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3.61/5 (sur 111 notes)

Nationalité : Uruguay
Biographie :

Pablo Casacuberta est né à Montevideo, Uruguay, en 1969.

Ecrivain, cinéaste et artiste visuel, il publie son premier roman en 1990.
Il a reçu le prix du ministère de l'Éducation et de la Culture de l'Uruguay et a reçu le prix de la Fiction Inédite de Montevideo.

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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
A trente ans et quelques, sous cette lumière et cet angle, mon père n'était qu'une joyeuse et robuste version de ma personne. Il avait, pensai-je, le visage que j'aurais eu si je n'avais pas été piétiné, écarté et détruit, justement par lui-même. Sans lui, j'aurais peut-être une expression similaire à la sienne, un sourire épanoui, publicitaire, et la même lueur de sapin de Noël dans le regard. L'instant d'après, je corrigeai. Sans ton père, tu n'aurais aucune expression, ni triste ni heureuse, car tu ne serais même pas venu au monde. Je devais au moins au professeur cette contingence, et lui nier quelque mérite sur ce plan était décidément mesquin. p 105
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Quel courage y-a-t-il à se lancer dans la bataille amoureuse s'il n'y a pas un peu d'incertitude ? Pensez à l'ennui épouvantable que serait l'effeuillement d'une marguerite si tous les pétales qu'on arrache signifiaient invariablement "elle m'aime" !
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Je me demandai si je ne devais pas remettre mon pantalon en attendant, mais je me rappelai aussitôt ce qui arrivait dans les camps de vacances à ceux qui se montraient, comme moi parfois, trop jaloux de leur intimité : ils étaient frappés d'ostracisme.
Il me revint en mémoire une expérience vécue dans le vestiaire des hommes d'un club où ma classe avait été invitée pour faire une heure de natation. La séance terminée, j'étais allé aux douches, comme les autres, où j'avais commis l'erreur monumentale de me mettre sous la douche en maillot de bain, sans savoir que ce que fait la horde dans cet endroit, c'est se mesurer, établir qui est le chef de troupeau et, par conséquent, désigner ceux qui doivent se soumettre. De sorte que se doucher en maillot de bain constituait, outre une absurdité pratique, un grave manque d'esprit grégaire, indiquant, comme je le compris plus tard, une totale indifférence aux échelons hiérarchiques.
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Quand elle haussa épaule et bras, sa robe mouillée souligna les volumes de sa poitrine. C'était une robe d'été couleur crème, qui lui mouillait la taille, les hanches et le buste, et qui n'était vraiment pas conçue pour être portée mouillée, car le tissu paraissait maintenant collé à son corps, comme fraîchement peint sur la peau. Il me sembla que c'était une robe très moulante pour une femme mariée qui sort seule le soir, et je me demandai un instant si cette rivière alcoolisée que son haleine et sa conduite trahissaient avait été ingérée seule ou accompagnée, et par qui.
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Comment j'allais ? Mais comment diable pouvais-je le savoir, alors qu'il y avait au moins six ans que je ne tendais pas mon oreille interne, ne serait-ce que pour ausculter au moins un peu ce murmure ténu, à peine audible, qui se charge de nous dire "ça oui, ça non, cela si je le souhaite, mais pas ça, cet acte trouve un écho en moi, mais pas cet autre", et qui garantit, quand on le perçoit, qu'on ne trahit pas l'enfant qu'on a été, qu'on n'oublie pas complètement ce stade primordial où on ne faisait qu'un avec soi, où on mangeait la terre des pots de fleurs, parlait d'égal à égal avec les chiens, aimait notre mère comme la seule femme concevable et où on s'endormait sans culpabilité.
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Je décidai finalement d'aller dans la chambre inoccupée, de m'allonger sur le lit et de réfléchir à mon père, à mes perspectives d'avenir, au sort de ma mère et du nain, à l'idée de me raser régulièrement, à l'inévitable et progressive invasion de mon espace intime par les femmes, à la peur de rester petit avec des jambes arquées, à l'importance du calcium en l’occurrence, à l'équilibre acido-basique, au bizarre filigrane de la chaîne carbonée, à la cohésion interne des atomes, et avant que cette ampoule de plus en plus petite m'emmène dans les particules subatomiques, la conscience m'abandonna, ou plutôt se retira dans une pièce interdite pour moi, le Maximo Seigner qui se parlait à lui-même à l'état de veille.
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Ce froncement de sourcils, si aigu et si féminin, qui accompagnait son interrogation, me permit de constater une fois de plus que c'était une jolie fille. Mais tout de suite je pensai que cette expression "jolie fille", aurait plutôt été celle du professeur. Je rencontrais souvent dans mon discours intérieur des vestiges de sa personnalité, des traces que je tentais d'acculer dans un coin et de cribler de balles comme s'il s'agissait de rats de terrain vague, car chacune de ces découvertes ranimait en moi l'ancestrale indignation que son influence m'inspirait.
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Je l'imaginai ruminant en silence ses angoisses,obligé par la stature de son personnage d'offrir une image d'assurance et de résolution qui ne correspondait pas à ses misères intérieures.
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Parmi les nombreuses affaires que papa n'avait pas emportées dans sa fuite, il y avait un vieux blaireau au manche en bois, frappé d'un croisement d'initiales gravées au poinçon : LS, pour Leopoldo Seigner, un prénom qui partageait avec le mien cette sonorité d'antiquaille oubliée dans un marché aux puces.

Je le pris dans la main droite et passai les poils sur la paume de ma main gauche. Bien que n'ayant jamais tenté la manœuvre, il m'était arrivé plus d'une fois de m'asseoir près de papa pour le regarder verser de l'eau savonneuse dans un bol et la battre comme s'il s'agissait d'un œuf, jusqu'à obtenir une espèce de meringue dont il s'enduisait du cou jusqu'aux pommettes. Voir la lame du rasoir monter et descendre lentement sur son visage était comme assister au rituel d'une sorte d'art martial, et tout en observant ces gestes je m'étais promis, bien qu'appartenant à la génération des rasoirs jetables et de la mousse en bombe, d'essayer un jour cette méthode ancestrale, quelles qu'en soient les conséquences.
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Je cessai un moment de réfléchir à ce qui serait passé si mon pére s'était arrêté à temps,s'il avait renoncé à la tutelle de fer qu'il avait exercé sur moi et avait songé à partager une fois avec moi,pour prendre un exemple,un après-midi comme celui-ci,allongés dans l'herbe à parler de la vie ,comme le font les pères et les fils..........Vu l'éventail trés varié des paternités,dans lequel la contemplation du paysage se présentait comme une circonstance assez rare,je compris que ne pas nous être donné l'occasion de contempler les pâquerettes d'un champ dans un êtat de méditative harmonie était toute somme une peccadille.Nous étions juste coupables de ne pas savoir vivre,à peu près comme tout le monde.p.121
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