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4.88/5 (sur 8 notes)

Biographie :

Note de l’éditrice
Le numéro 81 de la revue NU(e) est un numéro spécial. C’est un essai
panoramique intitulé La grande arborescence, qui comporte un ensemble d’études
de Michael Bishop sur 17 poètes contemporaines, dont plusieurs ont été publiées
dans la revue NU(e) en particulier dans le cadre du projet POET(e)S porté par
5 universités.
BéL’auteur
Michael Bishop est né le 19 avril 1938 à Londres, il passe son enfance à
Manchester où il prépare une licence d’honneur à l’Université de Manchester avec
un séjour à l’Université de Montpellier. Randonnées dans les Pennines et le Lake
District. Séjours dans le Sussex et le Shropshire. Joue au soccer, au cricket, au
squash. Il épouse la brillante pharmacienne Anne Franklin en 1962, déménage au
Canada après avoir enseigné à King’s School, Macclesfield pendant trois ans.
Naissance à Winnipeg de ses deux filles, Nadine et Katherine. Joue au rugby.
Commence à écrire essais et poèmes. Revient en Angleterre après avoir fait une
Maîtrise à l’université du Manitoba avec une thèse sur la psychologie du comique
chez Stendal. Après une année passée à Newcastle-on-Tyne, revient au Canada où
il accepte un poste de lecturer en littérature moderne et contemporaine à Dalhousie
University tout en préparant une thèse de doctorat (‘L’univers imaginaire de Pierre
Reverdy’, dir. Roger Cardinal, lect. ext. Malcolm Bowie) de l’Université du Kent
à Cantorbéry où il passe six mois avant de reprendre son enseignement à Halifax,
Nova Scotia. Correspondance et rencontres avec de nombreux poètes et artistes en
France. Se remarie en 1982 avec la brillante woman for all seasons Colette Rose
qui a deux filles, Danai et Sophia. De longs séjours en France et en Angleterre.
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Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Chaque jour syllabe après syllabe mot après mot c’est pour savoir que tu écris pour répondre à cet appel à cet écho tu ne sais pas d’où venu mais il est là comme le bout d’un fil à peine visible que tu tires un peu et il bouge il résiste il faut laisser venir doucement ne pas le casser et tu ne comprends pas pourquoi ici alors que tu t’y attends le moins pourquoi comme ça aujourd’hui à ce rythme que tu maîtrises mal parce qu’il t’emporte ou te traverse vers ce que tu ignores comme un chemin que tu traces sans le suivre puisqu’il n’existe pas et que tu le fais avec tes pas avec tes mots tes images le paysage qui vient à ta rencontre tu ne sais rien et tu sais que quelque chose t’attend c’est comme un matin plein de lumière un silence ou un visage qui se penche mais c’est le soleil tu ne peux pas le voir ou cette blancheur tu marches à la rencontre tu as un corps si léger qu’il est le monde il y a la montagne comme une main l’air qui passe une colline de fraîcheur il y a dans chaque mot une brûlure et tu dis tu es cet air cette colline tu es la vie contre la mort et tu brûles je n’écris pas pour demain pour dans cent ans mais pour maintenant pour que le oui traverse le non que le non soit la force du oui j’écris pour résister à ces voix qui parlent dans ma voix je les entends elles sont là qui pondent leurs mots dans ma bouche et je bave ça grouille bêtises truismes clichés j’écris pour les cracher m’arracher la langue qu’encore et encore ce soit la brûlure de ce que j’ignore de ce qui n’en finit pas de commencer quelqu’un au début du siècle a dit le mot n’est pas étymologie mais un pur miracle et il s’y connaissait lui l’homme-paroles le maître es miroirs aux mille reflets où le monde un instant a brillé et qui é dit aussi qu’écrire c’est la vie qui prend conscience d’elle-même fourmis nébuleuses cailloux électrons une pyramide une chaise oubliée un après-midi dans une rue déserte le geste comme dédoublé d’une main sur le papier qui trace sa propre image tout ensemble à la fois dans le même éclair ton corps mon corps ni toi ni moi tu me brûles j’écris pour faire durer cette brûlure pour savoir que je te vois que je te touche et que nous sommes le même devenir
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Jean Genet – Le condamné à mort (1942)


Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.

Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.

Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l’escalier, plus souple qu’un berger,
Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.

Ô Traverse les murs ; s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.

***
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Des morts, il reste parfois des toiles, des livres, de l’histoire, des souvenirs… Et après ? Quand nous ne sommes plus là pour nous prêter aux toiles, aux livres, aux histoires, aux souvenirs… Nous sommes déjà tellement encombrés. Même la langue ou les couleurs, après… De la vie au blanc, des livres au blanc, et rien. On croit ajouter, mais nous sommes déjà dans la dissolution calme, très lente, évidente pourtant, mais si lente qu’on peut croire. La vie, la mort, les choses. Tout est comme simple, direct. Mais ce goût sans langue derrière la vie la mort l’amour les choses. Ce qui meurt : il nous reste tout ce qui meurt sur les bras.

Livre et sang et amour et enfant et œuvre et révolte et droit et guerre et dieu et livre et justice et art et livre et joie et meurtre et livre et dormir et beauté, temps, mort, amitié, peur, et espoir et livre… et cuisine, vin et fleurs.
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« Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit, Rien que le battement d'une absence de bruit. »
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Revue NU(e)
Tristesse sans cause…

tristesse sans cause
venue comme du bleu du mot trop court
pour trop de ciel

pas sûr que ce soit si simple

cela n’explique pas
cet abattis de fatigue

pas seulement le bleu

ce qui a lieu dessous
aussi

***

A.EMAZ
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Ce n'est pas vrai que tout amour décline,

Ce n'est pas vrai qu'il nous donne au malheur,

Ce n'est pas vrai qu'il nous mène au regret,

Quand nous voyons à deux la rue vers l'avenir.

Ce n'est pas vrai que tout amour dérive,

Quand les forces qui montent ont besoin de nos forces.

Ce n'est pas vrai que tout amour pourrit,

Quand nous mettons à deux notre force à l'attaque.

Ce n'est pas vrai que tout amour s'effrite,

Quand le plus grand combat va donner la victoire.

Ce n'est pas vrai du tout,

Ce qu'on dit de l'amour,

Quand la même colère a pris les deux qui s'aiment,

Quand ils font de leurs jours avec les jours de tous

Un amour et sa joie.
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Entre corps et pensée


Vingt-deux heures

Dix heures. Les chiens aboient comme si on entendait l’envers brutal du silence. Comme si montait de la terre une violence de voix acharnée à mettre en pièces le calme à peine conquis de la nuit. De temps à autre ils se taisent et c’est, sans fin, un clignotement muet, un bourdonnement de bouches, quelque chose comme des lèvres entrouvertes, des mots sans suite qui s’éparpillent. Et puis les cris recommencent. Ils disent l’heure des dents, de la salive, la brûlure, le noir qui s’est mis à luire, une obscure transaction de racines et de ténèbres, l’invisible connivence de l’étoile et du charbon.

Vingt-quatre heures, l’été
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Tu le rangeras parmi les autres, en ordre. Parfois tu le sortiras pour le montrer à des amis, en disant : “celui-ci, je l’aime bien” ou “je ne sais ce qui m’a pris de l’acheter”. Et tu le rangeras de nouveau : sommeil dans le sommeil encore, mort à demi, encore, quelque temps. Il s’économise, vit plus longtemps que nous : il se tait davantage.

Ici, il n’y a pas de bruit possible. Tout est mort jusqu’à ton regard. Tu es là, devant. Tu tournes les pages, tu lis ou vois, tranquille. Tu sais que ce n’est pas la fin. Juste au passage, peut-être, trouver. Tu es là, tu manies. Tu continues. Seulement pour un peu d’air. Si seulement il y avait plus d’air vite dans les pages.
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Le mouvement devenu liasse de feuilles, trace à partir de quoi on essaie de le revoir, de le retrouver. Si on y parvient, ou même seulement si on croit y parvenir, les pages vibrent un peu, par une sorte de vie autonome. On s’étonne de même devant la couleur tenace d’une fleur séchée.

Durer. Il faut une patience d’ange pour mâcher un mot, absorber complètement une couleur. Le plus souvent, on a lu, on a vu. Trop peu patients, occupés, devenus incapables de lourdeur, de lenteur vive, d’épaisseur. Mots alignés sombres sur la page, colonnes de bêtes chenillant et laissant derrière elles quelle bave qui brille ?
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Cette odeur de bocal, de bonbons vieux, que finissent par prendre les plus beaux livres. Dans l’instant de découvrir, on peut connaître une joie déliée, mais de façon sûre, plus ou moins vite, les pages deviennent monument, tas, balise d’une nostalgie. Millions de pages lues depuis l’enfance. Volumes serrés en murs ou bien laissées en vrac encombrant la table, la pièce. Encore loin d’en finir. Passion sue dérisoire, mais parfois se produisent des rencontres comme si brusquement la langue ou la vue renaissaient. Rares, mais justifiant le reste d’un coup. Du génie, devant, net, et qui brûlerait pur.
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