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Critiques de Philippe Oriol (8)
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Le faux ami du capitaine Dreyfus

Celui qui n’a pas donné son nom à l’affaire.

Le colonel Picquart se tut pour le bien de l’armée francaise pour son honneur. Cela lui vaudra d’être sermonné puis mute. Il préféra parler. Il a préféré le cachot. Un grand serviteur de la France. Tous les ragots. L’ile du diable. Picquart est envoyé en Tunisie puis condamn Esterhazy est acquitte

Zola publie J’accuse. Le vrai Picquart c’est un homme qui a voulu sauvegarder l’armée uniquement puis sa carrière . L’affaire Picquart suit. Picquart est était un anti - sémite. l’affaire Esterhazyle . Le silence embellit la bouche.
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Le faux ami du capitaine Dreyfus

Philippe Oriol, un des historiens parmi les plus fins spécialistes de l'Affaire Dreyfus, a dû « péter un câble » face au processus d'héroïsation du Colonel Picquart remis en lumière par Robert Harris dans son roman « An Officer and a Spy » puis magistralement interprété par Jean Dujardin dans le film de Roman Polanski.

Dans cet essai, il démonte méthodiquement l'image d'Epinal créée autour de celui qui mit au jour la plus grande affaire de mensonge d'Etat qui ait déchiré la République. Une entreprise très argumentée de déboulonnage, ou tout du moins de reclassement des responsabilités et ressorts psychologiques de chacun.

Un mot sur la forme : il est nécessaire de bien connaître tous les ressorts de l'Affaire, ses protagonistes et sa chronologie pour comprendre le propos de l'auteur et suivre son argumentation. le plan de l'ouvrage et le style ne sont pas des plus clairs et la lecture des extraits de textes pas toujours aisée. Mais pour celui qui étudie l'histoire, la vérité est la seule qui compte. Et les deux personnalités d'Alfred Dreyfus d'une part et Marie-George Picquart d'autre part, sont particulièrement complexes.

Rappelons que c'est Picquart, arrivant à la tête de la Section de Statistique (le Renseignement militaire) se rend compte que les preuves présentées à l'appui de la condamnation de Dreyfus sont des faux et que le vrai coupable est un certain Estherazy. Il en réfère à son chef, le général Gonse qui lui intime l'ordre de se taire et le menace des pires sanctions s'il parle. Il finira par parler pour faire éclater la vérité, et sera lui aussi humilié, menacé, emprisonné et chassé de l'Armée.*

« le Colonel Picquart avait le choix, entre la plus belle carrière qui fut jamais ouverte à un officier, et le cachot. On ne lui demandait que de se taire. Il a préféré parler, et de ce fait, il a choisi le cachot » écrit Octave Mirbeau.

Picquart est confronté à un dilemme : manquer à la parole donnée à ses supérieurs et ainsi porter préjudice à l'Armée, sa seule raison de vivre, ou blanchir un innocent emprisonné à l'île du Diable. Il va devenir, pour les partisans de Dreyfus, le héros idéal : bel homme, énergiquement antisémite (selon Bernard Lazare), polyglotte, ni juif ni protestant, plus jeune colonel de l'armée française …

Mais il réalise qu'il ne va pas être possible d'agir pour Dreyfus tout en protégeant sa carrière. Il subit des pressions, il tergiverse, refuse de donner les preuves en sa possession. C'est Scheurer-Kestner qui va saisir le Président de la République, malgré sa volonté. La stratégie de Picquart est plus destinée à son propre sauvetage qu'à celle de Dreyfus. Ainsi, il va faire exploser le clan dreyfusard entre les « intransigeants » et les « politiques » qui veulent agir en douceur, car il déteste la famille Dreyfus, Joseph Reinach et Bernard Lazare, tous ceux qui n'agissent pas comme il le voulait …

Car Dreyfus lui-même menait sa propre stratégie de défense : obtenir de la Cour un arrêt de cassation du second Conseil de Guerre, sans renvoi devant un nouveau Conseil. Ce qu'il obtînt.

Un livre touffu, qui déconstruit efficacement le mythe du héros Picquart et remet certaines pendules historiques à l'heure. En se souvenant que Dreyfus ne voulait retenir des hommes – et donc de Picquart – que ce qu'il y a de bon. Dreyfus, le principal héros de son affaire et aussi sa principale victime.

*Picquart sera réintégré dans l'Armée le même jour que Dreyfus et sera nommé ministre de la Guerre par Clemenceau. Dreyfus, lui, survivra à tous les protagonistes de son affaire ...
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J'accuse ! Emile Zola et l'affaire Dreyfus

Comment a-t-on pu espérer qu'un conseil de guerre défierait ce qu'on conseil de guerre avait fait?

Je ne parles même pas du choix toujours possible des juges. L'idée supérieure de discipline dit obéissance. Lorsque le ministre de la Guerre, le grand chef, a établi publiquement, aux acclamations de la représentation nationale, l'autorité de la chose jugée, vous voulez qu'un conseil de guerre lui donne un formel démenti?

Hiérarchiquement, cela est impossible.

Le général Billot a suggestionné les juges par sa déclaration, et ils ont jugé comme ils doivent aller au feu, sans raisonner.

L'opinion préconçue qu'ils ont apporté sur leur siège, est évidemment celle-à :

" Dreyfus a été condamné pour un crime de trahison par un conseil de guerre, il est donc coupable ; et nous, conseil de guerre, nous ne pouvons le déclarer innocent ; or nous avons que reconnaître la culpabilité d'Esterhazy, ce serait proclamer l'innocence de Dreyfus".



Rien ne pouvait les faire sortir de là.



Ils ont rendu une sentence inique qui à jamais pèsera sur nos conseils de guerre qui désormais du suspicion tous leurs arrêts.*****

Lettre à Monsieur Félix Faure, Président de la République,

13 Janvier 1898,

Emile Zola
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Le faux ami du capitaine Dreyfus

À la manière d’une enquête qui retrace la vie du Lieutenant-colonel George Picquart et les évènements autour de l’affaire Dreyfus, on découvre une autre manière de voir la vérité.

Comme beaucoup, j’ai découvert l’affaire Dreyfus au collège, on m’y a enseigné que dans cette affaire infâme il y avait une victime Dreyfus et un héros Picquart. Mais ce dernier n’a semble-t-il pas toutes les qualités que l’Histoire a bien voulu lui léguer.



Ainsi, on y découvre un Picquart opportuniste qui tenait à sa place et à son grade, il sera ainsi de ceux qui condamnent Dreyfus, puis tentera de corriger l’erreur judiciaire sous la pression médiatique insufflée par le célèbre « J’accuse » de Zola. Mais ce que Philippe Oriol nous apprend, à l’aide d’une documentation très fournie et inédite, c’est que Picquart était prêt à tout pour sauver l’honneur de l’armée, lorsqu’il plaidera pour Dreyfus c’est aussi pour tenter de se sortir d’une impasse. Il en paiera le prix fort en étant condamné à 324 jours, mais sera finalement réintégré et nommé Général avant de devenir Ministre de la Guerre sous l’autorité de Georges Clemenceau.

On y découvre un peu plus de la personnalité de Picquart, antisémite, vengeur, un homme avide de pouvoir et de reconnaissance.



Ce livre nécessaire est très intéressant malgré certains passages ardus, il révèle que les héros ne sont pas toujours ceux qu’on croit et surtout il rend de manière définitive un hommage à Dreyfus et à ceux qui l’ont soutenu.
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Le faux ami du capitaine Dreyfus

on comprend mal ce qu'est venu faire Grasset dans cette entreprise, dont une phrase du résumé en dit long sur la... haute moralité :

"Le « vrai » Picquart, s’il a un moment entrepris de faire corriger l’erreur judiciaire, l’a plus fait plus pour sauver la réputation de l’armée que l’honneur d’un persécuté".

Mais c'est précisément dans ce qu'il a de besogneux qu'un tel livre est utile, de par les rappels auxquels il oblige :

1) même un héros n'est pas toujours forcément "désintéressé"

2) les héros le sont rarement dès... le premier jour ! Et pour s'en tenir à l'Affaire ce serait ici chose facile de rappeler les lettres de Zola (!) antérieures à son engagement et dans lesquelles il exprime des hésitations quant à celui-ci, même si déjà il y avait plutôt besoin de le retenir avec un élastique...
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J'accuse ! Emile Zola et l'affaire Dreyfus

De cette affaire, on n'en a souvent qu'une vague idée, et on connaît surtout le célèbre "J'accuse", sans pour autant en avoir lu l'intégralité.



Les articles d'Emile Zola permettent d'allier la compréhension d'un contexte politico-historique à une belle plume engagée. L'ensemble des articles nous permettent d'avoir une bonne vision d'ensemble de cette affaire et d'y découvrir l'engagement de cet homme, et quel homme !



Cet ouvrage bien documenté nous permet ainsi de mieux saisir les tenants et les aboutissants. Un beau texte qui mérite d'être lu, voire étudié au collège, ne serait-ce que pour les principes et valeurs qu'il met en évidence.

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L'histoire de l'Affaire Dreyfus : Tome 1, L..

L'affaire Dreyfus divisa les Français entre 1894 (lorsque le capitaine, de confession juive, fut injustement condamné pour trahison d'État au profit de l'Allemagne) et 1906, année où il se vit réhabilité après avoir été gracié en 1899. Emile Zola prit courageusement parti pour Alfred Dreyfus (grandoncle du chanteur Yves Duteil) en publiant "J'accuse", lettre ouverte au président de la République (Félix Faure), le 13 janvier 1898, en première page du quotidien parisien "L'Aurore". Un retour sur une des plus grandes injustices de l'Histoire contemporaine.
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L'histoire de l'Affaire Dreyfus : Tome 1, L..

Critique de Alexis Lacroix pour le Magazine Littéraire



Dans son livre consacré à l'affaire Dreyfus, les Souvenirs sur l'Affaire, publiés en 1935, Léon Blum estimait que l'« Affaire » n'avait laissé aucune trace ni séquelle véritables : « Ce ne fut qu'un événement », écrit-il. Le président du Conseil du Front populaire, qui fut dans sa jeunesse témoin de la dégradation de Dreyfus, ne pouvait émettre une appréciation plus contestable. Dans l'histoire de la France, s'il est une séquence qui a marqué les consciences, c'est bien la condamnation pour haute trahison prononcée à l'encontre d'un officier juif. L'affaire Dreyfus n'a pas seulement agité une nation entière ; ce séisme juridique et moral, par l'intensité des aversions cultivées dans le camp antidreyfusard, a d'abord constitué, selon la formule de Hannah Arendt, « une gigantesque répétition générale du XXe siècle (1) ».

 

Ce caractère fondateur n'empêche pas l'affaire Dreyfus d'avoir été jusqu'ici le parent pauvre de l'historiographie. Certes, elle n'a jamais cessé de susciter de nombreux essais d'interprétation. Toutefois, son déroulement précis reste peu connu, faute d'une histoire globale, depuis la parution, entre 1901 et 1908, de l'Histoire de l'affaire Dreyfus de Joseph Reinach. L'historien Philippe Oriol, qui enseigne à l'université Paris-III-Sorbonne, a voulu combler cette lacune. Après avoir publié plusieurs documents sur l'Affaire - notamment une éclairante biographie du premier intellectuel à s'être levé pour Dreyfus, le journaliste Bernard Lazare (2), Philippe Oriol revisite ces années tragiques dans une trilogie.

 

Le premier volume couvre la période 1894-1897, c'est-à-dire la campagne de presse, la dégradation et le bagne. Tournant le dos à une démarche sensationnaliste - « Qu'on ne cherche pas ici de vérités cachées ! », prévient-il -, l'auteur ressuscite les premiers mois de l'Affaire, quand la solitude du capitaine et de ses proches était absolue. Seul Bernard Lazare, en relation avec le frère de l'accusé, avait alors l'intuition de son innocence. Au moyen d'une érudition rigoureuse, Philippe Oriol éclaire la face cachée de cette histoire officielle. En ôtant d'abord toute pertinence à deux tentatives récurrentes : celle qui relativise l'importance de l'antisémitisme, en noyant l'Affaire dans la chronique mouvementée de l'espionnage militaire ; celle qui la réduit à un symptôme de la crise de croissance du système républicain.



Pour Philippe Oriol, l'institution militaire de la fin du XIXe siècle exsudait la passion antijuive, au point d'ourdir contre l'un de ses officiers un complot millimétré : « Dreyfus pénétrait dans un monde hostile » où « l'antisémitisme était une réalité dont l'Affaire ne marque pas l'origine mais le révélateur ». Aussi, aucune action publique en faveur du capitaine n'aurait pu être entreprise sans la reconnaissance préalable de la motivation antisémite des antidreyfusards.

 

Sans la presse, non plus. L'une des surprises de ce livre est de documenter le concours du quatrième pouvoir à l'instruction de l'opinion. Un rôle lumineux pour certains organes de presse, comme L'Aurore de Clemenceau ou Le Journal de Fernand Xau, qui publièrent les tribunes - celles de Lazare, celle de Zola - dénonçant l'erreur judiciaire. Un rôle infamant pour L'Intransigeant ou La Cocarde et pour La Libre Parole d'Édouard Drumont, qui ont exploité la confusion des ressentiments en « contribuant à ancrer dans les esprits la fable d'une "solidarité de race" ». Ces champions d'un journalisme incendiaire ont réussi à diffuser l'image d'un capitaine Dreyfus guindé dans sa morgue hautaine. Philippe Oriol fait justice aussi de ce cliché.





 



 
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