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4.25/5 (sur 32 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Poitiers , le 21/06/1970
Biographie :

Patrick Amand se lance dans des études de droit avant d’occuper diverses fonctions dans sa ville, aux Beaux arts d’abord, avant de devenir responsable de l'administration de la Médiathèque François-Mitterrand de Poitiers.

Passionné par la seconde guerre mondiale et par la littérature policière, il est président de l'association "L'instant polar".

"Gurs 10.39" (2011) est son second roman après le très remarqué "L'affaire du noyé de Poitiers" (Geste Éditions, 2009).

site de l'auteur:
http://patrickamand.blogspot.fr/

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Bibliographie de Patrick Amand   (17)Voir plus

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Le Zefaff n'avait rien vu venir. Il était mort sans savoir ce qui se passait autour de lui. Affalé au sol dans une position bizarre. Bouche ouverte, yeux révulsés, bras en croix.
Je suis resté figé à le contempler pendant une dizaine de secondes. Une vie humaine se réduisait à ça au final. Un petit trou rouge au milieu des sourcils. Un troisième œil sur le visage. (Rouchdi Berrahma)
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A force de faire l’aller-retour entre Poitiers et Dissay, Gregorio Valmy avait eu l’occasion de se promener dans le bourg de la petite commune. Juste le temps de découvrir, plus que le château qui faisait la renommée de Dissay, les saucisses du boucher charcutier de la place Grand Cour, Stéphane Vincent. Après les avoir testées, il revenait dès qu’il le pouvait s’approvisionner en saucisses de bœuf à l’échalote, au piment d’Espelette, à la vigneronne… et autres saucisses de veau et de canard. Mais en ce mois d’août, les clients s’arrachaient la nouveauté de l’été : la Chipouillette. La Chipouillette, qui méritait une majuscule selon les dires du maître des lieux, n’était ni plus ni moins qu’une chipolata d’andouillette. Mais il fallait y penser. Preuve que le Génie français pouvait très bien s’exercer dans le domaine de la saucisse. Mais là, l’heure n’était pas à la bonne chère.
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L’inspecteur Bernabé s’apprêtait à mordre dans son casse-croûte garni de jambon et de cornichons quand le téléphone s’était mis à sonner. Il avait posé le sandwich près de la double page des faits divers du Dauphiné libéré. Le journal titrait sur l’arrestation, survenue la veille à Paris, de René Girier dit René La Canne, un bandit lyonnais derrière lequel Bernabé s’était épuisé. Les souvenirs étaient remontés à la surface : le gang des Tractions, Pierrot le Fou, la tentative d’enlèvement de Rita Hayworth, l’attaque du Train d’or, le vol des économies d’Édouard Daladier, un ancien président du Conseil... C’est peu dire qu’il lui en avait fait voir ! Les phrases, dans l’écouteur, s’étaient transformées en bruit, et il lui avait fallu demander à son correspondant de tout reprendre depuis le début.

-  Il y a de la friture sur la ligne... Je n’ai pas bien compris... Vous pouvez répéter ?
L’autre avait élevé la voix.
- Je vous appelle depuis la sablière du Roulet, à Villeurbanne. Il y a le tapis roulant à côté. Le problème, c’est que je ne peux pas faire mieux, le fil est trop court...
- C’est bon. Je vous entends mieux maintenant…
- Je ne sais pas si ça peut vous intéresser, mais tout à l’heure en arrimant une péniche, l’un de mes ouvriers est tombé sur une plaque minéralogique... Elle a dû être arrachée par une branche basse, au passage. Un peu plus loin, il a vu des traces de pneus qui coupent le petit talus et se dirigent droit sur le canal de Jonage... Il est venu me chercher. J’ai pris une gaffe pour sonder les profondeurs. L’eau est trouble, on ne voit rien, mais j’ai bien l’impression qu’il y a quelque chose en dessous...
- Ne touchez plus à rien et faites attention à ce que plus personne n’approche. Vous pouvez me donner le numéro de la plaque ?
- C’est le 1878-E69...
- Merci. J’arrive.

LE RAID DU F-BEQB
(extrait)
Didier Daeninckx
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Le sol gronde à chacun de ses pas et un bruit assourdissant remplit le silence inquiétant de ces lieux étranges. Elle doit accélérer et trouver vite un endroit où se cacher. Elle a du mal à respirer. Surtout ne pas glisser. Malgré le peu de clarté, elle parvient à distinguer à sa droite un sentier qui s’enfonce au milieu des fourrés. Elle change de direction et s’y engouffre avec le mince espoir de le semer. Avec un peu de chance, l’effet de surprise jouera en sa faveur. Et puis, soudain, elle ne peut plus avancer : des arbres immenses se dressent devant elle et lui bloquent le passage. Les branches s’enroulent autour de ses chevilles et les ronces lui griffent le visage. Elle hurle. Le sol se dérobe sous ses pieds, elle est aspirée par le vide, son corps plonge dans une eau verdâtre et froide. Elle émerge, un peu sonnée, crache la vase qu’elle vient d’avaler et réalise avec effroi qu’elle se trouve au fond d’un puits. Un liquide dégoûtant et visqueux suinte de la paroi. Elle lève la tête pour évaluer la hauteur. Une échelle pend dans le vide. Elle tend le bras pour s’en saisir, mais elle ne peut que l’effleurer. Son sang se glace dans ses veines quand elle entend une voix gutturale l’interpeller : « Je suis là, je viens te chercher ! » Juste au-dessus d’elle, l’immense silhouette de l’ogre éclairée par la pleine lune. Il s’assoit sur le rebord de la margelle, se penche pour attraper la corde, prend son temps avant de poser le pied sur le premier barreau. Et il commence à descendre en sifflotant…
À QUELQUES MINUTES PRÈS…
(extrait)
Patrick Fort
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Nos franchouillards ne lésinaient jamais à arborer le drapeau tricolore et à exhiber des portraits du maréchal Pétain. Les plus jeunes d’entre eux, des forts en gueule aux épaules de bagarreur, se mêleraient aux hordes de l’Œuvre française, du Cercle franco-hispanique, de l’association Pétain-Verdun, et fraterniseraient avec des vieillards fripés comme des pommes reinettes oubliées dans un grenier, des semi-cadavres flottants dans des chemises bleues trop amples, des nostalgiques de la Bandera Jeanne d’Arc et de ses cinq cents volontaires venus bouffer du rojo dans les rangs de la croisade franquiste. Et puis, les Français aiment pousser la chansonnette, c’est bien connu. Pas forcément La Marseillaise, notre hymne n’est bon que pour les rassemblements hexagonaux du FN ou les identitaires de la droite parlementaire, non, plutôt de bons vieux tubes revigorants comme Maréchal nous voilà, Nous voulons rester français ou La France de demain.
Au dîner des patries, il y eut aussi des chants. À peu près les mêmes. Mais après les discours;

L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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Je me souviens de ce jour de la fin novembre 75 où de longues files de Madrilènes piétinaient pour avoir l’honneur de saluer, d’un signe de croix ou d’un salut fasciste, le petit macchabée rabougri et desséché, exposé dans la salle des Colonnes du palais d’Orient. Dans son cercueil ovale, celui qui avait ensanglanté les champs et les villes d’Espagne reposait dans la dentelle, vêtu de son grand uniforme bleu. On aurait dit une de ces momies d’enfants en marinière qui hantent les catacombes dei Cappuccini, à Palerme.
Si Pedro avait été là, il aurait fait la queue, comme les autres.
Il aurait attendu des heures peut-être.
Pour cracher au visage de cire grise de l’homme qui lui avait volé sa jeunesse, sa famille et ses amis. Sa vie, quoi...
Mais Pedro n’était pas là.
Pedro était mort depuis presque quarante ans.
Mon père m’a souvent raconté comment les franquistes avaient arrêté Pedro, en pleine nuit.

L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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Valérie avance dans les rues de Paris. Ses yeux cueillent les néons, les affiches, les vitrines… Difficile de cacher sa curiosité provinciale. Pourtant, elle serait prête à tout afin de passer pour une jeune Parisienne blasée plutôt que pour une oie blanche nancéenne. Ce qu’elle est.
Dans sa démarche, transparaît le ravissement de se tenir là, en plein Quartier Latin. La sacoche qui bat sa hanche contient les papiers enfin dûment tamponnés. Bien sûr, elle habitera la banlieue, loin du cœur palpitant de sa future vie, mais elle sera là, au sein du Paris estudiantin, intellectuel, foisonnant, dont elle a toujours rêvé… Elle écoutera d’émérites professeurs lui parler de Sartre et Camus, de Borges et de Deleuze. Elle fréquentera la bibliothèque vénérable sous son dôme, elle s’assiéra sur des bancs qui ont vu passer le cul de l’intelligentsia française. L’idée la fait sourire.
PORQUE TE VAS
(extrait)
Jeanne Desaubry
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Je ne connais qu'un anarchiste pour être capable de vivre en accord avec ses convictions politiques et philosophiques
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Action Custine. Cría Cuervos. Carlos Saura… L’affiche lui met immédiatement en tête la chanson qui tourne en boucle sur les radios depuis que le film a eu le grand prix du jury à Cannes, le mois dernier. Valérie regarde sa montre. Aura-t-elle le temps ? La tentation est grande. Si elle ne voit pas le film maintenant, il lui faudra attendre plusieurs semaines dans sa ville de province. Son emploi d’été, destiné à couvrir une partie des frais de ses études, lui laissera- t-il le temps d’y aller ? Et puis sa mère lui reprochera encore d’avoir des goûts morbides, le film a mauvaise réputation auprès des grenouilles de bénitier qui n’y comprennent rien… Elle a beaucoup travaillé pour avoir une mention à son bac, elle a bien le droit à une récompense, non ?
PORQUE TE VAS
(extrait)
Jeanne Desaubry
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Avant de rejoindre leurs hôtels dans la nuit madrilène, ils échangèrent leurs impressions sur les visites de l’après- midi. La journée avait été bien remplie : la joie des retrouvailles, le repas à l’amicale des anciens de la Legión, puis la visite du bureau de Franco qui commanda cette unité de 1923 à 1935, instaurant la loi du talion au Maroc, histoire de se montrer impitoyable face aux révoltes indigènes. Une bonne révision avant le coup d’État. Avec un tel pro- gramme, beaucoup d’autres auraient préféré s’accorder un peu de repos avant les agapes du soir, mais pas eux. Ils avaient tenu à enfiler leur tenue de pèlerins pour satisfaire leur devoir de mémoire. De leur mémoire.
L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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