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Citation de stellaccile


Tu ne connais rien à la danse, mais chaque fois que tu as vu un spectacle de danse bien fait, tu y as toujours réagi avec une envolée de bonheur intérieur(...)
Tu ne connaissais pas encore le travail de Nina W. Debout(...) La première chose qui t'as frappé, c'était qu'il n'y avait pas d'accompagnement musical.
Tu n'avais jamais envisagé une telle éventualité- celle de danser en musique mais en silence-, car la musique t'avait toujours paru essentielle à la danse, inséparable d'elle, non seulement parce qu'elle donne le rythme et la vitesse d'exécution, mais parce qu'elle fournit un ton émotionnel au spectateur en conférant une cohérence narrative à ce qui, sinon, serait entièrement abstrait, or, ici, c'était le corps des danseurs qui avaient la responsabilité d'établir le rythme et le ton de la pièce,et à partir de ce moment où tu as commencé à t'y faire, tu as trouvé l'absence de musique tout à fait stimulant car les danseurs entendaient la musique dans leur tête-ils entendaient ainsi l'inaudible-, (...) et il ne t'as pas fallu longtemps avant d'entendre à ton tour ces rythmes dans ta tête.(...) le seul fait de voir leur corps en mouvement semblait te transporter jusqu'en un lieu inexploré à l'intérieur de toi, et petit à petit tu as senti quelque chose se soulever en toi, tu as senti la joie monter dans tout ton corps jusqu'à la tête, une joie physique devenant aussi celle de l'esprit, une joie ascendante qui se propageait, qui se répandait dans toutes les parties de ton être.(...)
les danseurs puis la chorégraphe, des corps en mouvement puis des mots, la beauté puis du bruit dénué de sens, la joie puis l'ennui, et un moment est venu où quelque chose a commencé à s'ouvrir en toi, tu t'es trouvé en train de tomber dans la fissure ouverte entre le monde et le mot, dans le gouffre qui sépare la vie humaine de la capacité à comprendre ou à exprimer la vérité de la vie humaine, et pour des raisons que tu ne parviens toujours pas à démêler, cette chute soudaine dans un air vide, sans limites, t'a rempli d'une sensation de liberté et de bonheur...

Tu t'es mis à écrire, tu as travaillé un texte indéfinissable, ni poème ni récit en prose dans lequel tu tentais de décrire ce que tu avais vu et senti en regardant ces danseurs danser (...) c'était la première oeuvre de ta deuxième incarnation en tant qu'écrivain, le pont vers tout ce que tu as écrit pendant les années qui ont suivi(...) Espaces blancs
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