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3.25/5 (sur 24 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Tavannes , le 06/01/1930
Mort(e) à : Neuchâtel , le 22/12/2020
Biographie :

Pierre Chappuis est un poète et critique littéraire suisse.

Après avoir fréquenté le gymnase de La Chaux-de-Fonds et obtenu son certificat de maturité, Pierre Chappuis poursuit des études de Lettres à l’Université de Genève. Sa licence en poche, il se consacre, entre 1952 et 1993, à l’enseignement du français et de l’histoire au gymnase de Neuchâtel (aujourd'hui Lycée Denis de Rougemont).

Auteur de poésie tant en vers qu’en prose, il œuvre longtemps dans l’ombre. Son premier recueil de poèmes, "Ma femme ô mon tombeau", paraît en 1969 aux éditions Robert à Moutier. Après cette première publication, les recueils de poésie et collaborations s'enchaînent. Mêlant ses textes aux gravures ou photographies de tiers, Pierre Chappuis a ainsi publié aux côtés de différents artistes.

Poète francophone reconnu, il fait partie d’une génération d'écrivains qui comprend Philippe Jaccottet, Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Jacques Dupin et Jacques Réda.

Publiés depuis 1969, ses nombreux ouvrages comprennent des recueils d’essais critiques, de prose poétique et de poésie. Parmi ses plus récents livres, tous publiés aux Éditions José Corti, on trouve "Dans la foulée" (2007), "Comme un léger sommeil" (2009) et "Muettes émergences" (2011). "Distance aveugle" (2000) et "À la portée de la voix" (2002), également édités chez José Corti, sont des recueils de prose poétique courte.

Il a remporté deux prix littéraires suisses prestigieux : le Schiller Prize en 1997 et le Grand Prix C.F. Ramuz en 2005.

Son œuvre est constituée de recueils, de notes et d'ouvrages réflexifs écrits en collaboration avec de nombreux peintres et amis.
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La Revue de Belles-Lettres & hommage à Pierre Chappuis Avec David André, Manuel Cajal, Michel Collot, Sylviane Dupuis, Marion Graf, Martin Rueff & Jonathan Wenger Lecture par Claude Motchidlover Pour ses premiers entretiens de l'année 2024, la revue Po&sie accueille une revue consoeur, une belle aînée, La Revue de Belles Lettres, fondée en 1862. L'entretien portera sur les orientations et les temps forts de la revue. Nous évoquerons la figure et l'oeuvre de Pierre Chappuis (1930-2020) auquel Po&sie avait rendu hommage dans son numéro 177/178. Avec Marion Graf, David André et Jonathan Wenger pour la RBL, Martin Rueff pour Po&sie et, pour rendre hommage à Pierre Chappuis, Manuel Cajal, Michel Collot et Sylviane Dupuis. L'acteur Claude Motchidlover lira des textes du poète.

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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
   LES MOTS, LEUR REVERDIE


 Cendre qui, voletant, de s'agiter, s'ébattre (essor, élans mul-
tiples), loin de se disperser, se recompose oiseaux.
 Par à-coups, à se frôler, s'éviter entre les arbres (fougueuse
refeuillaison), épris, imprudents, coiffés de braise.

 Les mots, leur reverdie, qu'à nouveau, au fond de la gorge,
ils viennent consteller la voix.

p.11
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Violoncelle seul



extrait 1

Futur, s’ourle

Comme vague, chant, comme éclairs en débris

Comme un martèlement par moments proches de nous

************

Et gratte, et fouille, creuse, exhume.

Peut-être ici, rien. Peut-être, à force d’entêtement, dos courbé, quelques fragment d’urne ou de hanap enfin –

Voués à l’enfoui

Pelle, pioche raclent bruyamment un sol caillouteux, peinent à dégager un bloc de pierre.

************

Pierre CHAPUIS nous a quitté le 22 décembre 2020.
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Devant nous, étonnant mélange…



Devant nous, étonnant mélange des eaux qui devrait rassurer celui qui, de son propre aveu (aveu ou profession de foi) n'avance qu'en toute incertitude, l'image, première venue, et le commentaire semblent ne faire qu'un. L'extrême méfiance à l'endroit de l'une (seul véhicule pourtant aussi bien que de l’autre (auxiliaire trop loin du ressenti) porte à une vérité au-delà. "Réflexion faite" : seconde, la pensée, elle-même tâtonnant, rejoint l’expérience originelle (ou estimée telle) dite par l’image, en découvre la cohérence par un mouvement de retour, celui, lui aussi recréateur, de la retouche, non tant maîtrise qu’approfondissement.


Pierre CHAPUIS nous a quitté le 22 décembre 2020.
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D'UN PAS D'OMBRE


D’un pas qui ne comble aucun vide, un pas d’ombre qui ne
dérange rien, ne défait pas la blancheur de la nuit, ne donne pas
quittance du chemin parcouru.


Marcher, non : glisser muettement.


Tout à élargir son champ de reconnaissance (par pans, un
redéchiffrement presque à la dérobée), le regard ne heurte plus
de confins. Perdues sont les montagnes au loin dans la pâleur.

p.14
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BANNIÈRES DU COUCHANT



Déployées, roses à la limite du soir. Ultimes. Jusqu'à ces
escarpements, aller.
Par la fenêtre ouverte (tout l'été, d'une bouffée) parvient une
odeur d'herbe fraîchement coupée. Qu'importe l'exiguïté de la
pelouse ; qu'importent rues, carrefours, ville.


Trop tard (lâche renoncement), trop tard pour rallier les ban-
nières du couchant. Sans ordre, solitairement s'effectuera la tra-
versée de la nuit.

p.40
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SPLENDEUR ÉTOUFFÉE


À l'image du jaillissement de lumière (appui sur un rayon
de lune) venu délivrer ma table de travail de son poids d'ombre ;
comme si, en mon absence – car autre que moi a pris faction –
s'écrivait sur une feuille préparée hier au soir, quoique illisible
(nocturne épanchement), le poème à venir.


Tracé lui-même à l'encre sympathique, le paysage, de la fe-
nêtre, vibre d'une splendeur étouffée.

p.10
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La semaison…



La semaison, juin 1975 : dans le silence d'une fin de nuit, le veilleur prend conscience qu'allumer une lampe, passer dans une pièce voisine ne le délivrerait nullement, qu'il restera pris (murs, nuit) jusqu'au lever du jour. Incroyable hésitation, pour le dire, entre deux images dont l'une (le mur repeint par l'aube) confirme, dont l'autre (porte, ouverture) nie l'idée d'enfermement. Elles ne s'opposent pas si jour et nuit ont même origine, si l'originel, l'insondable est l'obscurité, et la transparence, la belle lumière — du matin, d'octobre, de l'hiver —, une sorte d'obscurité à rebours ou, ce qui revient au même, l'ombre d'une autre lumière, éblouissante : "Le temps m'aidera seul à en sortir en peignant prudemment, peu à peu, le jour sur ses murs (et je n'en serai donc pas vraiment sorti) — mais cette image est plus pensée qu'éprouvée, car l'aube sera vraiment plutôt l'ouverture d'une porte dans ces murs — même si, réflexion faite, le jour est peint sur le noir de la nuit."


Pierre CHAPUIS nous a quitté le 22 décembre 2020.
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Câline à souhait,
l'eau clapoteuse
longe en douceur le môle.

Presque un phrasé.

Autant de pas, et de pas
ramenant vers nous
- brume et montagnes désemboîtées -
la trouée de l'horizon.

(d'instant en instant)
p.59
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II



Extrait 1

Conques maintenant. Tout un pays à traverser, de montagnes, de plateaux, ravines, de solitude. Visite maintes fois envisagée, maintes fois différée. Enfin, ce jour-là, notre arrivée tardive (un éboulement dans la vallée du Dourdou ayant exigé un long détour jusqu'au moment de franchir le Lot), d'un souvenir durable, tout comme, si nette encore totalement aujourd'hui, la longue soirée autour de l'église, sur le parvis, dans les rues adjacentes presque déserts. Rendus à nous-mêmes en ce lieu, point d'accomplissement, point d'orgue. Toute la journée du lendemain en outre...
Mémoire, chambre claire, cependant non : n'ayant nullement la froide exactitude d'un appareil permettant de reproduire une image trait pour trait sans risque d'erreur, mais, tout au contraire, source jaillissante. Au creux du village émerge, en toute majesté — au vrai, dans l'humble recueillement du couchant — l'église Sainte-Foy sévère et accueillante, ses fenêtres comme autant de paupières closes, sœurs du ciel et du bleu des toits. Rien qui vienne troubler ce qui n'est ni sommeil ni rêve, mais clarté blottie dans le creux d'une conque (si le nom doit quelque chose à la configuration du lieu), comme eau lustrale dans le creux de la main.


Pierre CHAPUIS nous a quitté le 22 décembre 2020.
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II



Extrait 2

Vitraux (cette fois de l'intérieur) comme les reflets d'une rivière verticale, confirmation a contrario de toute l'œuvre les ayant précédés —"...malgré ou plutôt par ce noir...".
La nuit, le jour. Aboutissement ? bien davantage ouverture à quoi aura mené, comme allant de soi, sans préméditation, une exploration que guidait de tableau en tableau (autant d'étapes datées), non "la matière physique de la surface, ni sa couleur, mais la lumière qui naît au cours du travail", venue de la matière elle-même. Partout (en nous tout aussi bien) se mêlent les remous d'une circulation fervente du jour, de long en large, de travée en travée, des bas-côtés à la nef, pour s'accorder avec la pierre elle-même. Voisinent, terre et ciel, s'apparient de nuance en nuance — changeants échos sonores — les ocres légers, les rouges, les teintes bleuâtres.


Pierre CHAPUIS nous a quitté le 22 décembre 2020.
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