Revue Spécial Conan

Le premier récit fait suite à l'épisode La ballade de Bêlit entâmé dans le numéro précédent, mettant en scène la farouche reine de la côte noire. Conan se démène pour retrouver la belle, preuve qu'elle lui a tapé dans l'oeil plus que n'importe quelle autre femme. C'est l'occasion d'apprendre comment et pourquoi le cimérien s'est vu affublé du surnom d'Amra. le récit est plutôt plaisant et place un adversaire de choix face au barbare en la personne d'Amra, le premier des lions, un homme qui lui tiendra tête et dont Conan respectera le courage et la valeur. Il en est suffisamment peu pour mériter le respect du barbare pour le souligner.

Le second récit est moins bien réalisé. Le barbare y est plutôt en retrait, au profit de deux personnalités qui s'affrontent pour la conquête d'un trésor. C'est original! La valeur de ce récit ne tient que par la nature monstrueuse du "boss de fin de niveau" que doit affronter le cimmérien, digne des plus belles descriptions d'Howard.

Les graphismes de John Buscema dans les deux récits sont désormais une valeur sûre; l'encrage d'Ernie Chan pour le second ajoute de la profondeur et du détail aux dessins de Buscema, qui se suffiraient à eux seuls.

Les deux récits constituant ce volume mettent Conan aux prises avec deux figures légendaires, le loup garou pour la première, et le vampire pour la seconde.

Si les deux scénarii signés Charles Dixon se tiennent et s'organisent de manière à montrer toute l'étendue des capacités du barbare, ils n'apportent rien au genre. Mais là n'était pas leur objectif. Il faut y voir une espèce d'allégorie à l'humanité dans ce monde de barbarie, de sauvagerie. Les hommes dont fait parti Conan se retrouvent coincés, aux prises avec des monstres. Mais l'histoire progressant, vient questionner notre vision de l'humanité et de la monstruosité. Qui est véritablement humain et qui est le monstre? les deux récits opèrent un revirement subtil pour montrer que les humains n'hésitent pas à redevenir des monstres pour de l'or, de la gloire ou du pouvoir.

Les graphismes et l'encrage d'Ernie Chan sont désormais reconnaissables et s'apprécient tant il sait donner toute son ampleur au cimmérien, son choix de mise en page et en scène y participant grandement.

Le seul reproche qui me vient est encore une fois la formidable capacité du barbare à s'en sortir, que ce soit par la force, la ruse ou l'intelligence, et même parfois la chance. Et cela devient un peu rengaine.

Le premier récit, Le monstre des profondeurs", signé Charles Dixon au scénario et Ernie Chan aux dessins, présente une histoire dans la plus pure tradition de Conan. En tant que barbare et voleur, celui ci doit affronter une bête gigantesque, dont le design rappelle furieusement les descriptions de Lovecraft, qui couve sous une ville entière et dont les habitants offre régulièrement des sacrifices humains. Conan affronte la bête et la tue, récupère les bijoux et sauve la belle au passage. Voilà, ça vaut le détour simplement par sa simplicité, car cette histoire simple contient tout ce qui fait l'essence du barbare. Enfin presque!

La malédiction du sorcier, le second récit, n'est pas une histoire de Howard. En effet, il s'agit d'une libre adaptation du roman " Kothar et la malédiction du sorcier de Gardner F. Fox. Le récit est divisé en 4 parties, les deux premières étant présentes dans cet album. Là aussi, il s'agit d'un pur récit d'heroic fantasy à la sauce barbare, avec toutefois un scénario beaucoup plus complexe que le récit précédent. Le point de départ est d'une simplicité enfantine, et pourtant, le barbare va devoir composer avec des rencontres et une force du destin qui vont tout faire pour l'éloigner de son engagement. Les femmes sont à l'honneur dans ce récit car elles constituent non seulement l'essentiel des rencontres du barbare, mais également un rôle important dans l'évolution de ce long récit. Il est intéressant de noter avec quelle facilité, le scénariste éloigne le lecteur de ce que devait être l'histoire d'origine, pour lui en faire complètement oublié la teneur. En effet, le scénario bifurque dans une direction dont on ne sait pas vraiment si tout cela a à voir avec l'histoire du début. Et pourtant on se laisse prendre au jeu sans s'en rendre compte, jusqu'à la fin de la seconde partie de "la malédiction du sorcier" ( car je rappelle que les deux parties suivantes sont disponibles si vous vous procurez l'album 19 de Special Conan), qui laisse le Cimmérien aux prises avec une créature sortie tout droit de l'imagination De H.P.Lovecraft.

La suite donc dans le prochain volume....

J'ai beaucoup aimé ces deux récits, le premier signé Roy Thomas et Mike Ploog, librement adapté d'un texte de Robert E Howard et le second de Gerry Conway ( scénario) et Mike Docherty et Ernie Chan ( dessins et encrage).

Incident en Argos introduit un personnage féminin, Bêlit, qui semble agir profondément sur la personnalité du barbare, au même titre que Valéria ou Red Sonja, au point de lui faire changer ses plans. Msytérieuse et envoûtante, la belle sait user de ses charmes pour détourner Conan de son chemin à son profit. Le récit est court, seulement une trentaine de pages et se lit vite, et se termine sur une embrassade entre les deux personnages, promettant une belle suite, publiée dans le Special Conan 15.

Les frères de sang est également intéressant puisqu'il place le cimmérien au coeur d'un complot se déroulant chez les Incas. Le scénario est très bien mené, une scène mémorable entre Conan et un monstre marin redoutable est forte en description et met en valeur la force et la volonté du barbare, tout comme son sens de l'honneur. Comme quelques récits déjà publiés, celui ci s'inscrit dans leur continuité, ou bien se déroule à la même époque, c'est à dire celle où Conan est vieillissant, à la recherche, dit il, de sa reine, de son fils, et de son royaume.

Le premier récit de ce dyptique présente un Conan veillisant, apparemment déjà roi, époux et père, aspirant juste à retourner chez lui. Il est ici aux prises avec un monstre qui n'a rien de surnaturel, à nos yeux en tous cas, mais pourtant pris pour un dieu par les tribus primitives qui l'adorent et le craignent. Un Conan donc qui s'offre une dernière!? bataille contre la nature même, incarnée par cette bête monstrueuse peuplant les océans du grand nord. C'est un Conan résolu, résigné peut être, mais en tous cas plus sage que ce qu'on connaît de lui. Son âge maintenant avancé lui a permis d'acquérir de la sagesse et du discernement afin de pouvoir reconnaître et accepter ses propres erreurs. C'est également un Conan altruiste qu'on retrouve puisque son combat contre cette créature abyssale permettra aux triubs primitives de pouvoir manger pendant un moment, alors que lui reprendra le cours de son voyage maritime. C'est un récit plus long que les autres; il court sur 56 pages, contre 48 ou moins pour les précédents. Le scénariste Gerry Conway rend hommage à la créature, mais également au barbare, en préparant leur affrontement que l'on devine inévitable, que l'on devine également à l'avantage du cimérien, cela va de soi. C'est d'ailleurs légèrement poussif que de permettre à un humain d'affronter seul une créature de cette taille là....

Le second récit, plus court du fait de la longueur du premier, va droit à l'essentiel et présente cette fois ci Conan aux prise avec un autre type de menace. Ici pas question d'une créature sortie de l"enfer ou d'un autre âge, mais de maribuntas, toutes aussi dangereuses. Un récit bien dispensable quand on a lu les précédents puisqu'il ne permet ici que de mettre en avant la jugeote du barbare pour s'en sortir face à cette armée de "dévoreuses".

Bien qu'il soit barbare et voleur, le premier récit de ce numéro met l'accent sur l'aspect honorable de Conan en le confrontant à son ancien maitre d'armes. Cela permet de donner une dimension suplémentaire et complémentaire au personnage, et ainsi en finir avec l'image très réductrice du barbare en muscle en cervelle, si tant est que certains en doute encore!

Le second récit va confronter Conan au surnaturel avec un scénario somme toute basique, mais qui n'aurait rien à envier à un épisode de X files actuel. La comparaison est osée mais on retrouve réellement des éléments communs aux deux univers. Cet épisode nous rappelle surtout l'aspect monstrueux et fantastique de l'univers de Conan.

Les graphismes des deux récits sont plutôt réussis, les dessins de Larry Yakata sur le second, sont moins précis et moins plaisants que le premier.

Une fois de plus nous retrouvons Conan dans ses aventures. Ici l'intérêt du premier récit réside dans le fait que le barbare retrouve la belle Valéria, dans une relation plus que compliquée, emprunt certe d'amour mais également de respect. Valéria n'est pas femme soumise et Conan l'a bien compris. C'est l'occasion de découvrir une autre facette de la personnalité du cimérien, lui qui collectionne les conquêtes féminines, montre une forme certaine de respect vis à vis de la gente féminine et spécialement avec la voleuse pour qui ses sentiments sont évidents.

Le second récit parle également des rapports de Conan avec les femmes et de respect. Alors qu'il peut avoir toutes les femmes qu'il souhaite dans son lit, il montre qu'il peut faire preuve d'honneur vis à vis d'elle et refuser les avances d'une charmante donzelle. Aux commandes de ce récit, nous retrouvons le trio Dixon, Kwapisz, Chan ( scénario, dessins, encrage) dont l'efficacité a déjà été prouvé dans ces Special Conan. La couverture est superbe ( l'illustrateur n'est malheureusement pas mentionné!) et illustre le second récit, dans lequel, au delà de son rapport aux femmes, Conan est présenté comme un dieu dans sa quête.

Les deux récits présents dans ce tome 8 sont assurés par Roy Thomas au scnéario, le premier sous les traits de John Buscema, deux noms connus dans l'écurie Marvel, et le second dont les graphismes ne sont maheureusement pas crédités.

Il se dégage de ces deux récits une ambiance très lovecraftienne dans le sens où ils font la part belle aux descriptions qui font jaillir un sentiment de dégoût ou d'horreur assez prononcés. De ce côté là c'est assez bien réussi et je me suis plu à lire ses descriptions plus que les dialogues, qui sont eux du coup beaucoup moins présents. Mais les dessins racontent l'histoire là où les dialogues sont en arrière et illustrent parfaitement les dites descriptions. Après il faut avouer que les choix graphiques de Buscema pour représenter la bête du premier récit, ne sont pas du goût de tout le monde. Côté histoire, on retrouve enfin le barbare dans une situation à sa mesure avec des adversaires à la hauteur de sa réputation et de son invincibilité qui est ici mise à rude épreuve. On est loin de l'image du barbare qui s'en sort sans une égratignure et ça fait plaisir à voir.

Le second récit met en scène Amalric, le cimérien n'est ici que mentionné et peu présent à partir de la seconde partie du récit. Là aussi les descriptions sont longues et provoquent des sentiments d'horreur et de dégoût prononcés. Le scénario est bien ficelé mais manque légèrement de rigueur ou de cohérence. En effet, ce récit est tiré d'une histoire inachevé de Robert E Howard et l'on sent la difficulté pour Roy Thomas de relier tous les bouts de celle ci. On sent également qu'elle aurait p^être développée bien au delà de ce qui nous est présenté ici, format oblige! Elle n'en est pas moins intéressante puisqu'elle a le mérite de présenter le barbare d'un point de vue extérieur.

Deux nouvelles histoires dans ce Special Conan n°3. Les scénarii sont un cran au dessus des précédents, le nom de Roy Thomas aux commandes du second "le château hanté" y étant pour beaucoup sans doute. Les textes sont beaucoup plus conséquents, et ne sont pas noyés dans les images. Une véritable histoire est racontée; celle ci est partagée en 8 parties distinctes et nous montre encore d'autres facettes du personnage de Conan, que nous découvrons décidément comme plus complexe que prévu. C'est également l'occasion de découvrir plus l'univers dans lequel il évolue, les desciptions y étant plus riches et plus soignées. Cela permet au lecteur une meilleure immersion et sans doute même une meilleure compréhension.

Pour le moment après 3 numéros ( et donc 6 récits) il est impossible de faire de liens entre les histoires. Cela donne l'impression d'une multitude de one shot dédiés au barbare, comme une gigantesque chronique dont on nous proposerait les différentes parties au fur et à mesure. Ce qui nous permettrait de dresser la fresque des aventures de Conan, une fois en possession de tous les éléments, tous les épisodes qui constituent sa vie.

Cela permet au lecteur de suivre et de se gorger des aventures de Conan sans forcément suivre l'ordre de parution, et ne nécessitant pas non plus de posséder tous les numéros de cette collection.

Deux récits pour le prix d'un. En 1990, SEMIC France sort un album intitulé Special Conan, à raison d'une parution trimestrielle, si je me souviens bien.

Les deux aventures décrites nous permettent de retrouver le barbare le plus célèbre de l'heroic fantasy, scénarisées et mises en image par des auteurs différents pour chacune. Elle souligne à la fois les capacités hors norme du héros, sa force, sa dextérité et son intelligence. N'oublions pas que Conan n'est pas un simple barbare mais aussi un voleur, et ces deux récits insistent plus sur cet aspect là du personnage.

Les scénarii sont quelque peu classiques mais ont le mérite de nous plonger dans le monde violent du Cimmérien. Les dialogues sont peu élaborés et se limitent au strict minimum, les images ( en noir et blanc) parlant plus et mieux que les textes! Les graphismes d'un récit à l'autre sont très inégaux.

De l'acier, des monstres, de la sorcellerie et du sang, sont au rendez vous. Tout ce qu'il faut pour retranscrire l'univers heroic fantasy de Conan.

De nouveau deux récits dans ce recueil volume 10. L'intérêt du premier réside essentiellement dans le fait qu'on retrouve un personnage cher et connu de Robert Howard, alias Red Sonja. Son caractère bien trempée donne du fil à retordre à Conan dont elle est le miroir féminin. Deux fortes personnalités vont s'allier de nouveau dans une quête somme toute banale, mais réserve quelques surprises, notamment dans le dénouement, qui apporte quelque réflexion sur l'appât du gain et du pouvoir.

Le second récit est plus long puisqu'il se partage en 3 parties, les deux premières figurant dans ce tome. Il vous faudra donc posséder le tome 11 de Special Conan pour connaître le dénouement de cette histoire. Nous y retrouvons donc notre barbare favori, usant plus de son intelligence et de sa ruse, que de sa force. Et il est question de vengeance dont il est la cible.

Il semble que Conan soit redevable de sa vie, et le dénouenement de la seconde partie fait référence à un épisode de sa vie que nous ne connaissons pas. C'est dommage car j'aurai aimé que cet épisode me soit conté en amont de celui ci.

Ce choix de publication très éparses implique que toutes les aventures de Conan ne soient pas mises en image, ce qui créé ces frustrations. On fait référence à des événements que nous ne verrons sans doute jamais alors qu'ils auraient pû être intéressants.