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Citations de Reinhard Kaiser-Mühlecker (18)


Jamais encore Goldberger n’était entré dans l’eglise de Rosental. Il s’étonna de sa beauté et de sa simplicité. Et tandis qu’il s'abandonnait encore à sa surprise, il fut saisi d’un second étonnement : comme la simplicité était une chose complexe !
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Ferdinand n'avait pas le mépris instinctif. Pour qu'il y accède il lui fallait le truchement de la réflexion.
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Chacun portait ses propres lunettes et voyait le monde à travers elles.
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Et les larmes lui montèrent au yeux, car elle comprit en cet instant que le début de la fin avait commencé. Une joie anticipée la submergea, elle se réjouit à l'idée de l'été, de l'automne, de l'hiver à venir, savoura l'instant présent, paisible et bienheureux, la clarté persistante de ce ciel si haut, le vin lourd, sombre et chaud, et s'étonna des prodiges qui s'étaient accomplis pendant cette journée. Mais rien ne lui prodiguait une joie plus puissante que la certitude de s'approcher de la fin, de ne plus être éloignée de l'instant où elle retournerait à l'éternité.
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Il avait le visage blême, la silhouette efflanquée, et, pour un instant, il lui semblait qu'il n'était encore en effet qu'un enfant, alors qu'il n'en était déjà plus un depuis longtemps, et à la vérité n'en avait jamais été un.

( p.294)
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Car ces maudits Russes pouvaient mettre le monde à feu et à sang: Jakob ne souhaiterait plus qu'une guerre éclatât, et jamais plus il n'éprouverait plus ce désir. Deux vies qui avaient connu le même point de départ, avant d'emprunter des trajectoires très différentes, venaient de se rejoindre, et à présent elles avançaient de front, sur la même route de terre, ou de poussière, ou de cailloutis, ou de sable, sans qu'on pût entrevoir le chemin. Il n'y avait ni vainqueurs ni vaincus; il n'y avait que cette route.

( p.360)
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(...)si ses yeux revenaient se poser avec insistance sur le berger, ce n'était, cependant, pas seulement pour cela, mais parce qu'il lui tendait en quelque sorte un miroir de lui-même : n'étaient-ils pas voués en effet, l'un et l'autre, à mener dans la solitude une vie de labeur, en retrait du monde, avec pour seule compagnie les bêtes de troupeau, avant, le soir tombé, d'aller se poser quelque part pour boire et fumer, les yeux perdus dans le vague, éteints de fatigue ?


( p.190)
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Lorsque Katja lui disait qu'elle l'aimait- peu souvent, mais c'était arrivé-, il se contentait de sourire, avec un air presque douloureux, comme s'il ne supportait pas d'entendre quelque chose d'aussi beau, ou doutait que ce fût vrai, ou encore que les mots eux-mêmes lui faisaient peur, et il ne répliquait jamais rien.

( p.341)
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Et s'il avait dit oui, c'était aussi parce qu'il repensais à toutes ces fois où, dans l'enfance, puis dans l'adolescence, il avait caressé l'espoir que son père pût lui présenter, une fois, une seule, un projet qui les eût associés tous les deux, non par nécessité, mais parce que cela avait du sens N'était-ce pas d'ailleurs la conception qu'il s'était toujours faite de l'espoir: entreprendre les choses non pas parce qu'on était certain de leur réussite, mais parce que cela avait un sens ?

( p.74)
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L'espace d'un instant, Jacob se demanda ce qui se serait passé si Alexander avait été attiré par une femme dans le genre de Katja, et non par Lilo, qui plaçait les jolies choses au- dessus de tout et n'aspirait qu'à en posséder toujours davantage.


( p.217)
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'' Alors comme ça tu es agriculteur ? J'imagine que ce doit être passionnant"
Passionnant ? Décidément , ces gens-là ne savaient pas de quoi ils parlaient. En même temps , Jakob se sentit flatté. Il n'ignorait pas, après tout , que le regard que la société portait sur les paysans n'était guère bienveillant, et qu'on ne voulait rien avoir à faire avec eux. Les discours creux que l'on tenait depuis peu à la radio au sujet de la sécurité d'approvisionnement et de la nécessité de préserver les sols n'y avaient au fond rien changé. Une fois encore il ne répondit pas. Mais elle se montra tenace :
"si j'avais la possibilité de tout recommencer à zéro , je suivrais une formation d'agricultrice."
Ce message l'ulcéra. Il la revoyait en pensée, assise au grand soleil par le plus rayonnant des matins d'été , oisive , les yeux dans le vague , un doigt dans la bouche.
"il me semble qu'il n'est pas trop tard. Tu es encore jeune , que je sache !
- J'ai vingt-sept ans. Je ne suis plus dans ma prime jeunesse. Et je crois qu'il n'est pas si facile de changer de vie. J'entends : de rompre vraiment avec les liens qui nous attachent au passé." p.74/75
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Il fut étonné qu'elle employât le " vous ".C'était comme si elle savait que, dans les familles de paysans, le rapport à la propriété n'est pas le même qu'ailleurs.D'une certaine façon, les biens n'y appartiennent pas à une personne en particulier, mais à tous les membres de la famille, à tous ceux qui vivent et travaillent sous le même toit- et aussi à tous ceux qui sont déjà dans la tombe, et à ceux qui ne sont pas encore venus au monde.L'avait-elle compris intuitivement, alors qu'elle n'était pas issue d'un milieu d'agriculteurs ?

( p.83)
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N'avait-il pas toujours vécu, lui, Jacob, d'attente plutôt que d'espoir, dans la perspective sereine que ça s'arrête enfin ?
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Sa façon d'agir, voilà ce que c'était, il se conduisait de manière étrange, déroutante, au point qu'elle en était bouleversée. Cela faisait presque froid dans le dos.On avait l'impression qu'il ne ressentait aucun attachement pour rien ni personne.Plus le temps passait, plus elle s'avisait de cette incapacité d'aimer.

( p.249)
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Il emprunta la route nationale. Axel, installé sur le siège passager, passait la tête par la vitre baissée; le vent glacial qui lui souffletait le museau ne semblait pas le déranger. Lui-même , Jakob , éprouvait du bien-être à sentir la bise glacée. Comme il était bon d'avoir enfin recouvré ses forces ! Cette pensée lui traversait souvent l'esprit à présent, et, sans autre raison , pour le seul agrément de montrer à Katja que l'homme qu'elle avait connu était de retour, et voir la joie qui se peignait sur ses traits devant ces élans soudains, il la soulevait dans ses bras. Le long de la route , les cultures céréalières d'hiver et les couverts végétaux qui n'avaient pas encore été détruits ou incorporés étaient blancs de givre. Le paysage qui s'offrait à sa vue semblait avoir été dessiné à la pointe sèche, et Jakob se souvint d'une eau-forte - c'était le terme exact, pour autant qu'il sût- que Katja avait réalisée dans les premiers temps de leur relation : quelque chose était gravé à jamais dans l'écorce du monde.
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Depuis toujours, Jacob avait eu, comme on dit, " la main" pour tout ce qui touchait à la ferme, aux cultures, et par-dessus tout aux bêtes. À dire le vrai, il les préférait aux hommes, car il les comprenait mieux.Alors comment expliquer que plus rien ne lui réussissait ? Les prémices du déclin remontaient à cette époque-là. (...)
Et, dans le même mouvement, le désir ardent qu'une guerre pût éclater; ce rêve de saccage qui renaissait en lui chaque fois qu'il se trouvait dans l'impasse.

( Gallimard, 2024, p.37)
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Ce jour-là aussi, elle avait sursauté, et lâché l'allumette qu'elle venait de frotter sur la plaque brûlante de la cuisinière en fonte, dont l'orifice rond s'ourlait d'un résidu de cendre gris .
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Et vous croyez à ça? Vous croyez à ces foutaises?
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