Rencontre avec 4 auteurs de l'anthologie Démons Japonais parue aux éditions Luciférines.
Aaron Judas, Audrey Salles, Caroline Blineau et Philippe Deniel reviennent sur les origines des yokai, leur influence dans la culture, et les créatures qu'ils ont abordées dans leurs textes : nukekubi, Teke-Teke et jorogumo !
Retrouvez l'anthologie : http://editionsluciferines.com/catalogue/demons-japonais/
Ils s'arrêtent quelques instants à proximité du Bosquet de l'Encelade. Le bassin représente un Titan mythologique terrassé par Jupiter, assommé par d'imposants blocs de pierre qui le recouvrent. C'est un dieu déchu et vaincu par un adversaire plus fort et plus jeune. Louis XIV tout particulièrement, car il y voyait les nobles de la Fronde abattus par le futur Roi Soleil.
Le Roi est mort, vive le Roi ! Il en est ainsi depuis toujours et il en sera ainsi pendant les siècles à venir.
La parole de l'homme blanc n'a que peu de valeur.
Quand le bâtiment est enfin amarré, une passerelle est déployée pour la relier à la terre ferme. L’homme au tricorne se place au bout et attend, campé sur ses jambes, dans une attitude toute martiale. Un homme sort du navire, il regarde le port pendant quelques instants et s’avance sur le ponton. Sa peau est mate et ses habits sont taillés dans un cuir brut, cousu avec des points grossiers. Sa tenue ne le couvre guère, mais il ne semble pas souffrir des effroyables conditions météorologiques. Les bras et le torse musclé laissent voir des tatouages sombres, ils représentent des figures stylisées qui évoquent des aigles, des loups et des ours. Le crâne est rasé sur les tempes, et seule une mince bande de cheveux court du front à la base du cou. Les armes rudimentaires, poignards et tomahawks qu’il porte à sa ceinture le désignent comme un guerrier huron, un indigène des terres de Nouvelle-France.
Et si j’entends moi aussi le son grave des cloches des
églises, ces lieux de culte désertés de l’ancienne religion ne sont
pour moi qu’un reste du passé, un héritage stupide et désuet d’une
époque où les gens vénéraient encore un dieu qu’ils ne pouvaient
pas voir. Avant l’Alliance, longtemps avant l’arrivée des Dryades.
- Le jeune dauphin n'est qu'une brute qui ne peut trouver nulle jouissance en dehors de la violence qu'il exerce sur les femmes. Il n'est rien qu'un animal abject, si noble soit son ascendance. J'espère qu'il disparaîtra de nos mémoires pour toujours ! Puisse-t-il ne jamais avoir existé !
- Adieu, Vicomte Nicolas de Favras. Vous avoir eu pour ennemi a été l'un des plus grands honneurs de mon existence. Dans d'autres circonstances, peut-être aurions-nous pu devenir amis.