Depuis qu’il a quitté les châteaux et les manoirs, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, le polar ne se cache plus de ses amours urbaines ou péri-urbaines. La ville devient le lieu des peurs, de la crasse, des violences, mais aussi d’une vie trépidante, faite d’espoirs et de déceptions. Le héros rencontre maintenant l’homme de la rue.
« La ville du polar a quelque chose d’important à dire, qui ne peut être dit que par des images urbaines.(…). Elle constitue l’univers du drame : émotions, sentiments, rêves, cauchemars. Elle déborde de sens. La conscience de la
puissance ou le sentiment des injustices, la crainte de l’isolement ou l’exaspération de la promiscuité, la mélancolie des rues aveugles ou la violence des rapports de force, tout se passe en ville, tout passe par la ville.(…). Elle est bien plus qu’un décor, elle devient un personnage. »