Invité à Arrêt sur Images, Philippe Bartherotte décrit les dessous de la téléréalité, à laquelle il a participé pendant 7 ans.
Il y a deux sortes d'hommes, ceux qui habitent leurs chrysalides et ceux qui la brise pour se faire papillon.
Une société qui interdit à outrance pour protéger chacun contre soi est une société qui n'a pas une grande idée de l'homme et qui tôt ou tard se demandera s'il ne faut pas penser à sa place.
(
L'avocat du Diable)
Et, dans l'esprit de certains hommes, alors que la plupart se soumettent et ne sont là que pour reproduire l'espèce, il naît le germe d'une idée, qui devient pensée, et puis obsession, et parce que cette idée finalement est étrangère, l'homme n'en étant que le réceptacle, l'amphore, et parce que cette idée préexiste et vibre dans l'univers et pénètre indifféremment le vivant et la matière, elle est plus forte que la vie "biologique", et fait accomplir à certains hommes, indifféremment des notions du bien et du mal, la Volonté Divine, et pour elle, certains hommes se sacrifient et se jettent des nuages tels des diables en pierre...
Aujourd’hui tout le monde veut nous faire croire que la tristesse est un sentiment anormal qu’il faut chasser, parce que la tristesse est le premier pas vers l’autre et la générosité
La vie est triste à mourir alors autant en rire à crever.
On les appelle les locked in, les "enfermés à l'intérieur", ceux qui ne peuvent rien faire d'autre que cligner des paupières pour vous parler. Je n'ai pas comme eux perdu la mobilité de mes jambes et de mes bras, ni l'usage de la parole, mais considérez-moi comme un locked in. Dans la ville, la multitude n'est là que pour définir et mettre en relief mon incapacité à nouer des contacts avec les autres.
Dans ma solitude, au milieu de la ville, devant mon ordinateur, j'ai parfois l'impression que l'effort que je fais pour raconter ma vie - compte tenu de mes facultés intellectuelles - est équivalent à celui que devrait produire un tétraplégique qui entreprendrait l'ascension de l'Everest. Mais cet effort est la seule chose qu'il me reste. La seule chose qui me permet d'affirmer mon identité et d'être un homme. p.73
L’esprit court et trouve une idée, l’idée court et devient pensée, la pensée va et trouve son homme
Hier il faisait pas loin de 40 degrés. C'est la canicule, les vieux tombent comme des mouches et pourtant, il y a toujours autant de vieilles peaux aux cours d'aérobic.
Le fait de nager juste après qu'elles se sont largement ébrouées dans la piscine avec leurs vagins ménopausés a quelque chose de dégoûtant. J'ai fait une allusion plus ou moins fine au type qui surveille le bassin. " Ne vous inquiétez pas on met beaucoup de produits dans l'eau !" m'a-t-il répondu avec un large sourire très maître nageur bien dans sa peau. Cela ne m'a pas rassuré pour autant.
A chaque fois que je bois la tasse, je me demande si je n'ai pas en même temps avalé un bout de muqueuse. p.54
L'avantage d'être totalement ignoré de ses contemporains, c'est qu'on peut totalement ignorer ses contemporains.
Un livre assez déjanté et plaisant à lire. Prémonitoire aussi puisqu'il annonce avec 3 mois d'avance la tuerie qui va se produire à Oslo. Le personnage du livre envisageant lui de faire un carton aux Galeries Lafayette avec la même arme... le fameux GLOCK !