Qu'est-ce que je peux bien écrire sur Den? A part que ce fut publié il y a bien longtemps dans Métal Hurlant. A l'époque, e trouvais çà génial, mais je m'enflammais un peu vite. Aujourd'hui, j'éprouve la faiblesse de trouver cela toujours aussi génial. Surtout pour le dessin, bien sûr. Atypique et hors norme.
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Ragemoor est un château. Il n'est pas hanté, il est carrément vivant et susceptible. Il n'aime pas les complotistes qui veulent trouver des trésors sous ses terres, ni ceux qui fomentent contre sa façon d'exercer son autorité. Ses fondations ont été renforcées avec le sang d'esclaves païens. Oui c'est bizarre. Mais ce n'est pas la seule chose bizarre : des vers qui essayent de bouffer les sols, sols entretenus par des babouins aux visages de squelettes, des monstres de pierre, une décoration murale hyper glauque, un braconnier zélé, des cafards qui font la cuisine (non pas comme dans Joe's Appartment, mais plutôt comme des cafards géants engagés comme domestique), un maître légèrement dérangé qui se balade à poil, un fils qui tombe très facilement amoureux, un oncle malintentionné, une prostitué qui n'a vraiment pas de bol et un majordome qui aime les expériences scientifiques...
Ambiance gothique teintée d'humour et d'horreur
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Cette brillante réédition de l'œuvre de Richard Corben est un délice à lire ou à relire.
David Ellis Norman, alias Den, se retrouve dans un monde parallèle où il affronte les forces du mal vers un objectif qu'il ignore encore.
On retrouve ici toutes les bases du genre, des dessins magnifiques et un scénario rythmé qui offrent un voyage dans un monde onirique et fantastique.
Un régal.
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Moyennement emballé par ce que j'ai trouvé dans ces pages. L'épouvante que peuvent susciter les histoires d'Edgar Poe tourne au grotesque par moments, avec des créatures exubérantes, des marécages putrides et autres manoirs inquiétants sous un ciel d'orage... Ce n'est pas désagréable à lire du tout, mais cela transforme assez profondément l'image austère et froide que je me fais des histoires originales (pour celle que je connaissais).
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C'est un style "comics" dans un univers fantasmagorique.
Les planches sont belles, dans un style assez difficile à qualifier simplement. Les formes, les personnages sont anguleux en donnant un air de rondeur, c'est assez surprenant. On a l'impression de se trouver devant un tableau naïf d'Henri Rousseau revu sauce expressionniste... Je sais, ce n'est pas très clair, contrairement aux paysages enneigés de cette bande dessinée.
L'histoire nous envoie dans l'univers Lovecraftien. Arkham, ville je le rappelle imaginaire du Massachusetts est le centre d'où part le lecteur pour atterrir dans une contrée bizarre peuplée comme il se doit de créatures bizarres. Des demeures labyrinthiques, des catacombes, par Yog-Sothoth cela ne présage rien de bien naturel...
J'aime particulièrement la fin.
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L’horreur est humaine.
Dans la quarantaine d’histoires courtes d’horreur et d’épouvante produites par Richard Corben (1940-2020) dans les années 1970, les éditions indépendantes Delirium proposent sur le marché francophone une anthologie en deux tomes (2013-2014) maintenant compactée en un seul volume. Les récits horrifiques à chute brutale ont assez peu d’intérêt en eux-mêmes. Les textes sont souvent ampoulés, grandiloquents voire inutiles tant le graphisme de Corben est percutant, évocateur et autosuffisant. La force d’impact d’une histoire telle : « Une haine tangible » reste intacte des décennies plus tard. Cadrage, mise en scène, mouvement, expressivité des visages et du noir & blanc, tout concourt à frapper l’imagination d’autant que le monstre né des bas-instincts humains est à la fois terrifiant et pathétique. Un des multiples aspects fascinants de l’œuvre du maître américain de la bande dessinée réside dans une obsession de la mort que les musculatures exacerbées et les anatomies plantureuses tentent de conjurer. L’érotisme qui se dégage des sphéricités flamboyantes s’associe à Thanatos dans un ballet qui fait valser les pulsions humaines. D’autre part, la nature humaine ne brille jamais par son intelligence cantonnée à la roublardise, à des visées à court terme destinées à satisfaire des besoins primaires. L’homme paie cher le pessimisme de l’auteur. La femme, souvent forte et courageuse, s’en sort bien mieux. Quand Richard Corben s’attèle à ses scénarios, il redore le blason des personnages faibles, démunis, exploités sans vergogne par de sinistres profiteurs qui subissent à leur tour des châtiments exemplaires. Artiste hors des sentiers battus capable de transcender des genres éculés, Richard Corben est un géant du 9e art et Delirium, dans son superbe travail de restauration éditoriale, en lui rendant un magnifique hommage, lui permet de demeurer toujours visible aujourd’hui.
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Quelle tristesse, et pourtant j'aimais Corben, mais aucun scénario, dessin quasi pitoyable, je pense qu'il devrait enfin prendre une retraite méritée. Rien à dire de plus sur ma déception.... 2 étoiles par compassion. Je ne comprends toujours pas pourquoi les critiques doivent faire un mini de 250 caractères...
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Nevermore.
Richard Corben (1940-2020) est l’auteur américain de bandes dessinées d’horreur et de fantasy dont l’œuvre continue à irradier aujourd’hui, les couleurs flashy posées sur les rotondités féminines participant certainement grandement au phénomène. Dès les années 1970, ses histoires horrifiques et futuristes explosaient les cases et les codes du genre dans un trio de revues devenues mythiques, Creepy, Eerie et Vampirella. Histoires courtes à chute percutante, la teneur effrayante ne terrorisait guère le lectorat des années 1970. Seuls l’oncle Creepy et le cousin Eerie, avec leurs hideuses bobines goguenardes avaient de quoi repousser mais ils introduisaient et concluaient les récits avec des mines gourmandes d’ogres qui ont tout vu, la balourdise humaine se dégustant sans fin. Richard Corben, dans sa trentaine florissante, est venu apporter sa patte unique et secouer le cocotier d’une production déjà stéréotypée. Avec son aérographe et son graphisme ultra réaliste, il frappait le lecteur de plein fouet. Autant à l’aise en noir et blanc qu’en couleur, Richard Corben s’est hissé au pinacle avec ses adaptations d’Edgar Poe dont on peut jauger de la puissance graphique et narrative à travers la mise en scène du « Corbeau », poème emblématique du poète romantique américain. « Le portrait ovale » est à nouveau une revisitation dessinée de la très courte nouvelle (deux pages) d’Edgar Allan Poe. Dans un noir et blanc expressif, Corben recrée l’ambiance mortifère du récit initial, la femme pulpeuse de la peinture semblant absorber la vitalité du modèle vivant. Le second recueil de bonne facture proposé par Delirium offre en réédition un beau panel de l’œuvre de Richard Corben, auteur prolifique avec environ 5 000 planches réalisées tout au long de sa vie. Pour lui, il n’y avait pas de retraite envisageable.
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Gros bouquin, compilation de quatre séries auxquelles Richard Corben a participé. Très inégal. Si les cahiers Hulk et Punisher sont très acceptables - le travail sur le Punisher est particulièrement soigné, celui sur Hulk plus proche du style du Corben classique comme je l'apprécie, en revanche les pages Ghost Rider et Cage sont très décevantes. Dans ces deux séries, on sent que le dessinateur ne s'est pas vraiment "éclaté". Cage transpire l'ennui et le trait comme la couleur sont poussifs, avachis même... autant que l'histoire. Même constat sur le Ghost Rider. On aurait pu croire que le Lucifer de Marvel serait une parfaite source d'inspiration pour le dessinateur, mais non, c'est mal fichu, et ça donne l'impression d'un travail bâclé pour s'en débarrasser vite fait. À l'exception de quelques cadres avec des effets de lumières et d'explosion plus recherchés dans le style photoréaliste qui est un peu la marque de fabrique du Corben seconde époque.
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Variation alambiquée et décadente sur le thème du Horla déjà exploré par Maupassant. Avec peut-être quelques thèmes supplémentaires comme "quand la littérature se regarde le nombril" : un livre trouvé et lu à l'intérieur du livre lui-même. Quand on en arrive à parler de la littérature dans la littérature, c'est qu'on a plus grand chose à raconter. L'inceste , amours frère/soeur dont on peut se demander si elles ne sont pas le résultat du troisième thème : une schizophrénie progressive peut-être liée à la destruction du cerveau par une syphilis galopante...
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Un peu déçu, voir même beaucoup, par cette version en couleurs.
J'avais lu Rolf en version noir et blanc, il y a bien longtemps, et, très honnêtement, j'ai du mal à le reconnaître tant le coloriage n'arrange pas la lisibilité. Donc j'ai un doute profond sur l'auteur de ce barbouillage si éloigné du style si particulier du maître.
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Les adaptation BD de ce recueil datent des années 70-80. Plusieurs dessinateurs de BD, dont le plus connu, Richard Corben, ont repris et adapté 9 nouvelles et un poème de Poe, la plupart en noir et blanc, mais 2 sont en couleur. Les dessins sont, je trouve, assez typiques de la période « pulp » et ils ont contribué, à mon avis, à donner de Poe cette image d’auteur morbide, alors qu’en fait il recherchait la beauté, même par contraste avec le bizarre voire la laideur. Ici, c’est le bizarre, le grotesque et le morbide qui priment.
Il y a un défaut de pagination dans mon exemplaire, ainsi, « Double assassinat dans la Rue Morgue » en est tout chamboulé. Quelques coquilles aussi. Et puis la couverture représente, il me semble, un épisode de « La Chute de la Maison Usher », une nouvelle qui n’apparaît pas dans ce recueil. La préface, de Joëlle Wintrebert, est plutôt originale puisque que c’est en fait une critique de la BD qui montre aussi bien ses qualités que ses défauts. Je m’en voudrais de reprendre ses arguments qui sont censés. J’aurais préféré néanmoins que ce soit une postface, afin de me faire ma propre idée avant la lecture de la BD et de mieux comprendre ses propos après coup.
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