Paul Celan, Robert Flinker, Herta Müller : autant d'écrivains germanophones de Roumanie, aux biographies "fracturées", qui ont permis à certains de se faire connaître et ont fait injustement oublier d'autres, comme Otto Alscher. Une courte nouvelle pour se faire une idée, j'espère que cela continuera et que d'autres pourront s'y ajouter.
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Une très courte nouvelle, disponible uniquement en ebook, le prix n'étant pas bien élevé. On en trouve trace sur heidoc.net, il est donc probablement périodiquement gratuit. Cela donne une bonne idée de l'œuvre d'Alscher dont je suis en train de lire en allemand une anthologie de nouvelles. Il s'agit d'un écrivain roumain très proche de la nature, qui a vécu longtemps dans une vallée isolée près d'Orşova. Pas en ermite : il a eu deux femmes et de nombreux enfants. Il a beaucoup chassé et ses livres racontent essentiellement ses aventures dans les montagnes roumaines et celles des gens qu'il a croisés (plus qu'on ne pourrait penser). La réflexion (Alscher était aussi pacifiste, ancien combattant et est mort dans un camp d'internement géré par l'Armée rouge) reste souvent discrète, subtile, dans le non-dit. Sa vie rend en quelque sorte hommage à l'individu (sans capital, je vous vois venir).
Un auteur injustement oublié de plus. Plus je m'y intéresse et plus la conscience progresse que, pour utiliser un euphémisme, ils sont nombreux.
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Il s'agit d'une anthologie des nouvelles d'Otto Alscher éditée à Bucarest, avec une postface de Franz Heinz, lui-même Souabe du Banat, qui a vécu en Roumanie avant d'être contraint à l'exil en Allemagne, où il exerça en tant que journaliste.
Elle part du principe que les nouvelles sont supérieures aux romans d'Alscher, dont elle livre néanmoins quelques extraits. Il y est essentiellement question de chasse et des épisodes vécus à cette occasion dans la nature, dont Alscher était si proche.
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Ce texte court, concis et profond laisse à imaginer l'univers de l'auteur. Le propos bucolique - sans être nostalgique - plonge le lecteur au cœur de l'action. Le personnage principal raconte simplement et très précisément le début de sa journée. Travailler la terre, afin qu'elle offre ce qu'elle a à offrir. Côtoyer les animaux, les éléments. Tout est très vivant. L'écriture est étonnement moderne. Le propos est tout à fait dans l'air du temps, quoi que confiné. Le retour à la nature est plus qu'utile, c'est peu de le dire. Merci à Gabrielle Danoux de nous permettre de découvrir tout ce pan de la littérature oubliée et pourtant pertinente.
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Merci à Gabrielle Danoux qui nous fait découvrir ce texte en le traduisant. Petit bémol, celui-ci est bien trop court tant on veut continuer à lire cette démesure du travail, routinier, aliénant, en espérant? le progrès... En attendant, une belle nature est mise en avant, mêlée à la complexité d'un monde prolétaire.
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