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Citation de colka


Tout à coup, les gardes républicains se mettent à rouler le tambour. Entrée en grande pompe, par le haut des gradins, de l'Académie française.
Un frisson me parcourt.
C'est l'entrée des morts-vivants. [...]
Le spectacle est affreux. Georges Romero n'aurait pas fait plus effrayant et plus désolant. Les grands médecins, les avocats célèbres, les écrivains glorieux titubent, se risquent à tout petits pas jusqu'au bord des marches, comme s'ils parcouraient, non pas en habit chamarré mais en haillons déchiquetés, les rues boueuses d'un village désert du Tennesse.
Et commence la descente. Là c'est une autre image qui s'impose. La vingtaine de marches leur prend autant de temps que s'il s'agissait de la face nord des Grandes Jorasses. Il s'agrippent à la rambarde, se tiennent les uns les autres, crochètent désespérément tout ce qui passe à portée de leurs mains tavelées et noyées de rides, tout branlants, tout tremblotants, on se dit que si l'un fait un faux pas, c'est tout la cordée qui va basculer dans le vide.
La salle frémit, retient son souffle. Vont-ils arriver entiers ? Qui va y laisser son col du fémur ? Faudra-t-il récupérer derrière eux un dentier, des ongles un oeil de verre . Prévoit-on d'éponger discrètement les traces d'urine.
[...]
Et les tambours roulent durant tout le temps que dure la représentation comme pour dramatiser le numéro accompli par une bande de vieux clowns arthritiques qu'on aurait invité se produire par compassion, dans un spectacle de charité.
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