Pierre Dervaux

17 décembre Mot de l'éditeur: le jeune timbalier qui fréquentait la « bourse aux notes » de Pigalle, soulevait des cageots aux Halles, jouait les as volant, faisait le boeuf avec Lester Young, sonnait du triangle dans la Neuvième et accompagnait Piaf et Brel en studio, imaginait-il devenir l'un des premiers chefs français de sa génération ? Jamais, pourtant, l'enfant de douze ans n'avait oublié le choc de son premier concert symphonique, « séisme émotionnel décisif »... Vibrer, partager, communiquer : les maîtres mots de ce « joueur d'orchestre » sont aussi ceux d'une vie de passions et de rencontres. Jean-Claude Casadesus ici évoque ses années d'écolier sous l'Occupation son adolescence turbulente dans le Paris d'après-guerre, les années de Conservatoire et ses débuts sous la baguette de Krips et Markevitch, la férule de son maître Pierre Dervaux, le Châtelet avec Luis Mariano, le Domaine musical de Pierre Boulez, l'amitié de Noureev et l'inspiration d'un Menuhin ou d'une Teresa Berganza, son travail inlassable sur le podium de l'Orchestre national de Lille, pendant plus de trente-cinq ans... Toute une existence vouée « à la poursuite de la lévitation émotionnelle ». Porter la musique partout où elle peut être reçue : c'est le credo de cet homme qui, parallèlement à son engagement nordiste, est aujourd'hui invité par les plus prestigieuses formations internationales, de Philadelphie à Saint-Pétersbourg. Il apparaît ici en praticien amoureux de son art, enraciné dans sa cité, mais aussi en père et grand-père admiratif, prolongeant à sa façon l'épopée d'une famille d'artistes hors norme.