AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pam Smy (162)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Thornhill

À l’occasion d’une sortie bibliothèque avec mes élèves, j’ai découvert Thornhill, qui est un roman semi graphique très original.



On y suit sur deux temporalités, deux jeunes filles. La première vient d’emménager dans une maison en 2017, en face de Thornhill, un orphelinat qui est à l’abandon. On suit son évolution au travers d’illustrations. Tout est dans la suggestion donc et c’est un plaisir de regarder tous les détails pour être sure de ne rien louper à l’intrigue.



En parallèle, nous suivons Mary, en 1982, une orpheline qui habite à Thornhill. Son récit est sous forme de journal intime. Plus nous avançons dans le récit, plus les deux jeunes filles sont liées, et plus le suspense monte en crescendo.



En effet, un drame et un lourd mystère planent à Thornhill, donnant au récit un aspect fantastique. Comme tout est implicite et dans la suggestion, l’ambiance est très sombre et pesante. D’autant plus que plusieurs sujets sensibles s’y mêlent. Comme l’abandon, le handicap, le harcèlement, l’indifférence, etc. On ne peut pas dire le contraire, c’est un ouvrage très poignant qui fait réfléchir et qui ne laisse pas indifférent !
Commenter  J’apprécie          60
Thornhill

« Thornhill » est un roman graphique écrit par Pam SMY dont c’est le premier livre. Elle a depuis écrit de nombreux autres livres. Le dernier succès de l’autrice est «the Hideaway ».

L’histoire se concentre sur le personnage de Marie, une jeune fille d’environ douze ans qui se fait harceler et Ella, une fillette qui vit dans une autre époque que Marie et qui est triste de voir Marie se faire harceler. 

L’histoire se passe donc à deux époques différentes, en 1982 et 2017, mais au même endroit, un orphelinat du nom de Thornhill. 

Marie est orpheline, et raconte tous les jours dans son journal intime le harcèlement dont elle est victime de la part des autres filles de l’orphelinat. Un jour, Ella va retrouver ce journal 35 ans après.

Ce livre est un roman triste et un peu dur car il parle d’harcèlement, un fait malheureusement d’actualité et de la vie quotidienne.

Cette histoire m’a beaucoup plu, elle m’a intrigué, captivé et m’a donné envie de le lire encore et encore sans m’arrêter. 

La seule remarque que je peux faire sur "Thornhill "est qu’il m’a semblé difficile d’entrer dans l’histoire au début, car il est construit d’une façon particulière : la vie de Marie est racontée par le texte et celle d’Ella uniquement par les dessins. Donc on ne comprend pas tout de suite car on est plongé dans la vie de Marie et on ne découvre ensuite celle d’Ella que par les dessins.

En tout cas, je trouve que cette aventure nous fait réfléchir, et nous procure beaucoup d’émotions. 

Je recommande ce chef d’œuvre à ceux qui aiment les histoires tristes et ceux qui cherchent des livres originaux qui ne ressemblent à aucun autre. 

Lucien

 
Commenter  J’apprécie          30
Thornhill

Ce livre m'a été recommandé par une collègue de lettres. De moi même je n'aurai pas été vers ce roman, rebutée tant par cette couverture noire que par le thème : harcèlement. Ce sujet me touche particulièrement, car j'en ai été victime plus jeune. C'est donc le genre de récit que j'évite car ça réveille de vieux démons. Ce roman a en effet eu cet effet là, car la plume de l'auteure a su faire mouche en nous dévoilant la psyché de Mary. Les émotions sont décrites avec beaucoup de justesse et de profondeur. Les rares moments d'espoir sont très vite anéantis avec une violence implacable. On assiste impuissants aux souffrances de Mary. On se révolte contre ces adultes aveugles (par ignorance ou par choix). On voudrait les secouer pour qu'ils se bougent les fesses et agissent...

Le lecteur sait que l'inévitable va se produire, c'est inéluctable et d'autant plus terrible. Donc si vous cherchez une fin heureuse, passez votre chemin.



La dernière phrase est poignante et bouleversante.

Le choix de conjuguer écriture façon journal intime et partie purement graphique est intéressant et plonge encore plus le lecteur au coeur de ce roman qui frise le fantastique (à la façon du Horla).



Bilan : une découverte inopinée, mais qui m'a marqué.





Commenter  J’apprécie          30
Thornhill

L'intrigue de ce roman se déroule à deux époques différentes : 1982, qui est racontée par le biais du journal intime de Mary, pensionnaire de Thornhill, un internat pour filles et 2017, année où Ella emménage avec son père, dans un petit pavillon, en face de la grande demeure, abandonnée depuis plusieurs années. L'histoire d'Ella est racontée en images, pleine page, sans texte et entièrement en grands aplats de noir et blanc, ce qui fait l'originalité de ce roman.



Les deux récits s'entrecroisent et on découvre, peu à peu, l'histoire de Mary, orpheline aphasique, harcelée par l'une de ses compagnes, qui a fait en sorte que toutes se liguent contre elle. Les éducateurs ne parviennent pas à la faire s'expliquer et la catalogue comme "bizarre". Seule Kathleen, qui travaille à la cuisine cherche à la défendre et lui montre un peu d'attention. J'ai beaucoup aimé cette manière d'aborder un sujet d'actualité - le harcèlement - et la façon dont Mary s'en protège, en fabriquant des poupées à l'effigie des héros de son roman préféré le Jardin secret.



En regardant par la fenêtre de sa chambre, Ella croit apercevoir l'ombre d'une fillette de son âge, dans le parc de Thornhill. En quelques mois, de février à septembre, elle va découvrir les secrets de la demeure et tenter d'entrer en contact avec cette mystérieuse silhouette...



Un roman doux-amer, parfait en cette période où les nuits sont longues et où, dit-on, le voile entre les mondes est au plus fin....
Lien : http://dviolante5.canalblog...
Commenter  J’apprécie          20
Thornhill

J’ai vu passer ce roman graphique passer plusieurs fois sur les réseaux et je dois bien avouer qu’il me faisait très très envie. J’ai fini par tomber dessus à la bibliothèque et je me suis dis que c’était l’occasion parfaite pour pouvoir découvrir cette histoire. Et quelle claque je me suis prise! Cette lecture, je peux vous dire qu’elle m’a marqué et qu’elle va continuer de me marquer. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre d’histoire je l’avoue. Déjà je pensais que l’histoire ferait plus peur que ça, ravie de voir que finalement ce n’est pas le cas du tout.



J’ai beaucoup aimé le genre de ce roman. Finalement c’est un roman graphique mais en même temps pas vraiment. On a une partie dans le passé, avec le journal intime de Mary. Cette partie là est uniquement à l’écrit. Et puis on a la partie illustrée, qui se situe dans le présent où on suit la jeune Ella. Cette façon de fonctionner m’a vraiment beaucoup plu et je trouve que ça rend la lecture bien plus immersive. Enfin ce n’est que mon avis mais en tout cas j’ai vraiment adoré cette façon de procéder!



Dans ce roman, Mary a habité là pendant des années. Entre ses murs, elle a vécu les pires moments de sa vie. Ella, elle, ne peut s’empêcher d’observer cet étrange endroit depuis sa chambre. La nuit, elle se demande ce qu’il cache. Certains ne voient en lui qu’un vieil orphelinat. D’autres sont au courant de son secret… Mais tout le monde connaît son nom. Thornhill.



Cette histoire m’a complètement bouleversé. Impossible d’être insensible face à l’histoire de Mary.. En lisant son journal intime, j’ai eu une boule dans la gorge qui se formait. Et au fur et à mesure que j’avançais, la boule ne cessait de grandir. Ce qu’a vécu cette gamine est tout simplement effroyable. J’ai eu le coeur qui se fissurait au fur et à mesure que je découvrais ce qu’elle vivait. Dans cette histoire, on va parler d’un sujet qui est, malheureusement un peu trop présent dans notre société: le harcèlement. La pauvre Mary ne cesse de se faire harceler. Elle vit des choses atroces et ça m’a vraiment fait mal de la voir comme ça. Mais ce qui m’a littéralement mise hors de moi, c’est de voir que les adultes ont si peu de réactions. Certes, ses harceleuses sont discrètes et font toujours en sorte de ne pas se faire prendre la main dans le sac, mais tout de même! Et ce n’est pas le pire ça! Le fait de voir des adultes remettre en cause tout ça et même aller jusqu’à dire qu’au final elle le cherche, ça, ça m’a vraiment mise mal je dois bien l’avouer. Ce n’est pas une lecture que je conseillerais à tout le monde. Elle n’est pas facile à lire et ça peut vraiment trop marquer certaines personnes. Faites attention à vous avant de vous lancer dedans.



Par rapport à Ella, je dois bien dire que je n’ai pas grand chose à dire sur elle finalement. Elle vient d’emménager dans une maison en face de Thornill et finit par découvrir une jeune fille là bas. De fil en aiguilles, elle va finir par trouver certaines choses du passé de Mary. Par contre, je dois bien avouer que la fin m’a complètement prise par surprise.. Je ne m’attendais absolument pas à ce que ça prenne cette tournure ci. Je ne peux pas trop en dire pour éviter tout spoiler, tout comme l’histoire de Mary d’ailleurs, mais le plot twist final m’a laissé littéralement bouche bée, j’ai même mis du temps à m’en remettre même!



C’est assez difficile de parler de cette lecture finalement. Il y a tellement à dire mais en même temps, si j’en dis trop je vais finir par raconter l’histoire entière et ce n’est pas le but. Cette histoire est sombre, empli d’une énorme tristesse, bouleversante, elle n’est pas à mettre entre les mains de n’importe qui. Les sujets traités sont des sujets bien trop présents dans notre société. Le harcèlement est un véritable fléau dont on aimerait se débarrasser pour de bon. Le personnage de Mary m’a profondément marqué et touché. En tout cas cette lecture laissera sa marque en moi.




Lien : https://enairolf.home.blog/2..
Commenter  J’apprécie          20
Thornhill

Membre de la collection Epik de la maison Rouergue, "Thornhill" est un hybride entre le roman sous forme de journal intime et un roman graphique muet. Cette brique entièrement noire, de la tranche jaspée à sa couverture en passant par des pleines pages encrées, l'objet annonce sa couleur: Récit glaçant où un orphelinat hanté alterne avec le quotidien horrible d'une jeune femme souffrant d'intimidation et de mutisme sélectif, l'autrice nous convie au récit partagé où les apparences rendent les adultes aveugles et où la terreur côtoie le viscéral besoin d'avoir quelqu'un dans sa vie. Un roman d'épouvante sur fond de huis clos psychologique.





Mary réside à l'institut Thornhill, un foyer pour adolescentes, dans une Angleterre des années 80. Une certaine jeune fille y "est de retours". Pour Mary, le temps de répit est terminé et son angoisse renait de plus belle. Dans son journal, elle consigne les mots qui refusent de sortir de sa bouche, malgré elle. Elle se voit pourtant intégrée peu à peu dans le groupe de filles qui partage son quotidien, contre toute attente. Finis les repas froids qu'elle se ramène en cachette dans sa chambre pour éviter les repas, finies les nuits à se faire tourmenter par des coups à sa porte et terminée la solitude oppressante, le rejet et l'impression d'être insignifiante. En réalité, ce n'était qu'un coup pendable de plus. Les tourments reprennent de plus belle, plus nombreux et plus vicieux que jamais, bien à l'abri du regard des adultes, qui sont soit désintéressés, peu désireux de s'en mêler ou possiblement incapables de concevoir ce qui se déroule autours de Mary, chez elle comme à l'école. Les tourments dans la nuit reprennent aussi. Seule consolation: Son sanctuaire, cette chambre où elle écrit et où elle réalise des poupées et des figurines. du moins, jusqu'à quand?



Ella vient d'emménager chez son père, après le décès de sa mère. Avec un père absent qui travaille tard le soir, lui laissant de petits mots pour s'excuser, Ella se sent bien seule. Néanmoins, sa demeure jouxte un bien sinistre bâtiment, laissé à l'abandon et dont l'enceinte est quadrillée de barbelés. À la plus haute fenêtre, une lumière s'allume, laissant voir la silhouette d'une personne. Intriguée, Ella pénètre l'enceinte de la vieille bâtisse, qui porte le nom de Thornhill.



Les deux jeunes femmes sont appelées à se rencontrer....





Attention, à partir d'ici, il aura des divulgâches.



Mary et Ella suivent un fil conducteur alterné. Avec Mary, nous suivons sa vie infernale, qui malgré de multiples tentatives d'améliorer son sort, finit toujours par en revenir au fait qu'elle n'est en sureté nul part ailleurs que dans sa chambre. On sent le monde se refermer sur elle telle une mâchoire et qui ne possède qu'une seule véritable alliée: Kathleen, la cuisinière, qui a tout autant de mal à faire entendre la situation réelle de Mary aux autres adultes. C'est bien ce qui est accablant dans cette histoire. Ce mélange de déni, de désintéressement volontaire ou pas, ce manque de flaire des personnages adultes face à Mary, qui gravite dans un petit univers toxique. Elle manque de sommeil, elle s'enfonce dans son anxiété. Toutefois, Mary dispose de quelque chose de précieux et constituant un pilier pour son mental malmené: sa capacité de création. Elle conçoit à partir de peu de choses des poupées et des figurines. C'est une artiste. C'est quelque chose qu'on ne peut pas lui enlever et qui canalise ses émotions, bien souvent. C'est peut-être là son meilleur atout et principal facteur de résilience. le pire de tout, c'est qu'elle est victime d'une virtuose de la manipulation au visage d'ange. le genre d'antagoniste qui nous fera douter nous aussi de sa nature mesquine, mais qui trouve le moyen d'y revenir aussi.



Ce personnage ne porte pas de nom. C'est "elle", tout simplement. Un choix censé, illustrant combien son manque d'humanité la dépouille de nom aux yeux de Mary. Habile socialisatrice et naturellement admirée pour sa beauté, "elle" est aussi une tortionnaire rusée qui sait fondre sur sa proie sans se faire prendre, quitte à déléguer à ses membres les actions contre Mary ou attendre le bon moment. Il y a quelque chose de pernicieux dans cette bande de filles, à savoir que si "elle" constitue la tête pensante, il est troublant de constater combien les autres filles sont aussi cruelles et peu empathique face à Mary. On croirait une meute de hyènes. Je sens ici l'effet de groupe: Au nom de leur unité, les pensées individuelles s'évaporent et elles semblent ne former qu'un tout. À mes yeux, ces filles sont tout aussi coupables "qu'elle", mais il y a fort à penser que les idées ne venant pas d'elles, elles s'en déresponsabilisent. Elles agissent au nom d'idées qui ne sont peut-être pas les leur, mais dont les actions sont graves de conséquences. Cela ne les empêchent pas de recommencer, pourtant. C'est très troublant.





Ella, de son côté, vit également une réalité encore peu traitée socialement, mais qui existe néanmoins: la négligence. Laissée seule à répétition, cette adolescente se sent isolée et vit de la tristesse. Nous n'avons pas de mots pour le savoir, mais les morceaux d'histoires d'Ella étant illustrées, nous pouvons voir cette tristesse sur ses traits et dans ses larmes. Son intérêt pour la jeune fille qui hante Thornhill, derrière chez elle, semble lui donner une mission. Sur les ruines de la bâtisse, elle trouve des poupées, qu'elle s'attèle à remettre en état chez elle. le sourire aux lèvre. Elle ne connait pas encore l'histoire de Mary, il faudra attendre qu'elle trouve son journal dans sa chambre. Avec Ella, nous allons progressivement entrer dans Thornhill et nous allons voir les oeuvres de Mary, une à une, telle une traînée de miettes de pain. La solitude de Mary fait écho à celle d'Ella. Les deux jeunes femmes ont viscéralement besoin de quelqu'un. Un besoin si criant qu'il les mène à commettre des actions dangereuses.





Se sentir entendu.e, estimé.e et considéré.e est un besoin fondamental chez l'humain. Ne pas répondre à ce besoin a des conséquences bien réelles et la détresse psychologique n'en est qu'une parmi de très nombreuses possibilités. le roman est poignant car il met en relief des considérations très humaines et universelles liées à ce fait. Tous les enfants, peut-être plus encore les enfants délaissés et sans famille, ont besoin de chaleur humaine et de bienveillance. C'est un besoin si important qu'il menace notre survie sil est trop longtemps ignoré ou jamais rencontré. Par ailleurs, voir Mary affronter autant de violences est déchirant, surtout avec tous ces adules autours d'elle qui ne voient rien, que ce soit le navrant résultat de la bande de hyènes qui font tout en cachette ou de leur désinvolture. Voir une ado seule, mais entourée, a quelque chose de perturbant.



Quand à Ella, la négligence est aussi considéré comme une forme de violence faite aux enfants. Elle est considéré dans un signalement à la Protection de la jeunesse, d'ailleurs. Laisser un enfant livré à lui même est une violence tranquille, mais une violence non moins.



Mention également à cette intervenante qui a raté sa vocation, car elle est incompétente à tous les niveaux. C'est hélas aussi véridique que des gens supposés être des filets sociaux et des facteurs de résilience deviennent des facteur de risques à eux seuls, par leur manque d'empathie, de sensibilité et de dévouement.



Je veux m'attarder sur un élément qui a été présent dans cette histoire et que j'apprécie: le visage ambivalent "d'Elle". Toute intimidatrice, manipulatrice et hypocrite qu'elle est, n'est-elle pas aussi le navrant résultat de son histoire elle aussi? On ne sait rien d'elle, mais le fait qu'elle ne réussisse jamais à intégrer une famille et revienne sans cesse à Thornhill est révélateur de son incapacité à s'intégrer. Les familles finissent-elles par voir son vrai visage? Sont-ils désabusé de son charme? Sa qualité de contact social est-il si pauvre et peu sincère qu'il échoue auprès des autres personnes en dehors de son fan-club? Une chose est sure: elle est tout aussi mésadaptée socialement que Mary, mais dans une forme différente. "Elle" me donne l'impression de l'adolescente qui veut s'affranchir de sa dépendance aux autres, mais son attachement affectif étant très probablement compromis, elle y revient sans cesse. Elle se nourrit de l'attention des autres filles, passe sa colère et son dépit sur Mary, qu'elle semble considéré comme plus "ratée" encore qu'elle-même, avec une rage qui s'accentue dans le temps. Ou alors, peut-être estime t-elle vraiment que Mary est capable de vivre sans les autres et cela l'enrage de ne pas en faire de même. Dans tous les cas, jamais elle ne s'affranchit de son sentiment de rejet et visiblement, elle ignore comment. Dans un même temps, à quelques reprises, on sent que les visites nocturnes, les dessins, les messages et les pleurs adressés à Mary révèlent de réelles blessures chez ce personnage. C'est cette facette entraperçue qui laisse planer le doute sur ses désirs concernant Mary. Là est l'ambiguïté. Jalousie ou dégout? Admiration dénie ou colère déplacée? Un peu des deux? On ne saura jamais, mais l'autrice a travaillé cet aspect de ce personnage antagoniste, cet espèce de paradoxe entre recherche d'amitié feinte et de rage projetée sur l'autre. "Elle" et Mary auront semblé si semblables à certains moments et pourtant, intrinsèquement différentes de par leur capacité d'empathie et leur capacité d'introspection, visibles chez Mary, sensiblement carencés chez "Elle".





On ne sort pas de Thornhill indemne, comme on en sort généralement pas indemne des histoires d'intimidation et de rejet social. Il est pénible de songer que partout dans le monde des enfants sont coincés dans des systèmes incapables de les protéger de menaces venant de leurs semblables, d'autres enfants et adolescents. On minime facilement les impacts des rejets et des moqueries tout comme on a tendance à ne pas croire les plus jeunes capables d'autant de méchanceté. Et ce, malgré les nombreuses histoires qui continuent de prouver le contraire. S'il y a bien une chose qui vient chercher l'adulte que je suis aujourd'hui, c'est l'inaction des adultes , justement, dans le cas de Mary bien sur, mais aussi dans le cas d'Ella.





Le visage des êtres humains peut être hideux parfois. S'en prendre en groupe contre une personne, de surcroit vulnérable, est horrible. Rire de son handicap, rabaisser sa valeur en tant que personne, la déprécier, l'humilier devant tout le monde et faire tour ça en cachette est le comble de la lâcheté et de la cruauté. Et les séquelles que ce type de sévice laisse peuvent être irréversibles. Le sort de Mary dans cette histoire en est un exemple malheureusement bien réel, comme l'atteste les troublantes statistiques sur le suicide chez les adolescents.





Je glisse un mot sur le "mutisme sélectif", qui n'est pas un trouble de langage, mais bien un trouble anxieux. Les enfants comme les adolescents peuvent y être sujet. Si leur bouche et leur cerveau fonctionnent parfaitement, le soucis vient de l'anxiété, de la gestion de cette anxiété. Il est aussi associé à la pression de performance et à l'attachement. Non, ces enfants ne font pas "exprès", c'est même cruel de leur laisser croire. Cela les rend particulièrement vulnérables à l'isolement social et leur mettre de la pression à parler ne renforcera que plus leur anxiété et donc, leur mutisme. Mary est mon premier personnage que je croise qui a cet enjeu et à travers son histoire, on perçoit bien les préjugés à son endroit relativement à sa condition. On la traite de "froide" et de "peu sociable". Ça n'a rien à voir, en réalité et leur souffrance est bien réelle. Il importe donc d'être bienveillants et surtout, patients avec ces jeunes.





Le livre lui-même est fantastique de créativité. Mi journal, mi roman graphique, il sert deux histoires difficiles qui se tresse peu à peu ensemble et s'ouvrent sur une rencontre. L'ajout de tout ce noir avisé, on se sent prit dans le livre autant que les deux filles dans leur vie respective. Deux petits monde en vase clos, qui semblent les étouffer lentement, mais surement.



Dans le roman graphique, on joue sur les plans, parfois à reculons, parfois en hauteur. le changement de perspective donne l'impression de suivre un oeil, qui nous indique où porter le regard. Très intéressant, surtout avec des pleines pages. le focus ou le déplacement du cadre, je l'ai vu beaucoup plus en Bd où les nombreuses cases le permettre. Ici, trois pages et nous avons un seul focus. Et quels focus! Tous détaillés et en noir et blanc. le clair-obscure joue pour beaucoup dans l'atmosphère, ce qui est en soit une bonne chose vu le genre "noir" du livre.



Les textes, quand à eux, sont écrits au "je", nous sommes dans la tête de Mary. On s'y sent rapidement cernés, je dirais. Avec ses mots, on est prit au piège. Pas moyen de quitter le livre. Parfois, on a droit à plusieurs pages. Parois, une seule phrase, éloquente, fait l'affaire pour résumer la journée.



Quand à la fin, certains seront peut-être déçu de voir la bourrelle s'en sortir, mais pour ma part, je n'en serais pas si sur. Avec de si piètres capacités adaptatives et sa tendance à manipuler les autres, fort à parier qu'elle aura du mal toute sa vie à se sentir estimée et aimée. On sème se qu'on récolte, dit l'adage, et tout ce que sait semer "Elle" est malsain. Quand à Mary et Ella, pour ceux et celles qui veulent le savoir sans lire le roman, elles se sont trouvées, pas de doutes, mais à quel prix. le malaise est double quand on voit les deux jeunes filles à la fin, mains dans la mains, ensemble pour toujours, regarder un jeune homme dans la même maison qu'Ella. Doit-on y voir un autre "ami" potentiel qui devra payé aussi de sa vie une amitié éternelle? À vous de voir.





Je suis rarement déçue par les membre de la fratrie Epik, qui nous a donné "Azul", "Dolpang", "Sirius" et le très Rock N' Roll "Rainbow apocalypse", tous dans nos incontournables en librairie jeunesse. Thornhill s'y ajoute et il constitue l'un de mes rares hybrides pour les ados. Il est la preuve que le genre "Épouvante" n'a pas à être sanglant et scabreux pour être glaçant et terrifiant. Il ne faudrait pas oublier que la monstruosité est inspirée de la part sombre de l'humain. C'est dire qu'il y a donc rien de plus monstrueux que l'humain, bien souvent.



Une oeuvre qui vous fera sortir de votre zone de confort, pour votre plus grand bien.



Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire et plus, 13 ans+.
Commenter  J’apprécie          33
Thornhill

1982 : Mary est une résidente de Thornhill, un orphelinat pour jeunes filles. Souffrant de "mutisme sélectif", elle est harcelée par une co-résidente et sa clique.

2017 : une jeune fille emménage en face de Thornhill. Le bâtiment à l'abandon l'intrigue...



J'ai beaucoup aimé ce livre mêlant les genres : à la fois déroutant et addictif, je l'ai lu très rapidement ! Mary, en 1982, nous raconte son quotidien dans son journal, tandis que l'histoire de 2017 est décrite en parallèle, uniquement par les illustrations double-page en noir et blanc, sans aucun dialogue. Je me suis rapidement attachée à la jeune fille vivant en 1982 et la courte enquête des années 2017 a attisé ma curiosité. J'ai parfois été un peu perdue pas les dessins énigmatiques, mais le rythme est suffisamment haletant pour retrouver facilement le fil des histoires.

La partie textuelle est bien écrite et aborde intelligemment les thèmes du harcèlement, de la vie d'un orphelinat, du manque de confiance et de la quête de soi. La partie illustrée est à la fois simple et mystérieuse : elle renforce l'ambiance sombre de l'ouvrage.
Commenter  J’apprécie          130
Thornhill

Ella vit en face du pensionnat de Thornhill, aujourd'hui désaffecté. Autrefois, Mary, une jeune-fille y a été pensionnaire jusqu'à ce qu'elle disparaisse mystérieusement. Un roman graphique tout en noir et blanc où les images complètent le texte. L’ambiance est sombre et glauque, les sujets évoqués difficiles, la fin glaçante. Pour les amateurs d’histoires sombres.
Commenter  J’apprécie          00
Thornhill

C'est l'histoire de deux jeunes filles, Mary et Ella.



Elle sont voisines. Parfois, Ella observe Marie depuis sa chambre.



Pourtant, elle ne vivent pas à la même époque.



1987, Mary, taciturne, solitaire, raconte dans son journal intime sa vie dans l'orphelinat de Thornhill, entre la fabrication de figurines dans sa chambre et la persécution qu'exercent les autres filles de l'orphelinat sur elle.

2017, Ella se sent seule elle aussi. Elle vit avec son père, qui semble toujours absent, et elle commence à développer une fascination pour sa voisine d'en face, si énigmatique...



Que s'est-il passé à Thornhill ?



Entre roman fantastique, roman psychologique, livre à suspense, roman graphique, album, "Thornhill" frappe par son originalité, "Thornhill" est un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié).



En effet, Marie s'adresse au lecteur en contant son histoire dans un journal intime tandis que l'histoire d'Ella est entièrement racontée en dessins en noir et blanc, sans mots.



C'est un bel objet, graphique, avec une couverture rigide, épaisse, comme un livre ancien, avec des dessins sombres et mystérieux, qui courent sur des dizaines de pages.



C'est sombre, c'est cruel, ça parle de harcèlement, solitude et d'amitié, de création et de destruction et c'est un coup de coeur, même si le livre, en raison de la prédominance des dessins par rapport au texte, paraît trop court. À quand la suite ?



A partir de 12 ans
Commenter  J’apprécie          10
Thornhill

Très belle découverte ! J'ai été surprise par le format : des pages noires, des pages qui ne contiennent qu'une illustration, et d'autres qui ne sont composées que du texte d'un journal intime. L'histoire a un côté dramatique, j'ai plongé dans ce récit très émouvant.
Commenter  J’apprécie          10
Thornhill

Thornhill est un roman gothique à la frontière des supports, à la fois roman et graphique, écrit et illustré par la même personne. C’est une histoire assez sombre et cruelle avec une pointe de fantastique, qui parle avant tout de solitude, de différence et d’amitié. Impossible de rester de marbre face aux tourments de Mary et d’Ella. Pam Smy nous offre une belle leçon et rappelle, s’il y avait besoin, que non, le gothique n’est pas mort.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
Commenter  J’apprécie          20
Thornhill

Ella, jeune fille, vient d'emménager dans une nouvelle ville. Depuis, la fenêtre de sa chambre, elle voit un vieux manoir qui l'intrigue. C'est Thornhill, qui fut un orphelinat pour jeunes filles.

Deux histoires vont s'imbriquer, celle d'Ella et de Mary. En 2017, Ella, explore le manoir de Thorhill et tente d'en percer ses secrets. En 1982, Mary est pensionnaire de Thornill et est victime de harcèlement. Pam Smy nous livre une histoire très sombre avec une alternance de récit et d'illustrations en noir et blanc. Malgré ses 500 pages, ce livre se lit d'une traite, même si les sujets abordés sont difficiles. Le style est fluide et on développe de l'empathie pour le personnage de Mary.

Ce fut une lecture éprouvante mais qui me marquera longtemps.
Commenter  J’apprécie          30
Thornhill

Une assez belle relecture de ce roman graphique.

L’histoire est sombre mais bien racontée autant avec les mots qu’avec les illustrations, les deux se combinant parfaitement !

Normalement, je ne suis pas vraiment friande de ses histoires où la peur, le mystère et le mal-être vont de pair mais pour cette lecture, ma curiosité a été plus forte que ma peur !
Commenter  J’apprécie          00
Thornhill

Le livre a une structure très particulière et originale. Il y a les pages blanches, celles du journal intime de Mary, une orpheline, pendant l'année 1982. Elle y raconte le cauchemar quotidien qu'elle vit à Thornhill. Elle est coincée dans son mutisme et se réfugie dans la création de poupée d'argile.



Sur les pages illustrées, c'est l'histoire d'Ella en 2017. Elle vient de s'installer avec son père juste à côté de Thornhill. Elle est très souvent seule car celui-ci s'absente pour son travail. Elle est intriguée par l'orphelinat à l'abandon et par la silhouette qu'elle y aperçoit.



L'histoire est très sombre autant par le choix du noir et blanc que par les sujets qu'elle aborde. Les deux timelines se déroulent en parallèle et les détails des illustrations sont très importants pour le saisir. Le texte est bien écrit et on plonge facilement dans la vie de Mary. C'est plus difficile pour celle d'Ella car même si les illustrations sont bien réalisées, il m'a manqué un peu de texte pour expliquer qui elle est. Néanmoins, l'ensemble est réussi et c'est un plaisir pour les yeux que de parcourir les pages illustrées. Il y a même des extraits de journaux qui viennent donner du réalisme à l'histoire.



Une lecture particulière mais intéressante
Commenter  J’apprécie          20
Thornhill

Thornhill est un roman graphique ce qui diminue le temps de lecture ce qui peut faciliter la lecture aux personnes qui ont des difficultés ou qui n'aiment pas les lectures trop longues

Cette histoire va plaire aux personnes qui aiment les histoires plutôt tristes, tragiques avec des rebondissement. Thornhill parle de sujets sérieux très peu évoqués, ce qui pourrait apporter de la réflexion.

Grâce aux graphismes on plonge dans l'histoire et on ne s'en lasse pas.

G.L
Commenter  J’apprécie          00
Thornhill





Une fois n'est pas coutume, j'ai eu tout ce que j'attendais d'un livre dont j'attendais beaucoup - et ça c'est génial.

Moitié graphique, avec Ella en 2017 / Moitié roman avec le journal intime de Mary en 1982 , le tout parfaitement dosé, pour une ambiance ô combien pesante, oppressante et poignante.

J'ai adoré me plonger dans ce sombre récit, je me suis même ajouté une petite ambiance musicale bien dark histoire de m'immerger encore plus dans cette atmosphère qui m'a happée dès la première page de texte.

Un excellent moment de lecture, vraiment.

C'était trop bien.

Mon premier coup de cœur de l'année, en fait 🖤.

Je pourrais mettre un tout-petit bémol, pour la fin qui se laisse deviner assez facilement, mais bon, ce serait chipoter.
Commenter  J’apprécie          20
Thornhill

Ce roman graphique jeunesse nous entraîne sur le thème du harcèlement. Nous entrons dans le journal intime d'une jeune fille exprimant ses peurs, ses souffrances, ses espoirs et son courage.



C'est une belle réalisation qui entremêle une lecture fluide et prenante avec un dessin mystérieux en noir et blanc. Le livre est superbe avec sa belle couverture et ses pages aux tranches noires.



Un récit bouleversant qui nous alerte sur l'écoute et l'intérêt que nous nous portons les uns et les autres.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
Commenter  J’apprécie          10
Thornhill

Ici, il n'y a que l'horreur, la noirceur, l'obscurité. Ici vous ne trouverez pas de lumière dans les ténèbres. Un cauchemar ancré dans la réalité. Ce que vous allez voir, ce que vous allez lire va vous marquer, vous traumatiser aussi, peut-être. Un journal intime qui va vous glacer le sang. Parce que dans la maison d'à côté, une fille a hurlé. Si vous passez par là, vous n'entendrez que ça : son cri qui vous appelle à l'aide, son cri qui vous oblige à partir à sa recherche. Et vous irez, comme transporté par l'horreur. Sauf qu'il faut que je vous prévienne, vous allez vous noyer dans une mare emplie de terreur, de souffrance, de tourments. Préparez-vous à ne plus pouvoir respirer, l'étau se refermant toujours plus sur votre gorge. La torture. Le désespoir. Le sanglot déchiré. Ici c'est l'enfer en noir et blanc. Ça donne envie de pleurer, mais ça fait trop mal. L’amour a disparu, remplacé par l’épouvante. Son cri résonne toujours entre ces murs. Et même si vous réussissez à vous évader, il sonnera à jamais dans vos oreilles, dans votre âme, à vous hanter. Et vous finirez toujours par plonger, tomber dans ces images noires d’encre et d’effroi comme si vous l’aviez vécu vous-même. A la fin, vous connaitrez le secret. Mais pour l’instant, vous ne connaissez que son nom : Thornhill. Alors, que ferez-vous quand vous vous approcherez trop près des épines ? Allez-vous vous laisser piquer ou fuirez-vous en fermant les yeux ?
Commenter  J’apprécie          30
Thornhill

Il s'agit d'un roman graphique en noir et blanc, sans dialogue mais le roman est parsemé de flashbacks sous forme de pages de journal intime.



Mary a vécu en 1982 à Thornhill, le bâtiment était alors un orphelinat pour jeunes filles. L'ado de 13 ans souffrait de mutisme sélectif et était victime de harcèlement. Elle se réfugiait alors dans sa chambre et passait son temps à fabriquer des poupées. Et elle notait tout dans son journal intime.

En 2017, Thornhill est sur le point de subir des travaux. Eléa emménage avec son père dans la maison d'à côté. Elle est hypnotisée par cet ancien orphelinat et est curieuse de découvrir ce qu'il s'y cache... Car en effet, il a un secret...

🕸 Gros coup de coeur pour ce roman graphique. L'ambiance est très sombre et ce ne sont pas les dessins en noir et blanc qui nous feront penser le contraire. Tout dans ce roman nous place dans une ambiance mystérieuse, étrange.

🕸J'ai adoré cette alternance entre dessins qui représentent la période actuelle et les extraits de journaux intimes qui sont des flashbacks. A chaque fois, les deux se rejoignent.

🕸Le suspens est bien présent. On se demande jusqu'au bout ce qu'il est arrivé à Mary et ce que va découvrir Eléa... Et la fin fait froid dans le dos!

🕸J'ai beaucoup aimé également que le roman aborde le harcèlement. Mais aussi le deuil et les souffrances de l'adolescence.
Commenter  J’apprécie          00
Thornhill

Les nuances de noirs et de blanc (aucune couleur) retranscrivent les émotions et l’état d’esprit des personnages, accablés de tristesse, de peur et de solitude. Et la fin, bien que très sombre, a quelque chose de doux. C’est un nouveau départ pour les personnages et le passé qu’ils laissent derrière eux.



J’ai particulièrement aimé les dessins du jardin avec cette statue que j’adore. Il y a un côté fermé, presque protecteur plutôt que menaçant. La nature y est imposante mais sans pour autant étouffer ou oppresser le personnage d’Ella. Et c’est comme si elle lui montrait le chemin et l’accompagnait dans ses explorations.



Ce livre apparaît presque comme un conte ou le début d’une légende, une histoire pour effrayer les enfants, et c’est très réussi.



Je l’ai dévoré en quelques heures. Une histoire de maison hantée douce-amère très jolie dans ses nuances obscures et qui traite de la souffrance du harcèlement, de la solitude et de l’enfance.
Lien : https://lenaaupuitsdesmots.w..
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pam Smy (480)Voir plus

Quiz Voir plus

Venez tester vos compétences

Le roman comporte de nombreuses illustrations. Au niveau des images on voit :

Thornhill
Un hôtel abandoné
la maison de sa voisine

5 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Thornhill de Pam SmyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}