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4.08/5 (sur 18 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) le : 22/05/1968
Biographie :

Paul Melko est un écrivain de SF. Il a publié de nombreuses nouvelles dans les magazines Realms of Fantasy, Asimov's Science Fiction, Strange Horizons.

En 2006, il remporte le prix Asimov's Readers Poll Award pour la nouvelle "Les Murs de l'Univers" (Asimov's Science Fiction, April/May 2006).

Cette nouvelle servira de point de départ de son son deuxième roman qui sortira en 2009, et le premier à être publié en France en 2011.

Source : Wikipédia
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The Walls of the Universe, by Paul Melko


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John Rayburn claqua si fort la porte-moustiquaire derrière lui qu’elle en trembla sur ses gonds. Son père et lui avaient prévu de la consolider et d’y passer un coup de peinture avant l’hiver, mais pour l’instant John avait plutôt envie de l’arracher du cadre pour la balancer dans le champ.
— Johnny?
Il était déjà à l’ombre de la grange quand sa mère tenta de le rappeler. Passer derrière le bâtiment suffit à noyer les cris maternels dans le vacarme des grillons. Son souffle formait des nuages de vapeur devant lui.
John s’accorda une courte pause avant de s’engager dans le champ de citrouilles. Dans cette direction, vers l’est, se trouvait l’Institut de technologie Case où il espérait entrer l’année prochaine. Même si ses chances étaient minces. Comme disait son père, il pourrait toujours se rabattre sur l’université de Toledo : un ou deux ans de boulot lui seraient toutefois nécessaires pour s’y payer une année d’études.
John donna un grand coup de pied dans une citrouille à moitié pourrie ; un nuage de graines et de bouts de chair s’éleva dans les airs. L’odeur de moisi lui rappela qu’il ne restait qu’une semaine avant Halloween et qu’il était déjà trop tard pour récolter les citrouilles. Un vrai gâchis. Au moins mille dollars offerts aux vers de terre. Combien d’heures de cours une telle somme aurait-elle pu lui payer à la fac ?
Le champ se terminait sur une rangée de vieux arbres – ormes et érables – qui marquaient la limite est de la ferme. de l’autre côté se trouvait Gurney road, puis la carrière abandonnée. John s’arrêta au milieu des arbres et se força à respirer lentement pour se calmer.
Ses parents n’y étaient pour rien. C’était lui l’unique responsable de la situation. Il n’aurait jamais dû faire sa fête à Ted Carson ni s’embrouiller avec la mère de ce crétin. Il était le seul à blâmer. Même s’il avait adoré voir cette femme se décomposer quand il lui avait dit que son fils était un trou du cul. Quel merdier!
Un craquement de brindille le fit bondir.
Il pensa un instant que Ted Carson l’avait pourchassé jusqu’ici, que sa mère et lui étaient là, entre les arbres, mais il distingua finalement la silhouette d’un gamin tenant une branche cassée à la main.
— Johnny? lança le nouveau venu en baissant la branche.
John scruta la pénombre et fit un pas en avant. Ce n’était pas un gamin, plutôt un adolescent, vêtu d’un jean, d’une chemise écossaise et d’une veste rouge sans manches à l’allure étrangement démodée.
John dévisagea l’inconnu, découvrit des cheveux blonds, des yeux marron. Inconnu n’était pas le bon mot. L’adolescent était son sosie.
— Salut Johnny. C’est moi, Johnny.
Un parfait sosie.
— Qui... qui êtes-vous? demanda John, incrédule.
— Je suis toi, répondit l’autre en imitant son sourire.
—Hein?
— Je ressemble à qui, d’après toi?
Le sosie leva les mains, paumes en avant, dans un geste complice. John détourna le regard.
— On dirait...
Il faillit dire «moi». Un frère. Ou un cousin. Une hallucination. Un sale tour.
— Oui, on dirait toi. Parce que je suis toi. (John recula d’un pas. L’intrus poursuivit son discours:) Je sais ce que tu penses. Tu crois qu’on te joue un tour, que quelqu’un se moque du pauvre petit fermier. Mais c’est faux. Oublie ça. Après, tu peux aussi penser que nous sommes jumeaux et que l’un de nous a été abandonné à la naissance. Même pas. La vérité est encore plus incroyable.
L’idée des jumeaux avait effectivement traversé l’esprit de John, mais il n’appréciait guère les manières de ce type, son arrogance.
— Alors explique-toi.
— Écoute, j’ai vraiment la dalle. J’aimerais bien m’asseoir et manger un morceau. J’ai vu Papa rentrer, on pourrait se poser dans la grange. Je promets que je vais tout t’expliquer.
L’inconnu devenait presque suppliant. Il voulait quelque chose, aucun doute là-dessus, mais John n’arrivait pas à saisir quoi. Et ça l’énervait.
— Je crois que ça ne va pas être possible.
— D’accord. Je tourne les talons et je m’en vais. Mais tu ne sauras rien.
John faillit le laisser partir. Il jeta un coup d’œil aux alentours, sans trouver qui que ce soit tapi dans l’ombre à rigoler. Si c’était une blague, la chute lui échappait. Si on essayait de le rouler, qu’attendait-on de lui? L’incompréhension le rongeait. Une petite explication ne ferait pas de mal.
—Bon, on y va.
— Génial ! s’exclama le sosie, clairement aux anges.
Les deux adolescents prirent la direction de la grange. John s’écarta de son double tandis qu’ils traversaient le champ de citrouilles: ils étaient de la même taille et marchaient exactement au même rythme. John ouvrit la porte de derrière; son compagnon entra en premier et actionna aussitôt l’interrupteur.
— Fait quand même plus chaud là-dedans, déclara-t-il en se frottant les mains.
À présent que l’inconnu était en pleine lumière, John dut admettre qu’ils étaient identiques. Finie l’obscurité du sous-bois, qui l’avait autorisé à penser que la ressemblance était frappante, mais pas parfaite. Les cheveux étaient juste plus longs et coiffés différemment, les vêtements un tantinet bizarres. L’étrange jeune homme était un peu plus mince que lui. Il portait un sac à dos bleu si rempli que la fermeture Éclair n’allait pas jusqu’au bout. Une écorchure récente, mais sèche, courait au-dessus de son œil gauche.
Il serait facilement passé pour le jumeau de John.
— Alors, t’es qui?
— Je peux avoir à manger?
John plongea la main dans un sac, près de la stalle du cheval, et en sortit une pomme qu’il lança à son sosie. Celui-ci l’attrapa au vol avec un grand sourire.
— Dis-moi tout et j’irai peut-être te chercher autre chose à la maison.
— C’est Papa qui t’a appris à traiter les étrangers comme ça? Si c’était lui qui m’avait trouvé dehors, je suis sûr qu’il m’aurait invité à dîner.
— Raconte.
— D’accord. (L’inconnu s’installa sur une balle de foin et mordit dans la pomme.) En fait, c’est très simple. Je suis toi. Ou plutôt je suis toi au sens génétique du terme, j’ai grandi dans une ferme semblable à celle-ci, sauf qu’elle est située dans un autre univers. Et là, j’ai décidé de me rendre visite à moi-même.
— N’importe quoi. Qui t’a demandé de me sortir ces conneries?
— Attends, attends. C’est vrai que je ne m’étais pas cru non plus. Mais je peux le prouver. Écoute-moi bien. (Il s’essuya la bouche du revers de la main.) Ce cheval s’appelle Stan, ou bien Dan. Tu l’as acheté aux McGregor, sur Butte road, quand tu avais dix ans. Il est têtu comme une bourrique et déteste la selle, mais il fait tes quatre volontés s’il sait que tu as une pomme dans la poche. (Le sosie se tourna vers les autres stalles.) Le cochon s’appelle rosie et la vache Wilma. Les poules s’appellent Madame A, Madame B, jusqu’à Madame F. J’ai bon jusqu’à présent ? (Son sourire se teinta d’orgueil.)
» À douze ans, tu as piqué des clopes à ton oncle et tu les as toutes fumées. À huit ans, tu as tué une grenouille-taureau avec ta carabine à air comprimé. Ça t’a rendu tellement malade que tu as gerbé partout et que tu n’as plus jamais touché un flingue depuis. Ton premier baiser, c’était avec Amy Walder, à quatorze ans. Elle voulait te montrer sa culotte, mais tu t’es enfui en courant. C’est pas moi qui te le reprocherais : dans chaque univers où je vais, elle a des morpions.
» Tout le monde t’appelle Johnny, mais tu préfères John. Tu as une pile de Playboy planquée là-haut, dans le grenier à foin. Tu as fait un trou de cigarette dans le tapis de ta chambre, mais personne ne s’en est rendu compte parce que tu as bougé tous les meubles pour mettre la table de nuit au-dessus. (Il écarta les bras comme un gymnaste après un saut.) Alors? J’ai gagné?
Il sourit de nouveau avant de lancer le trognon de pomme dans la stalle de Stan.
— Je n’ai jamais embrassé Amy Walder.
Tyrone Biggens avait engrossé Amy lorsqu’elle avait quinze ans ; elle avait déménagé dans le Montana, chez sa tante, et n’était jamais revenue. John se garda bien de préciser que tout le reste était exact.
— J’ai quand même fait un bon score?
— Honnête, lâcha John en haussant les épaules.
— Honnête? Dis plutôt que j’ai mis dans le mille sur toute la ligne. Pour la bonne raison que ça m’est arrivé aussi. Dans un autre univers.
Comment ce type pouvait-il en savoir autant sur lui ? Qui avait-il questionné ? Ses parents ?
—Bon, admettons. Comment s’appelait mon premier chat ?
— Boule de neige.
— Ma matière préférée ?
— Physique.
— J’ai postulé à quelles universités ?
L’inconnu hésita, sourcils froncés.
— Aucune idée.
— Pourquoi ? Je croyais que tu savais tout.
— Disons que... j’ai pas mal voyagé ces derniers temps. Je n’ai pas encore pu postuler pour la fac. Donc ça, je ne sais pas. Je suis devenu quelqu’un d’autre dès que j’ai utilisé l’appareil. Jusqu’à ce moment-là, nous étions identiques. (Il eut soudain l’air très fatigué.) Je suis toi. C’est tout. Si je ne t’ai pas convaincu, c’est pas grave. Laisse-moi dormir dans le grenier et je partirai demain matin.
John le regarda empoigner le premier barreau de l’échelle. Il se sentit coupable de le traiter si durement.
—Pas de problème, tu peux dormir là. Je vais essayer de te ramener à manger. Mais surtout, ne sors pas de la grange et cache-toi si quelqu’un vient. Mes parents auraient une attaque s’ils te voyaient.
— Merci, John.
L’adolescent rejoignit la ferme au pas de course. Son père et sa mère se turent dès qu’il franchit la porte, lui prouvant ainsi qu’ils étaient en train de parler de son cas.
— Je vais manger dans la grange, déclara-t-il. J’ai une expérience d’électronique en cours.
Il sortit une assiette du placard et se servit une belle portion de lasagnes, suffisante pour en nourrir deux comme lui. Son père en profita pour capter son regard.
— Fiston, cette embrouille avec le fils Carson...
— Ouais? répondit John en glissant une seconde fourchette dans sa poche.
— Je suis sûr que t’es dans ton bon droit.
L’adolescent acquiesça d’un signe de tête et vit sa mère détourner les yeux.
— Il nous méprise parce qu’on est fermiers et q
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Il attendit encore un peu, puis regarda de nouveau sa montre qui indiquait une heure moins le quart. Ca devrait le faire, supposa-t-il.
Il actionna la manette.
Sans résultat.
Aucun vertige, aucune différence de pression. Les mêmes voitures électriques s'alignaient toujours sur le parking. L'appareil n'avait pas fonctionné.
John vérifia le numéro -7533-, contrôla qu'il avait poussé la bonne manette.
Nouvel essai. Rien.
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