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EAN : 9781616557690
144 pages
Dark Horse (27/10/2015)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Arkham, Massachussets, dans les années 1920. Clark Elwood, professeur au sein de la célèbre université de Miskatonic, rencontre la belle Kito qui va immédiatement le séduire. Mais Kito est originaire d’un village reculé, dissimulé aux yeux des hommes et de la civilisation moderne dans les vastes forêts ancestrales du Massachussets où se pratiquent encore des rituels païens en hommage à de monstrueuses divinités oubliées. Lorsqu’elle disparaît soudainement, Elwood n’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un style "comics" dans un univers fantasmagorique.
Les planches sont belles, dans un style assez difficile à qualifier simplement. Les formes, les personnages sont anguleux en donnant un air de rondeur, c'est assez surprenant. On a l'impression de se trouver devant un tableau naïf d'Henri Rousseau revu sauce expressionniste... Je sais, ce n'est pas très clair, contrairement aux paysages enneigés de cette bande dessinée.
L'histoire nous envoie dans l'univers Lovecraftien. Arkham, ville je le rappelle imaginaire du Massachusetts est le centre d'où part le lecteur pour atterrir dans une contrée bizarre peuplée comme il se doit de créatures bizarres. Des demeures labyrinthiques, des catacombes, par Yog-Sothoth cela ne présage rien de bien naturel...
J'aime particulièrement la fin.
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Une légende Cthanhlk, en Tlingit
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Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015, écrits, dessinés et encrés par Richard Corben. La mise en couleurs a été réalisée par Beth Corben Reed, avec l'aide de Richard Corben.

La scène d'ouverture montre Mak-Kitoto (la soeur) et Achak (le frère) en train d'essayer d'échapper à quelque chose que le lecteur ne voit pas. Ils sont également poursuivis par plusieurs personnes qu'ils qualifient de Cthanhluk (une tribu d'indiens originaires du sud de l'Alaska). Ils finissent par être séparés par les circonstances.

Clark Elwood conduit sa voiture (dont le modèle atteste que le récit se passe dans les années 1920 ou 1930) sur la route qui mène à un bled paumé du nom de Lame Dog. Sur la route, il croit apercevoir au loin, une jeune femme nue. En se rapprochant, il est hélé par Chuk, un homme du coin qui lui demande de le prendre en stop. Ils font le plein de carburant et l'autochtone leur conseille de ne pas aller jusqu'à Lame Dog et de faire demi-tour car il va bientôt neiger.

Avant de commencer cette histoire, le lecteur sait déjà ce qu'il va lire : une histoire dérivative d'Howard Philips Lovecraft, avec une créature monstrueuse, et vraisemblablement une touche gothique (sous influence Edgar Allan Poe). Paradoxalement, il n'a aucune idée des détails. Il sait aussi qu'il va retrouver les tics graphiques de Richard Corben, sans pour autant savoir à l'avance ce qu'il représentera.

Effectivement, le lecteur retrouve les figures imposées auxquelles il s'attendait : bizarre créature issue d'une humanité dégénérée, culte bizarre rendu à cette créature ou à une déité mal définie. Il y a des indigènes d'une race indéfinie. Il y a un malaise ambiant lié à un secret qui lie les habitants de Lame Dog, cette ville à la population bizarre peu accueillante envers les étrangers. L'auteur a choisi de situer son récit à l'époque où écrivait Lovecraft. le personnage principal a étudié à l'université d'Arkham, située proche de la rivière Miskatonic.

Effectivement, visuellement, c'est du Corben. Il y a une jeune femme bien en chair (Gharlena) qui n'est pas farouche, avec une poitrine hypertrophiée et un peu tombante (soumise aux lois de la gravité). Les personnages ont des visages un peu marqués, pas spécialement beaux. Les personnages évoluent parfois dans des décors naturels, où la verdure est mise en valeur. Il y a un peu de nudité, mais pas très détaillée. Comme à son habitude, cet artiste peut passer de dessins très peaufinés de type hyper réalistes, à des esquisses un peu grossières.

En fonction de l'ambiance qu'il souhaite développer dans une scène, Corben ajuste son mode de représentation. le lecteur peut prendre un grand plaisir à voir des cases très détaillées, comme un hibou avec un rat dans le bec, un tronc d'arbre avec toutes ses aspérités, avec le côté rêche de son écorce, une Ford T représentée avec minutie, un lit rustique (des planches de bois) avec les réserves en dessous et une simple peau de bête comme couverture, l'aménagement intérieur de la maison où Clark Elwood trouve une chambre, le magnifique noeud papillon de Damon Peck, la grille rouillée du cimetière, l'hallucinante soirée costumée dans le manoir des Peck, etc.

Il faut un peu de temps d'adaptation pour accepter que l'artiste ait décidé de représenter d'autres éléments de manière plus simpliste. Il peut parfois s'agir des feuilles des arbres. Mais dans ces cas-là, le travail sur la couleur étoffe ces surfaces pour les rendre plus substantiels, pour leur donner plus de volume. Il y a quelques éléments de détails qui apparaissent presqu'en toc, comme les pointes de flèche dans la première séquence, où il ne reste plus qu'une forme juste détourée. À d'autres moments, les simplifications ont pour effet de rehausser la texture de ce qui est représenté. Dans la première page de l'épisode 2, l'artiste n'a que détouré les pins recouverts de neige, donnant ainsi plus d'importance au bloc de neige. Dans l'épisode 3 (page 44), la deuxième case représente l'avancée de la voiture de Clark Elwood sur la route, en vue du ciel. Les pins et la route sont représentés de manière esquissée, laissant la couleur porter l'information. Toujours dans l'épisode 3, Elwood assiste à une cérémonie nocturne dans le cimetière où les individus sont recouverts d'une robe avec cagoule. Corben leur dessine des grands yeux tous ronds, avec un effet comique et moqueur.

Néanmoins le lecteur n'a aucune idée de ce qui l'attend. Pour commencer, Richard Corben n'utilise pas le suspense comme dynamique principale du récit. Il sait que son lecteur peut être un habitué des récits d'horreur, de Lovecraft ou de Corben, et donc qu'il peut anticiper plusieurs éléments de l'intrigue. Il sait aussi que son ouvrage précédent Edgar Allan Poe's Spirits of the dead constitue une indication claire et nette sur les mécanismes de son intrigue. Il ne peut donc pas espérer surprendre le lecteur par des révélations tonitruantes. Dès la première scène, Corben cueille son lecteur par surprise en intégrant un élément humoristique totalement décalé. Il fait apparaître Mag la Harpie (Mag the Hag, une vieille femme borgne habillée d'une couverture) qui interagit avec un personnage, plutôt que de s'en tenir à son rôle de commentatrice.

Dans la deuxième scène, Clark Elwood rencontre quelques difficultés à parvenir jusqu'à Lame Dog, avec un autochtone qui l'avertit du danger, mais le lecteur est pris par surprise par la chute de cette séquence, inattendue, avec un élément narratif supplémentaire. le lecteur s'en trouve déstabilisé car le rythme n'est pas celui d'un comics d'action habituel, il se rapproche plus de celui d'un roman. La narration semble ne rien s'interdire, entre l'effet comique de Mag la Harpie, l'attitude maladroite du personnage principal. Il ne semble pas très à l'aise, et d'ailleurs se fait passer à tabac à plusieurs reprises, sans aucun panache, ou dimension romantique, juste un individu pas très doué qui se fait tomber dessus par plusieurs personne.

Clark Elwood n'a pas la fibre romantique des personnages de romans de Poe. À part sa volonté de retrouver Kito Hontz qu'il a connu à l'université, il se contente de réagir aux événements, sans grande perspicacité. Il se fait trimballer dans des situations dangereuses, s'en sortant par chance ou grâce à l'aide des autres. Pourtant l'intérêt est bien là. Il y a des scènes d'une puissance étonnante (l'incroyable soirée costumée dans la demeure des Peck). Il y a aussi le mythe du dieu rat en filigrane, visiblement adapté d'une légende indienne Cthanhluk, Corben remerciant le professeur Universitaire Twitchell, pour les traductions à partir de la langue indienne Tlingit.

Au fil des pages, le lecteur se rend compte que cette histoire reflète la personnalité de son auteur dans toutes ses facettes. Corben a mis un gros monstre pas beau, avec une scène de bal costumé, Mag la Harpie, une ou deux femmes callipyges, un personnage principal trop sûr de lui, une touche gothique, l'esprit d'Edgar Allan Poe, etc. du coup, la dernière page tournée, le lecteur s'interroge sur ce qu'il peut penser de cette histoire. le fait est qu'elle atteint son objectif de divertissement. Elle est racontée d'une manière personnelle qui n'appartient qu'à Richard Corben, avec un humour très particulier et pourtant parfaitement intégré, sous la forme d'un hommage maîtrisé à Poe et Lovecraft. Elle raconte le périple d'un individu qui souhaite retrouver une femme qu'il estime avoir traitée de manière irrespectueuse, et qui souhaite s'excuser.

Ce que trouve Clark Elwood le confronte à ses certitudes nées de sa position sociale et de sa culture. Richard Corben a choisi de mettre en scène ces confrontations successives, de manière physique, pour respecter la dimension visuelle des comics. Elwood doit se battre contre les autochtones. Il doit se confronter à leurs pratiques pour les interrompre physiquement. Il adopte une position moralement supérieure, avec une condescendance vis-à-vis de ces individus (qui pratiquent quand même le sacrifice humain). La fin l'oblige à reconsidérer cette position supérieure, en constatant qu'il s'agit d'êtres humains comme lui. Derrière des dehors de gentille histoire à la forme un peu désuète, il y a une parabole montrant un personnage imparfait qui se retrouve parmi d'autres individus imparfaits. La difficulté provient du fait que ces imperfections ne sont pas les mêmes.
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Clark Elwood a fait la connaissance d'une mystérieuse jeune femme, Kito Hontz dont il est tombé amoureux.
Parti à la recherche de Kito, Clark découvre une communauté autarcique chapeautée par la famille Peck, qui voue un culte à un Dieu Rat.

Rat God, est une oeuvre lovecraftienne qui réunit de flagrantes références géographiques au maitre de Providence : Arkham, La rivière Miskatonic , ainsi que des caractéristiques narratives typique à l'auteur de "l'appel de Cthulhu".

Tout d'abord, le contexte historique ; bien qu'aucune date ne soit citée, on peut situer l'action dans l'Amérique des années 20/30 époque contemporaine de Lovecraft.

Ensuite, des préoccupations (obsessions ?) toutes lovecraftiennes ; les origines, l'hérédité, la dégénérescence, le tout dans une ambiance de culte monstrueux...

Corben, dessinateur, et dans le cas présent scénariste, est de ces auteurs au style graphique, et à la mise en couleurs immédiatement identifiables.
Les personnages de Rat God, sont caractéristiques de l'auteur ; tantôt monstrueux, tantôt d'une beauté "aristocratique".

Dans ce comics, originalement publiés sous forme de comics book réunis ici sous forme de chapitres, Corben se rapproche de ses débuts dans les magazines Creepy et Eerie, auxquels il fait d'ailleurs un clin d'oeil par le biais d'un mystérieux narrateur, qui pourrait être un parent du cousin Eerie, hôte de la revue du même nom.

Cette période de la carrière de Corben est évoquée dans la préface signée Derf Backderf (Punk rock & mobile home, Mon ami Dahmer).

Du tout bon pour les amateurs de comics.
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critiques presse (2)
BoDoi
06 décembre 2016
Côté scénario, on a vu plus original et palpitant mais face à un tel talent, à vous glacer le sang comme la splendide couverture, on veut bien tout pardonner.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
09 novembre 2016
Entre légendes amérindiennes et mythes des Grands Anciens, en prenant le contrepied des thèses raciales de Lovecraft, Corben offre au lecteur un hommage tout à la fois respectueux et irrévérencieusement ironique.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
A-t-il fait de l'une de ces jeunes filles son épouse?
Vous pensez que son choix serait évident...
Mais d'un autre côté, la polygamie est très fréquente dans la ville de lame Dog...
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Videos de Richard Corben (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Richard Corben
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
+ Lire la suite
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