Claude Brasseur face à Pierre Brasseur.
Plus tard, j'ai eu la chance de jouer et mimer un petit rôle dans l'adaptation que Cocteau avait faite de "Roméo et Juliette". Sa mise en scène était simple et belle, faite de bouts de ficelle et d'astuces magnifiquement intelligentes et malignes.
Preuve de ce qu'il disait de la France : "Ici, on ne fabrique bien le mystère qu'avec des bouts de ficelle, des bouts de bois et du fil de fer".
Il avait encore raison comme toujours.
A bas les grandes machineries, les vraies étoffes, les vrais murs, les vraies matières qui détruisent le théâtre comme les vrais cheveux et la vraie peau détruisent la beauté d'une fille "à poil". En perruque et maillot, elle est beaucoup plus nue.
Ces représentations s'appelaient "les soirées de Paris".....
(extrait de "les soirées de Paris", 14ème chapitre du volume paru aux éditions "Ramsay" en 1986)
C’était une grande fille blonde, avec un béret basque, des nénés sortant du corsage, des fesses en mandoline, de longues jambes, des talons Marlène, des bas noirs de même, enfin tout ce qu’il fallait pour affoler des puceaux de notre âge.
Ma mère a eu une jeunesse digne d’une méchante Mme de Ségur. Vous entrevoyez peut-être ce que cela peut représenter étant donné la cruauté de la Dame Ségur en question. Je ne connais rien de plus terrible que ses contes pour enfants qui sont le reflet de la plus horrible bourgeoisie et des plus affreux réflexes d’enfants gâtés, stupides, bornés.
Un nain nous surveillait. Il était plus petit que nous mais avec sa cravache il prenait dix centimètres de plus et il faisait mal. En plus, il était bonapartiste, (à cause de sa taille sans doute).
Lorsqu'on me demande : où êtes-vous né ? Je réponds : "A Paris, quartier des Batignolles, rue des Dames."
Ca fait joli, rue des Dames !
Eh bien, non, c'était rue Darcet. C'est moins bien.
Les acteurs jouent vrai – et plus ils se rapprochent de la vérité, plus les spectateurs qui les applaudissent admirent leur façon de mentir.
Voilà ce que je pense d’un arriviste : tu peux courir aussi vite que tu veux, tu n’arriveras jamais avant moi au 14 juillet.
Elle était folle et volage, instable, libertine et je sentais que je lui ressemblerais.