AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.41/5 (sur 11 notes)

Biographie :

Pierre Hazan a couvert comme journaliste de nombreux conflits. Il fut correspondant auprès des Nations unies (Genève) pour Libération (Paris) et Le Temps (Genève). Il a notamment enseigné à l'Institut de hautes études internationales et du développement (HEID) à Genève.
Il s'est spécialisé sur les questions de paix et de justice internationale, a été chercheur associé à la Harvard Law School, puis au United States Institute of Peace à Washington.
Pierre Hazan est l'auteur de nombreux ouvrages dont Juger la guerre, juger l'histoire. Du bon usage des commissions vérité et de la justice internationale (PUF, 2007).

Ajouter des informations
Bibliographie de Pierre Hazan   (5)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de
Pierre Hazan : La Justice contre la Paix ? Pierre Hazan, auteur de "La Paix contre la Justice", nous aide à comprendre comment la justice internationale interagit avec les processus de paix. Un principe schizophrène ? Plus d'informations sur le site de l'éditeur : www.andreversailleediteur.com

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
[E]n théorie, le rôle de la justice est de déterminer si des combattants ont violé les droits de la guerre. Il n'est pas de se prononcer sur la légalité de la guerre, de dire si elle est juste ou non. C'est la distinction classique entre "jus in bello", le droit dans la guerre, et le "jus at bellum", le droit de faire la guerre. Or, dans notre environnement politique et médiatique, cette distinction tend à s'effacer. Si les moyens militaires utilisés sont considérés comme criminels, c'est la justesse de la cause qui est elle-même ternie. Ainsi, en identifiant les présumés criminels de guerre, les tribunaux internationaux laissent entendre aux opinions publiques quelle cause est juste et laquelle ne l'est pas.
Commenter  J’apprécie          90
« Comment puis-je, à la fois, prendre le thé avec Milosevic pour trouver un règlement négocié au conflit et, dans le même temps, le traiter en criminel de guerre ? »
Commenter  J’apprécie          100
En substance, les différences entre les « gestionnaires de conflit » et les «démocratiseurs » se résument ainsi : les premiers sont impliqués dans une recherche consensuelle, voulant aboutir à une cessation rapide du conflit. Ils sont par définition des pragmatiques qui ne s'encombrent pas de ce qui complique la recherche d'une solution négociée comme l'attribution d'une responsabilité à ceux qui ont commis des atrocités. Les « gestionnaires de conflit » ont donc une approche inclusive. Ils mettent l'accent sur le processus de négociations, acceptent les normes et les valeurs des belligérants, reconnaissent à ceux-ci une équivalence morale et considèrent la neutralité des acteurs extérieurs nécessaire pour aboutir à un règlement politique du conflit.

À l'inverse, les « démocratiseurs » adoptent une logique confrontationnelle, car ils considèrent que la justice n'est pas négociable même si elle conduit à exclure des chefs politiques et militaires. La justice est, selon eux, la précondition à la démocratisation, elle-même garantie d'une paix durable. Ils s'appuient sur des normes qu'ils tiennent pour universelles et estiment moralement faux que des médiateurs restent dans une position de neutralité lorsque des crimes de masse sont commis.
Commenter  J’apprécie          70
Arrêtons-nous [...] sur le changement de statut de la justice pénale : celle-ci n'est plus l'arbitre surplombant les sanglantes querelles humaines. La voici en train de décider de la nature de la paix, puisqu'elle jouit de l'exorbitant privilège de mettre hors-la-loi des chefs politiques et militaires et même des chefs d'État en exercice. Devenue partie au conflit, projetée dans l'arène des relations internationales, contrainte de s'appuyer sur la coopération des États pour obtenir la transmission de preuves ou l'arrestation d'un accusé, la justice pénale sert désormais aussi à faire la guerre.
Commenter  J’apprécie          50
"Ce que Paul Ricœur suggère pour éviter de tomber dans le piège de la compromission, c'est que le médiateur définisse son ancrage normatif non comme une fin en soi, mais comme un horizon qu'il l'agit de mettre aussitôt à l'épreuve du respect des personnes - Cette tension, le Va-et-vient entre la norme et la singularité de la situation, débouche sur ce que Ricœur nomme "la sagesse pratique". C'est une morale de l'action où "le choix dans des situations de détresse n'est pas entre le bon et le mauvais, mais entre le mauvais et le pire (in Soi-même comme un autre, P Ricœur, 1990)"." Page 83
Commenter  J’apprécie          20
La solution militaire est hors d'atteinte dans nombre de situations, mais le mantra "Nous ne négocierons jamais avec les terroristes" reste érigé en principe, limitant les options des gouvernements. (p. 54)
Commenter  J’apprécie          20
Selon l'éclairage, la même action peut être interprétée comme une démarche salvatrice qui a préservé des milliers de vies ou comme un acte criminel passible de poursuites pénales. (p. 18)
Commenter  J’apprécie          10
"La quête de justice d'hier ne doit faire des vivants d'aujourd'hui des morts de demain. Telle est la leçon que la communauté des droits de l'homme a pu tirer de l'ex-Yougoslavie. Il y a eu des milliers de morts qui devraient être aujourd'hui vivants, parce que les moralistes cherchaient une paix parfaite. Malheureusement, une paix parfaite est quasiment inatteignable dans le contrecoup d'un conflit sanglant. Poursuivre des criminels est une chose, faire la paix en est une autre." (page 43)
Commenter  J’apprécie          00
"Évoquant les totalitarismes de XXème siècle, Hannah Arendt (in le Système totalitaire) définit l'idéologie comme le fait d'une idée de se détacher du fonctionnement habituel de la pensée pour ne plus obéir qu'à sa propre logique et devenir folle, s'émancipant de tout ce qui pourrait la tempérer, la limiter ou la contredire au point d'enchaîner l'esprit humain dans ce que l'essayiste d'origine allemande nomme la camisole de la logique." page 35
Commenter  J’apprécie          00
Depuis longtemps, j'ai abandonné le confort de l'éthique de conviction, ce luxe d'être cohérent avec soi-même, pour assumer l'éthique de la responsabilité. (p. 17)
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Pierre Hazan (19)Voir plus

Quiz Voir plus

Le quiz des prénoms (niveau facile)

Le titre du recueil de poèmes d'Aragon s'intitule ...

Le Fou d'Anna
Le Fou du Roi
Le Fou d'Elsa
Le Fou d'Estelle

10 questions
5124 lecteurs ont répondu
Thèmes : prénomsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..