Le malheureux absorbait sans broncher toutes ces mixtures insipides qui sont sans doute excellentes pour l’organisme, je ne dis pas le contraire, mais te coupent tout envie de vivre. p.105
Comme me disait un jour une de mes amies, quand les hommes ne sont pas amoureux, il ne te décroche pas trois mots, ce sont de vrais murs mais, pour peu qu’ils soient mordus, ils se transforment en moulins à paroles, il n’y a plus moyen de les arrêter. Ils se figurent qu’ils doivent nous convaincre, alors que nous , on est convaincues d’avance....... p. 41
Elle calculait au gramme près les calories qu'elle dépensait, elle se forçait à boire deux litres d'eau par jour, elle examinait ses selles à la loupe et elle en faisait voir de toutes les couleurs à Freeman. Le malheureux absorbait sans broncher toutes ces mixtures insipides qui sont sans doute excellentes pour l'organisme, je ne dis pas le contraire, mais qui te coupent toute envie de vivre.
"Je ne pourrais pas dire jusqu'à quel point je l'ai aimé, m'avait dit Madame Freeman à l'époque où elle allait sur ses quatre-vingt-dix ans. Je ne me souviens pas."
Elle avait sa photo accrochée au-dessus de son bureau, comme un vêtement usagé suspendu à un cintre et qu'on ne peut se résoudre ni à jeter ni à porter.
Elle était avec une amie qui n'arrêtait pas de jacasser. Madame Freeman l'écoutait lui décrire de long en large sa garde-robe, à peu près comme on écoute goutter un robinet.
Offusqué, il courut se terrer dans sa chambre comme une bête blessée, si je peux me permettre cette audace de style, histoire de ne pas être en reste sur tous ces auteurs qui pensent à mettre plein la vue à leurs lecteurs avec des comparaisons. Sur certains, ça marche évidemment, mais ces lecteurs-là, très peu pour moi !
Quelle agitation dans les livres ! Des mondes émergent du chaos, des conflits éclatent entre les êtres ou dans les âmes et, dans la quiétude de ta petite chambre douillette, tu te délectes de ce tohu-bohu, la main tâtonnant vers la tasse de café que tu sirotes à petites gorgées.
Il aimait le calme, le plaisir secret du livre qui t'entraîne dans mille et une aventures mais toujours en silence. Quelle agitation dans les livres ! Des mondes émergent du chaos, des conflits éclatent entre les êtres ou dans les âmes et, dans la quiétude de ta petite chambre douillette, tu te délectes de ce tohu-bohu, la main tâtonnant vers la tasse de café que tu sirotes à petites gorgées.
Ça la désolait de pleurer sans motif. Elle trouvait ça normal de pleurer à condition qu'il ait une raison. D'une manière générale, elle avait horreur de ce qui ne s'explique pas. Cette impression, comme elle me disait, d'être à la merci d'une force mystérieuse qui dispose de toi et te met plus bas que terre.