AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de migdal


Février. Neuf mois de captivité se résolvent pour René dans le mouvement du train. L'impatience le taraude. L’espoir de revoir sa femme et son fils tiraille. Le capitaine Bondoux est relâché en même temps qu'un certain Louis Poirier, alias Julien Gracq. On entre en littérature comme on entre en résistance. On va parfois jusqu'à se choisir un nom de guerre. Paris est très loin. Le voyage est sans fin. Louis et René sont pareillement vêtus de l'uniformie français. Tous deux sont originaires d'Anjou. Ils auraient sans doute des choses à se dire. Pourtant, ils n'échangent pas un not. René est un homme gai, au contact facile. Le genre le type dont Louis Poirier se méfie. D'ailleurs, au camp, il n’a jamais été tenté par l'escrime du capitaine Bondoux. ll a vu, au mieux, dans le jeu de jambes du champion olympique des entrechats maladroits. Il s'est demandé avec anxiété si les passoires avaient pu être remplacées en cuisine. Il a préféré écrire. Dans le train, lors des haltes, le résistant Gracq garde son quant-à-soi. Il lit en fumant doucement. Il pense peut-être qu’« il vaudrait mieux n'importe quoi que cette lente, graduelle et passive imprégnation de la défaite ». II a dans sa sacoche des bribes de textes sur la guerre qu'il n'estimera pas dignes d'être données à lire.
Commenter  J’apprécie          300





Ont apprécié cette citation (30)voir plus




{* *}