Le rapport à l’islam demeure pour la majorité des élèves de « culture musulmane » purement conceptuel, hors de toute référence à une orthodoxie religieuse et à des conceptions axiologiques diffusées par les clercs légitimes de cette confession (muftis, imams, dirigeants d’associations musulmanes). Ce rapport à l’islam n’est pourtant pas complètement hétérodoxe, puisqu’il se fonde sur des visions du monde, des représentations du permis et de l’interdit, du licite et de l’illicite qui prennent corps à la fois dans la cellule familiale mais aussi très largement dans les groupes de pairs, où les élèves entendent défendre un idéal de vie conforme à leurs convictions religieuses. De plus, cet « élément religieux » est lui-même composite, puisque les référents culturels, traditionnels ou familiaux (dimension axiologique) se mêlent généralement à une connaissance très approximative des textes canoniques (dimension cognitive).