieter, qui déja commence à mentir à ses parents pour garder son nouvel ami (qui grossi à vue d'oeil, à chaque page tournée),

Comme son mensonge, le Lokken va grandir et il sera difficile de le cacher très longtemps. La suite nous révélera clairement si l'expérience des adultes se trompait ou si l'instinct du petit Pieter était digne de confiance;



Les apparences sont parfois trompeuses, vous le verrez.



Pour finir l'aventure en beauté, les auteurs proposeront un amusant jeu "Cherche et Trouve" au village de Pieter.

Bonne lecture.
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Sang & encre, tome 1 : Corsaire

Cette BD semblait oubliée sur l'étagère de la bibliothèque...je comprends pourquoi!

J'ai trouvé ça vraiment sans intérêt.

Le rythme est mal dosé, les situations et les personnages sont caricaturaux, le dessin est grossier...

Pas grand chose à sauver

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