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Citation de Presence


Il y avait cet homme qui courait, haletant, fébrile, glissant sur le pavé, frôlant les bâtiments, jetant sans cesse des coups d’œil derrière lui, s’abritant sous les portes cochères pour s’offrir quelques minutes de répit. Il savait, lui, le lâche, le traître, que la peur est un prédateur qui s’attaque à l’homme isolé. Patiente et sereine, l’aube attendait son heure pour balayer l’opacité et la noirceur de son ennemi supérieur en ombres. Elle surgirait doucement des faubourgs ourlés de brume, repoussant les dernières nuées sombres qui offraient encore un asile au fugitif. Car c’est entre chien et loup qu’il avait choisi la fuite, lorsque la nuit ripaille, se gorge de festins et ne se soucie guère de devenir demain. Elle offrait un sursis au fourbe qui se faisait ombre, qui se faisait mur, oscillant sans cesse entre la crainte d’être démasqué et l’impatience d’atteindre les remparts. Et lorsque l‘aube s’en vint, presque par surprise, jetant son voile de vérité sur la ville déjà meurtrie et bientôt mutilée, il fut presque surpris d’avoir atteint son but.
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