AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Rana Ahmad (64)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ici, les femmes ne rêvent pas

« Je ne lis pas beaucoup de témoignages. » Cette phrase va devenir une petite blague de moi à moi. A force de commencer mes chroniques témoignages ainsi, je vais peut-être finir par réaliser qu’en fait j’en lis assez pour arrêter de dire ça. Et puis, il suffit d’aller faire un tour dans la rubrique « biographie, témoignage » du blog pour s’en rendre compte. Bref, j’ai encore lu un témoignage. Il s’agit du livre de Rana Ahmad, Ici, les femmes ne rêvent pas, récit d’une évasion.



A priori je ne suis pas friande d’histoires vraies, sauf quand il s’agit de faits divers romancés, là, je suis fan. Mais l’histoire de Rana Ahmad m’a interpelée, tout comme la couverture du livre que je trouve superbe. J’avais donc envie de découvrir le témoignage de la jeune femme et d’en savoir plus sur la condition des femme en Arabie Saoudite, ce qui me permettrait aussi d’avoir des arguments face à d’éventuels tristes personnages (pour rester polie).



Mais revenons-en à Ici, les femmes ne rêvent pas. Je me suis promenée avec ce livre pendant deux ou trois jours et j’ai eu le droit à : « oh mon Dieu, tu lis ça ? Moi je ne pourrais pas, il me faut de la distraction sinon je pleure tout le temps » et à « ça n’a franchement pas l’air fun ton livre » (alors qu’on ne me dit rien quand je lis des bouquins avec des tueurs en série qui embaument leurs victimes, bizarre, hein ?).



Rana a fui l’Arabie Saoudite. Si elle était restée chez elle, son frère l’aurait sans doute tuée. En tout cas, il aurait probablement réussi son coup, cette fois-ci. La jeune femme est trop éprise de liberté pour lui, elle couvre sa famille de honte. Pourquoi ? Parce qu’elle veut travailler, parce qu’elle étouffe sous l’abaya, le niqab et le tarha, parce qu’elle veut pouvoir discuter avec un collègue sans être accusée de tous les maux, parce qu’elle trouve injuste que les filles ne puissent pas faire du vélo…



L’abaya de Rana ne la protège même pas des mains baladeuses des hommes de sa propre famille. Et on comprend qu’elle n’est pas la seule jeune femme à être victime des hommes. Elles sont nombreuses ces femmes, filles, fillettes à ne pas pouvoir parler de leur calvaire. Et ça fait vraiment mal au cœur.



Dans la vie de Rana, il y a quand même une grande source de joie, son père. Son père qui l’aime et la protège autant qu’il le peut. Son père qui insiste pour qu’elle fasse des études, qui paye pour son divorce, qui lui offre sa bicyclette, qui l’emmène chaque jour au travail.



Ici, les femmes ne rêvent pas n’est pas un livre triste, il ne donne pas envie de pleurer. Enfin si, il pourrait, mais moi il m’a plutôt révoltée. Comment peut-on traiter les femmes ainsi ? Comment peut-on croire qu’il est normal de battre à mort sa sœur, sa fille, sa nièce ? Comment peut-on interdire toute liberté aux femmes, tout en glissant ses sales pattes sous leurs t-shirts et penser que tout est normal ? Attention, je ne découvre pas tout cela, je le sais, mais ça me dégoûte quand j’y pense.



Rana a donc fini par fuir son pays, quitter son père qu’elle aime tant pour être libre. Comme beaucoup de personnes, elle a donné tout son argent à un passeur et risqué sa vie en embarquant sur un bateau beaucoup trop petit pour le nombre de passagers. Aujourd’hui, elle est menacée de mort. Si elle remet les pieds en Arabie Saoudite, elle sera exécutée, car en plus de tout le reste, elle a admis le pire péché : elle est athée.



Maintenant que je viens de terminer ce livre, je suis déçue de ne pas avoir pu rencontrer Rana Ahmad à Paris, car je sais que nous y étions au même moment, j’aurais adoré l’écouter et discuter avec elle.



Ce livre est vraiment intéressant. Je pense que tout le monde devrait le lire, pour être plus sensibles aux sort des femmes saoudiennes. Et des femmes en général d’ailleurs.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
Commenter  J’apprécie          10
Ici, les femmes ne rêvent pas

Un livre magnifique haletant et emouvant, bien écrit, et qui fait voir d'un oeil neuf la condition des réfugiés.
Commenter  J’apprécie          10
Ici, les femmes ne rêvent pas

La plume de l’autrice est agréable et plaisante à lire. Je ne me suis pas ennuyée une minute. Rana est une jeune fille de 14 ans à qui on va couper les ailes d’un coup. D’un jour à l’autre, on lui confisque son vélo. Le motif ? Elle n’est plus une enfant. C’est Haram. Mais avec son vélo c’est de sa liberté qu’on la prive, de ses cheveux qui volent au vent et elle ne comprend pas. Elle ne l’acceptera pas, jamais.
Lien : https://www.wonderbook.fr/ic..
Commenter  J’apprécie          00
Ici, les femmes ne rêvent pas

J’ai été bouleversée par Rana, son courage, sa vie, un vrai livre qui traite de feminisme, d’égalité, de réfugiés, d’amour, de haine, de liberté, il y aurait tant à dire !



Il m’a été impossible de m’arrêter après l’avoir commencé, n’attendez plus.

Commenter  J’apprécie          00
Ici, les femmes ne rêvent pas

Un cri déchirant, ce témoignage coup de poing ne vous laissera pas insensible.

Quand on est une femme en Arabie Saoudite, tout est compliqué et surtout encadré par des règles très strictes élaborées par des hommes.

La légèreté de l’enfance disparaît dès l’âge de dix ans lorsque la fillette devient trop âgée pour faire du vélo ou sortir sans voile. Tout change, comme si une chape de plomb se déposait et enfermait la jeune fille.

Rana nous raconte sa vie quotidienne et ce passage de l’enfance à l’âge adulte puis le mariage.

Son père tente de l’aider et de la soutenir, difficile de le faire sans contourner les lois établies. L’amour qui unit père et fille reste fort, bien que contrarié par les fortes contraintes imposées aux femmes.

Saisissant et émouvant, un texte à découvrir aux Éditions Globe.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
Commenter  J’apprécie          10
Ici, les femmes ne rêvent pas

Petite fille heureuse, la vie de l'auteure bascule quand elle se retrouve future femme. Une flopée d'interdits lui tombe alors dessus dont le puissant symbole qu' est le port de la tenue obligatoire aux femmes en Arabie Saoudite. Cet assemblage de tissus noirs invisibilise les femmes et leur nie toute individualité. La place des femmes est comme dans beaucoup de pays limitée, contrainte, décidée par les hommes. Hommes qui peuvent éructer, frapper, tuer, évacuer leurs tenions sociales, psychiques et sexuelles sur celles qui de toutes façons ont tort.



L'auteure s'intègre mal dans ce système et va s'éloigner de la religion et de la place qui lui est assignée. Elle est contrainte à fuir si elle veut vivre. Commence alors le récit de cette fuite et la vie de réfugiée, qui n'est pas toujours facile mais ouvre les portes d'un avenir plus libre.



Je ne m'attendais pas à un manifeste féministe, le pays d'origine donne une indication claire sur les options prises, mais ce récit permet de voir le poids au quotidien de ces traditions archaïques. Pas vraiment étonnée non plus de la frustration sexuelle des hommes et de leur attitude envers les femmes qu'ils croisent, néanmoins surprise de la fréquence des agressions et désespérée pour ces filles, ces femmes, qui ne peuvent même pas mettre des mots sur ce qui leur arrive.



Un témoignage peu joyeux mais qui a donné de la consistance à ce que j'imaginais.





PS: La défense de l'égalité hommes/femmes mérite mieux, ici comme ailleurs, que la longueur d'un tee-shirt ou l'écriture dite inclusive( qui est tout bonnement indigeste ) ...



PS: L'apostasie devrait être un droit fondamental de tout être humain.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          110
Ici, les femmes ne rêvent pas

Très émouvant témoignage. Quel courage.

Commenter  J’apprécie          00
Ici, les femmes ne rêvent pas

Rana Ahmad se raconte dans ce récit. Enfant de dix ans, elle jouit de son insouciance, heureuse parmi les siens. Mais c’est sans compter que quinze jours plus tard on lui confisquera son vélo et s’en suivront des obligations, des contraintes… la fin d’une liberté. Ce monde que Rana idéalisait s’effondre. « Tout sera différent, je le sens. Ma vie me donnera la même impression que celle que j’éprouve en respirant à travers la couche de tissu noir devant mon nez : moins légère, moins libre. » En Arabie saoudite les femmes sont soumises, abusées et très peu osent s’opposer à cette doctrine. « La répression la plus puissante est celle qui naît dans notre propre tête. » Un jour, un déclic, elle décide de se battre pour sa liberté, quel qu’en soit le prix à payer.



Tout au long du récit, j’ai lu et relu des faits que je connaissais déjà (hélas !). Certes, la condition des femmes est horrifiante dans certains pays du Moyen-Orient. Celles-ci sont abusées sexuellement et violentées dès leur plus jeune âge, coupées du monde. Je ne dis pas cautionner ces faits bien au contraire c’est à vomir. Mais je m’attendais à une lecture plus agressive, plus imposante. Le style d’écriture est basique. L’auteure fait son job, balancer une réalité bien malheureuse sur papier pour sensibiliser encore et encore ! Je note tout de même cette force et ce courage assez impressionnants. Fuir son pays et se battre pour les droits des hommes et des femmes. En clair, une lecture en demi-teinte.



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/10/08/36766382.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
Commenter  J’apprécie          20
Ici, les femmes ne rêvent pas

Pas un roman, mais une autobiographie, celle de Rana Ahmad, qui expose sa vie dès l'enfance en Arabie Saoudite dans une famille musulmane et jusqu'à sa fuite en Europe avant ses trente ans.

On le sait, les femmes en Arabie Saoudite particulièrement ne sont pas libres, même pas de conduire ou de prendre des décisions. Seule La soumission aux hommes de leur famille ou leur mari est la norme.

Cette histoire nous rappelle que la liberté est un bien précieux.

Un livre fort, émouvant aussi qui présente un parcours exceptionnel pour que Rana puisse vivre sa vie comme elle l'entend. Il rappelle aussi que la solidarité, le soutien de ceux qui nous aiment, nous comprennent et qui sont dans l'empathie sont autant de resssources pour faciliter nos projets, lorsqu'on n'a plus d'autre solution que de fuir son pays et ses proches.







Commenter  J’apprécie          70
Ici, les femmes ne rêvent pas

"Les femmes saoudiennes n'iront pas en enfer, il y a longtemps qu'elles y vivent"



Rana Ahmad a décidé de fuir son pays, l'Arabie saoudite, et sa religion, l'islam.

Une enfance heureuse dans une famille d’origine Syrienne avec un père aimant et respectueux jusqu’à ce que l’on juge qu’il est temps pour elle de se voiler.

Comme toutes les Saoudiennes sa vie va désormais se passer sous le poids du voile islamique, sous le joug de la charia.

C’est le début d’une vie de douleur et de privation de liberté dans ce pays qui est une véritable prison à ciel ouvert pour les femmes.

Une vie faite uniquement d’interdictions (interdiction de conduire, interdiction de se promener seule…), d’obligations, d’abus et de discriminations toutes plus choquantes les unes que les autres.



Petit à petit, Rana ne comprend plus cette religion qui opprime les femmes et c’est depuis sa chambre, devant son ordinateur, qu’elle entame une double vie.

Grâce à Internet un nouveau monde se déploie devant elle, un monde qui lui est totalement étranger.

Elle lit Nietzsche, découvre les sciences et surtout les idées de Richard Dawkins .

Elle croise sur la toile des hommes et des femmes qui, comme elle, ne se reconnaissent pas dans cette société violente, dans ces lois religieuses, dans les préceptes d’Allah à la sauce saoudienne.

Une longue réflexion qui va l’amener à se demander si Dieu n’est pas « l’une des nombreuses histoires que les hommes se racontent ».

Le cheminement de sa pensée sera progressif et douloureux car comment se défaire de tout ce que l’on a cru pendant des années ? comment ne pas se sentir coupable ? comment continuer à vivre dans ce pays ?

Une seule solution s’impose à elle pour sortir de cet enfermement, une décision folle quand on est une femme là-bas: s’évader d’Arabie Saoudite.



Récit d’une vie de prisonnière, récit du parcours d’une athée, récit d’une évasion, récit de l’émancipation d’une jeune femme, ce livre est comme toujours chez les éditions Globe remarquable de qualité, fidèle à leur vocation de « bousculer les frontières, de penser notre société, d’éclairer notre époque et avant tout de raconter des histoires ».

Cette autobiographie d’une jeune résistante va vous filer une bonne piqure de rappel sur la condition de la femme à travers le monde.

J’espère qu’aujourd’hui, Rana porte tous les jours de jolis décolletés, qu’elle écoute Rihanna à fond et que la prochaine fois que l’on entendra parler d’elle, se sera parce qu’elle aura obtenu le prix de Nobel de Physique
Commenter  J’apprécie          80
Ici, les femmes ne rêvent pas

Témoignage poignant d'une jeune femme qui a réussi à échapper au régime saoudien.

Elle retrace son histoire, petite fille d'origine syrienne, dont le père est allé s'installer à Riyad en Arabie saoudite pour fuir la guerre.

Au delà des faits, loi de la charia, cacher les femmes sous des hidjab, niqab et jilbab, c'est surtout le récit de la prise de conscience de cette jeune femme vis à vis de la religion et du traitement réservé aux femmes en son nom.



Elle aura de la chance, car après de dures péripéties (son canot ne fera pas naufrage en Méditerranée), elle trouvera refuge en Allemagne et pourra reconstruire sa vie, et enfin étudier la physique à l'université.



Ce bouquin m'a ouvert les yeux sur le lavage de cerveau effectué sur les femmes, je n'avais jamais encore bien compris pourquoi il y avait si peu de rébellion parmi elles. Il faut avoir reçu une éducation libre, pour concevoir l'idée de liberté.

Elle a aussi eu beaucoup de chance d'avoir un papa aimant avec qui elle gardera contact par delà la distance, et de rencontrer des justes sur sa route.



Evidemment, le style est simple, mais il ne faut pas oublier que ce livre a été écrit en allemand, langue qui n'est pas celle de notre héroïne



J'ai adoré cette lecture, même si elle est glaçante par bien des aspects, et c'est un livre que je conseille fortement de lire !

Commenter  J’apprécie          120
Ici, les femmes ne rêvent pas

La narratrice, Rama Ahmad, raconte à la première personne sa vie de petite fille en Arabie Saoudite, la prise de conscience de l’oppression des femmes, ses doutes envers sa religion et son évasion de ce monde oppressant, comme l’annonce le sous-titre. Le récit se compose d’un prologue, de 13 chapitres ; d’un épilogue et des remerciements. Il est dédié à son père et à ceux qui veulent changer de vie.



Le prologue dévoile que l’évasion de Rana a réussi et que les ponts avec son père n’ont pas été coupés puisqu’elle le joint au téléphone. Reste à savoir comment elle est arrivée en Allemagne, à Cologne, et ce qui l’a amenée si loin de Riyad…



Enfant, Rana vit en Arabie saoudite pendant l’année et passe les grandes vacances à Damas, en Syrie, où vivent ses grands-parents. Sa vie est celle d’une petite fille de la classe moyenne, curieuse et douée, pour laquelle les cinq prières quotidiennes entrecoupent la lecture de mangas, le jeu avec des poupées Barbie et autres distractions qu’on pourrait qualifier d’occidentales. Elle adore son père dont elle attend le retour du travail avec une grande impatience. On lui imposera pourtant le voile à 10 ans !



Rien ne lui sera épargné : la confiscation de son jouet préféré quand elle est enfant, plus tard les attouchements de certains de ses proches, un mariage arrangé, la cohabitation avec sa belle-famille, etc. On la suivra dans son évolution, on partagera ses doutes et sa révolte, on prendra parti pour elle, et on l’accompagnera dans son périple, tout en sachant déjà qu’elle va s’en sortir grâce à son courage et à sa détermination.



Que dire qui n’ait pas déjà été dit sur ce genre d’ouvrages ? Oui, la condition des femmes dans les pays islamiques est épouvantable, sans doute plus encore en Arabie Saoudite qu’ailleurs. Oui, leur état d’éternelles mineures est révoltant. Oui, le courage qu’il a fallu à cette jeune femme est admirable et ses capacités de résilience dépassent l’entendement. Oui, j’ai appris certaines choses que je ne savais pas et qui m’ont hérissée, révoltée, enragée. Oui, le réseau d’entraide auquel Rana a eu recours l’a magnifiquement appuyée. Oui, les réseaux sociaux sont capables du pire et du meilleur. Oui, les témoignages comme celui-ci laissent un goût amer et provoquent un profond découragement devant la bêtise humaine... Mais ils abondent, et il faudra un vrai talent littéraire (ou autre) pour que l’un d’entre eux sorte de nouveau du lot, comme le Persépolis de Marjane Satrapi.



Merci au Grand Prix des Lectrices de Elle et aux éditions Globe
Commenter  J’apprécie          60
Ici, les femmes ne rêvent pas

Lire ce genre de récit permet de prendre conscience que, même s’il y a encore du travail à faire concernant la place des femmes dans notre pays, il est des pays où celle-ci n’est même pas existante.



Les femmes saoudiennes n’iront pas en enfer, il y a longtemps qu’elles y vivent. (p281)



Voilà une phrase, tirée d’un commentaire d’un journaliste saoudien repris par l’autrice qui résume totalement ce témoignage.



Naître fille est une malédiction qui va imprégner toute leur vie. A l’âge où une fillette ne songe qu’à jouer, à découvrir le monde qui l’entoure, et pour Rana il s’agit de le faire à bicyclette, elle va se voir confisquer cet objet de liberté et va entrer à 10 ans dans les méandres des règles et obligations qu’elle devra observer toute sa vie afin d’être une « bonne » femme saoudienne musulmane…..



Elle va devenir un objet qui sera transporté, car elle ne peut sortir qu’accompagner d’un homme, se verra maltraitée, battue et mise au silence dès qu’elle transgressera les règles. Et des règles il y en a : que ce soit des règles de vie mais aussi des règles religieuses.



Au fur et à mesure des pages, on réalise à quel point leur vie (si on peut appeler cela une vie) est entravée, brimée, annihilée….



Rana d’origine syrienne, est une jeune fille comme il en existe des millions, qui rêve de liberté, d’apprendre, d’aimer et tous ces droits auxquels chacun humain a, normalement, la légitimité, elle, elle se les voit refuser parce que femme et musulmane. L’homme, le père, le mari, le frère ont tous les droits mais aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines femmes qui ont tellement intégré ces règles qu’elles les appliquent implacablement, sans souci de filiation, d’amour maternel.



Sa prise de conscience des entravements qu’elle subit dans sa vie de tous les jours, des abus, des gestes, de la peur et de la violence des hommes qui l’entourent sera l’étincelle qui fera jaillir ses doutes sur la religion, sur sa vie et sa soif de liberté.



Grâce aux réseaux sociaux elle va découvrir qu’il y a un autre monde que celui qu’on lui impose, ce monde où les femmes n’ont aucune existence, aucune présence, elles ne sont que des ombres noires qui planent dans les rues surchauffées et qui doivent toujours être accompagnées d’un homme. Comment arriver à imaginer que le moindre de nos gestes, la moindre activité ou désir que nous ayons soit pour elles un parcours du combattant.



Pas de liberté, pas d’autre choix possible, elles doivent accepter, subir et se taire.



Quelle force et quel courage il faut pour endurer cela mais aussi pour tout quitter : sa famille mais surtout, dans le cas présent, ce père tant aimé, cette mère dure, sèche et intransigeante, un frère violent et extrémiste, qui peut aller jusqu’à vouloir la tuer de ses propres mains, quitter un pays pour l’inconnu avec tous les risques que cela comporte.



Partir sans se retourner, partir avec 200 dollars, un sac, un ordinateur, quelques adresses trouvées sur les réseaux sociaux. J’ai été étonnée mais aussi réconfortée de découvrir la solidarité et l’humanité qu’il existe et qu’elle a trouvées pour sortir du calvaire qu’elle vivait et pouvoir s’enfuir. Faire confiance, ne pas trop réfléchir parfois aux conséquences, aux risques.



Et puis il y a l’espoir, l’attente, le choix du pays où l’on va tenter de se reconstruire, de trouver enfin une liberté de vivre, de penser, d’aimer, de croire ou de ne pas croire.



Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à la lecture de ce témoignage, je dois l’avouer mais il faut sortir de sa « zone de confort » parfois et je ne le regrette pas dans le cas présent.



Rana Ahmad livre ce témoignage avec franchise, partageant avec le lecteur ses joies, ses rêves, ses désillusions et ses espoirs, dans une écriture fluide, sans pathos, un simple constat et j’ai particulièrement apprécié son chemin de réflexion sur la religion…..



Egoïstement, on ne peut s’empêcher de penser à sa propre vie, à la chance que nous avons d’être malgré tout libres, libres de notre vie, de nos choix, de notre religion, de nos loisirs, d’aimer, simplement de pouvoir dire oui ou non.



Ce type de témoignage permet de redonner de la valeur à des actes de la vie de tous les jours, que nous avons tellement intégrés et dont nous n’avons plus parfois conscience. Vivre libre de sortir, de parler, de prier ou pas, d’aimer ou pas, d’apprendre, de choisir…… cela n’a pas de prix et c’est ce que Rana a choisi.


Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          230
Ici, les femmes ne rêvent pas

L'auteure, Rana Ahmad, nous raconte dans cet ouvrage autobiographique le parcours qui l'a amenée à fuir l'oppression de son pays natal, l'Arabie Saoudite, il y a quelques années.

Le récit débute quand Rana n'est encore qu'une fillette jouissant d'une enfance insouciante. C'est alors qu'elle s'apprête à passer le cap de l'adolescence qu'elle voit ses libertés s'envoler du jour au lendemain.

Son vélo lui est confisqué par son grand-père. S'en suit une longue série de nouvelles règles à respecter, synonymes d'obligations ou d'interdictions. Elle ne peut par exemple plus sortir seule de la maison sans un homme à ses côtés.

Commence alors une vie faite de contraintes et de privations sous l'oppression de la gente masculine.

Rana va rejeter en bloc cette vie lorsqu'elle va remettre en cause sa foi musulmane. Elle devient alors athée et n'a plus qu'une idée en tête : organiser sa fuite vers un pays offrant aux femmes la place qu'elles méritent.

Ce témoignage m'a permis de découvrir les conditions de vie épouvantables des femmes en Arabie Saoudite. le récit souffre néanmoins d'une certaine lourdeur dans l'écriture ainsi que d'un manque de profondeur.

Commenter  J’apprécie          60
Ici, les femmes ne rêvent pas

Un livre qui interpelle, pas un roman mais un récit autobiographique, le témoignage vibrant et émouvant de Rana, qui a dû fuir son pays, l'Arabie Saoudite, pour enfin conquérir sa liberté et vivre suivant sa propre conviction. Ce n'est pas une fiction, mais hélas du vécu.



Issue d'une famille syrienne venue s'installer à Ryad, Rana est éduquée dans la tradition musulmane et vit une enfance heureuse et insouciante jusqu'à ses 10 ans. C'est à partir de l'adolescence que sa vie bascule, contrainte de porter le niqab, elle n'a désormais plus aucun droit. Toute son existence est régie par l'islam radical et par les hommes de la famille, voire par la police religieuse. Privation des droits élémentaires, mariage arrangé et raté, abus sexuels, dépression, la jeune femme va remettre en question ce système sociétal patriarcal. Elle va se familiariser avec les réseaux sociaux sur Internet, découvrir la philosophie et les sciences et au final devenir athée, ce qui en Arabie Saoudite est passible de la peine de mort par décapitation... La fuite au péril de sa vie sera l'unique solution.



Ce livre est traduit de l'allemand, son style est froid, simple et sec. Qu'importe ! Il constitue avant tout un témoignage puissant du quotidien des femmes saoudiennes privées de liberté et soumises à l'autoritarisme des hommes qui ont droit de vie et de mort sur elle. On n'appréciera jamais assez la chance de vivre dans un pays démocratique où les femmes, grâce aux mouvements féministes, ont pu conquérir des droits (même si rien n'est jamais acquis et qu'il faut continuer les luttes).

Cet ouvrage porte également un regard réaliste sur l'immigration et l'exil et il souligne l'importance de la solidarité et de l'entraide pour mener à bien ces évasions vitales.
Commenter  J’apprécie          50
Ici, les femmes ne rêvent pas

Ce qui me frappe dans le récit de Rana, c'est l'horreur dans la banalité. Sa situation en Arabie Saoudite n'est sans aucun doute pas la pire que puisse vivre une femme dans ce pays. Un père aimant qui l'encourage à faire des études, un mariage avec un homme respectueux qui aurait pu fonctionner si il avait pu se vivre sans belle famille, ça semble être un bon départ. Mais quand on a soif de liberté, d'indépendance et de connaissance, lorsque notre foi vacille, tout devient compliqué dans un pays comme l'Arabie Saoudite. Encore plus comme femme. Comme le dit une journaliste qu'elle cite: "Les femme d'Arabie Saoudite n'iront pas en enfer, elles y vivent déjà".



J'ai entendu des homme de culture musulmane dire que la femme chez eux est protégée. C'est peut-être vrai dans un monde utopique où la femme grandit dans une famille bienveillante. Mais quand vos proches masculins grandissent dans un monde de frustration sexuelle, où les hommes ont l'impunité, où les femmes ne peuvent dénoncer des actes déplacés puisque l'honneur de la famille est plus important que les droits fondamentaux des individus, le cauchemar n'est jamais loin.



Cette histoire vécue de l'intérieur est riche en enseignement et m'a captivé de la première à la dernière page.
Commenter  J’apprécie          20
Ici, les femmes ne rêvent pas

Le sous-titre est lourd de sens : « Récit d’une évasion » car c’est bien de cela qu’il s’agit. La narratrice relate son enfance, les événements qui l’ont bouleversée et qui l’ont brisée, car c’est bien une femme brisée et révoltée que nous avons là, jusqu’au jour où sa décision est prise : elle doit fuir son pays, il en va de sa vie.

Elle contemple tristement son univers : l’Arabie Saoudite des années 2000. Elle comprend très jeune le rôle qui lui est assigné : femme au foyer, sous tutelle, voilée et voilant jusqu’à son identité, jusqu’à son être le plus intime. C’est la normalité après tout, toutes les femmes font cela. Pourtant, au fond d’elle une petite graine de révolte s’est nichée, et sera arrosée par toutes ces déceptions, ces colères, ces incompréhension, ce terrible sentiment d’injustice.

Un jour, sa vie bascule et elle prend le risque de fuir sa vie, son pays, sa famille, au prix même de sa vie! Une seule devise : « Vivre où mourir », et cette expression n’aura jamais sonné aussi juste …



Pour résumer, ce documentaire dresse le portrait d’une femme forte et libre, se révoltant contre une société qu’elle ne comprend pas, qu’elle ne comprend plus. Un beau témoignage qui ne vous laissera pas indifférent(e): la colère, la compassion, la peur, la rancœur, la joie … autant de sentiments qui agiteront notre âme en découvrant ce long chemin de croix.
Lien : https://devoratrixlibri.word..
Commenter  J’apprécie          00
Ici, les femmes ne rêvent pas

Beau récit autobiographique qui force l'admiration.

Cette Saoudienne a réussi à fuir un pays qui est tellement restrictif pour les femmes ! Son cheminement de vie et de pensée est fluide, et clair. Et même si je savais que ce n'était pas la joie la bas pour la condition des femmes, je n'avais pas idée à quel point ! Ce que j'ai aimé aussi c'est que c'est un récit actuel, et qui montre vraiment bien les paradoxes de la modernité et d'une vie d'un autre temps. Bref, contente que tout se finisse bien pour Rana ! Elle le mérite !
Commenter  J’apprécie          50
Ici, les femmes ne rêvent pas

Vous aimez les témoignages ? Les histoires vraies qui vous prennent aux tripes ? Celles qui paraissent irréelles mais sont pourtant le reflet d’une triste réalité ? Vous avez le livre qu’il vous faut : “Ici les femmes ne rêvent pas”. Avec un tel titre tout est dit.



Gros coup de coeur pour ce témoignage (aux quelques imperfections… dont je vous parle plus bas).



Rana Ahmad nous livre ses rêves d’enfant brisés lorsqu’elle comprend qu’être femme en Arabie Saoudite signifie être inférieure à l’homme. Comme ses études avortées car elle se doit d’être une bonne femme au foyer avant d’être cultivée. Elle nous raconte comment elle s’est mise à douter de sa foi. Comment elle s’est détournée de l’Islam. Comment elle a tenté de fuir l’Arabie Saoudite. Fuir sa destinée. Au périple de sa vie.



C'est un récit de vie qui fait froid dans le dos où l'on sent transparaître toute l’âme de Rana. Elle se livre presque nue au lecteur. Sans voile, sans filtre. Son parcours est déroutant tant ce qu'elle décrit semble éloigné de notre civilisation Occidentale. On ne s'imagine pas à quel point naître femme dans certains pays peut être une véritable tare. J'admire le courage qu'a eu l'auteur pour affronter la violence, la peur, le jugement des autres.

Ce n'est pas un livre parfait mais il apporte beaucoup et mérite d'être lu et partagé.



Les quelques bémols que je vois sont surtout dans l’écriture : le début souffre de longueurs avec trop d’éléments factuels qui n’apportent rien. Puis peu à peu l’auteur rajoute une couche plus émotionnelle et l’on finit par être embarqué dans son histoire et à s’y attacher. C'est aussi très décousu au niveau de la temporalité puisque l'on saute d'une époque à l'autre au sein d'un même chapitre. Pas toujours facile de s'y retrouver. Mais peut-être est-ce lié aux épreuves non corrigées qu'il m'a été donné de lire…



Malgré ces légers désagréments ce livre reste un très "beau" récit de vie d'une dureté inégalable. A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          10
Ici, les femmes ne rêvent pas

J'ai trouvé dans ma bibliothèque municipale cette biographie parue en 2018. La société saoudienne vue de l'intérieur par une fillette aimée par sa famille, notamment son père, puis une femme ; la sujétion qui se met en place dès onze ans quand on lui arrache son vélo et qu'on l'empaquète dans trois couches de tissu noir ; où la moindre sortie doit être accordée, puis accompagnée par un homme de la famille, fût-il le frère cadet. Sujétion qui bien entendu, autorise tous les abus : père incestueux pour une de ses amies, oncle et beau-frère agresseurs sexuels pour la narratrice, leur honte et leur mutisme face aux agressions, puisque c'est sur elles que retomberait la faute. Sujétion allant jusqu'au droit de vie ou de mort par l'époux, aux coups par la mère et le frère, la réclusion forcée dans une chambre.

Puis viennent la prise de conscience, le rejet des mauvais traitements et du système de contrôle social qui les autorise, l'Islam ; avec le soutien des réseaux sociaux, Twitter notamment dans le cas Rama Ahmad, la fuite en 2015 avec les risques encourus, y compris la noyade en Méditerranée et le risque d'être reprise puis condamnée à mort par le frère et les oncles, son père lui restant indéfectiblement fidèle. J'ai bien aimé son emploi à plusieurs reprises du mot auto-détermination, sa revendication légitime à ne plus côtoyer les musulmans à la pratique religieuse rigoriste qui l'effraient à son arrivée en Allemagne, puisque c'est l'athéisme qu'elle a choisi et que cette religion ne permet pas l'apostasie, sous peine de mort. Rana apprend avec délices à être appelée par son prénom car en Arabie et dans tous les pays réglés par la charia et l'Islam, les femmes n'ont tellement pas d'existence propre qu'elles sont appelées "filles de" ou "sœur de", puis "femme de" car n'existant que par rapport aux hommes de la famille, jamais autonomes, appartenant aux hommes du clan. Belle biographie optimiste d'une libération et de la conquête d'une chambre à soi.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Rana Ahmad (233)Voir plus

Quiz Voir plus

LNHI-77297

Evidement, on commence par ..#.. .

Premier album
First Album

15 questions
15 lecteurs ont répondu
Thèmes : musique , barbapapa , blues , espagnol , histoireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}