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EAN : 9782073026118
192 pages
Gallimard (24/08/2023)
3.66/5   41 notes
Résumé :
Phrase d’armes : désigne en escrime l’enchaînement des actions réalisées lors d’un assaut.

Fleurettiste de talent, avocat en pleine ascension, René Bondoux naît en 1905 sous une bonne étoile. Il devient champion olympique à Los Angeles. Il tombe amoureux. Mais traverser le turbulent vingtième siècle n’est pas une mince affaire : guerre, prison, évasions et combats aux côtés du général de Lattre… le destin de René Bondoux va épouser celui de la France.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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René Bondoux, avocat méconnu, a l'honneur d'être cité 3 fois (pages 348, 349, 352) par Jean-Christophe Notin dans « Les vaincus seront les vainqueurs » au chapitre « Ach ! il y a aussi les français ! », où l'on lit que le Général de Lattre de Tassigny est accompagné par son son chef d'état major et son chef de cabinet lors de la signature de la capitulation allemande à Berlin, la nuit du 8-9 mai 1945.

Fleurettiste, champion olympique aux JO de Los Angeles en 1932, médaille d'argent aux JO de Berlin en 1936, René retrouve par hasard en 1937 à Paris, Virginia Mitchel, qu'il avait croisé lors d'une réception à Los Angeles cinq ans plus tôt … Mariage aux USA le 20 aout 1938, voyage de noces, retour juste à temps pour être mobilisé, puis démobilisé lors des accords de Munich.

En 1939, c'est la guerre, René est fait prisonnier et interné en Allemagne, Virginia et leur bébé filent aux USA, René bénéficie d'un libération médicale, habilement négociée par son père avec la complicité de quelques médecins amis de la famille, part vers l'Espagne en prétextant une plaidoirie dans le midi, passe par la case prison, puis en Afrique du Nord où il rejoint l'armée.

Débarqué en Provence, son unité, le 2e régiment de dragons, enrôle Bernard de Lattre de Tassigny, le fils du Général. le jeune garçon (16 ans) est sérieusement blessé à Autun, le 8 aout 1944, hospitalisé au Val de Grace, il s'échappe et rejoint le front … le Général profite de l'occasion pour déjeuner avec René Bondoux, et observe qu'un avocat, connaissant l'anglais, marié à une américaine et pratiquant le small talk , pourrait être un atout pour lubrifier une relation parfois tumultueuse avec l'US Army. Il en fait son chef de cabinet.

Lors de la traversée du Rhin, le Commandant Bondoux plaide pour que les américains laissent passer une partie de notre armée, négocie quelques rectifications de zones avec eux, puis décolle avec le Général le 8 mai vers Berlin, et rédige l'ébauche du discours que de Lattre prononce dans la nuit du 8 mai à Berlin lors des toasts échangés avec les vainqueurs.

Quel roman que ma vie, a peut-être dit René Bondoux en paraphrasant Napoléon à Saint Hélène … défi que Paul Greveillac relève avec talent. Phrase d'armes, avec son titre accrocheur, enchaine les actions avec les anecdotes et offre une véritable épopée.

Beaucoup de camarades de René Bondoux n'ont pas captivé les lecteurs avec leurs mémoires, et notamment le Lieutenant Jean-Claude Servan Schreiber, qui partage l'honneur d'être cité 3 fois (pages 111, 167, 178) par Jean-Christophe Notin, dont « Tête haute : Souvenirs » ne trouva pas son lectorat et incita Andreï Makine à publier « Le pays du lieutenant Schreiber » pour rendre leur vraie densité aux mots qu'on n'ose plus prononcer : héroïsme, sacrifice, honneur, patrie…

Paul Greveillac, avec son style épuré, dans un découpage cinématographique, restitue superbement René Bondoux, ses silences et son petit sourire en coin, qui ont séduit Virginia un soir de fête foraine en 1932, et le lecteur en 2023.

PS : le pays du lieutenant Schreiber
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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« Phrase d'armes : désigne en escrime l'enchaînement des actions réalisées lors d'un assaut. »

Jusqu'à la lecture de « Phrase d'armes », René Bondoux m'était totalement inconnu. Quant à l'auteur de ce roman, Paul Greveillac, je ne m'étais jamais penchée sur un de ses romans. La dernière masse critique m'a ainsi permis de découvrir l'histoire de ce fleurettiste de talent dont la vie aura été étroitement liée aux grands évènements du 20ème siècle ainsi que l'écriture et le style de Pierre Greveillac. Je tiens à remercier les Editions Gallimard ainsi que l'équipe de Babelio pour cette intéressante découverte. Ce titre a d'autant plus suscité ma curiosité que mon petit-fils de onze ans pratique l'escrime et qu'il est classé sur le plan national dans sa catégorie.

René Bondoux est né en 1905. Il se destine à la profession d'avocat. Homme du monde, issu d'une famille proche des Doumer, nous faisons sa connaissance sur le pont du Lafayette en route pour New York. Champion d'escrime, fleurettiste reconnu, il a intégré l'Equipe de France. Il est en route pour les Jeux Olympiques de Los Angeles en compagnie des athlètes français.

Il reviendra de ces Jeux Olympiques de Los Angeles en 1932 avec une médaille d'or.

Les années 30 voient sa renommé d'avocat s'établir. Il est à noter qu'il deviendra, dans les années soixante, Premier Secrétaire de la Conférence et Bâtonnier de France.

Le travail ne manque pas dans cette période où la France va très mal. Il y a aussi cet épisode Stavisky qui cristallise les rancoeurs. Les affaires se succèdent pendant que l'état de l'Europe se dégrade. René trouve son rythme de travail, « ses trois-huit ». Seize heures de boulot pour huit heures d'escrime et de sommeil.

Berlin 1936, nous retrouvons René Bondoux, défilant avec l'Equipe de France pour la cérémonie d'ouverture devant Hitler. Mais voilà que les athlètes olympiques français font le salut olympique, « le salut de Joinville », que le public allemand confond avec le salut nazi. C'est un déferlement de hourras qui se produit. Cet incident regrettable voire tragique servira la propagande nazie. Dans cette atmosphère oppressante, René est de plus en plus mal. Ses résultats vont s'en ressentir. L'Equipe reviendra avec une médaille d'argent des JO de Berlin en 1936.

Il croise, à Paris, Virginia Mitchel, la fille de ses hôtes américains à Los Angeles dont il tombe amoureux, Un mariage s'en suit. Malheureusement, la seconde guerre mondiale éclate. Il se retrouve mobilisé. Prisonnier sur les plages de Dunkerque, Il s'évade. René Bondoux est plutôt un légaliste eu égard à sa profession mais ses valeurs humanistes vont le pousser à chercher à rejoindre Londres.

On le retrouve prisonnier dans les cellules de Franco, de Figueras à Gérone. Il fait jouer ses connaissances espagnoles notamment un Gouverneur de Franco. Sa lettre passe la censure et il n'est pas très loin de la libération. Malgré les difficultés qui se dressent devant lui, il parvient enfin à embarquer en décembre 1943 sur le Gouverneur Général Lépine pour l'Afrique du Nord battant pavillon de la Croix-Rouge. Casablanca, Alger, il rencontre Pierre-Mendès France, Joseph Kessel. Retour à Sig au 2éme dragon, où sont débarqués les chars d'assaut. Capitaine au deuxième dragon, sa division est incorporée à la Division Leclerc. Remarqué par le Général de Lattre de Tassigny, Il devient son chef de cabinet. Il débarquera en Provence et sera présent à la capitulation de l'Allemagne nazie à Berlin.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans la vie de René Bondoux. J'ai vibré aux Jeux Olympiques de Los Angeles, souffert aux Jeux Olympiques de Berlin, palpité avec lui afin de pouvoir rejoindre De Gaulle, découvert le portrait intéressant du Maréchal de Lattre de Tassigny et les coulisses de la capitulation allemande en 45 à Berlin où l'opiniâtre de Lattre de Tassigny finira par imposer la présence de la France mais je n'en sais pas plus sur la personnalité profonde de René Bondoux. Paul Greveillac jette un coup de projecteur sur la destinée de René Bondoux. Il relate les périodes les plus exceptionnelles, rend hommage à un homme discret qu'il fait sortir de l'ombre tout en restant concentré sur les évènements. J'ai regretté cette mise à distance quant à la personnalité de René, cela donne une sensation d'incomplétude mais peut-être ne pouvait-il faire autrement par manque d'éléments.

L'auteur a eu accès aux archives de René Bondoux ainsi qu'aux mémoires du Maréchal de Lattre de Tassigny. le style est moderne, rythmé. Il ne présente pas d'intérêt particulier. Par contre, Paul Greveillac sait voir immédiatement le côté humoristique de chaque situation, Il en joue très bien et c'est avec plaisir que j'ai pu savourer son ironie. La malice qui en découle permet une lecture détente tout en abordant avec sérieux ce qui se déroule dans les coulisses de l'Histoire. L'atmosphère des JO de 1936 est oppressante ce qui n'est pas sans rappeler certains aspects de notre société d'aujourd'hui.

Je ne connaissais pas du tout si ce n'est que de nom, Paul Greveillac. Ce jeune auteur de quarante deux ans m'aura fait passer un excellent moment de lecture avec « Phrase d'armes ». Je ne me suis jamais ennuyée et j'ai été tenue en haleine de la première à la dernière page !

J'ai trouvé ce lien : « René Bondoux raconte la signature de la capitulation allemande le 8 mai 1945 » article du Figaro.
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Il est avocat, et chose pas si fréquente, champion de fleuret. Il s'appelle René Bondoux. Aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, les fleurettistes français décrochent la médaille d'or. Mais René n'a pas été le plus brillant de l'équipe. Trop de soucis à cause du procès de Gorgulov, l'assassin du président Doumer, dont il n'a pas eu la défense qui aurait fait décoller sa carrière. Ou peut-être plus prosaïquement parce qu'il pense à la jeune Virginia qu'il a rencontrée dans un de ces dîners mondains, où les athlètes français fument, et boivent du vin en pleine prohibition.

À Berlin en 1936, c'est une autre paire de manches. Hitler et ses sbires sont aux manettes et les athlètes français ne sont pas à l'aise (un euphémisme). D'ailleurs Léon Blum n'a autorisé leur participation qu'à reculons. Cette fois-ci les escrimeurs finissent en seconde place. Un résultat déprimant. À l'image de ce qu'ils ont pu voir à Berlin et leur fait craindre la suite des événements. Et ils n'ont pas tort. Déjà se profile la guerre, bientôt suivie de l'armistice.

Entre-temps René s'est marié avec son Américaine, dont il a eu un fils. Mais René ne peut accepter de ne pas résister à l'ennemi. Sa femme et son fils attendront en Amérique, c'est plus sûr. Mais d'abord c'est la captivité qui attend René. La suite, je vous laisse la découvrir, espérant que cette histoire vous plaira autant qu'à moi. Car, sans aucun doute, René Bondoux méritait bien cette sortie de l'ombre, historique, romanesque et pleine d'ironie réalisée par un Paul Greveillac décidément plein de ressources…

Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard pour cette lecture plaisante qui m'a donné l'occasion d'écrire cette millième critique 😊
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Bondoux , vous connaissez ???

Moi non plus , jusqu'à ce que ( ca s'écrit?) Paul Greveillac ne le fasse revivre pour nous ,et pour cela merci.

Quelle vie et destinée incroyables vécu par cet homme , qui a toujours été au service de la France.

Que ce soit dans le sport où il fut 2 fois médaillé olympique ( 1932 et 1936 ), puis dans la guerre ,puis enfin dans le monde de la justice.

C'est à mes yeux une biographie légèrement romancée plus qu'un roman ,mais j'ai passé un moment très agréable et appris pas mal de choses ( le livre est rempli d'anecdotes historiques) en compagnie de ce héros de la France .

A lire ou pas c'est vraiment selon....
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Comme à son habitude, Paul Greveillac tisse son roman sur L Histoire. Ici, c'est en France que sa plume s'ancre et c'est la vie de René Bondoux qu'il relate, un résistant oublié, un fleurettiste de talent. Pourtant, c'est davantage un anti-héros qu'un héros que l'auteur recrée ici, sur un ton ironique et parfois irrévérencieux, étonnamment rafraîchissant dans une biographie - certes romancée (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/10/14/phrase-darmes-paul-greveillac/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Cérémonie d'ouverture. Adolf Hitler est dans la tribune présidentielle, on le sait. L'équipe de France défile juste après la Finlande, dont les aryens sous menace soviétique professent alors une grande sympathie envers le Reich et viennent de faire se lever le stade dans une immense clameur. Le silence qui accueille la délégation française n'en est que plus assourdissant. Mais voilà que les athlètes tricolores adressent au public le salut olympique. Le bras droit est tendu. C'est tout à fait malheureux. Le salut de Joinville (le bataillon) est pris pour le salut nazi. La France se rend-elle à la raison ? Accepte-t-elle à son tour, elle, l'opposante de toujours, le nouvel ordre européen voulu par l'Allemagne ? C'est en tout cas ce que croient les cent mille spectateurs rassemblés dans le stade olympique. Ils se lèvent derechef. Ils exultent. Poussent des hourras tonitruants. Une sueur froide parcourt l'échine de René. Il comprend tout de suite le malentendu. Il a un haut-le-cœur. Son bras soudain pèse si lourd. Mais il ne peut tout de même pas le baisser, de quoi aurait donc l'air son équipe. Il figure parmi les athlètes les plus grands. Il est donc en tête de cortège. Il se doit de garder contenance. Leni Riefenstahl tirera de cet épisode un effet du meilleur goût. Au montage des Dieux du stade, elle fera précéder le défilé français d'un gros plan sur Hitler.
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Ca y est. Panique. Bordel monstre. Chacun pour soi. Et Dieu pour tous - Si Dieu veut. Dunkerque ..... La guerre est une question de management et de logistique. Côté français on a ni l'un, ni l'autre.
Sur la plage. On fait, littéralement, des châteaux de sable pour se protéger des rafales des aviateurs allemands. On ne peut rien contre leurs scandaleuses sirènes. Une bêche à la main, René se souvient importunément des enfants de Dubrovnik. Il est pris d'un rire nerveux. La défense de la liberté et de la patrie devient troglodytique. Les Britanniques commence à évacuer. Et encore : au compte-gouttes. Les Français, non. Pagaille franchouillarde. Invectives intraduisibles. Shakespeare ignore Molière. Les tommies grands seigneurs laissent sur place leur bel armement qui vient immédiatement remplacer les risibles joujoux français. On descend deux trois Stuka. La nuit, le génie britannique échafaude des jetées de fortune pour des canots de sauvetage venus d'outre-Manche. Une armada de bateaux de plaisance, de rafiots de pêche, pour ainsi dire des barques. L'horizon devient pointilliste. L'armée de Sa Majesté s'en remet au citoyen anglais.
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Février. Neuf mois de captivité se résolvent pour René dans le mouvement du train. L'impatience le taraude. L’espoir de revoir sa femme et son fils tiraille. Le capitaine Bondoux est relâché en même temps qu'un certain Louis Poirier, alias Julien Gracq. On entre en littérature comme on entre en résistance. On va parfois jusqu'à se choisir un nom de guerre. Paris est très loin. Le voyage est sans fin. Louis et René sont pareillement vêtus de l'uniformie français. Tous deux sont originaires d'Anjou. Ils auraient sans doute des choses à se dire. Pourtant, ils n'échangent pas un not. René est un homme gai, au contact facile. Le genre le type dont Louis Poirier se méfie. D'ailleurs, au camp, il n’a jamais été tenté par l'escrime du capitaine Bondoux. ll a vu, au mieux, dans le jeu de jambes du champion olympique des entrechats maladroits. Il s'est demandé avec anxiété si les passoires avaient pu être remplacées en cuisine. Il a préféré écrire. Dans le train, lors des haltes, le résistant Gracq garde son quant-à-soi. Il lit en fumant doucement. Il pense peut-être qu’« il vaudrait mieux n'importe quoi que cette lente, graduelle et passive imprégnation de la défaite ». II a dans sa sacoche des bribes de textes sur la guerre qu'il n'estimera pas dignes d'être données à lire.
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Le type est jeune. Long. Immanquablement, on pense à une asperge. Ses parents sont plutôt courts sur pattes, lui non. Il a les oreilles décollées. L’air de s'en vouloir de quelque chose, de ne pas avoir aidé à débarrasser la table par exemple. C'est un bon gars. Mais il n’a que seize ans. Bernard de Lattre de Tassigny ne ressemble pas à son père et pourtant comme on dit, sur l'essentiel, bon sang ne saurait mentir : il a obtenu de la main de De Gaulle une dérogation pour avoir le droit de combattre.

Et c'est, le 2e Dragons qui va devoir l'accueillir. René a envie de demander pourquoi moi, il s'abstient. Le colonel Demetz veut-il tester I'officier de réserve qu'il est ? Est-ce une marque de confiance de sa part, voire de celle du roi Jean en personne ? René s'éloigne du P.C. d'un pas ample aux côtés de son nouveau subordonné, pas bien sûr de savoir quelle attitude adopter avec lui. Par exemple, doit-il lui proposer une cigarette ? Il se dit qu'à seize ans, lui-même déjà fumait. Raté. Le petit de Lattre ne fume pas.

Un rapide examen permet à René de jauger les qualités du jeune homme qui, s'il a du cœur, est encore loin de maîtriser le métier de soldat. Le capitaine Bondoux se gratte la tête. Place sa nouvelle recrue sous les ordres d'un « voltigeur » prénommé Mohamed.
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On les enrôle, F.F.I., F.T.P., maquisards dépenaillés aux manches retroussées et aux allures de mauvais garçons qui ne sont pas non plus systématiquement des patriotes de la première heure. René récupère ce faisant la compagnie F.F.I. Conti. Mettre au pas, intégrer tout ce beau monde, n'est pas une mince affaire. C'est même peut-être le plus dur : faire que la France ne boude pas la France.

Avec l'addition de toutes ces bonnes volontés, on pourrait s'attendre à ce que les effectifs de la 1re armée française explosent. Il n'en est rien. Force est en effet de constater que les troupes changent dans le même temps de couleur de peau. C'est-à-dire qu'on va devoir monter vers le nord et que les Noirs et les Arabes, semble-t-il, en frissonnent. C'est en tout cas la version officielle qui prévaut encore aujourd'hui. En conséquence de quoi, de Lattre « blanchit » ses régiments. Le mot, comme vous, nous a fait sursauter. Il faut se rappeler que l'armée américaine, dont dépend la française, est alors ségréguée. Les Blancs d'un côté. Les Colorés de l'autre. De Lattre écrit : « Des batailIons entiers de Sénégalais [sont], du jour au lendemain, remplacés par des bataillons F.F.I. » Les régiments de tirailleurs sénégalais sont même rebaptisés « régiments d'infanterie coloniale ».
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Paul Greveillac vous présente son ouvrage "Phrases d'armes" aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire automne 2023.
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Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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