La barrière de la peur
Il existe un grand obstacle à l’investigation du Corps Second et de l'environnement dans lequel il opère. Peut-être est-ce la seule barrière majeur. Elle est présente chez tous les individus sans exceptions. Elle est parfois dissimulée par des couches d'inhibition et de conditionnement, mais dès que vous en êtes dépouillé, l'obstacle demeure. Cette barrière se nomme peur, une peur aveugle, déraisonnée. Il lui suffit de peu pour se transformer e panique voire en terreur. Si vous réussissez à dépasser consciemment la barrière de la peur vous aurez réalisé un énorme progrès dans votre investigation.
Je suis convaincu que nombre d'entre nous dépassent cette barrière de manière inconsciente chaque nuit. Lorsque cette partie de notre être se situant au-delà de la conscience prend l'initiative, il n'y a pas d'inhibition due à la peur, quoiqu'elle soit, semble-t-il, influencée par la pensée et l'action de l'esprit conscient. Le Supra Esprit prend la relève dès que l'esprit conscient se met en veilleuse pour la nuit.
Le processus d'investigation relatif au Corps Second et à son environnement semble être une fusion ou un mélange du conscient et de ce Supra Esprit. Par cette opération la barrière de la peur est vaincue.
La barrière de la peur présente maintes facettes. Les plus intrépides d'entre nous s'imaginent qu'elle n'existe pas, jusqu'à ce qu'à leur grande surprise il la découvre tapie en eux-mêmes. Il y a tout d'abord la peur de la mort. La séparation d'avec le corps physique ressemble beaucoup à l'idée que nous nous faisons de la mort, aussi les premières réactions sont-elle automatiques. Vous pensez : "Retourne vite vers ton corps physique ! Tu meurs ! La vie se déroule là-bas dans le physique, pas ici !"
Ces réactions se produisent quelle que soit votre formation intellectuelle ou affective. Il me fallut renouveler le processus une vingtaine de fois pour réussir enfin à rassembler assez de courage (et de curiosité) pour rester hors de mon corps plus de quelques secondes et de réaliser des observations objectives. La peur de la mort fut en définitive sublimée ou apaisée par la familiarité. (...)(Exercices préliminaires)
Je m'imaginais à l'époque que mes expériences relevaient de l'absurde, je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais vivre par la suite. Quelque quatre semaines tard, lorsque les "vibrations" recommencèrent, je pris soin de ne bouger ni mes bras ni mes jambes. Il était tard et je reposais dans le lit sur le point de m'endormir. Ma femme avait déjà sombré dans le sommeil. L'état se développa dans ma tête puis gagna l'ensemble de mon corps. Tout se déroulait comme précédemment. Je me demandais comment analyser le phénomène sous un autre angle lorsque je songeai que j'apprécierais de m'offrir le lendemain après-midi une escapade en planeur (mon hobby à l'époque). Sans songer aux conséquences - sans même savoir qu'il y en aurait - je m'imaginais le plaisir qu'un tel vol me procurerait.
Je sentis bientôt une sorte de pression contre mon épaule. Curieux, je tendis la main pour découvrir ce qui me poussait ainsi. Elle rencontra un mur lisse. Je déplaçai ma main sur sa surface uniformément lisse et ininterrompue.
Mes sens parfaitement en alerte, je m’efforçai de scruter l'obscurité. Il s'agissait d'un mur et j'étais couché, mon épaule pressant contre celui-ci. Je songeai aussitôt que je m'étais endormi et que j'étais tombé de mon lit. (...)
Je regardai de plus près. Quelque chose clochait. Ce mur n'avait pas de fenêtre, aucun meuble n'y était appuyé aucune porte ne s'y ouvrait. Ce n'était pas un mur de ma chambre. Pourtant il m'était familier. Je l'identifiai aussitôt. Il ne s'agissait pas d'un mur mais du plafond. Je flottais près du plafond, le cognant légèrement à chaque mouvement. Je roulai dans l'air, sidéré et je regardai vers le bas. Au-dessous de moi, dans l'obscurité, j’aperçus le lit. Deux personnes y reposaient. A droit je distinguais ma femme. A ses côtés un homme. Tous deux étaient endormis.
Quel étrange rêve, songeai-je. J'étais intrigué. Quel était cet homme que j'imaginais allongé aux coté de ma femme. Je l'observai plus attentivement et le choc fut brutal.
L'homme n'était autre que moi !
Ma réaction fut presque instantanée. J'étais ici, mon corps était là. Je mourais et je n'étais pas disposé à mourir. Les vibrations me tuaient d'une manière ou d'une autre. Désespérément, tel un plongeur, je me précipitai vers mon corps et le réintégrai. Je sentis aussitôt le lit et les couvertures et lorsque j'ouvris les yeux, j’aperçus la chambre vue du lit.
Qu'était-il advenu ? Avais-je vraiment été sur le point de trépasser ? Mon coeur battait la chamade, mais pas de manière excessive compte tenu de la situation. Je bougeai bras et jambe. Tous paraissait normal. Les vibrations avaient cessé. Je me levai et marchai à travers la chambre, je regardai par la fenêtre et fumai une cigarette.
Il se passa u long moment avant je ne ne trouve le courage de regagner mon lit, de m'y étendre et d'essayer de trouver le sommeil. (...)(Mes Premières expériences)
Mon intérêt pour l’induction volontaire d’un état second s’était également émoussé, car j’avais trouvé un moyen plus simple d’y parvenir. Il suffisait que je me réveille après deux ou, si possible, trois cycles de sommeil, soit approximativement trois ou quatre heures, pour que je me sente déjà physiquement détendu, reposé et parfaitement éveillé. Une fois dans cet état, ce n’était plus qu’un jeu d’enfant de « décrocher » et de sortir librement hors de mon corps. Bien sûr, il restait à savoir ce que je pourrais bien faire, car à 3 heures ou 4 h 30, tout le monde dort N’ayant ni but ni perspective particulière, d’habitude, j’errais un peu, puis revenais en moi-même, allumais la lumière et lisais jusqu’à ce que je m’endorme à nouveau, et c’était tout.
Qu’est-ce que l’expérience hors du corps (OBE) “Out of Body Experience”. Pour ceux qui l’ignorent encore, l’OBE est l’état dans lequel, sorti de son corps physique, on demeure pleinement conscient et capable de percevoir et d’agir comme si l’on fonctionnait physiquement, mais avec un certain nombre de différences.