Citations de Oxanna Hope (108)
-Nous sommes de retour de Tudag, Votre Altesse, déclara-t-il.
-Oui, je le vois bien. Mais j'aimerais comprendre la raison du bâillon sur la bouche de ton supérieur. Et également cette impression que ses mains sont entravées dans son dos.
Non, c'est ma faute. J'ai bêtement cru que la liberté ne tenait qu'à une promenade à cheval.
De mauvaises actions pour une bonne cause, hein ? rétorquai-je avec une certaine amertume.
Au final, les Drömliens ne savaient rien des véritables enjeux d'une existence normale. Rien de ce que pouvaient représenter les échecs et les réussites. Parce que tout était artificiel dans leur vie.
Tu sais, Freya, ce n'est pas parce que l'on vit dans un royaume semblant idyllique aux habitants des contrées voisines que l'on est forcément heureux. La matrice nous a toujours offert un climat parfait et de quoi remplir nos assiettes sans crainte des lendemains difficiles, c'est vrai. Mais la mort, elle, ne peut être manipulée par une semeuse de rêves. Quand vient l'heure, les gens partent et la tristesse est la même chez nous que chez toi.
Je ne dois pas rêver ! songeai-je. Arrête de rêver, Freya ! Arrête !
« Nous restons à nous fixer dans le miroir sans ajouter un mot. J’ignore si nous nous reconnaîtrons dans une prochaine vie. Tout ce que je sais, c’est que nous sommes des âmes sœurs, des flammes jumelles. »
𝑷𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒕𝒐𝒖𝒕𝒆 𝒍𝒂 𝒗𝒐𝒍𝒐𝒏𝒕𝒆́, 𝒓𝒊𝒆𝒏 𝒏𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒗𝒂𝒊𝒕 𝒃𝒂𝒓𝒓𝒆𝒓 𝒍𝒂 𝒓𝒐𝒖𝒕𝒆 𝒅𝒖 𝒅𝒆𝒔𝒕𝒊𝒏, 𝒑𝒆𝒖 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒐𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖'𝒐𝒏 𝒚 𝒎𝒆𝒕𝒕𝒂𝒊𝒕. 𝑳𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆𝒔 𝒅𝒆𝒗𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒅𝒆́𝒓𝒐𝒖𝒍𝒆𝒓 𝒂𝒊𝒏𝒔𝒊, 𝒑𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒄'𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒆́𝒄𝒓𝒊𝒕.
« Parce que même avec toute la volonté du monde, rien ne pouvait barrer la route du destin, peu importe la force qu’on y mettait. Les choses devaient se dérouler ainsi, parce que c’était écrit… »
Je tenais autant à mes moments de joie qu’à ceux où j’avais versé des larmes à n’en plus finir ; à la souffrance qui m’avait fait grandir ; au plaisir de voir mes proches prendre en sagesse à mesure que le temps imparti sur Terre diminuait. Parce que c’était ça, la vraie vie. Aimer, rire, pleurer, souffrir.
…ils se dirigèrent vers la sortie de Drömlik pour gagner le reste du monde. Là où tout est possible, le pire comme le meilleur. Mais surtout le pire.
« S’attendent-ils à retrouver le Stiofán qu’ils connaissent ? J’ai tellement l’impression que ce Stiofán est mort là-bas, perdu au milieu d’un océan de vide. Mort entre deux électrochocs. Mort, tué par son passé. »
Mon père, qui prône la froideur en toute circonstance comme le vaillant soldat qu'il est, m'a toujours dit que l'empathie était une faiblesse. Il avait sans doute raison.
« Je me mis à chuchoter. N’importe quoi, des mots rassurants, des mots pour lui donner envie de se battre, des mots comme je n’aurais pas cru en prononcer un jour. J’aurais voulu lui dire tant de choses que j’étais pourtant incapable d’exprimer. »
« À présent, nous allons nous concentrer sur cette nouvelle page que nous nous apprêtons à écrire. Une page avec nos seuls noms. Voilà ce à quoi j’aspire désormais. »
— Vous m’avez piégée ! lâché-je à la femme alors que je vois la plaque d’égout se refermer automatiquement sans que je comprenne comment cela est possible.
En entendant la jeune femme manipuler un petit objet, je réalise qu’il doit s’agir d’une télécommande ou de quelque chose comme ça. Je ne peux pas m’empêcher de me demander pourquoi, dans ce cas, elle n’est pas parvenue à ouvrir l’accès aux égouts avec le même système. Sans doute a-t-elle rencontré un problème à ce moment et a essayé de faire les choses manuellement à la place.
— Les soldats vont arriver. Vous savez ce qu’ils vous feront s’ils vous trouvent ici ?
Je secoue la tête. Non, je ne sais pas. C’est la première fois que je… crié-je intérieurement avant de suspendre ma phrase dans le néant. Puis j’entends à nouveau le bruit de bottes qui se rapprochent.
— Que vous arrive-t-il ? Je peux vous aider ?
Elle me fixe et sa peur me transperce comme un javelot.
Il paraît que ce sera un événement. Oui, un événement. Forcément… Il y a deux cents ans, le fondateur de notre race, Adolf Hitler, gagnait la Seconde Guerre mondiale après avoir scellé un pacte avec la Grande-Bretagne. Ainsi avait débuté le IIIe Reich réputé durer mille ans. Puis notre peuple, après avoir pris le pas sur les autres ethnies, s’est désolidarisé de l’Angleterre pour vivre en parfaite autarcie. Comme le disait notre créateur « il n’est pas de race qui ne soit plus supérieure aux autres que celle des Aryens ».
2145, Allemagne.
Le soleil se lève à peine sur Germania1 , mais je suis réveillée depuis déjà un moment. Après m’être retournée maintes et maintes fois dans mon lit, j’ai fini par renoncer à retrouver le sommeil. À présent, je me tiens près de la fenêtre de ma chambre, un vaste espace qui n’accueille pourtant qu’un lit simple, un bureau sur lequel dort un petit ordinateur et une armoire aux battants recouverts de deux glaces. J’observe les passants sur les trottoirs. Ils marchent d’un pas cadencé et ressemblent à des automates dont les silhouettes se reflètent sur les parois en verre teinté des immeubles. Leurs visages sont inexpressifs, leur regard fixé droit devant eux. Les premiers rayons de soleil donnent l’impression que leurs cheveux blonds sont comme des miroirs qui captent et absorbent la lumière.