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3.22/5 (sur 44 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1954
Biographie :

Romancier et essayiste, Patrick Renou a publié chez différents éditeurs.


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Bibliographie de Patrick Renou   (5)Voir plus

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« Un roman vraiment merveilleux, sur une his­toire merveilleusement vraie. » André Comte-Sponville Feuilletant un livre ancien sur les paquebots, devant la boîte verte d'un bouquiniste des quais, Patrick Renou découvre qu'une passagère clandestine, embarquée sur l'Ile-de-France en novembre 1946, donna naissance à sa fille au large des côtes françaises. Profondément ému, il fait alors des recherches, se plonge dans les archives de Cherbourg, de New York, comprend l'histoire extraordinaire de Milena et décide de réinventer ces sept jours de la traversée, où s'est noué le destin de la jeune femme. On entend le saxo de Charlie Parker le soir, on voit Marcel Cerdan sur le ring, les buffets sont dressés jour après jour. On vit ce temps si particulier des traversées transatlantiques qu'épouse à la perfection le rythme de l'écriture du romancier. « Patrick Renou s'est emparé de cette aventure, encore brûlante des terreurs de la guerre et des poursuites infâmes contre les Juifs. Par son style à la fois tendre et persuasif, il donne vie à ce qu'on n'aurait jamais su sans lui. Il n'y a jamais de hasard : l'auteur a su crever l'épaisseur de l'oubli avec ses mots, et c'est là encore son mérite. C'est de là aussi que vient la beauté de ce roman. » Arlette Farge https://bit.ly/3gb6TNq

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Elle soupira. Le temps fait mine de bouder, comme disait mon père. Elle avait l'océan, le ciel dans les yeux, et dans ce chaos d'ombres et de lumière le paquebot s'enfonçait. Elle sentait monter ce soleil obscur, l'espoir. Sur le pont comme au ciel. L'océan est un prodige.
A travers les nuages épais, le soleil se tenait sur ses gardes, caché, redoublait de prudence, pas même un rayon venu de son malheureux disque jaune. Milena écoutait le boucan sourd des vagues qui venaient se briser avec leurs coups de cognées contre les tôles d'acier. Une à une, comme la cloche du tocsin. Des vagues qui ressemblaient à des assaillants pareils à des échelles humaines qui s'abattaient contre la coque. Des vagues d'encre qui retournaient de l'aigue-marine à l'émeraude dans les profondeurs, d'autres qui renaissaient contre la coque dans la blancheur de l'écume.
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La douleur est un mot qui ne se divise pas. C'est le mot le plus dense. On ne veut plus savoir si la vie vaut la peine ou si elle ne la vaut pas.
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Il n'y 'a plus de wagons sur le quai, de fours crématoires, mais les fantômes de mes parents. Je les vois chaque jour, leurs cendres partir avec le vent, vers l' est, après la Sola, par-dessus la colline de bouleaux. La nuit, les étoiles brillaient dans le ciel. Parfois c'est comme si..
Y a-t-il des mots pour dire toutes les choses ? "
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Elle était la voix de ceux qui n'en avait plus, de ses parents, de ses amis, elle voulait laisser la preuve écrite, authentique jusqu'au moindre détail, essayer de dire la réalité inhumaine des camps.
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Il y a des femmes devant lesquelles tu redeviendras toujours un enfant... Simplement avec celle-là ce n'était pas un fiasco, mais un coup de revolver. Avant de s'évanouir dans l'indifférence, la beauté aux cheveux noirs usa la lumière clinquante du bar, le fusilla du regard en quittant sa chaise et disparut à l'autre bout du salon Honfleur. Brummel regardait déjà une ombre, ne respirait plus, arrêtait l'hémorragie, fatiguait pour reprendre sa respiration. La vie, quoi.
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Elle n'arrivait plus à dire un mot dans la double parenté de la mémoire et du silence. On dit que le silence est une force.. Elle savait bien que le pouvoir des mots allait sommer les fantômes de se réveiller... Le temps était venu de les trouver ces mots, d'en cisailler l'acier sur la meule noire des vagues. Les mots ont vu. Les mots veillent. Les mots insistent. Les mots exhument . Les mots observent. Les mots creusent des souterrains.
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Au beau milieu de l'océan, l'amour venait de faire resplendir, au-dessus des grandeurs et des petitesse humaines, le miracle de la vie.
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Avec un trou à la place du corps, un corps sans douleur, fait de transparence, elle rejoignait son homme, le souffle court, inaudible voix des revenants, sa dernière phrase restée à jamais hors d’atteinte dans la bâtisse des rêves et des nuits en prose. Sous le hangar, le vent tournait à cause de la pluie qui rôdait, son père ravaudait le trémail. Rien ne semblait pouvoir le distraire. Tout en suivant des yeux chacun de ses gestes, Milena debout, jambes serrées, bien droite avec ses huit ans, lançait des balles contre le mur de la remise, Am, Stram, Gram. Le meilleur de son enfance débutait le jeudi par un jonglage à trois balles. Puis elle courait, traçait un dessin à la craie devant les marches, démarrait à la case Terre en équilibre sur une jambe, sautait... un, deux, trois, à cloche-pied, sept, huit, à pieds joints dans la respiration du ciel. Dans un bleu marelle où la terre avait des couleurs qui fondaient dans la grande étuve de l’amour. Dans son sommeil, elle murmura : « Vous tenir dans mes bras. » Sa mère ramassait les œufs qu’elle déposait dans un panier, son éternelle machorka aux lèvres, avec la fumée qui lui piquait les yeux. Une muraille d’eau vint se jeter contre les hublots, les vagues torturaient ses rêves. Elle sursauta en ouvrant les yeux, le visage comme sorti d’un naufrage, comme poussée sur une chaloupe. Elle se retourna brusquement. Hosanna in excelsis, in excelsis ! Le berceau d’osier se détachait dans la nuit, pareil à la colombe de Noé au milieu du déluge. Sarah était déjà son soleil, sa planète, sa terre et son île. La seule promesse dans le froid de sa solitude.
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Et c'est pourquoi elle voulait terminer de dire ce qui dès le départ lui paraissait inimaginable. Comment ne pas tenter d'expliquer comment elle en était arrivée là ? Même si elle suffoquait. Elle était la voix de ceux qui n'en avaient plus, de ses parents, de ses amis, elle voulait laisser la preuve écrite, authentique jusqu'au moindre détail, essayer de dire la réalité inhumaine des camps. Elle savait, tentative vouée à l'échec, mais c'était aussi ses mots pour survivre. Un combat contre l'oubli et la mort.
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Que les postes descendent aux enfers ! Samedi, Dimanche sans courrier !
Il les maudit ces jours blancs, indigents, qui le laissent sans nouvelles
pendant quarante huit heures.
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