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Citation de enjie77


Cérémonie d'ouverture. Adolf Hitler est dans la tribune présidentielle, on le sait. L'équipe de France défile juste après la Finlande, dont les aryens sous menace soviétique professent alors une grande sympathie envers le Reich et viennent de faire se lever le stade dans une immense clameur. Le silence qui accueille la délégation française n'en est que plus assourdissant. Mais voilà que les athlètes tricolores adressent au public le salut olympique. Le bras droit est tendu. C'est tout à fait malheureux. Le salut de Joinville (le bataillon) est pris pour le salut nazi. La France se rend-elle à la raison ? Accepte-t-elle à son tour, elle, l'opposante de toujours, le nouvel ordre européen voulu par l'Allemagne ? C'est en tout cas ce que croient les cent mille spectateurs rassemblés dans le stade olympique. Ils se lèvent derechef. Ils exultent. Poussent des hourras tonitruants. Une sueur froide parcourt l'échine de René. Il comprend tout de suite le malentendu. Il a un haut-le-cœur. Son bras soudain pèse si lourd. Mais il ne peut tout de même pas le baisser, de quoi aurait donc l'air son équipe. Il figure parmi les athlètes les plus grands. Il est donc en tête de cortège. Il se doit de garder contenance. Leni Riefenstahl tirera de cet épisode un effet du meilleur goût. Au montage des Dieux du stade, elle fera précéder le défilé français d'un gros plan sur Hitler.
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