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Critiques de Rebecca Lighieri (404)
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Il est des hommes qui se perdront toujours

C'est noir, c'est trash, c'est puissant. Rebbecca Lighieri ne mâche pas ses mots, elle les déballe, les hurle, les blance. Elle veut dénoncer, crier au monde la condition horrible dans laquelle vie Karel, Hendricka et Mohan. Elle analyse les effets psychologiques et psychiques d'une telle violence sur l’enfant, la peur de devenir comme son bourreau. C'est noir, c'est trash, c'est puissant mais c'est aussi une lecture addictive, qui malgré l'horreur du récit, reste passionnante.

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Wendigo

L’HISTOIRE: Ivo a toujours été étrange, distant, fuyant même. personne n’est ainsi vraiment étonné quand on le diagnostique HPI puis HPE. Au contraire, ses parents sont soulagés et tout le monde s’habitue à ce qu’Ivo se comporte mystérieusement. Mais depuis quelque temps, Selma, sa petite sœur le trouve encore plus étrange que d’habitude. Il s’enfuit par un arbre toutes les nuits, mange en douce de la viande crue… Selma en est sûre: Ivo cache quelque chose ! Son univers devient encore plus étrange quand une camarade disparue, enlevée, revient d’on ne sait où couverte de morsures



AVIS: Quelle étonnante et détonnante lecture ! Wendigo est une lecture étrange, je ne vois pas d’autres mots. ce roman est très lent, il faut attendre plus de 100 pages pour véritablement entrer dans l’histoire. Ce que je commençais à trouver horrifique est même devenu philosophique. ce roman est avant tout envoûtant. La plume de l’autrice est fluide et agréable, nous incitant à continuer encore et encore, à tourner les pages pour essayer de comprendre ce qui se passe. J’ai aimé l’idee du roman, l’etrangeté de cet univers. Le message environnemental est présent, évidemment, il nous alerte sans être trop lourd ou trop moralisateur. La fin de l’histoire est à l’image du roman: on aime ou on n’aime pas. pour ma part, même si je l’ai trouvé un peu trop brute. je n’ai pas regretté cette lecture un brin ovniesque. Ce qui m’a dérangée dans ma lecture cependant, c’est la vision de l’adolescence, thème central de l’histoire et fil conducteur de la vie de Selma. l'adolescence, le collège, la transition entre l’enfance et l’âge adulte n’a pas trouvé d’échos avec ma propre adolescence, et m’a semblé stéréotypée. Peut-être est-ce une histoire de générations ou d’époques différentes …



📚 Chronique et mise en scène photographique à retrouver sur @harper.a.lu.chat 📚
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Wendigo

J’ai bien aimé cette histoire et la plume agréable de l’auteure.

J’ai adhéré au rapport frère -soeur, d’abord distant puis plus proche grâce au partage du secret.

J’ai aimé le propos écologique qui est le prétexte à ce qui arrive aux ados comme Ivo ( j’essaye de ne pas trop en dévoiler… 😉) mais également la description de la liberté ressentie, et la proximité avec la nature des Thérians.



Cependant, je trouve qu’il manque des éléments dans ce roman : par exemple qui est vraiment Elias, le petit ami de Selma ? Pourquoi insister sur l’absence de ses parents ?

Mais surtout, la fin est trop raccourcie comme si l’auteure s’était essoufflée ou était en manque d’inspiration : que va-t-il advenir des Therians, des ados, des Throx, de l’humanité ?? Pour moi la fin est trop brusque.
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Les garçons de l'été

Duel au soleil chaud, amours de vacances et d' adolescence... il avait de grand yeux très clair, mon légionnaire... Il sentait bon le sable chaud...



Tout commencait plutot bien, on s'engouffre ensuite dans des profondeurs plus sombres, un duel de vengeance, de jalousie... J'ai mis de nombreux mois a lire ce livre le repousser sans cesse a defaut des vagues... Nazaré m'a emporté? L'été qui tourne au vinaigre et devient meurtrier?



Je m'attendais peut être a plus de rythme, après avoir idéaliser cette histoire mais je pense que le sable n'a pas enrayée la lecture... puisque je suis arrivée au bout. Trois étoiles.



Si vous souhaitez un été glacant pour 2024, je vous conseille cette lecture!!

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Il est des hommes qui se perdront toujours

L'histoire se passe dans un quartier (fictif) au nord de Marseille et commence avec l’annonce de la mort du père du narrateur. Son corps est retrouvé dans un décharge. Karel Claeys est le narrateur dans cette histoire.



Karel, Hendricka et Mohand Claeys sont des enfants nés d’un père belge et une mère kabyle. La famille habite dans la cité Antonin Artaud, située au nord de Marseille.



Le père Karl est un homme violent qui bat sa femme Loubna et ses enfants. Karl et Loubna sont toxicomanes, ils sont pauvres et ne s’occupent pas de leurs enfants. Mohand, le petit dernier est polyhandicapé, mais il ne reçoit pas les soins dont il a besoin.



Quand ils ont l’âge de s’échapper au foyer familial, ils trouvent une seconde famille au sein des gitans sédentarisés. Karel raconte sa vie et celle de sa sœur et son frère : la maltraitance subie, le calvaire que vit son petit frère et la haine qu’ils ont envers leur « père » agressif.



Rebecaca Lighieri décrit sans entrer dans les détails abjects la violence, la maltraitance, les tentatives de survivre dans un monde où l’amour parental était quasiment absent. Un enfant qui n’a pas connu cet amour ne peut pas se construire.



Chaque enfant Claeys essaie de se construire une vie et chacun s’y prend d’une manière différente. Karel se lance dans une profession où il prend soin des gens et devient aide-soignant, Hendricka se voue dans un carrière au cinéma et le petit Mohand essaye d’être à sa manière heureux dans sa vie aussi.



Comme déjà écrit dans d'autres critiques c'est un roman noir. Et oui, je vous confirme c'est noir, c'est triste, c'est un reflet de la société dont on aimerait qu'il n'existe pas, mais c’est malheureusement bien le cas.



Malgré la noirceur de cette histoire, j’ai apprécié le style fluide de l’autrice, j’ai apprécié les personnages qui sont attachants.



Challenge Multidefis

Challenge Plumes Feminines

Challenge ABC

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Wendigo

Selma va avoir 14 ans et est habituée à ne pas comprendre son frère, Ivo, 15 ans. Il a toujours été à part, disparaissant souvent mais revenant toujours.

Sauf que depuis quelques temps, il change aussi physiquement. Plus grand, plus musclé, plus beau aussi, il attire maintenant beaucoup les filles.



Leur quotidien est boulversé lorsque Romane, leur voisine disparaît et qu'Ivo révèle son secret à Selma.



Ma lecture m'a laissée sceptique. Pour plusieurs choses.

Tout d'abord, je n'ai pas du tout accroché avec le style de l'autrice. Malheureusement pour moi, je l'ai trouvée assez plate, peut immergeante, pas rythmé du tout. J'ai eu l'impression qu'il ne se passait rien de tout le roman. Pas d'ambiance non plus. Juste une succession de faits.



Je n'ai pas accroché avec les personnages non plus. Des ados plutôt caricaturaux, parfois peu cohérents entre meur comportement et leur psychologie. J'ai eu du mal à voir l'intéret de faire entrer en scène certains personnages comme Elias, ou certains certains passages de descriptions où Selma décrit ce qui ne va pas. Revient sur ce qu'elle dit "parce que ce n'est pas pire que les autres".

C'est allé de paire avec les phrases parfois très imprecises. Énoncer une idée et revenant sur la formulation. Le tout rendant le style encore plus lent.



J'ai eu beaucoup trop l'impression de voir l'autrice, adulte, faisant parler l'ado de manière caricaturale.



J'ai regretté également le manque de contextualisation qui aurait peut être donné plus de profondeur au récit. J'ai eu une impression de n'avoir qu'une succesion de non évènnements jusqu'à la toute fin. Le dénouement qui malgré tout m'a donné un petit pincement au coeur.

Avec plus de contextualisaation ou de complexité dans le récit, peut être que les messages écologico-philosophiqie m'auraient moins donné l'impression d'arriver comme un cheveux sur la soupe. Tout comme les nombreuses explications sorties de nullepart.



Bref, je trouvais la couverture très belle mais même si le résumé n'était pas hyper parlant pour moi, j'avais envie de donner une chance à ce roman.



Dommage pour moi !

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Les garçons de l'été

J’ai lu ce livre parce que j’ai adoré Il est des hommes qui se perdront toujours, de la même autrice. Tous ses autres livres depuis m’ont terriblement déçue.



Sur le papier, l’intrigue est intéressante mais les personnages sont caricaturaux, mal écrits, tout est dit et rien n’est suggéré. J’avais pensé la même chose de son livre Husband. Rebecca Lighieri écrit mal les hommes qui ne pensent sans cesse qu’à « baiser » sans autre forme de profondeur.



Un livre difficile à terminer tant tout est grossier.



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Il est des hommes qui se perdront toujours

Conseillé par une amie, j'ai acheté ce roman sans connaître ni l'autrice ni l'histoire. C'est parfois risqué, mais comme j'avais confiance dans la recommandation, j'ai foncé. Cela m'a bien réussi car j'ai bien aimé cette lecture.



J'ai rapidement plongé dans l'histoire, on commence par la nouvelle du meurtre de l'infâme père, et puis l'on repart des années plus tôt, pour tenter de comprendre ce qui a pu mener à cela.



Le style est percutant, les chapitres courts, on ne s'ennuie pas une seconde. Les personnages sont abimés, et on les comprend, mais certains sont vraiment difficiles à aimer. Je croyais en un personnage, et je me suis surpris à être déçu par ses actions.



La fin est belle, malgré la noirceur.



il m'a manqué peut-être un petit plus pour que cela soit un coup de cœur, je ne saurai trop l'expliquer. Peut-être l'attachement aux personnages qui m'a manqué. Je comprends la volonté de montrer que dans des conditions pareilles, rien de bon ne peut en découler. Mais la contrepartie de cela c'est que cela donne un côté très pessimiste au tout et je ne sais pas trop quoi en retenir, si ce n'est ce que je savais déjà ...



je recommande tout de même.
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Wendigo

Ivo et sa petite soeur Selma grandissent à Marseille dans une grande maison chez leurs parents, tous les deux universitaires. Selma est très proche de son grand frère, mais ce dernier a besoin de beaucoup d'autonomie. Ivo sort la nuit, parle peu et a peu de relations sociales au collège. Lorsque Selma arrive au collège, elle fonctionne à l'opposé de son frère et a besoin de discuter, de sortir et de profiter de ses amies. Mais depuis peu de temps, le comportement d'Ivo change et Selma ne comprend pas. Ses parents ne captent rien, mais elle est certaine qu'il se passe des choses étranges. Elle va bientôt en être certaine. Rebecca Lighieri avec sa façon unique de conter ses histoires raconte avec beaucoup de justesse l'adolescence d'Ivo et de Selma. Le fantastique n'est jamais loin, l'atmosphère sombre et mystérieuse non plus. Les questions autour de l'environnement et de la protection des animaux constituent un autre fil rouge de ce roman jeunesse prenant.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Les garçons de l'été

Mylène est la mère de deux garçons parfaits, deux demi-dieux, surfeurs de surcroit, capables de chevaucher les flots à l’image de Poséidon. C’est en tout cas l’image qu’elle s’en fait, sans que personne ne vienne la détromper, certainement pas son mari Jérôme.

Thadée et Zachée. La perfection faite hommes. Jusqu’au jour de l’accident.

Attaqué par un requin, le magnifique Thadée perd une jambe. Ébranlée par le drame, la famille vacille et les masques tombent.



J’aimais Emmanuelle Bayamack-Tam, et je peux dire que je l’adore sous le pseudo de Rebecca Lighieri. On retrouve l’écriture crue, presque brutale, de l’autrice dans cette tragédie moderne où chaque protagoniste nous livre une facette de l’histoire.

Ce roman, jouant sur les ressorts du thriller psychologique, est totalement addictif. Rebecca/Emmanuelle maîtrise l’art de compromettre ses personnages et d’en révéler tous les vices.

L’histoire est fascinante, l’effet saisissant.

Les yeux se salissent à la lecture de certains passages, c’est dérangeant et pourtant palpitant.

A lire d’une traite.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Un puissant cri de révolte !

L'histoire d'enfances bousillées de trois frères et sœurs. Un roman noir, poignant, prenant, violent. L’écriture est incisive, juste et précise. Sans pudeur. Les mots sont percutants et choquent volontairement mais ils sont comme la vie : pas facile !

Une vraie claque.
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Les garçons de l'été

Je pense ne pas avoir été et ne toujours pas être dans cette équipe. Celle de ces gars qui font tourner les têtes de celles et ceux qui les frôlent. Accident dans le continuum espace-temps, anomalie qui perturbe l'écoulement du flux tellement leur présence est irréfutable. Comme l'éléphant de Vialatte. Toujours stupéfiant à observer, comme l'arrivée d'un félin dans un documentaire animalier



Thadée (qui signifie "courageux", "donné par dieu", "nourri à la mamelle" oui, oui, ça fait beaucoup pour un si petit prénom, c'est du 3 en 1) et Zachée (voulant dire "pur et innocent"), eux, sont deux jeunes hommes à qui la vie semble avoir souri démesurément. Peut-être un peu trop, glissant vers le rictus inquiétant, la balafre hideuse.



La beauté, ce luxe naturel. Cette noblesse sans titre qui surgit au milieu des êtres sans que l'on ne sache vraiment pourquoi ni comment, ils l'ont. On les observe donc, jouir de cette facilité qu'elle peut donner dans certaines circonstances comme un lubrifiant social très élaboré. Coupe-file qui fait gagner du temps et épargne les efforts inutiles.



Ces deux frères glissent donc dans la vie comme une goutte d'eau sur un tissu hydrophobe : avec aisance et sans accrocs. Dieux bouclés, ils font la fierté de leurs parents et par dessus tout de Mylène, leur mère. On peut dire qu'elle frôle le gâtisme tant elle les admire, les bade, leur pardonne tout.



Même l'inexcusable.



Un évènement violent va venir briser cet équilibre familial et labourer les chairs, taillader le quotidien, faire saigner les apparences en logeant ses morceaux acérés dans la graisse d'un bonheur bien plus fragile que l'on ne pouvait le penser.



Cette péripétie arrive très tôt dans le roman, page 14.



Tonnerre éclatant dans un ciel paisible, tout le train-train va dérailler bien gentiment. L'aquarelle va inexorablement baver dans un Rorschach perturbant où tout le monde verra ses démons se matérialiser dans une mêlée humide.



Rebecca Lighieri, l'alias d'Emmanuelle Bayamack-Tam, excelle dans la peinture de l'adolescence et de la violence : ses tensions, ses fêlures et surtout le passage à l'acte qui couve en son sein et dont elle s'est faite une spécialité. Potion bouillonnante sous le couvercle des métamorphoses physiques, marmite frémissante. C'est un moment de vérité où le précipité des passions et des émotions peut se révéler hautement instable. On comprend que cela intéresse autant un écrivain.



Après ma lecture d"Il est des hommes qui se perdront toujours", je note qu'elle persiste dans cette direction suivant la trajectoire de personnages dans leur jeune vingtaine qui viennent à peine de s'extirper de la lessiveuse automatique qu'est cette période mais qui en gardent les stigmates.



L'adolescence n'est pas cette frontière absolue que tout le monde franchit uniformément, complètement et au même moment. Il y a des adolescents attardés, des adultes trop verts et des primeurs poussés trop vite (je pense ici à Ysé la benjamine de la famille)



Thadée et Zachée se lancent donc dans la vie, boucliers, casques et lances à la main. Héros d'une Iliade sans remparts de pierre mais où les murailles sont faites d'eau. Car oui, ces deux frères vivent, mangent et dorment surf, ce qui les mènera des plages du pays Basque à celles de la Réunion puis du Portugal.



Avertissement, vous allez devoir un peu vous plonger dans le lexique de ce sport car beaucoup de termes sont utilisés dans le récit et ils ne peuvent pas tous être compris uniquement par le contexte. En ce qui me concerne, j'adore découvrir de nouveaux mots, donc ça ne m'a pas du tout gêné.



Rebecca Lighieri a, de son propre aveu, mangé des heures de vidéos de surf et lu beaucoup de magazines pour s'acclimater à ce vocabulaire et l'incorporer à sa recette. Elle s'est également inspirée de faits-divers réels et notamment de l'histoire d'Éric Dargent dit "le surfeur d'argent".



Par d'assez courts chapitres, chaque personnage majeur de l'histoire va prendre la parole, livrant sa vérité et écornant un peu plus à chaque fois la belle photo de famille. En un cercle excentrique, de la famille nucléaire aux personnes extérieures. Exception faite de la petite soeur, Ysé (déesse) la cadette, dont la prise de parole vient terminer le récit.



Cette entorse s'explique selon moi par le caractère assez atypique de cette jeune fille et sa position dans cette famille : excentrique. Très justement.



Encore une fois, j'ai vraiment détesté certains personnages/narrateurs comme cela avait déjà été le cas dans ma précédente lecture de RL. Je m'en accommode et cela devient un attendu presque. Je pressens ce moment où je vais être percuté dans mes valeurs et ça commence à me plaire. Je gaine, mains derrière la tête, dans la perspective du crochet bas. Et je dois dire que je n'ai pas été déçu, encore une fois.



RL révèle peut-être chez moi un fond masochiste que j'avais découvert lors de ma première et dernière lecture de Guillaume Musso. Mais elle appuie dessus de tout son poids et...j'aime bien ça on dirait...quand c'est bien fait. (pizza aux anchois, table 3 pour Guillaume. T'as capté...)



De l'aveu de Rebecca Lighieri, ce roman est une autopsie de la pulsion : comment des jeunes gens parviennent à gérer cette force noire qui nous travaille tous et toutes, et comment d'autres y échouent lamentablement ou ne luttent même pas, pour certains d'entre eux.



Et je pense que c'est cette ombre portée que l'on traque partout sous la surface de ce récit, que l'on sent. Cette menace qui peut à tout moment surgir et briser les os, les vies, les vernis. Elle fait voir sa masse obscure puis disparaît comme elle est venue, laissant un goût de sang dans la bouche.



Le vrai risque c'est celui-là et c'est pour cela que l'évènenement qui arrive au début du roman n'est qu'un leurre ou une mèche à étincelles qui détourne l'attention. Les explosifs sont ici d'un tout autre ordre.



C'est bien trouvé de la part de RL de brouiller ainsi les pistes et de nous faire prendre l'ombre pour la proie.



Le surf vient mettre tout cela en exergue, par contraste : activité de plein air, de soleil, de communion avec les éléments, il véhicule une image très saine, pleine d'équilibre qui tranche tout à fait avec la noirceur qui se dégage de certains personnages et qui vient ternir l'image idyllique. (C'est RL qui le dit hein...je reprends juste)



On retrouve un sous-texte biblique également avec les prénoms de ces deux garçons et la référence explicite à un épisode vétérotestamentaire très connu. L'auteur semble ainsi jouer au dieu vengeur et courroucé qui exige un sacrifice sanglant et qui sème un chaos dramatique d'une main leste.



J'ai beaucoup aimé ce livre qui a refermé ses mâchoires sur moi sans ménagement, tirant sur mon frêle temps libre et l'emportant par gros morceaux sanguinolents. le terme happé est tout à fait à propos. Je me suis vu en grappiller des phrases, grattant quelques lignes, fébrilement, avant de partir au boulot le matin. Je ne sais qui du livre ou du lecteur ne voulait plus lâcher sa prise...



Seule la fin et son changement de ton assez inattendu ne m'ont pas paru nécessaires. Une touche de fantastique qui nuit au reste. Certains critiques ont parlé de Stephen King...le clown présent dans l'histoire n'est pas suffisant pour évoquer "le roi" selon moi. Restons sérieux.



Cela reste un bon livre dont je me souviendrais mais pas pour ces raisons et cette référence indue.



Rebecca Lighieri a une plume énergique, brutale, qui va à l'essence, quitte à jouer avec elle sans concession et frôler l'incendie. Ça commence à me plaire et me taraude agréablement la boîte à certitudes. C'est déjà bien suffisant.



Je suis toujours étonné par sa rudesse envers ses personnages dans ses interviews. Ainsi de Zachée qu'elle ne trouve pas intéressant et qui de toute façon n'a aucun mérite...Ouch. Coup de tête, balayette.



A nouveau, je m'étonne devant certains mots d'argots que je n'ai jamais entendu. Mais je prends de l'âge, je ne suis pas infaillible et je sais que selon notre situation géographique, il y a des mots qui ne franchissent pas certaines régions.



Enfin bon, si quelqu'un a déjà entendu le terme "star-star" auparavant, je veux bien qu'il me le dise dans les commentaires...ça me fout un coup de vieux...un peu comme la crème anti-cernes que j'ai reçu à mon anniversaire.



Dernier verre avant la route, j'ai apprécié cette "buanderie" que l'on retrouve dans cette maison et où beaucoup de choses se passent. Lieu mal défini. En sous-sol, souvent, chtonien, mais où l'eau, la vapeur ont aussi leurs places. Espace de stockage, de repli, caverne primordiale. On peut y fumer en soumsoum alors qu'on a officiellement arrêté à la mort de tonton André. Il y a 4 ans. Surtout, on peut y écouter les bruits primordiaux de la maison. Son pouls. J'aurais adoré avoir une buanderie. Bref, je vous laisse découvrir ce que l'on y fait chez les Chastaing.



Bonne lecture.





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Wendigo

Selma est une ado lambda, avec une vie lambda. Son grand frère, Ivo, a quelque chose de mystérieux, de distant, de fuyant. Elle va finir par enquêter et découvrir une vérité à laquelle elle ne s'attendait pas.



On embarque pour une immersion dans notre monde mais avec des métamorphes et un léger aspect mythologique. Très franchement, l'univers de Rebecca Lighieri aurait eu le mérite d'être plus développé, ce qui aurait donné plus de poids à son discours autour du respect de la nature et aurait rassasié ma curiosité sur ses métamorphes.



Dans sa forme actuelle, son roman a pas mal de longueurs, n'aborde le coeur du sujet qu'à la deuxième moitié de l'histoire et, finalement, l'aborde de façon très succincte. Elle pose les bases de quelque chose, sans que ce soit super original non plus, mais sans l'étoffer. Ça m'a intriguée mais sans me passionner. On peut tout de même reconnaître que le style de l'autrice est fluide et accessible.



J'ai reçu ce roman ado grâce à Babelio et à L'école des loisirs et je les en remercie.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Toujours magnifique et profonde Rebecca

Des personnages attachants, imparfaits, dans des histoires si banales et si incongrues en même temps

Une écriture à couper le souffle.

Ce roman a l’ambiance si familière et si spéciale à la fois nous fait revivre, comme toujours, notre adolescence avec un soupçon de nostalgie, mais surtout de plaisir face à celle de ses personnages malheureux.
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Les garçons de l'été

Je ne m’attendais pas à lire des pages aussi sombres, à lire une superposition d’éléments perturbant. J’ai plongé dans ce livre insidieux les yeux fermés pensant que j’allais être emporté dans un récit doux avec une intrigue bénigne. À ma grande surprise les pages s’assombrissent progressivement à l’image de « the shining ».

Je me demandais où se trouvait la fin de la folie durant l’entièreté de ma lecture. Le début et la fin s’opposent comme deux oxymores coexistants dans la promiscuité.

C’est un livre que l’on doit idéalement lire sans se douter de la noirceur qu’il dissimule sous ce titre aux airs innocents.

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Wendigo

Les raisons pour lesquelles je n'ai pas accroché à ce livre se résument en trois points :

- les ados : il faut croire que j'ai de plus en plus de mal à accrocher à des livres ayant des protagonistes adolescents. C'est donc un point tout personnel et en étant objective, je me doute bien que le point de vue de Selma pourra parler à un lectorat plus jeune que moi. Selma est une jeune ado en pleine crise d'identité et ses doutes et peurs feront sûrement écho aux personnes de son âge :)

- le thème du livre, que je vais mettre sous spoiler si vous souhaitez conserver la "surprise" mais pour être honnête, j'aurais préféré le savoir : . C'est un thème qui m'intéresse dans ma vie perso mais que je n'apprécie pas particulièrement dans mes lectures de fiction.

- le tout m'a semblé très survolé et rapide. Une première partie assez intéressante avec la tension qui monte. Mais une fois qu'on connait le secret d'Ivo, tout m'a moyennement intéressée. Et je dois dire que j'ai été particulièrement déçue de la représentation du wendigo dans ce livre (c'est un de mes monstres préférés donc j'avoue que j'avais mis la barre assez haut).



C'est un livre qui reste toutefois assez court et agréable à lire. La plume de l'autrice m'a assez plu. Mais je n'ai accroché ni aux persos ni à l'intrigue
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Que dire, par où commencer...



J'ai acheté ce roman les yeux fermés sur les conseils de l'auteure qui m'affirme que si j'ai aimé Les garçons de l'été, j'aimerai ce roman. Promesse tenue !



Pourtant bien éloignée de la thématique abordée dans ce roman résolument noir, je n'ai pas pu m'empêcher de m'attacher à ces personnages si hauts en couleurs (surtout le noir..) et depeints avec une telle précision !



L'intrigue, si elle ne démarre pas forcément à 1000 à l'heure, nous tient quand même en haleine pendant les trois premiers quarts du roman pour prendre un tournant bouleversant sur le dernier quart.



Bouleversant.. moi qui délaisse habituellement cet adjectif aux journalistes béats et autres chroniqueurs amateurs d'art content pour rien & cie, je l'utilise volontiers pour ce roman dont l'intrigue l'est, "bouleversante".



L'écriture de Rebecca Lighieri, de son pseudo, est tout à fait à mon goût. Contemporaine et poétique à la fois, fluide et d'une grande justesse, tout en sachant se montrer crue, le tout parfaitement dosé, un vrai plaisir pour le cerveau !



Attention, si comme moi vous aimez bien lire la dernière page avant lecture pour savoir comment on en est arrivé là (non je suis pas la seule a faire ça quand même ?) et bien ne le faites pas ! Pour une fois je ne l'ai pas fait, et j'ai bien fait, gros spoiler en vue ! Cela étant dit, bouffée d'émotion garantie sur cette toute fin de roman..



En bref vous l'aurez compris, je recommande à tout amateurs de roman noir (pour les autres attention, c'est pas joyeux joyeux !)

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Les garçons de l'été

Je ne m´attendais pas à ce genre de livre: une tranche de vie, une histoire d'amour peut-être, mais pas un thriller. La folie monte en puissance tout au long de l´histoire, nous maintenant dans une angoisse permanente, et nous tiens en haleine jusqu'à la fin. J´aime bien être surprise de la sorte: une super lecture.
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Les garçons de l'été

Comme souvent lorsque je suis en déplacement, je pioche ma lecture dans une cabane à livre. Ce jour-là, la première de couverture m'a littéralement happée : le nom italien de l'autrice, le titre intrigant... je tournais autour de l'appât et gobé l'hameçon à la quatrième de couverture : une citation alléchante qui me parlait, un résumé parfait et la référence à Stephen King, adjugé-vendu pour Les garçons de l'été de Rebecca Lighieri !

J'ai apprécié, vraiment, les premiers chapitres. Chacun des personnages dit son histoire, donne son point de vue et sa version des faits. Ce genre littéraire narratif met le lecteur en position de confident et d'attachement. Lectrice empathique, je me suis tout d'abord attachée à cette famille typique des décennies de l'enfant roi, du syndrome psy de la « mère juive », de la libération des moeurs, de la glorification des esprits supérieurs et des corps, l'idéal étant le deux en un. J'ai découvert également les techniques du surf, ses dangers et les valeurs de la culture de ses aficionados, avides de liberté dans le cadre idyllique de l'océan et des îles lointaines, loin des adultes et des contraintes.

Au fil des pages et des confessions des protagonistes, un doute s'élève pourtant : la famille sympathique mute version famille dysfonctionnelle. Et lorsque le drame survient, elle se déglingue complètement. Les masques tombent, le vernis craque ! Il y a de quoi : le fils aîné porteur de tous les espoirs devient, d'un seul coup de dents de requin, un invalide psychopathe. Un chapitre ou deux plus tard, le fils cadet finit noyé. Pourquoi ? Comment ? Je vous laisse découvrir. Quant à la fille cadette, limite autiste, spécialiste des divinités chtoniennes et du culte d'Anubis, elle clôture le roman, à deux doigts de finir fratricide, tout part en vrille, il n'y a plus de pilote dans l'avion.



N'est pas Stephen King qui veut.



Par curiosité, dans la famille Chastaing, j'ai demandé le fils aîné Thadée, en araméen « celui qui est nourri » ; le fils cadet Zachée, « martyr chrétien sous l'empire romain » ; la fille cadette Ysé, « la déesse », origine hébraïque. Toute une symbolique !

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Les garçons de l'été

Rebecca Lighieri (Emmanuelle Bayamack-Tam) n’a rien a envier à Stephen King croyait moi. Je préfère l'écrire d’emblée car c’est un peu mensonger de faire des ponts entre deux auteurs qui n’ont rien à voir. Cet avis ne sera pas très objectif car je suis fasciné par sa bibliographie, je n’ai jamais été déçu par un de ces romans. Une écriture aiguisé au couteau, une ambiance qui monte prudemment, Rebecca Lighieri nous emmène partout dans ces petites familles qu’elle aime composer, décomposer - recomposer parfois. C’est très bien écrit, avec ce mélange de "j'écris comme je parle » et de mots dont je raffole et qui étoffe mon vocabulaire. Lire un Bayamack-Tam c’est reconstruire les relations depuis des clichés, c’est mieux les écraser pour les rendre malléable et il n’y a que du bon à en tirer. C’est impétueux, ça vous prend et ça ne vous lâche pas. Attention, quand on rentre dans un de ces bouquin c’est découvrir des personnages déconnectés de leurs idées, c’est faire la part belle au sexe, au corps, aux identités. Les garçons de l’été reste sobre dans sa valise de personnages tous plus rocambolesques mais ça reste toujours très bon, et j’en raffole.
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le Roi Arthur de Michael Morpurgo

Pourquoi le jeune garçon se retrouve-t-il piégé au milieu de l'océan?

Il voulait aller pêcher à la crevette
il voulait assister aux grandes marées d'équinoxe de printemps
il voulait accéder au rocher de Great Ganilly pour remporter son pari

20 questions
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