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Critiques de Ophélie Cohen (175)
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Héloïse

Premier roman pour Ophélie Cohen.

Et premier livre achevé depuis trois mois.

Je reviens de loin et espère reprendre la lecture à mon rythme sans frénésie ni espace temps arrêté que pour lire.



Héloïse est étiqueté comme un roman policier, je l’ai ressenti davantage comme un témoignage, une histoire vraie, un roman noir… très noir.



L’auteure dresse le portrait d’une héroïne au destin tragique confrontée à une série de traumatismes durant la prime enfance. Nous vivons avec Héloïse ses drames, ses peurs, sa déchéance, partagés entre empathie, pitié, colère et tristesse profonde. L’âme torturée d’Heloise est décortiquée à la loupe sans la moindre fioriture venant à étouffer l’histoire. On plonge avec Héloïse en apnée, on s’étrangle, on s’asphyxie.



Une playlist impeccable résonne tout au long des pages en harmonie avec la détresse de l’héroïne. Une magnifique chanson m’a touchée en plein cœur. Je vous la partage sur le blog et me mets à nu car les traumatismes de l’enfance me parlent toujours autant.



Pensons à tous ces hommes et femmes seuls en cette période de fête dans une société de plus en plus calfeutrée et hyper connectée.



Joyeux noël à vous tous.
Lien : https://coccinelledeslivres...
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Héloïse



J'ai découvert Ophélie Cohen tout récemment avec sa nouvelle Lui et moi, lauréate du récent concours Fyctia permettant de repérer de nouvelles plumes talentueuses.

Un texte vraiment brillant qui parlait du harcèlement et de la violence au sein du couple, du pervers narcissique ayant une totale emprise sur sa partenaire et sa vie sociale, et qui finalement prend le lecteur totalement au dépourvu dans sa conclusion.

Je souhaitais donc faire plus ample connaissance avec cette auteure et ça tombait bien : Son premier roman, Héloïse, venait tout juste de paraître.

Ophélie ... Héloïse ... A l'exception du P et du S ce sont des anagrammes parfaits.



Impossible de dire ce que j'en ai pensé. C'est un roman qui m'a déstabilisé en tant que lecteur. Classé en roman noir, je trouve cependant bien plus compliqué que ça de le ranger dans une case. Telle une peinture ou une photographie, on y retrouve plutôt la technique du clair obscur. Une oeuvre d'art qu'on pourra aimer, détester, ou comme moi être troublé, sans savoir qu'en penser exactement. Mais dont le jeu d'ombres et de lumières ne devrait laisser personne indifférent.



Vous aimez les personnages qui ne sont pas tout noirs ou tout blancs ? Qui sont beaucoup plus nuancés ? On peut difficilement faire plus gris qu'Héloïse, dont on retrouve tout le contraste dans la couverture qui illustre parfaitement le contenu du roman. Héloïse serait par contre davantage le pion blanc qui se verrait dans le miroir de sa vie comme une reine noire et monstrueuse. Même le nom de la maison d'édition, phénix noir, cette créature mythologique incandescente qui prendrait la couleur de ses cendres, paraît fait pour publier ce livre.



Héloïse est la narratrice, le principal personnage, et depuis la chambre d'hôtel où elle noie sa douleur dans l'alcool elle nous raconte sa vie en suivant un ordre parfaitement chronologique.

"Admirez ma déchéance. Je vous l'offre en cadeau."

Quelques retours au présent font office d'intermèdes mais sinon tout le roman présente une continuité des plus simple. Tous les autres rôles sont secondaires ( vous croiserez le docteur Aubenque, et si vous vous posez la question eh bien oui, c'est bien un clin d'oeil amical à l'auteur du même nom ). Il n'y a pas d'énigme à résoudre, pas de piège, pas de récits qui finissent par s'imbriquer. le lecteur n'est pas toujours assez mis à contribution. Il doit simplement embarquer, peut mettre son cerveau sur pause, mais pour autant il ne doit pas s'attendre à ce que le voyage soit paisible. Les zones de turbulence devraient régulièrement venir le secouer.

Tout ce qu'il y a à découvrir au final, ce sont les raisons pour lesquelles elle décide de raconter son histoire à ce moment précis.



Une histoire, une vie, qui n'ont rien de bien joyeux mais qui ne consistent pas en une succession d'atrocités. L'auteure vous emmène dans les méandres d'un esprit certes torturé, exagère peut-être certains faits pour qu'on puisse y croire tout à fait ( dès les premières pages on sait qu'Héloïse est une meurtrière, reste à découvrir dans quelles circonstances ), mais ne nous dresse pas juste le portrait d'une victime ou d'une coupable. Et il est difficile de se mettre dans sa peau pour savoir ce que nous aurions pu être amenés à faire à sa place.

Sa mère meurt à sa naissance, son père lui en a tellement voulu qu'il l'a abandonnée, elle a été ballottée de famille d'accueil en famille d'accueil.

"J'étais la gamine orpheline, agressive, peu fréquentable."

A onze ans elle a déjà éprouvé les souffrances d'une vie entière, refuse de s'attacher à qui que ce soit, pourtant le pire reste à venir.

Le meilleur aussi. Si tant est qu'elle l'accepte. Qu'elle abandonne un instant son armure de mutisme et de solitude.

"Je n'ai jamais voulu être une victime. J'ai subi l'enfer, mais je me suis toujours relevée."



Eprouver une forte empathie pour cette femme extrêmement complexe est-il possible ? Je parlerais davantage de compréhension mais chacun aura son propre ressenti. J'ai été heureux pour elle à chaque fois qu'elle a enfin eu droit à une période d'insouciance, où elle reprenait les rênes de son existence. Mais elle le dit elle-même :

"Les périodes de répit ne durent qu'un temps."

Et on en revient à ce jeu d'ombres et de lumières. Elle aurait tant de fois pu empêcher son manteau de ténèbres de l'emporter dans la boisson et la dépression mais elle a toujours préféré décliner la possibilité d'être heureuse à long terme, de s'accorder une chance, sombrer étant plus facile, plus naturel aussi, que de lutter pour risquer un bonheur vain.

Parce que lors de tous ces moments de doute, une seconde Héloïse prend possession de la première et lui susurre de se dévaloriser, la persuade qu'elle n'est bonne à rien.

C'est son ombre, comme un reflet négatif, omniprésente dans les moments douloureux, souvent pour le pire.

"J'ai senti qu'il y avait quelque chose de noir en moi, de sombre, qui enserrait mon petit coeur."

"Bienvenue dans mes ténèbres. J'y suis depuis un certain temps."

Peut-être que vous serez totalement bouversé(e) par sa souffrance et qu'Héloïse sera un personnage que vous n'oublierez jamais. Pour ma part je me contenterais de lui donner l'absolution mais pas davantage. Elle n'a jamais su saisir les chances de voir sa vie s'améliorer et elle est aussi coupable d'avoir vu son existence prendre d'autres revers, encore et encore.



Il n'y a donc pas un unique récit dans cette sombre biographie, mais tout un ensemble de petites histoires qui se succèdent les unes aux autres, qui s'entremêlent parfois, qui forment un tout indissociable et qui racontent ce qui s'est passé de la naissance d'Héloïse jusqu’à sa confession, trente ans plus tard.



Et là encore j'ai été destabilisé de voir que certaines intrigues auxquelles plusieurs chapitres étaient accordées étaient avortées. Difficile d'expliquer sans rien révéler mais c'est un peu comme si vous lisiez un polar dans lequel, sur les cinq meurtres, trois seulement seront élucidés. C'est extrêment frustrant. Et en même temps, cette narration surprenante permet de mieux ressentir le désespoir de l'héroïne qui n'aura pas toujours les réponses à ses questions. Et puis c'est aussi une représentation de la réalité. On a tous notre lot de questions qui resteront à jamais sans réponse.



Petit mot à l'éditeur : le verbe pleuvoir est intransitif il me semble.

"Ce soir-là, à minuit, je n'aurais plus plu revenir en arrière."

En cas de future réédition, c'est une coquille qui fait vraiment mal aux yeux !



Ophélie Cohen signe un premier roman dans lequel elle nous invite à suivre Héloïse et son passager noir. Pas tout à fait le même que celui de Dexter Morgan, mais pas un hôte tout à fait fréquentable non plus.

La lecture est facile tant du point de vue de l'écriture que de la construction, ce qui n'empêche pas quelques très belles réflexions et tournures de phrases.

Quant aux lecteurs qui ont du mal avec tout ce qui est violent psychologiquement, qu'ils ne s'inquiètent pas, l'intérêt du roman réside justement en partie dans ses différents moments d'accalmie qui laissent la place aux sentiments et autres joies. Et à la façon dont encore et toujours ils voleront en éclat.

Parce qu'il s'agit bien d'un roman noir, mais absolument pas comme en ont déjà écrit Claire Favan, Karine Giebel, Barbara Abel. Il n'y a pas non plus la même sensibilité que chez Amélie Antoine.

Non, je confirme, je n'avais jamais rien lu qui ressemblait à Héloïse, et si je ne peux pas n'en dire du bien sans réserve par manque de réelle empathie ou parce que des passages m'ont plus ennuyés que d'autres, on ne peut pas retirer à Ophélie Cohen son originalité, son procédé à la fois simple et inédit de raconter une histoire.



Il y a des livres qui nous tiennent en haleine par leur rythme mais qui sont aussitôt oubliés une fois la dernière page tournée.

Et il y a des romans comme celui-ci qui ne passionnent pas toujours sur l'instant mais dont je me rappellerais pourtant longtemps, les ingrédients pêle-mêle de cette vie hors du commun continuant encore à former un tout bien plus cohérent que je ne le croyais quelques jours après ma lecture.





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Suspicion(s)

Bonjour amis lecteurs ,

Voici « Suspicion(s) » de Ophélie Cohen. Le deuxième roman de l’auteure après “Héloïse” que j’avais adoré. L’auteure nous plonge dans un roman noir poignant, bouleversant et terriblement émouvant.Nous suivrons un couple qui se déchire dans un divorce après s’être aimés passionnément, leur enfant tiraillé entre ses parents et une brigadier chef méticuleuse face à une enquête complexe. Quatre voix pour ce récit dans lequel la psychologie des personnages est brillamment disséquée et analysée. Toute la tragédie des divorces se retrouve orchestrée avec brio dans ce roman qui décrit la haine réciproque des parents et la prise en otage des enfants qui se voient manipulés et instrumentalisés. Le lecteur baigne dans une atmosphère sombre, oppressante et angoissante qui ne fait que monter crescendo. Les ravages de la vengeance machiavélique, de la haine, du doute, de la rumeur et de la manipulation sont terrifiants. L’auteure m’a à nouveau séduite par sa plume percutante, incisive, acérée sensible et subtile. Un énorme coup de cœur !

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Héloïse

Bonsoir,

Cela fait un moment que je ne vous ai pas retrouvé pour un retour lecture qui j’espère sera cohérent car c’est encore un peu difficile niveau santé :(



Héloïse, c’est ce petit poupon qui à peine né va être confrontée à la dureté de la vie. Elle ne connaîtra que le froid glacial de l’abandon.



Ma lecture fût un cataclysme émotionnel face à l’histoire d’éloïse.

Dès les premières pages, les larmes perlent au bord des yeux.

Une femme rejetée depuis l’enfance, elle souffre de l’abandon et de ce fait ce sera un tracé jaloné de faits terribles.

Ma lecture fût un cataclysme émotionnel face à l’histoire d’éloïse.

Dès les premières pages, les larmes perlent au bord des yeux.

Une femme rejetée depuis l’enfance, elle souffre de l’abandon et de ce fait ce sera un tracé jaloné de faits terribles.



Dès qu’il y a un moment heureux, le noir va l’emporter et cette ombre qui est omniprésente l’empêche de sortir la tête hors de l’eau et va là plonger dans le néant plus que de raison.

Son seul réconfort sera l’alcool et les médocs ce qui me révolte, c’est loin d'être une issue de secours.



Ses idées noires qui la tourmentent, ses questionnements ne lui laissent pas l’occasion de se reprendre et peut-être que si elle avait pu maîtriser sa colère, sa vie aurait pu prendre un autre tournant.

D'autres part, elle va au-delà de jugements et va jusqu'au bout de ses décisions même si elles peuvent être terribles.

Une femme à deux facettes qui ne vous laissera par indifférent c’est une certitude.



Sophie Cohen nous livre un roman noir , je dirais presque une poésie noire… Son écriture est magnifique, elle vous enveloppe, je n’arrive pas à mettre les mots exacts et j’en suis désolée. C'est tellement fort pour moi.

Nous avons toutes une histoire, la mienne est faite de certains morceaux de celle d’éloïse.

Peut-être que vous aussi, vous avez une part d’ombre…



Une lecture choc qui vous laisse avec vous-même, elle fait réfléchir sur bien des choses. Je vous invite chaudement à lire ce roman qui est un gros coup de cœur



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Héloïse

Certains livres tiennent par leur histoire, d’autres par leur(s) personnage(s). Le premier roman d’Ophélie Cohen entre dans la deuxième catégorie, entièrement centré sur Héloïse.



Écrit à la première personne, le récit nous plonge (très) profondément dans les états d’âme d’une « héroïne » qui aurait tout donné pour connaitre une vie normale. Las, son existence va se remplir d’horreurs et de moments difficiles, parfois entrecoupés de lumière.



Mais, quand on ressent à ce point un tel sentiment d’abandon à chaque instant, il est difficile de se construire.



Tout a mal commencé pour Héloïse, dès sa naissance. Peu de choses lui seront épargnées, et son état psychologique l’empêchera souvent de côtoyer ses semblables, si différents d’elle. Inclusif, voilà bien un mot qu’elle n’intègre pas.



Il est donc question du destin de ce personnage, de ses relations avec les autres. De son mal-être et de la manière dont il évolue. Une virée au plus près de ses ressentis, de ses douleurs, de ses doutes, de ses malheurs. De ses quelques bonheurs aussi. Et de ses choix, pas toujours bons…



Parce que si une grande partie du roman est plongée dans une terrible noirceur, certains passages sont subitement illuminés d’une lueur éblouissante. Mais si peu présente au final.



La dureté de ce qu’éprouve Héloïse est déchirant. Ce ne sont pas les quelques chapitres presque (trop) fleur bleue qui changeront la donne, nous le savons dès les premières pages.



N’attendez pas une intrigue, il n’y en a pas, ce n’est pas le genre de la maison. Ce roman noir est avant tout sensoriel, à la recherche d’une empathie envers un personnage qui touchera mais agacera aussi. Tout sauf lisse.



La voir vivre et surtout endurer tant d’atrocités accumulées n’est pas un parcours de plaisir pour le lecteur. Un peu à la manière de ce qu’on trouve dans les romans de Karine Giebel.



Mais, ce qui frappe aussi (surtout ?), c’est l’écriture. Celle d’Ophélie Cohen est à la fois directe et imagée, brutale et soignée. Sensorielle, assurément. C’est, à mon sens, l’intérêt dominant de ce premier roman, qui augure de belles choses pour la suite si l’autrice trouve d’autres noires histoires à raconter.



On pense parfois à la plume d’un Michaël Mention lors de certains passages, le fait d’inclure des paroles de chansons n’y étant pas étranger.



Héloïse est un voyage intérieur sans retour, où le lecteur est plongé dans les affres de la souffrance et du désespoir, incarnés par une solitaire Héloïse dont le sentiment d’abandon est impossible à combler.



Ophélie Cohen prouve, dès son premier roman, qu’elle a une voix à faire entendre, une plume à affiner. Pleine d’émotions.
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Suspicion(s)



- Veuillez enlever votre pantalon, que je puisse vous examiner, me demande mon médecin généraliste.

De tous les endroits du corps où la plaque rouge aurait pu apparaître, le psoriasis s'est évidemment installé sur ma fesse droite.

Aucune symétrie, aucune autre zone touchée par les démangeaisons, tous les symptômes de stress convergeaient vers cette zone charnue et délicate que je devais gratter aussi vivement que régulièrement pour en atténuer les irritations.

- Je vais vous prescrire du valérate de diflucortolone, une crème à appliquer une ou deux fois par jour pendant une semaine, me dit le docteur après un examen attentif ( pas trop quand même ) de mon derrière.

Au bout de deux jours, les symptômes avaient disparu après les premières applications cutanées.

Mon cul nu avait retrouvé ses lettres de noblesse, en attendant la prochaine crise d'urticaire.



C'est heureusement avec beaucoup plus de subtilité qu'Ophélie Cohen va nous parler des rougeurs présentes sur le derrière d'Aaron, jeune garçon d'une dizaine d'années.

Lui aussi s'est vu prescrire de la crème pour calmer les irritations.

Y a-t-il un âge après lequel les parents ne doivent plus intervenir pour éviter tout quiproquo sur la nature potentiellement litigieuse de leurs gestes ?

Ça n'est pas la question à mon sens. Celle-ci se situe davantage dans la façon d'appliquer la pommade. Si soigner devient un prétexte intéressé pour caresser un enfant, des limites ont été franchies.



Suspicion(s) n'est pas un roman très gai, mais s'il évoque la pédophilie c'est sous un angle encore inédit.

C'est l'hypothèse de celle-ci qui est émise uniquement, et la recherche de la vérité au-delà des soupçons.

Rien à voir avec un roman qui cherche à faire dans le sensationnel et la surenchère en exploitant l'indicible, c'est même tout le contraire.

En parfaite funambule, Ophélie Cohen offre encore un roman extrêmement poignant, sans jamais tomber dans le malaise gratuit.

Et pourtant, l'impression d'un courant d'air glacial persiste à me frôler la nuque tant cette histoire, qui aurait pu être réelle, me bouscule et me révolte.



Quatre narrateurs vont tour à tour prendre la parole.

Les trois premiers sont issus d'une famille décomposée. Hugo et Rachel Desprez viennent de se séparer pour célébrer le passage à l'an 2000. Leur fils Aaron ne suffira pas à sauvegarder un minimum d'entente entre eux et se confiera à son journal intime au sujet de ses ressentis. Il est la victime collatérale de cette rupture, obligé de prendre parti dans un affrontement auquel il n'aurait jamais du être mêlé.

Les parents sont quant à eux teintés de gris, et si d'emblée l'on a tendance à condamner ce père qui trompe allégrement sa femme pour multiplier les expériences sexuelles avant de s'installer avec sa secrétaire Marie, que notre empathie nous guide vers une mère et une ex-épouse en souffrance, la situation perdra rapidement de sa limpidité et s'avérera bien trop complexe pour départager aussi facilement le gentil du méchant.

Quand l'amour laisse place à la haine, les pires coups devraient être interdits.

"La haine me ronge et je ne rêve plus que d'une chose, me venger."

Et si souhaiter faire mal à son tour fait partie de la nature humaine, il ne s'agit pas non plus d'un droit qu'on peut s'octroyer au mépris de toute conséquence.

"La vengeance n'est pas une solution, mais elle a le pouvoir d'apaiser, pour un temps, un égo meurtri."



Si le roman est très éloigné d'Héloïse dans son sujet comme dans sa narration, il n'est pas non plus dépourvu de points communs. Loin d'être manichéens, les personnages sont souvent clivants et ne laissent donc pas indifférents. Leurs raisonnements, aussi impitoyables ou ignobles puissent-ils être parfois, sont expliqués minutieusement et font de la psychologie à nouveau un grand point fort de ce second roman.

Et puis il y a cette plume aérienne aux mots minutieusement choisis qui se dévore. Souvent délicate, parfois plus vive pour mieux laisser transparaître la colère qui suinte des pores des personnages.

"Qu'est-ce que ma fêlée de future ex-femme a pu manigancer ?"

Sans oublier l'utilisation des fameux mots-valises.

"Facimple. Je viens de l'inventer. Ce n'est ni facile ni simple, tu vois ?"

"Adaptage, mot inventé rien que pour nous. Un bon policier sait s'adapter à toutes les situations."



La quatrième personne à relater cette histoire pour nous permettre d'avoir une vue d'ensemble appartient justement aux forces de l'ordre. Elle se prénomme Nathalie et est affectée à la brigade des mineurs.

"Être le premier adulte à donner du crédit à la parole d'un enfant abusé parce qu'on l'a écouté n'a pas de prix."

Son histoire se passera deux ans après celle qui nous est relatée par les membres de la famille Desprez. Bien sûr les deux trames s'avéreront rapidement intrinsèquement liées notamment par la découverte d'un corps, peut-être assassiné. Une suspicion de plus.

Mais si le roman revêt des allures policières c'est surtout pour dénoncer le manque de moyens policiers et judiciaires pour pouvoir être sur tous les fronts.

En particulier celui des violences sur mineurs, une affaire devenant toujours prioritaire au détriment d'une autre sans que les investigations puissent toujours être menées à leur conclusion définitive. Là encore, Suspicion(s) évoque davantage les difficultés, tant morales que matérielles, d'exercer ses fonctions, plutôt que la résolution d'une enquête criminelle à grand renfort de rebondissements. Il y a énormément de sincérité, de véracité dans ces propos amers.



Qu'il ne s'agisse pas d'un roman à suspense est à double-tranchant. Ce que le livre gagne en réalisme, il le perd en rythme et je n'aurais pas été contre davantage de petits imprévus.

Les doutes dont il est question dans le titre concernent davantage les protagonistes que ceux du lecteur, réduit au rôle de spectateur, de témoin condamné au mutisme.

Les derniers chapitres sont en tout cas vraiment exceptionnels et offrent une fin inattendue, amorale comme je les aime, sans pour autant s'écarter d'un triste réalisme, point de vue privilégié de bout en bout par Ophélie Cohen.



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Héloïse

Elles sont deux à m'avoir bluffé.

Il y a d'abord Ophélie Cohen, avec ce premier roman addictif et réussi.

Et Héloïse, son héroïne.

Bouleversante Héloïse.

Intrigante Héloïse.

Inquiétante Héloïse.

Mais attachante Héloïse.

De ces personnages qui hantent le lecteur, bien après avoir tourné la dernière page.



Naissance = jeu de hasard.

Comme une pièce qu'on lance en l'air et qu'on regarde atterrir sur le sol.

Verdict ?

Selon le côté sur lequel elle retombe, on gagne ou on perd.

Héloïse aurait pu naître comblée et choyée par des parents aimants.

Mais, pour elle, la pièce s'est retournée du mauvais côté.



Maman est morte en couches.

Papa a fui ses responsabilités.

Héloïse est entrée dans la vie de la plus mauvaise des manières.

Et comme elle n'a pas été gâtée, elle va le faire payer...



Héloïse, c'est un roman noir, comme le coeur de son héroïne au parcours chaotique.



Mais là où elle est forte, Ophélie Cohen, c'est qu'elle nous embarque dans cette sombre histoire avec une intelligence remarquable, nous laissant imaginer une suite encore plus dramatique. Tout est écrit pour. On va détester cette fille. Et pourtant...



Ça s'appelle le talent et cette romancière, dont j'ai aimé l'écriture et le style de narration, est pleine de promesses.



A noter : Écoutez la playlist, elle est sympa...



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Héloïse

Tout d’abord j’ai envie de dire Bravo à Ophélie, car passer de la case blogueuse à auteure est une sacrée prise de risque. Et disons-le tout de suite, le pari est réussi.



Elle nous offre un roman très noir à la découverte d’Heloïse (un vrai prénom de pièce dramatique ! ), cette jeune femme qui a beaucoup souffert et qui va faire beaucoup souffrir. À peine âgée de trente ans, elle nous plonge dans son passé tumultueux. Une plongée sans filtre ni faux-semblants. Elle se livre corps et âme et ne cache aucun de ses actes, aussi criminels soient-ils , même si elle a de sacrées circonstances atténuantes.

Héloïse a été abandonnée par son père à la naissance, sa mère étant morte lors de l’accouchement. Elle se retrouve ainsi orpheline. Ballottée d’orphelinats en familles d’accueil. Une vie sans véritable racines, déserte de la moindre tendresse. Elle ne sera jamais qu’un objet rapporté pour ces familles en quête de quelques revenus supplémentaires quand il ne s’agit pas d’autres attraits ..plus intimes.

Alors la haine et la peur de l’autre grandissent , le corps se transforme et cette quête d’affection se transforme peu à peu en besoin d’amour. Mais l’amour pourra-t-il supplanter cette Ombre omniprésente en elle ?





Le texte est éblouissant et bouleversant. Quelle qualité d’écriture pour ce premier roman !

Le personnage d'Héloïse déborde de la marge. Victime qui peut se transformer en bourreau, elle nous inonde de sa mélancolie, de ses sentiments d’écorché vive. Qui autre qu’une femme aurait pu nous conter ce récit aussi empreint de tant de sensibilités contradictoires ?

Nous décrire cet intense mal de vivre , cet amour qui semble vouloir s’échapper dès qu’elle le touche du doigt ? Le bonheur n’est pas à la portée de tout le monde et Héloïse semble en être définitivement exclue.

Malgré toute cette noirceur ambiante, Ophélie nous offre quelques moments d’une somptueuse luminosité qui laisse croire, un instant, que tout espoir n’est pas mort.

Touché. Coulé.



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Suspicion(s)

Aaron petit garçon jovial, plein de vie de 10 ans voit sa vie basculer lorsque son papa décide de quitter le foyer familial !

Un garçon qui avait tout pour être heureux...



Je ne connaissais pas du tout Ophélie Cohen !

Quelle rencontre !

Chaque protagonistes nous donnera sa version des faits, sa vision des choses.

Nous allons assister à une descente aux enfers.

Manipulation est le maître mot de ce roman.

La plume est addictive, fluide, bref un très bon moment !
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Héloïse

Ophélie Cohen nous raconte, dans ce livre très noire, la vie d’Héloïse.

Ohlalala Héloïse, toi qui depuis la naissance n’aura connu rien de rose, mais au contraire que noirceur et ténèbres et qui malgré cela essayera par tous les moyens de retrouver la lumière, y arriveras-tu ?



J’ai dès les premières pages beaucoup aimé la manière dont l’auteur nous racontait l’histoire. Un livre qui se laisse lire et qui m’a directement emporté.

Je me suis beaucoup attachée à Héloïse, qui ne fait pourtant rien pour qu’on l’aime, mais tout est-il que je ne voulais pas la voir sombrer et je me serais bien glissée dans le livre pour l’aider, mais voilà c’est tout simplement impossible à faire. J’ai donc assisté impuissante à son déferlement de malheur et bien évidemment j’ai été assez émue et bouleversée par certains passages !

Et je dirai aussi qu’à travers son personnage et son histoire, Ophélie Cohen nous fait réfléchir sur la façon dont nous jugeons/critiquons les autres !



Vous aurez compris, un livre très noir mais que j’ai beaucoup aimé lire !

Merci Ophélie Cohen pour cette histoire bouleversante ainsi que HarperCollinsFrance de m’avoir fait découvrir la plume d’Ophélie Cohen !

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Héloïse

Ophélie Cohen m’a vraiment épaté avec son premier roman noir.

Une histoire déchirante et angoissante qui m’a profondément émue, impossible de ne pas se connecter avec Héloïse. Je me suis laissée absorbée par son récit.

Depuis son enfance, elle est rejetée ce qui lui donne une rage intérieure qui va lui causer un enchaînement de graves problèmes.

Impossible pour elle de rester calme et de trouver une stabilité, elle est sauvage et violente, associable et capable du pire quand elle a la haine.

"Peut-être dû au syndrome de l'abandon."

C’est sa souffrance et son manque d’estime de soi qui va la conditionner à ne jamais prendre les bonnes décisions et de stagner dans son univers où l’alcool, la drogue et les médicaments l’enfoncent encore plus.

De l’enfance à maintenant son chemin va être difficile et parsemé de cailloux.

Un rayon de soleil débarque dans sa vie, un ange qui va mettre beaucoup de lumière mais il y aura toujours ces cycles qui font que l’ont reproduit souvent les mêmes erreurs que nos parents. Comme on dit il faut couper les boucles.

Les moments de désespoir et d’angoisses d’Héloïse sont très puissants, c’est dingue à quel point nous sommes capables de nous détruire et de nous infliger des souffrances pour oublier.

Hélas toucher le fond n’est pas la meilleure solution pour Héloïse, ni pour personne d’ailleurs, il suffit d’un mauvais pas et on retombe dans le gouffre.

Un fond sonore avec une bande son rock and roll comme j’aime et il y a des moments d’espoir et de bonheur qui vont lui permettre de revivre et de se sentir épanouie et heureuse dans un décors chaud et ensoleillé très loin de son ancienne vie triste et grise.

Mais, c'est souvent dans ces moments-là, quand on est sur un petit nuage qu'il y a "dérapage".

J’ai vraiment apprécié cette lecture car il y a beaucoup d'émotions dans la plume d'Ophélie Cohen et j'ai ressenti le besoin de comprendre Héloïse.

Tout ce que je viens de vous écrire, c'est juste mon avis sûrement que d'autres lecteurs penseront différemment et heureusement car on ne ressent pas les choses de la même façon.

C'est le genre de roman qui parle à tout le monde, de nos expériences, de nos souffrances et du combat pour la guérison qui reste toujours fragile et difficile.

Ce sont nos erreurs et nos faiblesses qui font les personnes que nous sommes maintenant, on est supposé en prendre de la graine ou pas, ça dépend du mental.

Pour Héloïse c'est un long parcours semé d'embuches.

Il y a des personnes qui préfèrent rester dans leurs grottes obscures et faire souffrir ceux qui les aiment et d’autres qui cherchent à s'en sortir et trouver le bout du tunnel.

Il ne faut jamais sous estimer le pouvoir de l'amour car c'est un puissant médicament contre la dépression, la lecture aussi heureusement pour moi.

Bravo à l’autrice pour son premier livre très réussi sombre et lumineux à la fois, j'espère à bientôt pour le prochain.




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Suspicion(s)

Je n'avais pas prévu de me lancer dans cette lecture mais ce livre étant dans les nouveautés de la bibliothèque et étant un roman noir plutôt court je me suis dit pourquoi pas cela ne coute rien.



J'ai du mal à aller vers ce type d'auteur issu de la communauté des lecteurs précédemment, à tort pourtant car je n'ai pas eu de grosses déconvenues mais cependant je garde à l'esprit que beaucoup d'avis peuvent être du au copinage.



Etant une adepte du roman policiers/polar/thriller je pense avoir déjà vu l'auteur lors de salons/dédicaces.



Ici nous sommes assez rapidement plongé dans le récit avec des chapitres différents suivant le personnage qui nous narre ceux-ci Aaron un jeune garçon de 10 ans, Rachel sa maman et Hugo le père d'Aaron qui quitte cette famille



Un autre chapitre est narré de la part de Nathalie une policière deux années plus tard, nous arrivons rapidement à faire le lien entre tous ces événements qui partent au départ d'un simple divorce qui tourne mal.



J'ai lu ce récit rapidement, cependant je trouve que j'ai trouvé la plume assez scolaire comme si l'auteur s'appliquait à jouer la bonne élève et à cocher des cases ce qui m'a parfois un peu ennuyé étant habitué à des auteurs plus chevronnés certainement.



Cependant certains auteurs sortent du lot dès leur premier récit mais je n'ai pas trouvé ce côté la dans ce récit.



J'ai cependant bien aimé le thème du roman comme quoi même après un événement anodin, une descente en enfer peu survenir et changer le cours d'une vie avec des mensonges proférés avec insistance et le poids que cela peut avoir sur l'ensemble de la société (travail, famille, amis etc....).
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Suspicion(s)

Après notre rencontre à Nemours, j’avais déjà dévoré Héloïse et j’attendais Suspicion(s) avec beaucoup d’impatience… et encore plus d’envie… ce qui parfois est délicat lorsqu’on espère « trop » d’un roman !

Dès les premières pages, ce livre m’a happée… et j’ai immédiatement imaginé l’auteure (Ophélie Cohen) face à ce genre de situation dans son quotidien professionnel ☹

L’alternance des points de vue des 4 protagonistes majeurs au fil des chapitres donne beaucoup de rythme à cette intrigue.

Aaron (garçonnet de 10 ans), Hugo (son père), Rachel (sa mère) forment une famille « modèle », le « Trio magique » comme dit Hugo… enfin, comme il disait ! car il décide d’abandonner sa femme et son fils le jour de ses 10 ans pour aller vivre chez sa maîtresse, un peu plus jeune et plus « sexy » comme il semble en avoir un irrépressible besoin depuis que son épouse est devenue « mère » plutôt qu’ « amante » à la naissance de leur fils…

Cette famille brisée va croiser la route de Nathalie, brigadier-chef, chargée du versant « violences conjugales », « agressions sexuelles », « abandon de famille »… lorsque celle-ci est appelée dans le bois de Lèves après la découverte d’un corps sans vie… rapidement, la thèse du suicide est remise en question par quelques mots écrits et déposés à côté du corps : « elle m’a tué ».

Un roman très noir qui laisse peu de place à l’espoir… une spirale infernale du quotidien et des horreurs qu’un couple vacillant peut engendrer…

Suspicion de violences, suspicion d’agressions sexuelles, suspicion de mensonges, suspicion de manipulations… ce roman ne nous épargne rien dans cette descente aux Enfers !

Une mise en lumière peu habituelle des parts de responsabilité de toutes les rumeurs et autres « Suspicions » quand la vindicte populaire juge avant même la fin de l’enquête et décide de la culpabilité d’un(e) protagoniste avant même le tribunal ☹ Un parti pris de l’auteure qui tranche sur le sentiment collectif dans les affaires de couple…

Je ne peux en dire plus sans déflorer cette intrigue prenante et émouvante…

Un seul conseil, lisez ce second roman d’ Ophélie Cohen !

Nul doute que cette auteure fera encore parler d’elle… en tout cas, MOI, je vais suivre cette Louve talentueuse 😊

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Héloïse

Bonjour amis lecteurs,

Aujourd’hui je vous propose: « Héloïse » de Ophélie Cohen. Voici une belle découverte. Ce roman noir, le premier de l’auteure, se révèle sous un jour clivant, perturbant et dérangeant. Nous suivons Héloïse, enfant abandonnée, dans son parcours chaotique jalonné des différentes familles d’accueil qui se sont succédées jusqu’à l’âge adulte. Nous plongeons dans les arcanes d’une enfance extrêmement perturbée et parsemée de drames. Ce livre est dur, sombre et déchirant. Le lecteur ressentira l’abandon d’Héloïse, ses douleurs extrêmes, la maltraitance dont elle est victime, l’addiction dont elle est l’otage, la fragilité psychologique mais aussi les rares moments de bonheur qui lui sont distillés. L’auteure m’a séduite par sa plume acérée, percutante et sensible à la fois, empreinte de poésie. Coup de cœur pour ce roman bouleversant !
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Héloïse

Dans ce roman, Héloïse nous raconte son histoire « plutôt moche », Héloïse SE raconte…

Un roman très sombre qui vous embarque dans les profondeurs et la noirceur du quotidien d’une fillette, puis d’une jeune femme.

Des phrases courtes, incisives et percutantes donnent du rythme à ce récit.

Au fil des chapitres, l’ambiance devient de plus en plus noire et étouffante.

L’ensemble du roman est articulé autour d’un fil rouge (un fil NOIR devrais-je dire…) qui transcrit le mal-être et la souffrance d’Héloïse :

- Des chapitres très courts alternent avec des paragraphes plus longs… Les chapitres longs évoquant les bons moments alors que les chapitres courts entament une spirale de plus en plus noire qui la fait descendre de plus en plus bas… et pourtant ce sont les Ténèbres qui gagneront la bataille… jusqu’au final…apocalyptique…

Il faut dire qu’Héloïse n’a pas été épargnée par la vie : sa mère meurt en couches et son père biologique l’abandonne, ne pouvant faire face à sa souffrance assortie du ressentiment… Héloïse a tué son épouse chérie.

De familles d’accueil en placements divers, elle va errer, emmurée dans la souffrance engendrée par cet abandon dont elle éprouve toujours une rancœur incommensurable… et elle va peu à peu transformer cette souffrance en cruauté au fil des tragédies qui émaillent son existence :

Perte du seul ami/amour d’enfance qu’elle a trouvé, abus sexuels par l’un de ses « pères adoptifs », … elle entre dans une spirale de violences qu’elle ne maîtrise pas !

Une Ombre l’enserre, l’envahit pour l’entraîner vers un gouffre de souffrance… jusqu’au moment où plus RIEN n’est sous contrôle et où elle « explose » ! Cette Ombre qui lui parle comme son « autre Moi » ! Cette Ombre qui est la seule présence à ne jamais l’avoir abandonnée… Cette Ombre maléfique qui la suit depuis toujours comme un double…

Incapable de s’aimer donc incapable d’aimer… Héloïse va anéantir tout ce qui ressemble à une vie « normale » ☹

Rencontrée au salon de Nemours, Ophélie Cohen m’a tout de suite plu avec son sourire lumineux et l’énergie qu’elle dégage… bien que clouée sur un fauteuil roulant par une attelle… dont je ne me suis pas permis de demander si c’était grave … 😊

Encore une Louve talentueuse !

En quelques lignes, elle a su me harponner avec un style percutant, des phrases courtes, directes, sans fioritures, qui nous permettent de se mettre très vite à la place d’Héloïse, de penser comme elle, de souffrir avec elle, de « comprendre » ses outrances et sa rébellion.

Héloïse risque de me hanter bien longtemps…

Un 1° roman marquant que je recommande chaudement… en attendant avec impatience que cette auteure écrive une seconde oeuvre !

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Héloïse

Merci à BePolar et aux éditions Harper Collins de m'avoir permis de découvrir cette autrice!

Je me suis donc plongée dans son premier roman, sombre, dur, violent et profondément émouvant.

"Toutes les femmes ont une histoire. La mienne est plutôt moche" ... C'est l'entrée en matière dans le récit : Héloïse a trente ans et ce soir, elle nous raconte ses blessures et ses péchés.

Sa mère meurt lors de l'accouchement, son père l'abandonne, incapable de surmonter ce décès. Ballotée d'orphelinats en foyers, elle développe un bouclier, plutôt attaquer que de subir.

Cette carapace et la peur constante de l'abandon vont la suivre, quelque soient les circonstances, malgré l'amour que certains lui témoignent ... Comment se construire dans une vie marquée par l'instabilité dès la naissance?

Un roman très touchant et une autrice que je suivrai avec plaisir!
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Héloïse

Même si on ne m'avait pas parlé de ce roman avant, je crois que je l'aurais choisi rien que pour sa couverture. Couverture qui tient ses promesses d'ailleurs et correspond tout à fait à l'histoire.

Un rythme vif ponctué de musique pour ceux qui y sont sensibles, des sentiments noirs et passionnés et une désespérance pathétique qui suscite l'empathie. Les personnages sont intéressants et l'histoire originale.

Un premier roman, très noir, à découvrir.
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Héloïse

Salut mes polardeux, aujourd'hui je viens vous parler d'un polar, d'un roman noir me corrigerait son auteure qui m'a bouleversée. Mais malheureusement je ne trouve pas les mots pour exprimer tout ce que je voudrais vous dire sur ce roman, sur cette héloïse.

Oh...Ophélie Cohen, on la connait bien, nous, chez Collectif Polar.

En effet ce que ne nous dit pas sa biographie officielle c'est qu'elle a été durant quelques années une de nos toutes premières flingueuses. Et j'ai eu la chance de voir naître ses presque premières chroniques . Et déjà dans l'écriture de celle-ci on sentait poindre toute la sensibilité d'Ophélie.

Et puis Héloïse on l'a vu aussi émergée. Oh une ébauche d'Héloïse, la genèse, une simple nouvelle que perso j'avais déjà adoré.

Et puis enfin aujourd'hui est sorti son histoire. Celle qui depuis pas mal de temps hantait un peu, on peut le dire, son auteure.

Et moi je savais déjà que je serai touchée par cette nouvelle Héloïse. Je savais qu'elle m'embarquerait avec elle.

Oh non pas parce que Ophélie a été une de mes Flingueuses, non là au contraire, je suis encore plus exigeante avec elle. Je suis même intransigeante comme elle a su l'être quand elle était à ma place de chroniqueuse. Oui j'ai été plus sévère et plus stricte malgré le fait que ce soit un premier roman. Mais pour autant Héloïse et Ophélie n'ont pas faiblies. Elles sont restée elles mêmes. Et pour cela je les en remercie.

Bref promis je reviendrai bientôt vous dire tout le bien que je pense de cette impressionnante histoire de femme. De cet excellent roman noir.

Mais surtout vous lectrice et vous aussi lecteur n'attendez pas la fin de mon billet pour filer l'acheter ou le commander chez votre libraire et surtout pour le lire. Car croyez moi vous ne serez pas déçues, foi de porte flingue !




Lien : https://collectifpolar.com/
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Suspicion(s)

Les livres oubliés de Ge

Suspicion(s), Ophélie Cohen

Il y a bien trop longtemps que ce bouquin traine dans ma PAL. Onze mois qu’il est là, à m’attendre dans ma bibliothèque. Je n’étais pourtant promis de le lire au plus vite.

Et oui j’avais adoré le premier roman d’Ophélie, Héloïse n’avait totalement emportée et bouleversée aussi j’étais curieuse de savoir si à son tour Suspicion(s) allait me renversée.

Et là, je n’ai pas été déçue, j’en est pris plein la tronche.

Mais alors que nous raconte ces « Suspicion(s) »

Lorsque Hugo abandonne sa femme Rachel et son fils Aaron pour refaire sa vie avec Marie, le destin d’une famille ordinaire bascule. Ils croisent la route de Nathalie, enquêtrice au sein des affaires familiales, suite à la découverte d’un corps dans le bois de Lèves. À travers le regard de quatre de ces personnages, le roman retrace les événements conduisant à l’issue sordide de ce drame familial.

Bon avant tout chose, il faut que je vous dise deux trois bricoles sur ce bouquin car c’est bien plus qu’un simple polar. C’est un pur roman noir. C’est aussi une histoire qui se passe aussi sur plusieurs temporalités. Mais c’est avant tout un polar psychologique sous forme de roman choral.

En effet ce roman donne la parole à tout les protagoniste de cette histoire.

On entendra tour à tour Hugo, Aaron et Rachel Desprez ,cette famille qui se déchire après le père est trompait et quittait sa femme. Une femmes bafouée qui se sent humiliée et qui veut absolument avoir la garde de son fils. Fils que son père adore et qui est sans doute la prunelle de ses yeux. Et Aaron a 10 ans, lui qui voit ses parents se déchirer et qui ne veut qu’une choses au départ, que les choses s’apaisent et voir ses deux parents à part égale. Oui mais Rachel ne l’entend pas de cette façon, elle et son fils son les victime des infidélité d’Hugo, alors il va devoir payer le mal qui leurs a fait.

La quatrième personne à entrer en jeu c’est une jeune flic. Nathalie bosse à la brigade des mineurs. Notre brigadier-chef est une policière exigeante et rigoureuse mais elle sait aussi se fier à son instinct. C’est à travers elle que va se dénouer cette histoire tortueuse et complexe qui va nous faire passer par des émotions fortes et des sentiments souvent contradictions.

J’ai apprécié que notre auteure nous parle de la difficulté d’être flic aujourd’hui notamment de celle qui incombe aux policier de la brigade des mineurs. Eux qui entrent dans la vie de familles en détresse et voient souvent le pire du pire car les victimes sont trop souvent des enfants.

J’ai aimé la subtilité d’Ophélie lorsqu’un parle de l’indicible. Lorsque Nathalie doit entendre la parole de l’enfant.

La force de ce roman noir c’est aussi la finesse que notre autrice met à camper ses personnages. L’analyse et la psychologie de chacun des héros de ce roman est disséquées ici avec brio.

Ophélie malmène ses personnage comme elle malmène ses lecteur-trices. Car oui on va être secouées. Et on ne ressort pas indemne de cet excellent roman noir et psychologique où il est question d’emprise, de manipulation et de rumeur aussi.

Du grand art, bravo Madame L’autrice.
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Suspicion(s)

Avec Suspicion(s), je retrouve la plume d'Ophélie Cohen qui m'avait tant captivée avec Héloïse.

On est toujours dans le sombre avec ce roman choral non pas noir, mais plutôt gris à mon sens ... Je m'explique : l'autrice fait montre d'une aisance remarquable à ne pas enfermer ses personnages dans des cases. Aucun manichéisme ici.

Tout commence le 1er janvier 2000 quand un enfant de 10 ans, Aaron, débute son journal intime. C'est son anniversaire et les premiers mots qu'il couche sur le papier sont pour évoquer le départ de son père Hugo.

Le jeune garçon est désemparé car il a quitté sa mère Rachel pour sa maîtresse et secrétaire Marie ... Cliché me direz-vous? Mais en est-ce réellement un? ;)

Mon premier sentiment de lectrice est évidemment de prendre parti pour cet enfant perdu et cette femme délaissée, bafouée, qui va maintenant batailler pour gagner sa vie et élever son fils. Sentiment renforcé par le premier chapitre qui laisse la parole au père, plus près du porc en rut que du père de famille avec la tête sur les épaules!

Puis arrive la première suspicion ... cette rougeur au niveau des fesses, une histoire de crème hydratante que le père étale lui-même ...

On assiste alors à une crise de véritable folie de Rachel, la mère délaissée laisse place à une furie revancharde, à la descente aux enfers du père, accusé, humilié, tant dans son nouveau couple que dans son travail ... Et finalement le ressenti envers les personnages évoluent au fil des évènements.

Un roman au rythme soutenu, qui nous malmène et nous promène entre les différents points de vue des protagonistes, y compris celui de la police, grâce à Nathalie, arrivée dans l'histoire en 2002 ... Un poil plus tard mais je ne vous dirai pas pourquoi!

Un grand merci aux éditions IFS, à BePolar et surtout à Ophélie Cohen pour cette excellente lecture.



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