Rita Mercédès

Assis face à la mer, il attend impatiemment que celle-ci se retire afin qu'il puisse y creuser un trou. C'est alors que son ami M., interloqué de le voir ainsi à ne rien faire, se moque gentiment de lui et repart, le laissant à son trou. Mais une fois la mer retirée, son trou avait disparu. Plus qu'à en faire un autre... C'est aux Comités, dans cette station balnéaire que ces deux amis ont décidé de venir passer leurs vacances, même s'il était un peu réticent. Ils se sont retrouvés entourés de personnes qui semblaient toutes se connaître. Un brouhaha incessant, des jeux épuisants sur la plage, des parties de baignade où chacun s'amuse à éclabousser l'autre, des enfants intrépides et bruyants qui lancent leur ballon n'importe où... Ils ont bien essayer de les imiter, de s'incruster parmi eux, de participer à leurs jeux mais ils se sentent toujours des étrangers. Un peu frimeur, la bougeotte et une envie irrépressible d'aller voir du pays, M. décide de quitter Les Comités. C'est à bord d'un bateau qu'ils embarquent, des rêves pleins la tête...



Bienvenue à bord de ce navire où le voyage fut réellement dépaysant... Rita Mercédès nous mène en bateau, d'une île à une autre, dans les profondeurs marines insondables, à la découverte d'étranges monstres, de femmes pêcheuses, de créatures féériques, d'autochtones ou d'une certaine femme prénommée Médor. Cette traversée en mer fut quelque peu renversante, loufoque et extravagante à souhait. Ces deux amis, tout comme le lecteur, se laissent bercer par les flots et les rencontres improbables. Réellement original, ce carnet de bord nous propulse dans un univers fantasque et effréné. Graphiquement, dépourvu de case et de bulle, le dessin au ton désuet, finement travaillé et hors normes sied parfaitement à cette ambiance si particulière.



Les incrustacés...comme un poisson dans l'eau...

J'ai adoré cet BD à l'univers baroque fantastiquement décalé..



Une illustration méticuleusement soignée, accentuée par le choix d'une couleur hors du temps, des textes travaillés rehaussent l'onirisme intemporelle de cet œuvre graphique.



Une originalité loufoque empreinte de poésie dans la lignée des surréalistes.

Cette graphiste Rita Mercedes nous fait voyager dans son monde, mystérieux, surréaliste et surprenant.

Chaque page est nommée, un dessin de mine de crayon, appliqué, maître dans sa manière de retranscrire les clairs et les sombres.

Impossible de résumer, tout est rêve, cauchemar et réalité détournée !.

Des perspectives affirmées devant des personnages paranormaux, des phénomènes inexplicables. On pense aller vers cette solution d’analyse, mais très vite un autre détail nous en persuade différemment.

Il faut attendre de ce magnifique beau livre, la postface pour comprendre (à éviter, je pense) la paranoïa de ce personnage. Des entités d’un autre monde, les contradictions de notre cerveau. Des textes apparaissent comme des bulles ou des légendes, elle l’appellera le « transmutisme ».

C’est dit-on une sélection d’images d’origine, d’esquisses de carnets et autres trouvées dans la malle.



Une belle imposture



Merci Babelio pour cet envoi et les éditions Cornélius qui excelle dans leurs choix graphiques et la qualité de leurs ouvrages.

Les scènes sont toutes plus extravagantes les unes que les autres. Les corps, les lieux, les actions se détachent, se croisent, se percutent même, sortant une certaine réalité de ses gonds pour en créer une autre plus singulière, à la croisée de Topor, Alice au pays des merveilles et La Quatrième dimension.



Rita Mercedes est énigmatique et son imaginaire flamboyant. Ses apparitions sont rares et la provenance de ses dessins aussi mystérieuse que l’univers qu’elle déploie. Des dessins d’une richesse incroyable, qui provoquent les sens, laissent planer le doute, illustrations d’une réalité acculée, bousculée, essorée, formant un goûtu ensemble salé-poivré.



Tout est absolument fou dans ce livre, le trait, la pâte graphique, les perspectives, les ombres et lumières, ce simili-langage, les visages, les scènes représentées. Nous sommes entre le rêve, l’hallucinatoire, le fantastique. Elle-même sait-elle où elle se trouve. Parfois, un paysage se glisse, respiration contemplative et posée avant de replonger de plus belle dans les méandres d’un esprit bien secoué, à moins qu’il ne soit très clairvoyant, à moins qu’il ne soit que le reflet d’un corps coincé entre plusieurs réalités parallèles, à moins que tout cela ne soit de l’imposture, ou le reflet de celle-ci ou…



Au fil des pages tournées, lever le pied et se laisser porter, au sens propre comme au figuré, par l’amusant, l’effrayant et l’absurde, par la force qui se dégage de ce remarquable cocktail.
Lien : http://casentlebook.fr/les-a..

Fantastique fable baroque

Dans l'outrance théâtrale, désarticulée, qui est le propre du rêve – et même, ici, d'un rêve dans le rêve... –, le style graphique de Rita Mercedes, par ailleurs illustratrice reconnue, est décisif : il conjugue magistralement une expressivité débridée des formes et le fini minutieux d'un trait à la plume tout en hachures, flirtant avec la gravure.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..

Quelle claque!

Cette bande dessinée suscite beaucoup de sentiments discutables, mais en tout cas elle ne peut pas laisser indifférent!

Des illustrations splendides, proches de la gravure, riches de détails et qui témoignent de l'imagination sans limites de l'auteure, une histoire complètement absurde et aux frontières du réel (mais de l'autre côté de la frontière, ça c'est sûr!), une grosse dose d'humour grincant, et une ambiance parfois très dérangeante, voilà les Incrustacés!

Un chef d'oeuvre visuel et une histoire qui mettra votre imagination à rude épreuve, mais ça en vaut le coup!

« Voilà un bien étrange ouvrage… », ça c’est ce que j’ai pensé intérieurement quand je l’ai feuilleté pour la première fois !



Il s’agit d’un recueil d’illustrations en noir et blanc réalisées par Rita Mercedes.

L’ouvrage contient un dessin par page. Le trait de crayon est net et précis. Les ombres sont particulièrement envoûtantes.

Les personnages représentés sont curieux, voire même, parfois un peu effrayants. Les bulles de texte sont écrites dans une langue complètement inconnue avec parfois l’utilisation de l’encre rouge suggérant une certaine violence dans la situation représentée.

J’avoue que suite à ma première lecture, j’étais un peu déconcertée !



Mais… c’est alors que j’ai découvert la postface que j’ai lue très attentivement.

A la lumière des éléments donnés dans cette postface, j’ai décidé de reprendre l’ouvrage au début et le relire de manière plus « posée ».

Et cette seconde lecture m’a enchantée !

J’ y ai découvert

• des paysages calmes et paisibles (notamment les dessins numérotés de 1 à 4 qui au fil du livre semblent représenter le même paysage mais vu sous des angles différents

• un grand sens du mouvement (« l’invasion » , « la discorde en visite », « les volontaires », »fait divers »,…)

• de l’humour (« les agents dormants », , « convertible », »l’occupation des interstices », « le glacier »,…)

• une représentation plutôt suggestive de certaines situations (la machine à étouffer », « la guérison », « les joueurs », » les éliminatoires », « confort », « la méthode », « secrétaire », "le défourailleur »...)



J’ai un peu moins aimé les dessins montrant des corps plein de tuyaux mais c’est plutôt dû à un dégoût personnel sur ce type de sujet.



Pour finir si je devais élire un dessin préféré , je pense que je citerais : « débordements végétaux » ou « split » ou encore « l’illusionniste » ?? J’ai vraiment du mal à choisir !



En conclusion : je ne saurais dire lequel des deux protagonistes Saint Feu ou Prody Pirce, il faut croire mais j’ai vraiment beaucoup apprécié cet ouvrage !

"Les Incrustacés" de Rita Mercedes propose un étrange et poétique voyage, sépia et loufoque. Etonnant.
Lien : http://www.actuabd.com/Les-I..