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Critiques de Paul Féval fils (64)
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Louis XIV est mort depuis vingt ans, emportant avec lui ses guerres interminables, et sa fin de règne poussive, souffreteuse et bigote. Le régent, Philippe d'Orléans gouverne désormais le royaume de France, en attendant la majorité du petit roi Louis XV. Drôle de régence ! Une période de défoulement, une période lumineuse, mais aussi une période licencieuse où les moeurs se débrident et où la foi se perd. Nous pourrions la rapprocher de celle des années folles…

Le financier Law y règne en Maître. Son invention du papier-monnaie et des actions bouleverse les échanges commerciaux et les états d'esprits. Des fortunes se bâtissent à une rapidité foudroyante ; elles s'effondrent aussi comme des châteaux de cartes.

C'est durant ce monde en gestation, en roue libre, que le Chevalier de Lagardère vengera la mort du Duc de Nevers assassiné vingt ans plus tôt et rétablira les droits usurpés de sa fille, Aurore… Il n'est plus qu'une légende du passé, un souvenir flamboyant, un revenant d'un autre temps. Lui si droit, si honnête, si désintéressé, si taiseux, ne ressemble en rien à ces hommes d'un âge nouveau, onctueux, frivoles, hâbleurs, âpres au gain… Son ennemi acharné, celui de toute une vie, le puissant Philippe de Gonzague est une incarnation de ce monde sans foi ni loi, cynique, clinquant et glouton.

Entre les deux ennemis jurés, nous assistons à une suite ininterrompue de coups-bas, de pièges tortueux, de chausse-trappes, de mensonges, de roueries, de courses-poursuites infernales. Mais, si le jeu de Philippe de Gonzague est pervers, celui du Chevalier de Lagardère est vertueux.

Bien sûr, comme dans tout roman de capes et d'épées qui se respecte, le bon finit toujours par triompher non sans avoir à de multiples reprises frôler les pires désastres.

Un pavé sublime, ardent, fort, et drôle aussi quand les deux compères Cocardasse et Passepoil se décident à en faire des tonnes. Pour les deux tiers…

Le dernier tiers est en revanche franchement gnangnan… Les mièvreries d'Aurore et de sa mère éplorée sont cucul la praline… Certains passages du « Bossu » sont très ridés, à la différence des « Trois mousquetaires » qui a conservé toute sa jeunesse. du moins est-ce mon humble avis.

Ce fut malgré tout une belle partie de plaisir que de lire ce livre.



Challenge XIXème siècle

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Le Bossu : Le roman de Lagardère

"Et, quand il sera temps, si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi !" et c'est ce qui s'est passé par l'entremise de la magnifique critique de Tatooa.



J'avais bien aimé le film.. vu il ya quelques années, mais en aucun cas je n'aurais pensé qu'il était extrait d'un roman. Grande fan de Dumas je ne pouvais faire autrement que lire celui ci .

Et franchement une super belle découverte avec une écriture fluide et agréable . Mais surtout une histoire prenante de capes et d'épées comme je les aime.

Et le tout mitonné aux petits oignons avec une critique de la société a faire palir Voltaire mais a la sauce Féval.



Bref tout ce que j'aime et que je conseille vivement a tous les amateurs du genre
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Un bon moment de détente, d'aventures et de capes et d'épée, surtout de terreur car au seul nom de Lagardère, il y a de quoi faire trembler les murs, semer de la panique. A coté de Lagardère, il y a le prince Phillipe de Nevers qui se distingue dans sa technique de combat dite "la botte de Nevers", mais c'est un des plus grands fortunés de Paris, et ça suscite de la jalousie. Il est assassiné et Lagardère a attendu 20 ans pour revenir le venger. C'est la terreur qui va s'installer de part et d'autres. Aussi bizarre que cela peut paraitre, il y a en même temps, la présence d'un bossu qui sème la terreur avec rien que sa langue...

Dans le Bossu les combats ne se font pas à un rythme accéléré comme on le voit chez Dumas. Paul Féval prend son ton d'envenimer les choses d'abord avant de les faire éclore. Le rythme est long, le retour de Lagardère se fait d'une manière beaucoup plus réfléchie, il se venge aussi lentement et surement, le suspens entre son personnage et celui du bossu prête à confusion assez longtemps, et on prend le temps d'admirer les actions à venir...

Véritable joyau de capes et d'épées!
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Huit maîtres d'armes, tous experts dans l'art de l'escrime, ont projeté d'assassiner, dans les fossés du château de Caylus, Philippe de Lorraine, duc de Nevers et première lame de France et de Navarre.

Capédédiou !

C'est que le duc de Nevers est un gaillard qui vous taillerait des croupières.

Et c'est sans compter la fameuse botte dont il détient le secret : "engage en tierce, coup droit retenu, pare, coup droit, remets à fond, pare prime et riposte, passe sur l'épée et aux yeux".

Mordiou !

C'est aussi sans compter le "petit parisien", le chevalier Lagardère.

"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi" ...

En septembre 1862, un drame en cinq actes et onze tableaux est présenté sur la scène du théâtre de la Porte Saint-Martin : "Le bossu ou le petit parisien".

Il serait ici inutile, presque malséant d'en refaire un abrégé.

L'histoire en est universalement connue.

Un diabolique cousin, le duc de Gonzague, envieux d'un héritage arraché à un mort, et volé à une orpheline ...

Une mère qui pleure, et qui demande à dieu son enfant disparue ...

Un bossu tordu comme un tirebouchon ...

Ce petit opuscule, paru en 1958 à la Librairie Théâtrale, reprend le texte intégral de la pièce d'origine qui, en 1949, avait été amputée de son quatrème tableau lors de sa reprise par la compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault sur la scène du théâtre Marigny.

Il y a de l'intrigue, de la cape et de l'épée, du mystère et de l'amour.

Mais il n'y a pas la fameuse tirade : -"Touchez ma bosse, Monseigneur !"

Elle ne figure pas dans le roman, ni dans la pièce ici présentée.

Elle fût prononcée plus tard, beaucoup plus tard, par Pierre Blanchar, puis par Jean Marais, Jean Piat et Daniel Auteuil.

Car Lagardère, comme tout grand héros de la littérature populaire semble avoir connu mille vies, mille interprétations et le théâtre lui offrit quelques unes des plus belles de celle-là.

Un excellent volume de la collection "Omnibus" des "Presses de la cité" en fait, de sa jeunesse à sa mort, d'ailleurs la somme :

"Le bossu, le roman de Lagardère par Paul Féval père et fils".

Et partout y rôde l'ombre de l'infâme Gonzague ...
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Au vu des longues années d’adulation exclusive que je vous ai vouées et de toute l’affection que je vous porte encore, vous me pardonnerez cette petite infidélité, m’sieur Dumas, si j’admets que le jour où j’ai tourné la dernière page du « Bossu » de Paul Féval, vous avez brutalement perdu à mes yeux le statut de meilleur auteur de cape et d’épée de tous les temps. Et oui, coiffé au poteau par un petit écrivaillon, un petit auteur de rien du tout dont presque toute l’œuvre a sombré dans l’oubli… Mais vous m'excuserez surement, m’sieur Dumas, car j’ai une très bonne excuse : « Le Bossu » ce n’est pas un roman de cape et d’épée parmi d’autres, c’est LE roman de cape et d’épée par excellence ! Jugez vous-même, il y a tout : des mercenaires aux épées aiguisées et aux cœurs de bronze, de belles jeunes filles enlevées en plein galop sur des chevaux écumants, des coups de lame dans le noir, des duels à un contre six, des vengeurs masqués, des gitans, des traitres, des bals costumés… Tout, je vous dis !



L’histoire débute en France à la fin du règne de Louis XIV par un assassinat. Philippe, duc de Nevers, possède tout : la beauté, l’esprit, la noblesse, la richesse, un talent d’épéiste hors-pair – toute la France ne parle plus que de la célèbre « botte de Nevers » capable d’expédier ad patres n’importe quel escrimeur d’élite en le touchant entre les deux yeux. Il a surtout l’amour d’une adorable demoiselle – la belle Aurore de Caylus. Mais, comme on pourrait s’en douter, tous ces privilèges attirent forcément la jalousie des envieux et particulièrement celle du cousin et meilleur ami du duc, le prince de Gonzague (moins riche, moins beau, moins noble, mais considérablement plus malin et dépourvu de scrupules…). Une nuit, le drame survient. Dans les fossés du château de Caylus, alors qu’il rendait visite à sa belle et la petite fille qu’ils ont eu tous deux en secret, Philippe de Nevers tombe dans un guet-apens et succombe sous les coups de ses assaillants après un combat héroïque. De cette sinistre tragédie, un seul témoin survit : Henri de Lagardère, jeune chevalier de dix-huit ans à la tête folle mais au cœur d’or, qui, faute de pouvoir sauver le duc, parvient à protéger sa petite fille des poignards des agresseurs et s’enfuit avec elle.



Vingt ans après, Louis XIV est mort, la régence bat son plein et tout le monde a oublié le drame des fossés de Caylus. Gonzague a prospéré, devenant l’homme le plus riche de Paris et épousant au passage la veuve éplorée de son défunt cousin, Aurore de Caylus. Quant au chevalier de Lagardère et à l’enfant enlevée, plus personne n’en a entendus parler depuis des dizaines d’années. Tout va donc à merveille dans le meilleur des mondes ? Peut-être pas… Car, un peu partout en Europe, des hommes sont retrouvés morts, le front transpercé d’un coup de lame entre les deux yeux. Et – comme c’est curieux – ces braves gens s’avèrent ceux qui avaient participé au guet-apens contre Nevers des dizaines d’années plus tôt. Le fantôme du duc assassiné hanterait-il l’Europe en quête de vengeance ? Tremblez, traitres et meurtriers ! Car la justice est en marche, et si elle est tardive, elle n’en sera pas moins meurtrière, sans pitié et diablement ingénieuse.



Avis à tous les amateurs de cape et d’épée, ne manquez pas le passionnant chef-d’œuvre de Paul Féval ! Vous y trouverez tout pour vous plaire : une intrigue trépidante alternant tragédie et comédie, un style vif et plein d’esprit, de la baston, de la romance… Contrairement à Alexandre Dumas (qui, malgré tout le respect que je lui dois, souffre d’une fâcheuse tendance aux digressions plus ou moins oiseuses), Féval mène son récit sans temps morts, entraînant son lecteur des bouges parisiens les plus immondes aux palais les plus prestigieux avec un dynamisme joyeux et contagieux. Le style très souvent ironique et les dialogues enlevés ajoutent énormément à l’attrait de l’intrigue. Les personnages secondaires, un peu stéréotypés comme c’est généralement le cas dans ce type de roman, sont solidement campés et attirent aisément la sympathie ou l’antipathie : qui ne pourrait pas adorer les inénarrables maîtres Cocardasse et Passepoil, l’hilarant petit marquis de Chaverny ou l’immonde et grotesque Peyrolles ? Mais, parce que l’on ne se refait pas, j’avoue que c’est pour l’ignoble et manipulateur prince de Gonzague que mon petit cœur sensible bat très fort : un « magnificent bastard » dans toute sa splendeur que l’on adore haïr, tout en se retenant d’applaudir des deux mains aux succès de ses brillantes manigances. Rooooh, qu’est-ce que j’aime les méchants intelligents…



Hélas, il faut terminer sur un petit bémol, pas sur le roman lui-même mais sur les suites que lui a donné Paul Féval Fils (« la jeunesse du bossu », etc…). Honnêtement, ça vaut à peine le papier sur lequel c’est imprimé, donc ne gâchez pas votre plaisir : dévorez l’œuvre original et tenez-vous en là. (Par contre, n’hésitez pas à mettre la main sur la très divertissante adaptation en mini-série de 1967 : c’est excellent et Jean Piat a une façon incroyablement sexy de hausser le sourcil gauche).

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D'Artagnan contre Cyrano de Bergerac, tome ..

Vingt ans se sont écoulés entre l'apparition des trois mousquetaires, qui, on le sait maintenant, étaient quatre et la suite de leurs aventures.

Pourquoi un tel trou dans les mémoires de Mr le comte de la Fère ?

Que s'est-il passé entre 1628 et 1648 ?

Peut-on sérieusement penser que l'imagination fertile d'Alexandre Dumas ait pu laisser un tel vide dans l'un des plus célèbres de ses récits ?

Paul Féval fils et M. Lassez, chez Grimaud, le descendant du silencieux valet d'Athos, ont retrouvé un vieux manuscrit, autrefois volé à la Bibliothèque Nationale.

Il éclaire le mystère des jardins d'Amiens ...

Les deux auteurs, par une préface malicieuse, paient tribut à Dumas et font assaut de modestie :

"Il y a loin des éloquents mémoires d'un gentilhomme à l'abrégé d'un laquais".

"Le chevalier mystère" est le premier tome d'une grande aventure, "D'Artagnan contre Cyrano", qui se poursuivra par "Le martyre de la reine", "Le secret de la Bastille" et "L'héritage de Buckingham".

Il ne faut pas compter sur moi, -certains le font sans vergogne !- pour révéler l'identité véritable du jeune chevalier Tancrède !

Il porte au coeur, marquée au fer, une étoile qui, demain, lui rendra le nom de ses aïeux.

Et son secret est enserré dans un coffret qui lui sera volé ...

Mystère, intrigues, enlèvements et guet-apens ... les deux auteurs de ce livre ne se gênent pas pour, à leur tour, faire un enfant à l'Histoire de France.

Le récit s'enfonce dans les replis secrets de cette dernière.

Il résonne du juron gascon, du choc des rapières et du chuchotement feutré des secrets d'état nés dans les alcôves.

Il est captivant mais contient pourtant quelques longueurs.

Il est de facture classique mais on lui en aurait voulu de bousculer le genre ...

Le roi, treizième du nom, fils du béarnais, paraît se désintéresser des affaires de l'état.

Armand Duplessis, cardinal de Richelieu, semble en être le maître ...

Monseignor Giulio Mazarini, son conseiller, est tapi dans l'ombre ...

D'Artagnan, lieutenant des mousquetaires, surgit au treizième chapitre, à plus de la moitié de ce premier tome écoulé.

Il a 30 ans. Il est la loyauté même ...

Auparavant Hercule Savinien de Cyrano-Bergerac s'est chargé d'emmener le récit.

Il a, la main tendue, proposé son amitié au jeune chevalier mystère ...

Mordiou ! Trinquons à ce livre et à cette belle amitié ...



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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Ouah !

Vous le savez, j'ai une petite faiblesse pour Dumas. Et dans Dumas, pour "Les trois mousquetaires".

Et bien c'est que je ne connaissais pas Féval. Car je dois avouer que là, Dumas trouve presque son maître.



Dans un style impeccable, on a ici un roman de cape et d'épées de grande envergure, sans oublier la satire aux petits oignons de la noblesse, le taillage de croupière au Régent, l'air de rien, et une jolie peinture du système des "agios" et des "actions", précurseurs de notre système boursier et tout aussi débile, que ces nobles s'arrachent à grand coup d'or comptant, et qui finissent sur une rumeur ruinés et désolés (voire suicidés)...



Quel bonheur de lecture ! Outre que les descriptions ne sont pas (trop) longues ni pénibles, les personnages hauts en couleur sont légions et les dialogues étonnants de modernité, sont très nombreux. C'est donc à travers un récit ultra-vivant et très amusant, ne serait-ce que quand on croise (souvent !) le chemin de Cocardasse et Passepoil, qui m'ont bien fait rigoler (Cocardasse usant d'expressions gasconnes que j'entends ici à chaque fois que je sors ! Ben si ! Comme quoi ! Encore que c'est pas "capédédiou", que j'entends, mais "coquididiou", ce qui va de paire avec son "lou couquin"! Bref, j'y étais, j'y fus, j'y suis !!!), qu'on suit les aventures de Lagardère, et surtout du Bossu.



Si je me suis un peu ennuyée sur la lecture du journal et de l'enfance d'Aurore, sur "la fille du Mississipi", si le dénouement est un brin "too much happy end", si "la princesse de Gonzague" m'a carrément gonflée (il en faut, il en faut...) la lecture de ce bouquin n'aura été qu'un énorme moment de divertissement jouissif !

L'ancêtre de mes romans préférés maintenant (la Fantasy, dont Gemmell) leur tient la dragée haute et ne démérite à aucun moment, c'est juste grandiose. Je lirai d'autres bouquins de Paul Féval, ça c'est sûr. Je ne suis pas sûre d'en trouver d'autre aussi bien, mais je tenterai !
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Le Fils de Lagardère

De son roman, écrit, en 1893, avec A. d'Orsay, Paul Féval fils a tiré, en 1908, une pièce de théâtre qui fut, représentée, pour la première fois, à Paris, sur la scène de la Comédie Populaire.

"Le fils de Lagardère" est un drame en quatre actes et onze tableaux qui est précédé d'un prologue.

C'est la suite du Bossu ...

Le prince de Gonzague a été tué, dans les fossés De Caylus, au cours d'un terrible duel avec Henri de Lagardère.

Cocardasse et Passepoil, après lui avoir attaché une pierre au cou, ont précipité Peyrolles dans la Seine.

Blanche de Nevers, ayant épousé Henri, est devenue la la comtesse de Lagardère.

Un enfant, Philippe, est venu ajouter au bonheur de leur couple.

Cocardasse a décidé, pour ne pas trahir, par amour, son meilleur ami Passepoil, de partir pour le bout du monde, si le monde possède un bout.

Il prétend s'engager dans les armées royales.

Mais Peyrolles n'est pas mort.

Depuis sept ans, il se cache derrière le visage de Mr de Puyberta.

Il ne vit plus que pour se venger.

Il a fait entre la jeune Bathilde à l'hôtel de Nevers pour enlever le jeune Philippe.

Et Il attire le comte de Lagardère dans un infâme guet-apens ...

Capédédious ! La larme m'en vient à l'oeil !

Entre le lever de rideau du prologue et celui du corps de la pièce, seize ans se sont écoulés.

Philippe, dit "Belle-Épée", est devenu sergent après avoir sauvé, lors de la bataille de Fontenoy, Mr de Fonty, le capitaine des mousquetaires du roi.

C'est un orphelin sauvé d'un naufrage par de braves pêcheurs de Saint-Valéry en Caux.

Croyez-moi si vous voulez, il ressemble étrangement à l'enfant autrefois disparu ...

Cette pièce est un classique du théâtre populaire.

Sa lecture est un véritable plaisir.

Peu importent les invraisemblances, les insolents hasards, les différences d'âge qui parfois s'effacent dans le récit pour lui permettre d'audacieux rebondissements.

Si la ficelle parfois est un peu grosse, la recette, pourtant fonctionne.

Capédédious !

Et voilà, une fois de plus, que l'on tremble d'émotion pour cette femme qui perd à la fois l'homme qu'elle aime et l'enfant qu'elle lui a donné ...

Capédédious !

C'est avec plaisir que cette pièce se redécouvre ...

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Le Bossu : Le roman de Lagardère



Un roman de cape et d’épée mais aussi historique, qui se passe sous le Régent au début du 17ème. Quelques personnages sont historiques, le Régent bien sûr, l’abbé Dubois, le financier Law, et quelques nobles auxquels Paul Féval prête une nouvelle biographie.

Le marquis de Caylus, dit Caylus Verrou, a déjà fait mourir d’ennui ses deux jeunes femmes, ce qui ne l’empêche pas de cadenasser sa fille Aurore. Mais cela ne fait pas obstacle au mariage secret de la jeune femme avec Philippe de Mantoue, duc de Nevers, dont elle a une fille. Ce duc de Nevers est l’un des trois Philippe qui avec le Régent, et le prince de Gonzague, constitue un trio d’amis depuis l’enfance. Mais parfois l’amitié ne résiste pas à l’intérêt.

Mais où donc est dans cette histoire le chevalier de Lagardère, celui auquel l’on pense en entendant ce titre Le Bossu ? Eh bien cet enfant abandonné, a appris l’art de l’escrime avec les deux maitres d’arme Passepoil et Cocardasse, que l’on retrouve toit au long de cette histoire. Présent lors du meurtre de Philippe de Nevers qu’il a défendu, il a recueilli des mains de sa mère sa petite fille de deux ans. Lui qui jusqu’alors avait eu une vie assez peu édifiante va consacrer son existence à l’élever et la protéger.

Je n’en dirai pas plus pour le cas où vous envisageriez de lire ce roman pour la première fois.



Il fut publié tout d’abord en feuilleton, dans le journal le Siècle, au début de la seconde moitié du 19ème siècle. Il a peut-être le défaut de ces publications qui devaient tenir en haleine les lecteurs, et ceux de la littérature populaire avec un héros beau, invincible et pur malgré une jeunesse tumultueuse, une héroïne, belle elle aussi, et sans défense. Mais tous ces rebondissements, avec style très vivant, quelques descriptions bienvenues, font que l’on ne s’ennuie pas dans ce roman qui malgré ces 700 pages, se lit vite.



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Le Bossu : Le roman de Lagardère



Et, quand il sera temps, si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! »



Je ne bouderai mon plaisir! je me suis régalée avec le Bossu de Paul Féval. Le roman de cape et d'épée par excellence si merveilleusement interprété par Jean Marais et Bourvil , ce film des années 1960 qui fleure bon ma jeunesse...Publié en feuilleton en 1857, ce roman a traversé les âges . Tout y est le bon , le méchant, l'amour, la haine, l'appât du gain et de la gloire face à la pauvreté et à l'honnêteté . Bref de l'action, du plaisir de lecture à gogo, un contexte historique , La Régence et Law , une écriture fluide , des pages qui se tournent toutes seules et même si la trame de l'histoire m'était parfaitement connue, une lecture addictive qui apporte une bouffée d'oxygène . Bref du plaisir que demander de plus ?

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Le Bossu : Le roman de Lagardère

"Et, quand il sera temps, si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi !"

C'est dans la pièce adaptée du roman pour le théâtre de la Porte-Saint-Martin que claque, en 1862, cette apostrophe, lancée comme un coups de fouet au visage de Philippe de Gonzague, l'assassin du père de la belle Aurore.

Et du Théâtre au cinéma, il n'y a qu'un pas. Qu'ont franchi pour nous plusieurs cinéastes dont François Hunebelle, en 1959, avec une adaptation dans laquelle Jean Marais et Bourvil rivalisaient de talent avec une pléiade de seconds rôles remarquables tel Jean le Poulain et Paulette Dubost.

Cependant, c'est en 1857, l'année de la mort d'Eugène Sue et de la parution de "Madame Bovary", à l'apogée du feuilleton, que triomphe "Le bossu" dans les pages du journal "Le siècle".

Lagardère, chevalier de vie légère et frivole, se fait soudain, par loyauté et amitié, le protecteur de la fille du duc de Nevers. Il jure de la protéger et de, lorsque l'heure en sera venue, lui rendre sa véritable identité, son titre et la place qu'elle devrait occuper dans la haute noblesse.

Usant d'une extrême souplesse, il se transforme en vieux bossu difforme pour mieux assouvir la terrible œuvre de justice et de vengeance dont il s'est chargé.

Paul Henry Corentin Féval, né à Rennes, a écrit ce roman "Le bossu". Son fils, Paul Auguste Jean Nicolas Féval lui donnera une abondante progéniture dont les trois volumes que reprend ce recueil paru chez "Omnibus" - "La jeunesse du bossu", "Les chevauchées de Lagardère" et "Cocardasse et Passepoil" -.

Et même si par curiosité, vous vouliez savoir si la botte de Nevers est vraiment efficace, alors il vous suffirait de suivre les aventures du chevalier Lagardère dans ce superbe volume.

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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Dressé sur un éperon rocheux sur l'âpre frontière des Pyrénées, c'est un vieux château sévère, comme fortifié contre tout ce que la vie peut avoir de léger, de souriant. Un château de conte de fées, un château de Barbe Bleue. Et le vieux baron de Caylus l'est un peu, Barbe Bleue, lui qui est venu à bout de deux jeunes et charmantes épouses, morte là d'ennui et sans doute de désespoir. Désormais, c'est sa fille, la belle Aurore, qu'il retient quasi prisonnière loin du regard des hommes.

Loin du regard des hommes, vraiment ? Le jeune, le beau, l'irrésistible duc de Nevers ne serait pas de cet avis - et d'ailleurs le voici qui revient vers sa belle à grand galop, pour récupérer de ses blanches mains le bébé qu'ils ont eu tous les deux. Mais... attendez un instant ! Ces hommes à la rapière arrogante, à la moustache en croc, réunis à l'auberge du village, que font-ils là ? Ces ombres dans la nuit, ces mouvements furtifs... tout cela sent le guet apens à plein nez ! Est-ce le père indigné qui cherche à réparer l'honneur de sa fille ? Est-ce un galant jaloux ? Ou bien... un ami faux, un ami fourbe, qui pour hériter d'une grande fortune ferait n'importe quoi ? Tuer celui qu'il appelle son frère, éliminer son enfant... Ah ! Prends garde, Nevers, c'est la trahison et la mort qui t'attendent dans les fossés du château de Caylus !

La trahison, la mort, mais aussi un allié imprévu, le plus fougueux, le plus ardent de tous, un jeune chevalier à la tête un peu folle qui se fait appeler Lagardère. Et si Lagardère ne sauvera pas Nevers, il saura devenir sage, inébranlable, patient, le plus patient des hommes, pour protéger la fille et venger le père.

De Madrid à Paris, des campements gitans de la sierra aux boudoirs parfumés de la Régence, des auberges misérables aux ors du Palais Royal, par les chemins, par les rues et par les bals, bien des aventures vont advenir avant qu'il ne parvienne enfin à son but.



Côté suspense, il faut reconnaître qu'il est très fort, le père Féval, tellement fort qu'à force d'artifices narratifs et de retournements de situation, il arrive à tenir en haleine son lecteur même lorsque celui-ci, pour avoir vu un film ou deux dans son enfance, connait déjà plus ou moins la fin. Mais comment va-t-on y arriver, ça, c'est une autre paire de manches !

Côté ambiance, ses tableaux pleins de clairs-obscurs, d'ombres profondes et d'éclats de lumière, ont tout le pittoresque requis, aussi habiles à restituer le sinistre d'un vieux château de montagne que les folies décadentes de la Cour. Les dialogues sont vifs, enlevés, colorés et les personnages... bon, soyons honnêtes, la belle Aurore de Nevers est un peu trop pure et effarouchable pour me parler beaucoup, et à force d'être beau, loyal, indomptable et généreux, Lagardère serait parfaitement insipide s'il ne savait si bien se métamorphoser, se faire aussi fourbe et retors, pour parvenir à ses fins. Mais le plus enthousiasmant est indubitablement du côté des personnages secondaires.

Là, nous avons l'infâme Gonzague, certes bien peu nuancé mais tellement mauvais qu'on lui pardonne. Nous avons le beau trio tragique des trois Philippe, amis à la vie à la mort que la trahison va très tôt déchirer. Nous avons l'irrésistible duo comique des truands au grand cœur, le gascon Cocardasse et le normand Passepoil, dont chaque entrée en scène offre un sommet de truculence - et plutôt attachants avec ça. Nous avons, surtout, l'exquise dona Cruz, vive, riante, audacieuse, libre et le cœur sur la main, que pas grand chose n'effarouche. Nous avons surtout le délicieux petit marquis de Chaverny, joueur, buveur, charmeur, looser, charmant, dont les oscillations au bord du gouffre m'ont presque aussi bien captivée que l'intrigue principale et dont le mauvais esprit insolent n'a pas manqué de faire mes délices. Ces deux-là, avec leur goût de la vie, du plaisir, avec leur résolue insouciance, font un contrepied ô combien appréciable aux héros trop purs et trop ardents ! Dois-je encore dire que ce sont mes deux personnages préférés ?!
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Ce troisième volume est, fort heureusement, bien meilleur que le tome deux.



Le découpage retenu nous permet ici de nous recentrer sur le cœur de l’intrigue. Celle-ci va donc avancer à petits pas. Les éléments commencent à se mettre en place… et il faut bien reconnaître que le grand méchant de l’histoire s’en tire plutôt bien !



Lagardère aura donc faire à faire ici, d’autant que les coups durs sont légion. Le lecteur qui pensait devoir composer avec un héros prévoyant que tout épargne se retrouvera pour ses frais. Ces surprises apporteront du sel à l’intrigue.



La réussite de ce volume doit également beaucoup aux personnages et notamment au duo composé par Cocardasse et Passepoil. A eux seuls, ils parviendraient, presque, à faire oublier une galerie de personnages plus au moins intéressants. Seuls peut-être Chaverny tentera de leur faire de l’ombre.



L’autre grand point positif repose ici sur l’aspect « historique » de l’intrigue. Certes le respect de l’histoire n’est pas le principal souci de l’auteur, mais le contexte joue ici un rôle important. Il est difficile de passer à côté, tant celui-ci est habilement inséré. Il s’agit bien moins de la régence que du système Law ici tourné en dérision avec beaucoup de talent. La leçon sous-jacente reste toujours d’actualité.



Cette troisième partie parvient donc à relever la barre à nous amener tranquillement vers le dernier volume.
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi!". Voilà tout ce que je connaissais du chevalier.

Maintenant que j'ai lu le roman de Paul Féval, j'en sais un peu plus sur ce personnage qui m'a paru sympathique de bout en bout.



Cependant, je reste mitigée en fin de lecture.

Certains morceaux m'ont parfaitement ennuyée. J'avoue même que certains chapitres m'ont semblé plus tenir de l'art théâtral que de la littérature. Une certaine unicité de lieu, un auteur qui interpelle le lecteur pour expliquer ce qu'il se passe "en coulisses", des dialogues assez proches de ce qu'on trouve sur scène.... Et cette inégalité de style m'a empêchée de vraiment m'immerger dans le roman, me poussant à prendre plus de pauses que nécessaires. Par contre, les chapitres dans lesquels la jeune Aurore prend la parole ont été avalés d'un traite.

Et par dessus tout, il m'a manqué de l'action. Pour un roman de cape et d'épée, je l'ai trouvé bien sage. Néanmoins, l'humour qui traverse tout le récit m'a permis de passer un bon moment.



Au final, je suis quand même bien contente d'être allée à Lagardère et je vais me laisser tenter par une des adaptations cinématographiques qui en a été faites.
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

J'etais a la fois effrayé et fasciné par Jean Marais dans le déguisement du Bossu, il avait un regard... Et puis je suis tombé sur ce livre vendu 1€ et je me suis dit pourquoi pas... Je ne suis pas déçu, quel beau roman de cape et d'épée, quelle belle ecriture, on se laisse emporter par le lyrisme de l'auteur Paul Feval... L'histoire du meurtre de Philippe de Nevers qui laisse derrière lui sa petite fille Aurore dont le Chevalier Lagardère va elever et proteger durant toute sa vie... Que c'est beau... J'ai lu la première partie le Petit Parisien et j'ai hâte de lire la seconde partie... J'ai l'impression de revoir ce merveilleux film et gare a toi si tu ne viens pas a Lagardère c'est Lagardère qui viendra a toi...
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Lagardère, fine lame reconnue, se retrouve par hasard au côtés de Philippe de Nevers, victime d'une embuscade. Ce dernier y perd la vie, non sans confier à son nouvel ami la garde de sa fille.

En fuite en Espagne, recherchés par le maître du complot Philippe de Gonzague, Aurore de Nevers et son protecteur vont être obligés de se cacher.

Bien des années plus tard, de retour à Paris pour finir d'accomplir sa vengeance et rendre une jeune fille à sa mère, Lagardère utilisera un bossu pour rester incognito.



La première partie est pleine d'aventures, sans temps morts.

Dans la seconde partie, à Paris sous la Régence (début du règle de Louis XV, trop jeune pour gouverner, où Philippe d'Orléans assure la gestion du pays), il se glisse une peinture de la société qui nous montre que la bourse et le capitalisme ne datent pas d'hier. Nous côtoyons des marchands, des nobles, les grands du royaume, parfois le petit peuple. Le Palais Royal et ses jardins, la Bastille sont quelques uns des lieux que nous retrouvons à leur âge d'or.

Les personnages sont d'une psychologie assez simple. C'est vraiment plus l'action et les rebondissements, saupoudré d'un peu de cocasserie, qui font le plus grand attrait du livre.
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Le Bossu : Le roman de Lagardère

C'est très rare, mais j'ai relu un livre que j'avais adoré dans ma jeunesse. Je l'avais trouvé très romanesque, plein retournements, bourré de beaux sentiments.

Trente ans après, la magie n'a pas opéré de façon aussi forte. C'est sûr que je connaissais la fin, et que j'ai aussi vu le film avec Jean Marais, ainsi que celui avec Daniel Auteuil, et également sous forme de pièce de théâtre (très réussie!). Mais je l'ai tout de même bien apprécié en deuxième relecture.



Le romantisme, avec les personnages qui s'aiment et ne se le disent pas, qui se haïssent très cordialement ou brutalement, tout ça me plait. Même si j'y reconnais un côté un peu adolescent.



L'aventure, avec ces changements de lieux et d'époques, donnent beaucoup de rythme au roman. L'histoire commence en 1699 sous Louis XIV et se termine en 1717, sous la régence, époque de grand laisser-aller et de débauche.



Le suspens, surtout si on ne connait pas du tout l'histoire, est immense et est maintenu pendant au moins les trois quart du roman.



Et un peu de comique avec quelques personnages qui viennent nous faire sourire de temps en autres, en particulier Cocardasse et Passe-Poil (rien que leurs noms nous font sourire).



Bref, ce fut une très belle découverte de jeunesse, et une relecture intéressante aujourd'hui.

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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Voici le roman de cape et d'épée par excellence. Et puis l'aventure sentimentale très oedipienne !!! Non, mais, vraiment! Il pourrait être son père! Un Oedipe non intériorisé, quel toupet??!!

Mais quel roman! Et quel art du rebondissement, de la quête de l'amour et de le vengeance, du défi, de la bravade! Ce roman éblouissant n'offre aucune halte à son lecteur intrépide et comme embarqué dans cette légitime réhabilitation des De Nevers et des De Caylus. Et l'infâme doit être puni pour sa monstruosité et son acharnement criminel. Quel héros tragique cependant qui ne fait que différer un châtiment dont le lecteur frémit tout autant qu'il le souhaite.

Un des plus beaux romans de ma jeunesse. Et chapeau bas à Jean Marais qui vole la vedette à Auteuil (mais on n'est pas sur le même tableau). Dommage que Luchini était trop jeune encore.

Voilà un beau pavé sur lequel nos pas doivent s'appuyer.

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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Après avoir vu les versions cinématographiques si différentes à certains égards, j'avais souhaité lire le livre pour avoir la version originale...qui me proposait finalement une troisième histoire pour les éléments qui m’intriguaient !



Finalement un bon roman de cape et d'épée, plein d'aventures qui se laisse lire avec plaisir même si la fin est un peu longue à venir !

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Le Bossu : Le roman de Lagardère

Henri de Lagardère est devenu une légende, au même titre que d'Artagnan ou Cyrano de Bergerac.



Ce chevalier de Lagardère n'est pas de noble extraction. Pourtant, il adopte les valeurs propres au gentilhomme. Aussi, lorsqu'il rencontre le prince Philippe de Nevers pour un duel, les deux hommes se reconnaissent et s'estiment pour leurs qualités. Alors que Nevers est lâchement assassiné par derrière par celui qu'il croyait être son ami, Philippe de Gonzague, c'est à Lagardère qu'il confie son enfant et le devoir de le venger. Il attendra vingt ans pour enfin accomplir sa promesse. Il devra compter avec la trinité infernale des trois Philippe : Gonzague, Orléans, le Régent, et feu Nevers, que tous se plaisent à faire revivre et parler au gré de leurs intérêts. Trois Philippe qui sont tous princes, tous cousins, et amis de surcroît. C'est pour intégrer le monde des puissants que Lagardère prendra son fameux déguisement de bossu.



Ce roman de Paul Féval est un fabuleux mélange entre Dumas, pour le côté héroïque : en effet, le chevalier de Lagardère a juré de venger Nevers, en faisant périr de sa main tous les participants au complot. L'escapade espagnole tient un peu du Cid, avec la naissance des sentiments entre Aurore de Nevers et Henri, au milieu de cette affaire de meurtres et de vengeance. Dilemne cornélien, il devra choisir entre son devoir (rendre la fille à sa mère) et son cœur (garder et épouser sa bien-aimée).



Mais au-delà du roman de cape et d'épées, derrière ce cadre Régence donné par Paul Féval, on comprend qu'il s'agit ici d'un prétexte pour 'atomiser' les financiers contemporains à l'auteur. Les passages sont longs quand il s'agit d'expliquer le système de papier-monnaie et des actions, qui ne sont pourtant pas indispensables à la bonne compréhension de cette histoire. Rappelons-nous que ce roman est d'abord un feuilleton publié en 1857, sous le Second Empire, où prospèrent alors les banquiers et le capitalisme. À travers Law ce sont les Pereire et compagnie qui sont visés. Insister sur ce point permet à Féval de toucher du doigt la corruption de son époque, l'abandon des valeurs qui faisaient l'honnête homme ; en bref, une époque où tout s'achète. Je laisse le mot de la fin à Victor Hugo, qui disait si succintement à propos du Second Empire (une maxime qui pourrait s'appliquer à la Régence décrite par Féval) : "ce régime s'appelle Million".
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