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4.5/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Pays-Bas
Biographie :

Onno van der Hart Ph. D., est Professeur honoraire de psychopathologie de la traumatisation chronique au Département de Psychologie clinique et de Psychologie de la Santé, à l'Université d'Utrecht, aux Pays-Bas. Il est également psychologue/psychothérapeute au Centre 5inai de Santé Mentale d'Amstelveen. Il a été Président de la Société Internationale d'étude du Stress Traumatique (ISTSS).

Source : http://www.amazon.fr/soi-hant%C3%A9-Dissociation-structurelle-traumatisation/dp/2804160459
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Les survivants ont besoin de beaucoup d'aide pour personnifier leurs expériences, à la fois sur le moment et dans la durée. Il s'agit là d'une composante essentielle de la réalisation, qui sera développée tout au long de la thérapie. On soutiendra l'élévation du niveau mental de toutes les parties dissociatives jusqu'au moment où elles pourront personnifier les expériences d'autres parties. Chaque partie doit donc, en dernier ressort, être capable de réagir au moment présent que vit la personne tout entière et à son histoire globale, et pouvoir dire : "Voilà ce que j'ai vécu, ce que j'ai ressenti, il s'agit de mon corps, de mon histoire."
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... beaucoup de parties dissociatives se redoutent, se méprisent ou se comprennent mal les unes les autres. Quand au cours de leurs interactions, elles expriment leurs émotions ou leurs pensées préréfléchies, il s'ensuit parfois des boucles de feedback négatif sans fin, qui peuvent finir par mener la personne à un épuisement post-traumatique.
Sally, une étudiante de troisième cycle souffrant de DDNOS [Trouble dissociatif non spécifié], entendait une voix critique qui la traitait d'imbécile chaque fois qu'elle essayait de finir d'écrire un difficile rapport de recherche. La PE [Personnalité Emotionnelle] à qui appartenait cette voix avait secrètement peur d'un échec (phobie de la prise saine de risques) et sabotait donc le travail de la PAN [Personnalité Apparemment Normale] de Sally. Quand la PAN entendait la voix de la PE, qui était devenue un stimulus conditionnel intéroceptif pour elle dans la mesure où elle renvoyait à une critique violente, son action substitutive préréfléchie était de se mettre à boire pour noyer cette voix en elle, avec pour résultat que Sally, ivre, ne finissait pas son rapport. Cette voix redoutée et méprisée revenait alors avec une violence renouvelée, pleine de rage contre l'échec de Sally qui éveillait en elle une honte massive. Plus la PAN de Sally entendait la voix, plus elle se sentait déprimée et nulle. Pour éviter ces sentiments, elle continuait à boire, ce qui menait à de nouvelles réprimandes internes de la PE. Sally fut finalement hospitalisée pour toxicomanie et tendances suicidaires.
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... le thérapeute peut fréquemment faire remarquer au patient que, même si une partie est amnésique de ce que fait une autre partie, toutes deux restent des aspects d'une même personne : "Même si cela ne vous semble pas être le cas, c'est une partie de vous-même. Pouvons-nous trouver un moyen pour comprendre un peu mieux cette partie de vous ?" Le thérapeute peut encourager le patient à réfléchir davantage et à expérimenter consciemment, en commençant par poser des questions "si - alors" : "Si vous vous rappeliez, [alors] qu'imaginez-vous qu'il se passerait ?" ; "Si vous m'exprimiez vraiment votre colère, comment croyez-vous que je réagirais ?" Ces questions permettent de tester si les attentes catastrophiques vont avoir lieu ou non. Quand le survivant réalise les peurs qui bloquent ses actions adaptées, il a déjà fait un grand pas vers l'intégration.
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Travailler avec une phobie des besoins.
Souvent, les patients sont extrêmement effrayés ou honteux de leur profond désir, de leur besoin humain d'amour et de contact, car ce désir et ce besoin n'ont jamais reçu de réponse adéquate ; ils les nient, en conséquence, pour prévenir déception et sentiments de rejet. Le travail le plus difficile en thérapie est souvent d'aider les patients à réorganiser, accepter et personnifier leurs besoins, et de leur apprendre à y répondre de manière adaptée. Le traitement consiste en une psychopédagogie des besoins de base que partagent tous les humains (se reposer, jouer, travailler, aimer et être aimé, avoir de l'attention et de l'aide lorsque c'est approprié, etc.) et une exposition progressive des différentes parties aux besoins les unes des autres, puis en une acceptation et d'une personnification mutuelles.
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On sait que de nombreux souvenirs traumatiques sont exacts et que leur véracité peut être prouvée. Cependant, on a également la preuve que les souvenirs traumatiques doivent être considérés comme des reconstructions plutôt que comme des reproductions, ce qui est d'ailleurs vrai de tous les souvenirs. Par exemple, les individus qui revivent un souvenir traumatique ajustent leur comportement, jusqu'à un certain point, aux circonstances sociales et environnementales présentes, ce qui indique qu'il ne s'agit pas d'une réplique exacte de l'événement traumatisant. Lorsqu'une femme traumatisée se fige au cours d'une séance de thérapie, elle adapte son corps à la chaise dans laquelle elle est assise, ou bien, quand elle est engagée dans un comportement d'agression, elle frappe un coussin, et non le thérapeute.
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Il faut apprendre au patient à « savourer » son expérience actuelle et à y réfléchir. La création de sens n'est efficace que quand le patient a appris à tolérer les vécus que ses actions mentales génèrent (ressentir de la peur ou de la colère, penser à une relation problématique, se souvenir d'événements horribles...).
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J'ai un autre en moi... baigné de larmes... je le porte au fond
de moi comme une blessure

Michel Tournier
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La fugue dissociative. Le critère principal de la fugue dissociative, dans le DSM-IV, est un départ soudain et inattendu du domicile ou du lieu de travail habituel, avec une impossibilité à se rappeler le passé, en l'absence de tout autre trouble dissociatif. [...] La conscience du patient semble largement dominée par une phrase ou une idée fixe provenant d'un noyau pathogène, comme : "Il faut que je me sorte de là!"
[...]
Les fugues peuvent indiquer une division temporaire entre des parties de la personnalité, mais ce sont souvent des manifestations d'une autre partie de la personnalité qui, en général, n'est pas active dans la vie quotidienne et qui reste plutôt cachée jusqu'au moment de la fugue.
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Beaucoup de patients dissociatifs semblent disposer d'actions mentales de sagesse et de réflexion d'un ordre plus élevé, contenues le plus souvent dans les PE [Personnalités Emotionnelles] observatrices. Ces parties n'ont pas encore été en mesure de faire de ces actions mentales des pratiques comportementales, mais elles peuvent tout de même les partager verbalement. Il peut être utile d'identifier ces parties, car elles peuvent aider à promouvoir la coopération interne, et grâe à elle, l'autonomie du patient.
Cette approche trouve ses origines dans la tradition psychothérapeutique qui utilise l'hypnose « permissive », dans laquelle le thérapeute peut suggérer au patient de chercher avec son « esprit inconscient » (ou son « esprit intérieur », son « magicien ») la solution à des problèmes existentiels [...]. S.Y Krakauer [...] a étendu cette approche au traitement des patients souffrant de troubles dissociatifs complexes : elle suggère que les parties de la personnalité recherchent une guidance auprès de « la sagesse intérieure de l'esprit inconscient ». Linehan [...] se sert de la notion d' « esprit sage » chez le patient borderline. Bien sûr, le thérapeute ne laisse pas toute la responsabilité de la thérapie à la sagesse intérieure du patient, mais il prend au sérieux cette ressource intérieure qui peut améliorer le sentiment d'autonomie du patient, et donc contrer une dépendance inadaptée envers le thérapeute [...].
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Le problème central de la traumatisation est le fait que les survivants n'ont pas pu réaliser complètement ce qui leur est arrivé, et la façon dont cet événement affecte leur vie et leur identité. En d'autres termes, l'incapacité à réaliser est constituée de multiples façons de ne pas connaitre un traumatisme psychique massif [...]. En fait, les traumatisés chroniques ont souvent des difficultés de réalisation non seulement l'égard de leurs vécus traumatiques, mais aussi dans la vie de tous les jours.
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